Compte rendu des vins dégustés en Novembre 2010 à différentes occasions, dont un très puissant Ermitage le Pavillon 1995 de Chapoutier.
Riesling Engelgarten 2004 – Sylvie Spielmann : un fruité pur pour un vin qui manque de fraîcheur à ce stade. Le bouchon manquant de paraffine colle au goulot, est-ce là l’origine du problème ? Bien
Riesling Kirchberg de Ribeauvillé 2007 – Jean Sipp : bu en demi-bouteille, ample et marqué par une légère minéralité vite éclipsée par un moelleux encore très présent. Espérons qu’il se présente plus sec au vieillissement. Bien
Pinot Gris Réserve Personnelle 2004 – Trimbach : après une demi-bouteille bouchonnée, la deuxième est encore marquée par une légère oxydation, avec des arômes de fruits à chair blanche compotés. La bouche présente en revanche une belle trame profonde sur un équilibre presque sec, en faisant un vin parfait pour accompagner une quenelle de brochet, sauce aux écrevisses. Bien
Pinot Gris 2006 – Vincent Spannagel : fruité à souhait sur les fruits à noyau, moelleux en bouche avec un équilibre charnu. Si la pureté aromatique trahit une belle matière peu envahie par la pourriture, la richesse en bouche reste élevée pour un vin d‘entrée de gamme, généralement plus sec. Bien
Pomerol Château La Conseillante 1990 : Un vin proche de la perfection du grand Pomerol, de robe encore soutenue, avec des arômes complexes de fruits noirs, de truffe, d’épices, qui se prolongent en bouche sur une trame ample avec des tanins gras. La grande année pour ce grand Pomerol. Excellent
Châteauneuf du Pape 1998 – Domaine du Vieux Télégraphe : un grand millésime qui arrive doucement à maturité, avec chez Vieux Télégraphe une puissance phénoménale qui commence doucement à se calmer. Les arômes de fruits rouges et noirs sont frais, les épices ne dominent pas le nez, et la bouche d’une grande jeunesse possède des tanins frais qui sont parfaitement intégrés une matière concentrée. Il est facile d’imaginer que ce vin va continuer sa carrière sur les 20 prochaines années, même s’il se goûte déjà bien à ce stade. Excellent.
Gewurztraminer Sonnenglanz 1976 – Bott Geyl : un vin remarquable de robe dorée très brillante, sans reflets orangés ou ambrés. Il y a de la jeunesse dans ce vin, impression visuelle vite confirmée par le nez qui se dévoile par palier, prenant rapidement des notes de raisin sec, d’épices, puis de fruits à noyau avec une pointe citronnée. La bouche est quasi sèche car à l’époque on vinifiait sec, donnant une bonne profondeur tout en gardant un niveau d’alcool bien maîtrisé. Une très belle bouteille bue en compagnie de Jean-Christophe et Valérie Bott, en hommage à Pierre. Excellent
Corton Clos Du Roi 2000 – Baron Thénard : une bouteille fatiguée de robe claire aux reflets cajou, marquée par les fruits cuits au nez avec une note fumée. La bouche conserve un minimum de fruit (rais écrasée) mais manque de corps et de tension. Une bouteille qu’il fallait boire en 2004. Bof.
Auxerrois Elsbourg 2005 – Domaine Otter : un vin fatigué au nez de fruits compotés, mou en bouche avec une sucrosité qui domine un équilibre manquant de fraîcheur. Bof
Auxerrois Vieilles Vignes 2007 – Maurice Schoech : un vin ample et pur, mais surmuri et d’équilibre demi-sec. A l’apéritif et au dessert, le vin se boit bien, mais n’essayez pas de le placer sur une quiche lorraine ou une fondue au fromage… Bien
Riesling Grand Cru Schoenenbourg 2007 – Dopff au Moulin : nez ouvert sur les fruits à chair blanche, la fumée et une note de zeste. Bouche ample, aérienne, de bonne maturité avec une légère salinité. Un vin plaisant qui se montre encore loin des meilleurs vins du cru. Bien
Klevner Vieilles Vignes 2006 – André et Lucas Rieffel : belle pureté aromatique marquée par les fruits à chair blanche très mûrs, bouche tendre avec du gras, montrant déjà une certaine évolution. La finale légèrement chaude trahit un degré d’alcool élevé. A boire. Bien
Gewurztraminer Grand Cru Zotzenberg 2006 – Domaine Haegi : richement épicé au nez, ample en bouche, le vin est malheureusement bouchonné.
Gewurztraminer Grand Cru Altenberg de Bergbieten 2006 – Frédéric Mochel : le nez est très fin sur des notes de jasmin et d’écorce d’agrumes, la bouche est ample, minérale avec une douceur bien intégrée. Un Altenberg racé qui propose un équilibre épicé et surmuri parfait sur des nems et du poulet à l’ananas. Très Bien
Arbois Trousseau 2005 – Domaine de Savagny : le vin est malheureusement bouchonné
Arbois Tradition 2002 – Rolet Père et Fils : un assemblage savagnin de voile/chardonnay marqué par le fraicheur du millésime qui lui donne un caractère sec parfait. Le nez est marqué par le caractère oxydatif du vin de voile, la bouche est concentrée, épicée et pure avec une finale de bonne longueur. L’aération et le réchauffement lui donnent un équilibre plus gras, l’amertume de la finale s’estompant pour plus de douceur. Un vin ample taillé pour les plats les plus riches, et qui se gardera encore longtemps. Très Bien
Graves 2005 Château La Fleur Jonquet : jeune, puissant, mûr sans excès, le vin se boit bien après une heure d’aération, dans un style gourmand. Bien
Gevrey-Chambertin 1993 – Confuron-Cotetidot : un vin au nez épicé, assez léger en bouche avec de l’amertume et un fruit absent. Peut-être trop vieux, le vin manque complètement de charme, même après aération. Bof
Pinot Gris Holder Vendanges Tardives 2005 – Domaine Schoenheitz : un vin délicieux au nez de mirabelle et de miel, doux en bouche avec de la chair et une bonne pureté. Un petit surplus d’acidité aurait aidé le vin à conserver de la fraîcheur, mais le temps de s’en rendre compte les 50cl étaient déjà vidés par tous les convives. Très Bien
Riesling Grand Cru Mambourg 1999 – Marc Tempé : un nez mûr, complexe, sur les fleurs jaunes, les fruits compotés, le caramel et une note fumée, ample et profond en bouche avec du gras et un léger moelleux bien intégré. Longue finale. Très Bien
Côte Rôtie Château d’Ampuis 1995 – E. Guigal : une bouteille remarquable au nez de suie, de myrtille et de truffe noire, peu marquée par le boisé malgré les 38 mois d’élevage en fût. La bouche est tendre, profonde avec des tanins d’une grande finesse. Parfait sur une terrine de lièvre. Excellent
Ermitage le Pavillon 1995 – Chapoutier : de robe sombre, le vin affiche sa puissance au nez avec des arômes de cassis, de fumée, mais aussi des traces de pruneau qui trahissent une vendange très mûre. La bouche est profonde, très concentrée, avec des tanins gras très présents qui se parient bien avec cet équilibre surmuri. Une pièce de filet de bœuf servi avec un espuma à la truffe noir et au parmesan en font un accompagnement idéal. Vive l’automne ! Excellent
Riesling Cuvée de l’Ours 2006 – Schaeffer-Woerly : un riesling très net au nez, marqué par les agrumes vert avec une pointe fumée, droit en bouche, sur un style léger et acidulé qui possède du croquant. Certainement récolté tôt, la cuvée est à boire. Bien
Pinot Noir Cuvée Théophile 2005 – Domaine Mader : une belle cuvée de bonne maturité, élevée intelligemment sous bois pour donner un vin ample et équilibré sans dominante de boisé, de tanins ou d’amertume, qui laisse suffisamment de pace au fruit pour le rendre plaisant dès maintenant. Une belle cuvée pour les rouges alsaciens. Très Bien
Pinot Gris Grand Cru Osterberg 2005 – Sipp-Mack : un pinot gris surmuri d’équilibre moelleux, complété par la salinité fine et la densité de l’Osterberg. L’équilibre est harmonieux mais une fois dégusté ce vin, on se demande bien avec quoi on va le boire. Le sempiternel foie gras sera oublié cette fois ci, et sur une tarte tatin accompagnée de crème épaisse ce sera un bon compagnon de fin de repas. Très Bien
Pinot Gris Grand Cru Altenberg de Bergheim 2004 – Gustave Lorentz : Millésime moins grand que 2005 et un terroir de l’Altenberg pas forcément adapté au pinot gris, mais en 2004 le climat plus frais et le peu de pourriture noble ont permis de faire un vin d’équilibre demi-sec, profond et pur en bouche avec un léger moelleux parfaitement intégré. Moins grand que l’Osterberg en dégustation simple, quand il a fallu accompagner la blanquette de volaille ce 2004 s’est retrouvé en tête, l‘Osterberg étant purement et simplement trop moelleux pour accompagner un plat même généreusement crémé. Bien
Riesling Grand Cru Frankstein 2002 – Domaine du Rempart : brillant, léger, faiblement alcoolisé avec une acidité moyenne, c’est un vin en délicatesse surprenant par la pureté de ses notes florales au nez. Un vin qui a besoin d’air pour s’exprimer complètement, un passage d’une heure en carafe serait à conseiller. Bien
Pinot Noir Rouge d’Ottrott 2005 – Dopff&Irion : une matière bien mure s’exprime au nez par des arômes de fruits noirs cuits et de cacao, la bouche est corsée et fortement extraite mais manque un peu de fond pour soutenir une telle maturité. Le vin finit assez court, heureusement que le vieillissement en bouteille a patiné les tanins. Bien
Pomerol Clos Du Clocher 2000 : la robe sombre et opaque aux reflets légèrement violacés montre un vin concentré eu évolué, le nez de petits fruits noirs, d’épices et de réglisse annonce une bouche suave, dense, pleine, avec des tanins gras. C’est du merlot bien mur, un vrai 2000 qui arrive doucement à maturité, et un équilibre très bordelais qui montre un beau fruité sans tomber dans la confiture, les tanins et les arômes de réglisse conservant une belle fraîcheur. Très Bien
Pinot Gris Vendanges Tardives 2007 – Jean-Baptiste Adam : originaire du Letzenberg, cette vendange tardive possède un nez avenant, ouvert et fin avec des notes d’agrumes confits, de miel et de vanille. La bouche est profonde, pure et légèrement saline, lui donnant un équilibre fin très digeste. Une belle bouteille déjà accessible jeune. Très Bien
Riesling Tannenbuhl Vendanges Tardives 2001 – Stentz-Buecher : un riesling riche aux accents d’agrumes confits sur un nez également boisé, chose surprenante. La bouche est riche, onctueuse, légèrement amère à cause de la sensation d’écorce d’orange du cépage mais aussi de la note boisée. L’acidité perçue est assez faible. Mais quelle idée de mettre un si beau riesling sous bois ? Bien
Sylvaner Vieilles Vignes 2005 – Stentz Buecher : un bel élevage sous bois sur une matière mûre donne un vin franc au nez de fruits à noyau et de noisette, structuré en bouche avec une note beurrée qui apporte du gras. Le milieu de bouche reste léger, comme si le bel élevage faisait un costume taillé trop large pour la matière du vin. Bien
Riesling Grand Cru Bruderthal 2006 – Neumeyer : un vin au nez de champignon et d’écorce d’orange, peu net en bouche avec une rondeur peu agréable. Heureusement le vin a été déclassé et jamais commercialisé comme grand cru. Beurk.
Riesling Grand Cru Kanzlerberg 2001 – Sylvie Spielmann : retirer le bouchon de la bouteille est un exercice périlleux tant celui-ci colle au goulot. Après une phase légèrement oxydative des arômes, qui rappelle la cire, la sauge et les agrumes verts, le vin se montre minéral au nez, puis charnu et salin en bouche avec de la longueur. Un vin à carafer idéalement, peu marqué par la surmaturité, qui possède une grande pureté. Très Bien
Thierry Meyer
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