L'Oenothèque Alsace

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Les vins du mois de mai 2012

Compte rendu des vins dégustés en mai 2012 à différentes occasions, dont un savoureux Riesling Erdener Treppchen Spätlese 2007 de Dr Loosen en Moselle allemande

Saint Julien 1975 – Château Gloria : évolution lente sur ce vin de bientôt 40 ans. La robe est rubis brillant, avec des bords légèrement tuilés. Le nez est ouvert, complexe et fondu, avec des notes de fleurs séchées, de fumée  et de bois de santal, très médoc avec une douceur perceptible des arômes. La bouche est souple en attaque, de bonne densité avec des tanins mûrs et fondus. La finale reste assez courte malgré tout, on n'est pas à Léoville Las Case, mais le vin possède un équilibre gourmand et a très bien accompagné une côte de Bœuf grillée. Très Bien

Gewurztraminer Vieilles Vignes 2005 – Sipp Mack : un gewurztraminer de fruit marqué par la surmaturité propre du millésime, très plaisant au nez avec des notes d'écorce d'orange confite, de miel et de pralin. La bouche est moelleuse en attaque, puis marquée par une belle fraîcheur qui lui donne un caractère acidulé en finale. Un joli vin à apprécier sur une tarte aux fruits. Bien

Riesling Grand Cru Osterberg 2004 – Sipp Mack : pour obtenir une belle maturité, le domaine choisi de récolter ce riesling à forte maturité en sucre, donnant un vin riche à l'équilibre demi sec. Le nez marqué par des notes de fleurs jaunes typiques du millésime, avec une pointe de miel. La bouche est ample, encore légèrement douce en attaque, mais équilibrée, marquée par une acidité bien fondue. Un vin à apprécier sur des poissons en sauce. Bien

Pinot Noir 2006 – Klee Frères : Une bouteille parfaite dans un millésime difficile parfaitement géré par l'Oenologue Francis Klee. Petits fruits noirs au nez, douceur des tanins en bouche, on est sur un pinot noir de bonne facture, au fruité net et à la bouche soyeuse. Servi chambré, les arômes de petits fruits noirs prennent de l'ampleur.  Un vrai pinot noir alsacien, léger et fruité, comme on aimerait en voire plus souvent. A mois de 10 euros la quille, c'est un vin facile d'accès. Alors oui, ici pas de toilettes sèches pour faire du compost, ni de cheval nourri à l'avoine bio, encore moins de bioéthanol issu du commerce équitable dans le tracteur. Juste le respect de la vigne, et le soin d'un vinificateur de talent. Pour tous ceux qui cherchent des vins de l'AOC Alsace francs, droits, fruités et faciles à boire, à prix raisonnables, les 7 derniers millésimes ont démontré que le domaine des trois frères Klee à Katzenthal était certainement la meilleure affaire dans toute la région. Avec moins de 3 ha de vigne, je ne comprends pas pourquoi ce domaine a encore avoir du vin à vendre. Bien

Côtes du Jura Chardonnay à la Percenette 2005 – Domaine Pignier : une cuvée originale originaire d'un terroir marno, élevé dans les caves ancestrales du domaine, dans des barriques ouillées. Le nez est ouvert, intense avec des arômes de fleurs séchées, de fruits à chair blanche, et une légère pointe oxydative probablement autant due à l'élevage qu’aux marnes du terroir. La bouche est ample, dense avec une certaine suavité, mais possède également une belle acidité qui accompagne la belle maturité du vin. Un vin déjà ouvert, mais qui supportera une garde supplémentaire d'une vingtaine d'années. Très bien

Arbois Vin Jaune 1999 – Daniel Dugois : un beau millésime déjà ouvert et qui offre un nez très typé Arbois, marquée par les fleurs séchées, la morille sèche et des notes de crème fraîche. La bouche est ample, onctueuse et profonde, avec un caractère crémeux à renforcé par la maturité du millésime. Un vin jaune très séduisant qui se goûte déjà très bien. Très Bien

Chirouble 2002 – Domaine Desmures : une bouteille en demi-teinte, au fruité discret, qui possède de la densité et des tanins murs en bouche. Moins éclatante et pure que les précédents flacons, mais une belle évolution. Bien

Côtes du Jura Trousseau  2005 – Domaine Pignier : une belle cuvée, récolté à bonne maturité, mais sans excès comme on peut en trouver sur le trousseau de ci de là dans ce millésime. La robe est claire, le nez ouvert avec une belle intensité, dominé par des arômes de cerise griotte, évoluant sur des notes de petits fruits rouges acidulés avec une pointe fumée. La bouche est franche, très pure en attaque, avec un joli fruité renforcé par l'acidité du vin, qui lui donne un équilibre délicieux. Bel exemple de l'élégance que savent prendre les beaux trousseaux du Jura. Très bien

Riesling Grand Cru Osterberg 2009 – Cave de Ribeauvillé : un Osterberg sec bâti sur une matière mûre, concentrée, et de grande pureté. Le nez est marqué par des fleurs blanches avec une pointe fumée, la bouche est ample en attaque, puis droite, de bonne concentration avec une acidité fine qui allonge la finale. Pas aussi abouti mais un peu moins austère que le grand millésime 2008, voilà un vin de référence qui démontre – s'il fallait encore démontrer – que le millésime 2009 a produit de grands vins sur le secteur de Ribeauvillé. Très Bien

Riesling 2007 – Jean Rapp : voilà un riesling sec, net et bien fait, dans un millésime propice terroir marno. Franc et fruité au nez, ample et concentré en bouche avec du gras et une bonne acidité, c'est un vin facile à boire, d'une grande précision. Le bouchage synthétique suggère cependant une consommation rapide des derniers flacons. Bien

Tavel 2011  – E. Guigal : un rosé haut de gamme au nez de fraise et de pivoine, encore marqué par une petite pointe amylique. La bouche est dense avec du gras, de bonne concentration, en faisant certainement un des meilleurs vins rosés campus produits en France. Bien

Rully Blanc 1999 – Raymond Dureuil-Janthial : la dernière bouteille d'un carton de 12 qui m'ont apporté beaucoup de plaisir ces 10 dernières années. Le vieux Raymond désormais à la retraite savait y faire sur les Rully, surtout en blanc, et dans le très bon millésime 1999, on se rapproche de l'équilibre d'un vin de la Côte-d'Or. Le nez est délicat, floral avec des notes de noisette la bouche est tendre, sèche avec du gras, évoluant sur un équilibre de demi corps montrant une légère minéralité. La finale est nette, de bonne longueur. Un vin très plaisant qui accompagne une grande variété de plats, blanquette et autre spécialités crémée. Bien

Riesling Herrenweg 2009 – Barmès-Buecher : la robe pâle laisse place à un nez floral, encore discret, mais de bonne pureté. La bouche est ample, nette et fruitée, avec un équilibre bien maîtrisé entre l'alcool, l'acidité et la concentration. La date de vendanges était cruciale sur cette cuvée, permettant d'obtenir un équilibre sec et sans surmaturité sur les vignes très ensoleillées du Herrenweg. Bien

Crémant d'Alsace Sub Rosa – Cave de Beblenheim : ma dernière bouteille de cette cuvée produite à partir du millésime 2004, se montre toujours aussi bonnes. Le nez est marqué par les fruits à chair blanche très murs, il ne montre aucune évolution. La bouche est ample et charnue en attaque, avec une mousse compacte qui dégaze assez lentement. Malgré un dosage très raisonnable, le vin possède du gras et une certaine souplesse, qui le rend très agréables de l'apéritif au dessert. Très Bien

Muscat Andlau 2003 – Guy Wach : les espoirs étaient minces de voir cette cuvée évoluée avec le temps, surtout dans un millésime aussi sec et chaud que le millésime 2003. Malgré tout, si le nez est marqué par des arômes de fruits compotes et trahissant la forte maturité du muscat, la bouche conserve un équilibre incroyable, avec de la chair, de la fraîcheur et une bonne densité. Une cuvée qui montre qu'elle sait être délicieuse jeune (le millésime 2010 en témoigne) mais aussi vieillir harmonieusement. Bien

Pinot Blanc La Tulipe 2008 – Gérard Neumeyer : un pinot blanc droit et franc, marquée par la fraîcheur du millésime 2008 sont faire de concession sur la maturité. Le nez est net, fruité, la bouche est dense, croquante avec une bonne pureté. Un vin très versatile, parfaitement adapté à une consommation de tous les jours. Bien

Pinot Noir "F" 2005 – Paul Blanck : après quelques années de garde, ce vin commence tout doucement à évoluer vers un équilibre qui le rend plaisant à la dégustation sans forcement devoir le carafer 5 heures. La robe est encore très dense, le nez profond, fruité et fumé avec une bonne tenue à l'aération. La bouche est dense, corsée et épicée, évoluant sur un coté fruit noir avec une pointe fumée en finale. Le pas se pressait pour boire les autres bouteilles. Très bien

Mosel Riesling Erdener Treppchen Spätlese 2007 – Dr Loosen : un équilibre délicieux sur ce riesling de très grande pureté récolté sur les schistes des coteaux de la Moselle. Le nez est marqué par des notes d'agrumes frais, avec une pointe de citron confit et de miel. La bouche est riche, acidulée en attaque, puis pulpeuse avec une finale très nette, portée par une acidité fine très intense. Avec moins de 8° d'alcool, on n’hésite pas à se resservir deuxième verre de ce vin encore dans sa phase fruit très jeune. Très Bien

Riesling Grand Cru Schlossberg 2006 – Domaine Weinbach : découvert à l'aveugle, ce vin et une révélation qui montre que le millésime 2006 a produit de beaux vins sur le coteau du Schlossberg. Le nez est franc, ouvert et très net, marqué par des arômes d'agrumes frais, et une pointe fumée. La bouche est élégante, fine et acidulée avec une légère minéralité qui allonge la finale. Une aération prolongée fait apparaître de très légères notes d'écorce d'agrumes au nez, signant la surmaturité du millésime. Une grande réussite. Très Bien

Muscat Grand Cru Mambourg 2005 – Maurice Schoech : la combinaison d'un cépage précoce avec un terroir marno calcaire très profond donne chez Maurice Schoech des résultats toujours très étonnant. Dans le grand millésime 2005, le muscat Ottonel prend un caractère légèrement évolué, avec des notes de fruits Compotée accompagnées de notes fumées. La bouche reste fraîche, ample et profonde en attaque, avec une légère douceur qui annonce un fruité charnu très agréable. La fin de bouche prend des notes de melon, de pêche avec toujours cette profondeur qui signe le cru. Un grand vin en train de passer dans le deuxième âge, possédant un potentiel de garde important. Très bien

Côtes du Rhône rosé 2010 – E. Guigal : un vin sympathique au fruité léger, gras et acidulé en bouche, facile à boire sur une salade de tomates estivales et des grillades. Bien

Thierry Meyer

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