L'Oenothèque Alsace

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Masterclass Alsace – Printemps 2009

21 mars 2009 à Colmar
Les dégustations trimestrielles à thème qui portaient le nom de « Coups de cœur » se sont depuis plusieurs années transformées en séances de formation, et pour éliminer toute confusion avec d’éventuelles dégustations à but commercial (car l’Oenothèque Alsace n’est pas  caviste, rappelons-le), désormais le terme de masterclass est utilisé. Trois thématiques sont reprises sur la session de printemps. Une découverte de vins faciles à boire, encore en vente, sur le thème des coups de cœur de l’actualité. Puis une partie orientée sur la découverte des terroirs se poursuit par une dégustation de vins à maturité, souvent plus en vente, pour voir ce qu’apporte la dégustation de vins à leur apogée. La première session a consacré les crémants, le pinot blanc 2007, les sylvaners et gewurztraminers de terroir, ainsi que de vieux vins de 1997, 1973 et 1959 !

Sucres résiduels, tarifs départ cave et degrés d'alcool sont indiqués lorsque l'information est disponible

Partie 1 : les découvertes

Démarrage en trombe avec un pinot noir 2008, tout jeune tout frais, délicieusement acidulé pour accompagner les tables estivales. 2008 sera un millésime à l’acidité fine très sapide, parfait à table.

1 Pinot Noir Princes Abbés 2008 – Domaines Schlumberger (Guebwiller) : originaire du Bollenberg, c’est une cuvée au fruité remarquable, aromatique sur la cerise griotte, souple en bouche avec de la chair. Un vin gourmand irrésistible. 14/20 2009-2013 – 11.4€
Avis des participants : Excellent-0 Très Bien-2 Bien-13 Bof-1 Beurk-1

Poursuite avec deux crémants d’Alsace d’élevage différents, et des appréciations du groupe très variées montent que la question du style reste à élucider. Belle surprise pour les crémants Wolfberger qui ont suivi, le style fruité de la cuvée Brut semble bien passer, tout autant que la pureté de la cuvée blanc de blancs, régulièrement réussies.

2 Crémant d'Alsace Brut – Domaine Schoenheitz  (Wihr au Val) : produit à partir d‘auxerrois du millésime 2006 conservé deux ans sur latte, le vin est floral au nez avec une note de pain grillé, ample en bouche avec du gras et une mousse aérienne. Un crémant de style alsacien, très élégant avec une pureté remarquable. 14.5/20 2009-2012 (dégorgé février 2009, 8.2€ , dosage 8g/l)
Avis des participants : Excellent-0 Très Bien-0 Bien-12 Bof-5 Beurk-0

3 Crémant d'Alsace Extra Brut 2005 – Hervé Gaschy (Eguisheim) : originaire du millésime 2005 et non dosé c’est un magnifique crémant au nez de fruits secs et de fleurs, dense en bouche avec une mousse compacte, qui termine sur une longue finale. 15.5/20 (6.60€, dosage <2 g/l)
Avis des participants : Excellent-0 Très Bien-2 Bien-6 Bof-9 Beurk-0

4 Crémant d'Alsace Brut – Wolfberger (Eguisheim): un crémant simple et fruité, frais en bouche avec une mousse légère et un dosage prononcé qui se sent en finale. 13.5/20 2009-2011 (dosage 12g/l)
Avis des participants : Excellent-0 Très Bien-1 Bien-8 Bof-8 Beurk-0

5 Crémant d'Alsace Blanc de Blancs – Wolfberger : le nez est agréable, avec des notes florales et une pointe de brioche ; la bouche est fine, très nette avec une finale agréable. Un crémant d’apéritif ou de table. 14/20 2009-2011 (dosage 6g/l)
Avis des participants : Excellent-0 Très Bien-2 Bien-11 Bof-4 Beurk-0

Enfin, une dernière partie est consacrée à une sélection de pinots blancs 2007. Cuvées assemblant souvent auxerrois et pinot blanc, les meilleures références sont de magnifiques rapports qualité/prix, et le millésime 2007 a donné des cuvées d’équilibre sec qui sont parfaits à table dès à présent.  Si la Cuvée Les Lutins de Josmeyer joue dans la cour des grands, les vins de Klee frères et Vincent Stoeffler ont d’extraordinaires rapports qualité/prix.

6 Pinot Blanc Vieilles vignes 2007 – Klee Frères (Katzenthal) : un vin parfaitement sec aux arômes floraux, net en bouche avec du gras et un équilibre frais de bonne densité. Le vin parfait pour toutes les occasions. 14/20 2009-2012 (2.5 g/l SR, 5€)
Avis des participants : Excellent-0 Très Bien-6 Bien-7 Bof-4 Beurk-0

7 Pinot Blanc 2007 – Vincent Stoeffler (Barr) : Pinot Blanc 2007 : un vin ouvert au fruité délicat, ample et parfaitement sec en bouche avec une fine salinité en finale. Une très belle cuvée. 15/20 2009-2013 (3.6 g/l SR 5.6€)
Avis des participants : Excellent-0 Très Bien-6 Bien-9 Bof-2 Beurk-0

8 Pinot Blanc les Lutins 2007 – Josmeyer (Wintzenheim) : Les auxerrois sur le Rotenberg ont produit un vin ample, minéral avec de la profondeur et du gras, sec bien entendu. Un vrai vin de terroir. 16/20 2009-2017 (7g/l SR, 13.3€)
Avis des participants : Excellent-3 Très Bien-12 Bien-2 Bof-0 Beurk-0

Partie 2 : les terroirs

La dégustation continue par une dégustation à l’aveugle de trois sylvaners secs, issus de beaux terroirs classés grands crus, et élevés sur lies. Dans le grand millésime 2007, la surprise viendra du fait que le moins apprécié des trois porte l’appellation alsace Grand Cru. De vrais vins de terroir taillés pour la garde, et proposé à des tarifs très raisonnables.

9 Sylvaner Brandstatt 2007 – Domaine Otter (Hattstatt) : originaire des vignes au coeur du Hatschbourg, c’est un vin sec doté d’une belle salinité, fin et élégant en bouche avec une finale sur le fruité du sylvaner. Une cuvée remarquable de précision. 16.5/20 2009-2022  (13.4%, <1g/l SR, 10€)
Avis des participants : Excellent-7 Très Bien-7 Bien-2 Bof-1 Beurk-0

10 Sylvaner Grand Cru Zotzenberg 2007 – Lucas Rieffel (Mittelbergheim) : un vin  ample au nez de fruits à chair blanche, encore marqué par une légère douceur en bouche avec une fine salinité. Un Zotzenberg parfaitement révélé par le sylvaner. 16/20 2009-2022 (10€)
Avis des participants : Excellent-0 Très Bien-9 Bien-7 Bof-1 Beurk-0

11 Sylvaner Z – 2007 – Paul Kubler (Soultzmatt) : originaire du Zinnkoepflé et élevé en barrique, le vin exprime parfaitement la minéralité du Zinnkoepflé, entre finesse et puissance : parfaitement sec, le vin est finement acidulé avec une amertume noble dans la longue finale. 17/20 2010-2022 (<2g/l SR, 14 €)
Avis des participants : Excellent-3 Très Bien-9 Bien-4 Bof-1 Beurk-0

Puis c’est au tour du gewurztraminer de venir faire la démonstration qu’il peut être un très bon révélateur de terroir lorsque l’année permet de récolter des raisins murs sans que la surmaturité ne vienne trop dominer les équilibres. Le fruité des granits du Kaefferkopf, la profondeur des calcaires du Rotenberg  ou la salinité des marnes à gypse du Schoenbourg forcent le respect : dommage que les terroirs ne soient pas plus souvent mis en valeur sur les vins issus de gewurztraminer. Pour terminer la série sur les vins de terroir, grand plaisir de faire découvrir à l’aveugle un vin de complantation de Jean-Michel Deiss. Dans le grand millésime 2005, le Grasberg démontre à lui seul la notion de minéralité dans un vin, avec une précision qui ne soufre d’aucune contestation.

12 Gewurztraminer Grand Cru Kaefferkopf 2007 – René et Etienne Simonis (Ammerschwihr) : un vin élégant au nez ouvert d’une grande finesse, moelleux et très fruité en bouche avec une acidité tonique qui lui donne un équilibre aérien déjà très agréable.  16/20 2009-2017 (13.2 %, 51 g/l SR, 10.3€)
Avis des participants : Excellent-2 Très Bien-10 Bien-4 Bof-1 Beurk-0

13 Gewurztraminer Rotenberg 2007 – Louis Sipp (Ribeauvillé) : issu d’une très vieille vigne sur un terroir de calcaires rouges, le vin est ample, profond et très élégant avec une minéralité présente et une pureté qui donnent une longue finale. 16.5/20 2009-2022 (11.5€, 38 g/l SR)
Avis des participants : Excellent-1 Très Bien-4 Bien-8 Bof-4 Beurk-0

14 Gewurztraminer Grand Cru Schoenenbourg 2007 – Domaine Agapé (Riquewihr) : un vin élégant au nez d’épices douces, très minéral en bouche avec une grande finesse. Un Schoenenbourg inhabituel car issu d’un cépage peu cultivé. 17.5/20 2009-2022 15.9€
Avis des participants : Excellent-2 Très Bien-10 Bien-4 Bof-1 Beurk-0

15 Grasberg 2005 – Marcel Deiss (Bergheim): Ce vin provient exclusivement des vignobles du Domaine Marcel DEISS situés sur le « GRASBERG », à 340 m d'altitude d'exposition nord-est au sommet du Grand Cru « Altenberg de Bergheim » qui repose sur les calcaires pauvres de la Grande Oolithe riche en fossiles. La maigreur des sols conduit la vigne à plonger profondément dans le sous-sol à la recherche de son énergie. Issu d'un terroir calcaire pauvre, le vin est aromatique avec des notes d'agrumes confits, pur et cristallin en bouche avec une acidité fine qui jaillit littéralement en bouche. Un vin puissant remarquable de pureté avec une longue finale. 19/20 2009-2020 35€
Avis des participants : Excellent-14 Très Bien-3 Bien-0 Bof-0 Beurk-0

Partie 3 : les vins à maturité

Démarrage de cette section avec trois vins dont le premier est encore en vente, suivi par un riesling d’âge honorable qui révèle des qualités insoupçonnées au millésime 1973 peu médiatisé. Enfin, grâce aux recherches effectuées dans l’Oenothèque de la maison Wolfberger, un gewurztraminer 1959 a été dégusté, pour apprécier les qualités de ce grand millésime et faire une plongée express dans le monde des vieux vins d’Alsace. Une expérience à renouveler.

16 Pinot Gris Réserve Rolly Gassmann 1997 – Rolly Gassmann (Rorschwihr) : un vin élégant au nez de coing et de miel, riche en bouche avec un moelleux fondu en bouche. Un vin élégant qui accompagnera des mets riches à table. 16/20 2009-2017 (19€)
Avis des participants : Excellent-8 Très Bien-7 Bien-2 Bof-0 Beurk-0

17 Riesling 1973 – Paul Blanck (Kientzheim) : Le nez est minéral, net et ample, la bouche est sèche, encore très jeune, avec une note de pierre. Très bonne conservation pour ce vin issu du terroir à dominante calcaire du Furstentum d’après le domaine Blanck. Très Bien
Avis des participants : Excellent-5 Très Bien-5 Bien-3 Bof-4 Beurk-0

18 Gewurztraminer 1959 – Cave Vinicole d’Eguisheim : la robe vieil or a conservé un bel éclat, témoin de sa bonne conservation. Le nez est complexe, dévoile des nuances d’épices, de miel et de fleurs séchées, avec une note oxydative qui apparaît rapidement, dominée par la morille, la fumée et les épices grillées. La bouche est ample, sèche avec beaucoup de gras, dans un style puissant qui rappelle l’origine probable des grands terroirs argilo-calcaires autour d’Eguisheim. 1959 est un millésime mythique en Alsace, une grande année qui a produit des vins de grande garde. Le caractère évolué du vin ne plait pas forcément à ceux qui n’ont pas l’habitude de décrypter des vins âgés, mais les connaisseurs expérimentés reconnaissent que cette bouteille est de noble origine et remarquablement bien conservée. Très Bien
Avis des participants : Excellent-8 Très Bien-3 Bien-1 Bof-4 Beurk-1 

Thierry Meyer

Pour connaître la signification des appréciations (Bien, Très Bien…) et des notes, cliquer ici