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Les Vins du Mois d’Octobre 2010

Compte rendu des vins dégustés en Octobre 2010 à différentes occasions, dont un grand Vin de Savoie Mondeuse cuvée Elisa 2005 de Jean-Pierre et Jean-François Quenard

Riesling Collection Rare 2005 – Kuentz-Bas : un riesling au bouquet qui a gagné en complexité avec l’âge, ample et profond en bouche avec une longue finale. Taillé pour la grande garde. Très Bien

Muscat 2007 – Aimé Stentz : un muscat au nez aromatique de sureau et de fruits à chair blanche, délicat et salin en bouche avec une acidité fine. Le croquant laisse place à une forme de douceur pour ce muscat très apéritif. Très Bien

Chamoson Petite Arvine 2002 – Simon Maye : une petite arvine parfaitement maitrisée, aromatique au nez avec une note salée en bouche qui rehausse la légère douceur en bouche. Un vin bien structuré qui termine sur a sensation de gras. Très Bien

Zind 2002 – Zind-Humbrecht : l’assemblage des pinots blancs, auxerrois et chardonnay créé à la place du Pinot d’Alsace avant que les vignes du Windsbuhl ne soient mis à part dans cette cuvée a donné un vin équilibré, au nez de truffe et de fruits jaunes, suivi par une bouche dense, élégante avec une fine salinité en finale. A boire. Bien

Luxembourg Pinot Blanc Grevenmacher Fels Grand Premier Cru 2002 – Domaine du Clos des Rochers : une demi-bouteille de robe pâle, au nez fatigué qui est sauvé par une bouche bien structurée. Ben

Pinot Blanc Croix de Sud 2007 – François Schmitt : un boisé bien intégré mais encore sensible sur cette cuvée de vin sec originaire du Bollenberg, parfaite à table. Très Bien

Arbois Trousseau 2005 – Jacques Tissot : fruité mûr mais bouche encore rustique pour ce vin qui se conservera ; une bonne matière qui aurait mérité un meilleur traitement en cave. Bien

Arbois Trousseau Zerlina 2005 – Domaine de l’Octavin : le vin semble légèrement reparti en fermentation en bouteille, et propose un équilibre très tannique qui évolue lentement à l’aération. A regoûter.

Gewurztraminer Sable et Galet 2007 – Cave de Turckheim : une cuvée légère et aérienne qui exprime le caractère aérien du cépage lorsqu’il est cultivé sur des terres caillouteuses, comme cette cuvée issue normalement des terrains du cône de déjection de la Fecht qui sort de la vallée de Munster. Le botrytis est léger et l’équilibre reste franc malgré un moelleux présent. Un peu léger pour accompagner un munster affiné de la maison Dodin, mais séduisant à l’apéritif, surtout pour les dames ! Bien

Riesling Beblenheim 2006 – Domaine Trapet : un riesling classique récolé sain et sec, marqué par une fine amertume assez typique des terres sablonneuses de Beblenheim. Bien

Riesling Grand Cru Pfingstberg 2007 – François Schmitt : un Pfingstberg dense au nez discret, encore fermé en bouche avec une fine salinité qui apparaît en  finale. Le caractère sec et massif le rend monolithique à ce stade, mieux vaut le garder quelques années. Bien

Mondeuse cuvée Elisa 2005 – Jean-Pierre et Jean-François Quenard : une mondeuse élevée sous bois (fût et demi-muids) pendant une année, issue d’un millésime de belle maturité. Le nez est délicat sur les épices et les fruits rouges, la bouche est dense avec des tanins soyeux donnant un toucher de bouche velouté très agréable. Une belle  cuvée à boire ou à garder. Très Bien.

Crémant d’Alsace Sub Rosa 2004 – Cave de Beblenheim : Très bel équilibre avec une mousse onctueuse et un  fruité charnu d’un coté, et une vraie tension qui apporte de la fraîcheur à coté. Une cuvée au succès mérité. Très Bien

Crémant d’Alsace Fleur de Lys 2004 – Jean-Claude Buecher : dégorgée en novembre 2009, cette cuvée de pinot blanc récolté sur le Pfersigberg se montre aujourd’hui sur un grand jour, avec une vivacité et une finesse digne des grands crus alsaciens, et sans la note végétale racinaire des premiers dégorgements. Un très grand crémant d’Alsace. Très Bien

Graves Rouge Château la Fleur Jonquet 2005 : malgré la robe encore très dense et violacée, un joli fruité mûr exprime un équilibre atteint au nez, la bouche n’est pas en reste avec des tanins gras et une bonne densité. Les 75% de merlot dans l’assemblage apportent une touche de finesse très agréable.  Un bon vin de très bon rapport qualité prix. Très Bien

Muscat 2008 – Maurice Schoech : un muscat frais et très aromatique, la fleur de sureau étant complété par des notes de bourgeon de cassis qui contribuent à la sensation de fraîcheur. La bouche est franche, légère, croquante et acidulée avec une sensation e sapidité importante.  Un muscat d’apéritif parfaitement équilibré. Très Bien

Pinot Blanc Zellenberg 2007 – Marc Tempé : robe légèrement trouble, nez franc et fruité, très pur, bouche ample, profonde et minérale, superbe pureté et sapidité remarquable. Un vin à déglutir avec plaisir à table. Très Bien

Auxerrois Bollenberg  2007 – François Schmitt : ample et gras, le vin reste encore riche à ce stade et frôle la lourdeur. A  boire frais sur des tartes salées, ou à garder un an pour qu’il gagne encore en fraîcheur. Bien

Haut Médoc Château Bonneau 2006 : Première année depuis le rachat par Luc Thienpont, c’est un médoc léger et fumé avec des tanins encore un peu anguleux. La bouteille dégustée ne m’a pas enchanté. Bof

Arbois Trousseau 2005 – Domaine de la Cybelline : un vin de robe orangée, fatigué au nez, creux et tannique en bouche. Beurk

Arbois Trousseau 2005 – Domaine Grand : une belle évolution pour ce trousseau mûr d’assez bonne densité. Bien

Gewurztraminer Vieilles Vignes 2006 – Domaine Kirmann : un vin simple au fruité acidulé, équilibré en bouche avec une touche épicée renforcée par l’acidité. Le moelleux est bien intégré et le vin s’accommode très bien d’un poulet au curry. Le lendemain le vin se montre plus fatigué avec de l’amertume qui signe la surmaturité subie du millésime. Bien

Pinot Blanc Réserve Bergheim 2004 – Sylvie Spielmann : un vin minéral à la salinité forte marquée par le gypse très présent dans le sol, d’une bonne maturité mais se présentant dans ce flacon sur un style dense et fin qui manque un peu de fraîcheur. L’acidité gagnerait à être plus présente pour apporter de la structure, en complément de la salinité du vin. Bien

Chiroubles 2002 – Domaines Desmures : les notes de violette et de cassis de sa jeunesse sont fondues, et le vin prend un caractère fumé en plus des notes fruités encore bien présentes. A boire sans trop tarder. Bien

Pinot Blanc 2007 – Eric Rominger : un vin élégant, salin et fluide, sec en bouche avec une acidité fine qui est parfaitement intégré dans la matière dense. Un vin indispensable dans toute bon cave de ceux qui boivent un coup de blanc le soir en semaine. Très Bien

Honni soit qui Malconsort : la plus grande hantise de l’amateur de vin est de payer cher une bouteille de vin qui n’apporte aucun plaisir, ni gustatif ni intellectuel. Le genre de flacon jalousement gardé plusieurs années en attendant une occasion ou il brillera de mille feu auprès de ses convives et de soi-même un peu aussi.
Le Vosne Romanée 1er Cru Les Malconsorts 1994 du Domaine Thomas est issu d’une parcelle attenante au prestigieux cru La Tâche, dont quelques parcelles rentraient il y a longtemps dans le célèbre grand cru. Le domaine Thomas qui exploitait le domaine familial en plus de l’important négoce avait historiquement l’habitude de produire un bon vin sur cette parcelle, qui  finissait avec le temps à prendre ses lettres de noblesse. Ma première bouteille bue de cette cuvée doit remonter à la fin des années 90 ; c’est un vin que je trouvais dénué de charme, tannique, corsé, et à vrai dire, fermé au nez. Le même vin en demi-bouteille m’impressionna toutefois suffisamment à la même période pour me convaincre qu’il fallait attendre cette cuvée
Las,  la dernière bouteille bue ce jour confirme ma déception initiale : le nez prend des notes de cuir et de fumée sans grande élégance, et de la bouche on retient surtout les tanins durs probablement issus de cette forte extraction qui a réussi à conserver une robe foncée au vin. Anguleux, le vin est également sec avec un fruit qui a certainement disparu depuis longtemps. La conservation de ce flacon était parfaite et le bouchon coloré sur 30% de sa longueur témoignait de cette bonne conservation. Fallait-il encore attendre ce cru ? Je ne le pense pas, la patine des tanins qu’apporterait une garde supplémentaire ne faisant malheureusement pas réapparaître le fruit. Il reste une étiquette et une histoire intéressante, mais insuffisantes pour compenser le manque de charme du vin dans la bouteille. Bof

Riesling Vieilles Vignes 2004 – Domaine Geschickt : un riesling léger et élégant, de bonne maturité et de grande pureté en bouche. La légèreté du riesling se retrouve dans cette bouteille encore plaisante à boire malgré le bouchage synthétique. Bien

Riesling Grand Cru Wiebelsberg Vendanges Tardives 2006 – E. Boeckel : la robe dorée annonce une sélection de grains nobles déclassée, au nez d’agrumes confits, de fumée, avec une pointe de zeste. La bouche est liquoreuse, riche et trop rustique pour accompagner un dessert à ce stade. Un vin à regoûter dans 5 ans pour confirmer qu’il supporte la garde, et à boire dans 10 ans sur un poisson à la crème.  Bien

Riesling Vendanges Tardives 2007 – Mader : un vin pur au nez élégant de pamplemousse rose, dense, profond et moelleux en bouche avec une pureté cristalline qui ferait presque oublier les 66 g/l de sucre. Superbe jeune, c’est un vin qui devrait vieillir harmonieusement. Très bien

Trovium 2006 – Frédéric Mochel : une bouteille au bouchon qui sent le champignon, pas très nette en bouche. A regouter.

Pinot Gris Terroirs 2005 – Cave de Ribeauvillé : du fruit et un moelleux encore très présent signent un vin facile boire à l’apéritif ou sur un dessert aux fruits. Bien

Riesling Grand Cru Wiebelsberg 2006 – André et Lucas Rieffel : un vin sec et salin, mais déjà bien équilibré avec une belle acidité fine en bouche. Déjà prêt à boire. Très Bien

Kaefferkopf 2006 – Frédéric Geschickt : un vin fruité de style léger, légèrement moelleux en bouche avec une bonne fluidité. Assemblage à majorité de gewurztraminer, c’est un vin élégant qui termine sur une note épicée légèrement amère. Bien

Pinot Gris Bollenberg 2007 – François Schmitt : un vin ample au nez de coing, de vanille et de fruits à noyau légèrement compotés. La bouche est profonde avec un moelleux discret bien intégré, et du ras apporté par l’élevage sur lies. L’aération fait apparaître des notes fumées de saison. Très Bien

Thierry Meyer

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