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Visite au domaine Josmeyer (Wintzenheim)

Visite au domaine Josmeyer – Wintzenheim
10 Août 2002

Le domaine existe depuis 1854, et s’est transmis de père en fils, jusqu’à la plus récente génération.  Jean Meyer et son épouse ont eu trois filles, dont une seule a aujourd’hui la fibre viticole, Isabelle. Isabelle travaille à la cave et s’apprête à prendre la responsabilité des vinifications. Le domaine s’est reconverti en biodynamie depuis 1999, et 2001 est le premier millésime ou l’ensemble du domaine est conduit de cette manière. Les vignes du domaine s’étendent  de Wintzenheim à Turckheim, avec des parcelles dans le fameux Herrenweg à l’Ouest de Colmar, et des grands crus Hengst et Brand qui offrent une bonne diversité de terroirs. Rencontre avec Isabelle Meyer au domaine pour un tour des chais et une dégustation de quelques vins.



Pinot Blanc Mise de Printemps 2001 – Josmeyer : comme son nom l’indique.  Le nez est très floral, la bouche tendre et légèrement herbacée donne beaucoup de fraîcheur. L’acidité est présente sans être envahissante.


Muscat Herrenweg 2001 – Josmeyer : composé pour moitié de muscat Ottonel et de muscat d’Alsace, ce vin a ce qu’il faut de fraîcheur sans manquer de maturité : on sent le raisin et des petits fruits blancs a noyau (prune verte) plus que les herbes ou la menthe, et la bouche se montre gourmande tout en gardant une fine acidité. (4gr SR). Une belle réussite avec une maturité optimale, j’aime beaucoup cet équilibre dans le muscat.


Auxerrois Vieilles Vignes H 2000 – Josmeyer : Issu du Hengst, le vin est floral au nez et un peu plus dense en bouche sans perdre de la fraîcheur. Se boit déjà bien aujourd’hui.


Riesling Kottabé 2001 – Josmeyer : un riesling frais et muscaté avec des notes d’agrumes. La bouche est vive, on sent encore un peu de Co2. La fin de  bouche est assez longue. Originaire principalement du Herrenweg.


Riesling Les Pierrets 1999 – Josmeyer : on entre dans la minéralité avec un vin encore très jeune qui en met plein le nez : pamplemousse, poivre, craie, avec une pointe de tilleul, le vin a du caractère. La bouche est encore un peu serrée mais donne dans un style très sec.  La parcelle du Herrenweg d’ou il est issu repose sur des sables gréseux, contrairement aux alluvions de la partie du Herrenweg plus proche de Turckheim et de la rivière. Superbe.


Riesling Grand Cru Brand 1995 – Josmeyer : Le style est plus droit, avec des fruits secs et de la surmaturité au nez. En  bouche le vin est dense et sec (5.5 g/l SR). La typicité du Brand et du millésime 95 se retrouve dans ce vin.


Riesling Grand Cru Hengst 1993 – Josmeyer : Faire goûter le Riesling Hengst dans des millésimes récents est parfois difficile, comme nous l’avons vu en mai dernier avec les vins de François Barmès. Aussi, ce 93 laisse présager ce que deviendront les 1998, 1999 et 2000. Le nez est devenu très subtil, avec des arômes de fleur blanches, ortie et tilleul. La bouche est grasse et légèrement pétrole, avec beaucoup de densité. Superbe ! Le 1991 bu en 2000 dans un grand restaurant Strasbourgeois avait le même gabarit, preuve que le riesling de grand terroir réussit bien dans des millésimes difficiles !


Riesling Grand Cru Hengst Vendanges Tardives 1995 – Josmeyer : Le nez se fait mielleux avec des traces de fruits jaunes et de tilleul. En bouche le sucre ne domine pas, et avec l’acidité et le botrytis donne même à l’ensemble un équilibre assez sec. Un très beau vin qui montre la recherche d’un équilibre assez sec même dans les vendanges tardives.


Riesling Grand Cru Hengst SAMAIN 1990 – Josmeyer (récolte de Novembre, VT non affichée) : Autre fleuron du domaine, ce riesling en surmaturité aujourd’hui au carrefour entre l’évolution donnée par le terroir, la surmaturité du raisin et la typicité du cépage. Le vin est équilibré avec un nez assez discret et une bouche très très fine. On est dans les vins dentelle plus que dans les bombes explosives, preuve que les récoltes tardives peuvent donner des vins équilibrés.


Pinot Gris Grand Cru Brand 1999 – Josmeyer : Changement de cépage car il se fait tard ! On aurait pu continuer longtemps sur le riesling, mais ce sera pour une prochaine fois j’espère. Le Brand n’est traditionnellement pas connu pour son pinot gris, mais j’avais déjà pu goûter un pinot gris Brand 99 chez Paul Buecher. Je retrouve avec un surcroît d’intensité un aspect fin et légèrement épicé au nez, et une bouche aux arômes de caramel, finement acidulée et sèche (5-6g/l de SR pas plus).  La finale est un peu alcoolique. Un pinot gris de gastronomie qui montre une expression du Brand un peu  inhabituelle


Pinot Gris Fondation 1997 – Josmeyer : un style plus typique pour le cépage, avec une robe plus foncée, un nez sur des arômes de fruits jaunes avec un coté fumé et du miel.  La bouche est assez moelleuse, mure et fraîchement acidulée, avec des épices en finale.


Pinot Gris H&B 1997 – Josmeyer : Assemblage de Grands Crus Brand et Hengst, les deux terroirs se complètent pour donner un bon équilibre : le Hengst apporte un coté épicé au nez, le Brand donne de la structure en bouche. L ‘ensemble est minéral, moyennement corsé, et a peine un peu moelleux. Un vin de gastronomie, même si l’assemblage lui donne un peu moins de finesse.


Pinot Gris Vendanges Tardives 1990 – Josmeyer : en provenance pour partie du GC Hengst, le vin est assez léger au nez avec une trace d’évolution, normale pur un vin qui a tout de même 12 ans. La bouche est fine, mielleuse mais manque un peu de corps a mon goût.


Gewurztraminer les Archenets 1997 – Josmeyer : Le vin est floral avec des arômes de rose au nez, et quelques épices. La bouche est sèche, épicée avec une finale fleurie. Un Gewurztraminer dans un style propre a la maison. Certainement très bien a table sur des plats principaux.


Gewurztraminer Grand Cru Hengst 1994 – Josmeyer : Le Hengst est connu pour ses gewurztraminer, et celui-ci montre une surmaturité étonnante tout en restant assez sec. Le nez est très parfumé, avec des arômes de citronnelle et de miel, et une touche d’encaustique. La bouche est fleurie avec une pointe de rose, puis évolue vers plus de complexité en finale. La notion de « ‘finale en queue de paon » prend tout son sens avec ce vin.


Une belle sélection de cuvées, exprimant leur terroir et le style maison. Je comprends mieux pourquoi les vins se présentent toujours bien a table.


Le domaine a un site Web bien fait, en particulier les explications sur les étiquettes artistiques qui ornent les différentes cuvées. Malheureusement, pas de photos de la belle Isabelle : il faudra vous déplacer 🙂


Thierry Meyer