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Les vins du mois de septembre 2012

Compte rendu des vins dégustés en septembre 2012 à différentes occasions, dont le remarquable Bonnes Mares 1970 de Clair-Daü

Pinot Noir Cuvée XXC 2005 – Vincent Stoeffler : une cuvée de style moderne structurée autour d'un boisé bien toasté qui donne à la jeune vigne un soutien de bon aloi. Le millésime est mûr, la matière encore moyenne, mais voilà une jeune cuvée au potentiel tout tracé. Très Bien

Loibner Riesling Smaragd 2010 – Weingut Knoll (Autriche, Wachau) : du grand riesling autrichien, fruité, sec, acidulé, aérien. La catégorie des vins Smaragd est la plus puissante, mais on conserve sur cette cuvée beaucoup d'élégance, millésime 2010 oblige. Un grand vin autrichien. Très Bien

Riesling Grand Cru Engelberg 2008 – Maurice Heckmann : J'aime beaucoup les Engelberg de ce producteur de Dahlenheim, d'un très bon rapport qualité prix et faciles à boire après juste 3-4 année se garde. Ce 2008 est déjà ouvert avec un nez expressif sur les agrumes frais et des notes fumées, puis dévoile une bouche acidulée, riche et de caractère sec (malgré 8g/l de SR), avec une salinité très présente, et une finale longue sans amertume ni acidité excessive comme trop souvent en 2008. Un vin très plaisant dès maintenant. Vendu 8,5€ départ cave, c'est probablement le vin le plus minéral disponible dans cette gamme de prix. Bien

Bonnes Mares 1970 – Clair-Daü : La robe est claire, tuilée, avec du dépôt. Le premier nez est un peu renfermé, et contre toute attente, nécessite une bonne demi-heure d'aération pour dévoiler un bouquet complexe de champignon sec, de rose fanée, de fumée, avec une pointe de créosote et une note de mine de crayon. La bouche est ample en attaque, souple et concentrée avec une grande pureté, à la manière d'un grand vin blanc, puis dévoile des tanins fins complètement fondus. Un grand terroir dans un millésime pas forcément très grand, qui se révèle sans extraction excessive, pour donner ce vin en pleine possession de ses moyens 42 ans plus tard. Excellent.

Gewurztraminer Vendanges Tardives 2005 – Cave de Pfaffenheim : j'aime beaucoup la douceur des gewurztraminers VT 2005 tel celui ci, avec son nez de miel et de pralin, agrémenté d'une pointe de rose et de fleur d'oranger, et d'un soupçon d'abricot. La bouche est moelleuse, tendre, finement acidulée et très facile à boire, avec une bonne longueur de la finale sur le miel. Le gewurztraminer est capable d'apporter cette tendresse et ce velouté comme aucun autre cépage. A boire dès à présent. Très Bien

Pinot Gris Grand Cru Hengst 2006 – Stentz-Buecher : le nez présente une belle netteté pur le millésime, dans les notes de sous bois si souvent rencontrées. Le registre de fruits murs et de gelée de coing possède une bonne intensité, évolue vers des arômes de miel de fleur, avec une impression de fatigue. La bouche est douce en attaque, ample et profonde, avec une bonne pureté mais peu de minéralité et une acidité discrète insuffisante pour donner du tonus à l'équilibre. L'impression de mollesse domine le vin, suggérant de le boire rapidement. 2007 est un millésime d'un tout autre calibre sur ce cru. Bien

Margaux 1989 – Château du Tertre : La robe est dense, rouge sombre avec des nuances acajou et des reflets tuilés. Le nez est élégant, sur les fruits mûrs, le poivron rouge, les épices avec une pointe fumée. La générosité de ce millésime très mur se ressent immédiatement. En bouche, l'attaque est souple avec beaucoup de pureté, les tanins sont fins et encore bien présents, et le vin possède une légèreté en matière et en alcool qui le rendent facile à boire. La longueur est bonne pour ce vin qui possède du charme à défaut d'avoir la complexité des plus grands vins. Un joli Margaux à maturité, parfait compagnon de table sur une viande grillée. Très Bien

Riesling Grand Cru Pfingstberg 2008 – Valentin Zusslin : j'avais gardé un souvenir énorme de ce vin bu très jeune, avec une grande rectitude dans l'équilibre et une salinité très présente. Quelques années plus tard, le nez reste frais, la minéralité s'exprime toujours en bouche mais avec un peu moins de tranchant qu'il y a 2 ans. Mieux vaut l'attendre encore 3-4 ans pour que le bouquet gagne en complexité. Très Bien et un bon 17/20 malgré tout.

L'Etoile 2005 – Domaine de Montbourgeau : Les calcaire de cette appellation fameuse pour ses pentacrines ont donné en 2005 un vin abouti, ample et profond, au nez légèrement oxydatif, mais gras et pur en bouche au point qu'on en oublie les arômes. Une belle bouteille à maturité, qui possède un potentiel de garde énorme. Très Bien

Côtes du Jura Fleur de Savagnin 2005 – Domaine Labet : un style plus floral et presque bourguignon, s'il n'y avait les légères notes épicées au nez. Belle bouche sèche, grasse, acidulée avec un équilibre de demi-corps très élégant. A boire. Très Bien

Côtes du Jura Chardonnay Cellier des Chartreux 2005 – Domaine Pignier : la faible dose de soufre donne des accents oxydatifs au nez, malgré un élevage ouillé. L'aération fait évoluer le bouquet sur des notes de fruits jaunes compotés, avec des notes de miel. La bouche est ample, pure avec un caractère moelleux apporté par le gras. Un style très digeste, qui manque juste de fraîcheur aromatique pour rester dans le style "floral" des vins de la région. Très Bien

Arbois Pupillin Trousseau le Ginglet 2005 – Jean-Philippe Bornard : la robe orangée trahit un vieillissement certain, confirmé par la rusticité du vin et ses notes évoluées. La bouche est souple et légère, mais manque de peps et de fruit. Les millésimes suivants sont bien meilleurs, et pour ce premier millésime réalisé par le domaine, on se consolera en pensant que les intentions de Jean-Philippe étaient bonnes, à défaut d'avoir un bon résultat. Bof

Thierry Meyer

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