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Les vins du mois de juin 2012

Compte rendu des vins dégustés en juin 2012 à différentes occasions, dont un délicieux Côte Rôtie La Mouline 2004 de Guigal

Riesling Clos de la Folie Marco 2010 – Domaine Hering : un riesling exemplaire originaire de la partie basse du grand cru Kirchberg, déjà situé dans le village de Barr. Le nez très pur, frais avec des arômes d'agrumes et de fruits à chair blanche. La bouche est franche, acidulée et saline, avec une belle pureté et un caractère aérien qui le rend très facile à boire. Très Bien

Pinot Gris 2007 – Domaine Hurst : une matière très mûre, légèrement botrytisée, a donné un vin aux nez de fruits murs mais aussi de sous bois. La bouche est moelleuse en attaque, puis rehaussée par une acidité franche très présente qui lui donne le change. A boire au dessert, ou à garder quelques année de plus pour le servir sur une terrine forestière. Bien

Côtes de Bordeaux 2007 – Château de Cavaillet : un fruit de maturité moyenne qui s'exprime avec des notes végétales au nez, une bouche creuse et sans relief, marquée par des tanins légers qui en deviennent asséchants. Voilà du Bordeaux standard sans beaucoup d'intérêt, le millésime 2007 contribuant certainement à la légèreté du vin. Bof

Pessac Léognan rouge Château de Fieuzal 1989 : une demi-bouteille fort avenante, au fruité discret souligné par des notes fumées. La bouche est souple, avec des tanins fins et fondus. Un vrai régal que ce Pessac à boire à deux le soir. Très Bien

Bonnes Mares 1972 – Clair Daü : un quadragénaire en pleine forme, au nez complexe qui dévoile après aération des notes de pivoine, de rose fanée, de réglisse, de fumée. La bouche est souple en attaque, concentrée avec des tanins fins et la fine acidité du millésime qui souligne la finale. On pourrait qualifier ce vin de faux tendre tant il cache sa puissance. Pourtant, les meilleurs morceaux de bœuf grillé ne lui résistent pas, le vin est encore au meilleur de sa forme. Excellent

Riesling Les Princes Abbés 2002 – Domaines Schlumberger : une demi-bouteille séduisante au nez de fruits très mûrs, marqué par une note beurrée et une pointe naphtée. La bouche est  fruitée, de bonne densité avec un caractère gras renforcé par la patine du temps. La légère surmaturité du millésime a apporté un caractère moelleux (au sens tactile) à cette cuvée qu'il faut toutefois boire sans tarder. Bien

Beaujolais Vieilles Vignes 2009 – J. Boulon : fruité au nez, souple en bouche, un vin doté d’une bonne concentration sans excès de maturité. Après aération, il montre son vrai potentiel, avec des tanins soyeux, et un fruité beaucoup plus précis. Ne pas hésiter à le carafer. Très Bien

Côtes du Jura Savagnin Grand Elevage 2004 – Domaine Rijckaert : le caractère réduit, beurré puis lacté et épicé du nez est renforcé par un gout de plastique désagréable au premier nez. La bouche possède une acidité qui trahit le millésime frais, avec une finale amère. L'aération prolongée va redonner vie à ce vin, lui rendant son équilibre et sa puissance même si le savagnin n'est pas d'une grande maturité en 2004, surtout si on le compare à la même cuvée en 2005. Mais le vin se montre sous un très bon jour le lendemain, digne d'un savagnin élevé sans voile, à la bourguignonne. Le caractère épicé s’ajoute à l'équilibre dense, pour en faire un vin de caractère. Bien

Santenay 1976 – Mestre : la robe est tuilée, mais possède encore des reflets rubis. Le nez est discret, patiné avec des notes de fraise, de cerise, de fumée et une note épicée. La bouche si est souple en attaque, légère avec une acidité fine très présente. L'ensemble reste léger de corps et de maturité moyenne, a bien survécu au vieillissement mais il faut terminer les flacons. Bien

Sylvaner Finkenberg 2008 – Maurice Heckmann : franc et fruité avec des petits fruits acidulés au nez, sec et frais en bouche avec un caractère léger, voilà un très bon vin de soif d'autant plus plaisant qu'il est assez raisonnable coté alcool (11.5%). L'aération complète d'un. Un vin très plaisant. Bien

Sylvaner Vieilles Vignes 2005 – Domaine Landmann : une cuvée récoltée en surmaturité sur les pentes du Muenchberg. Le nez possède une bonne intensité, sur les fruits mûrs avec une discrète note fumée. La bouche est riche, moelleuse en attaque puis concentrée, charnue avec une acidité discrète qui se manifeste tout au long de bouche. Légèrement déséquilibré par un caractère un peu trop sucré, je ne suis pas sûr qu'une garde supplémentaire change l'équilibre. Bien

Volnay Santenots 1970 – Leroy : La robe est tuilée, mais conserve une belle brillance. Le premier nez est fruité, avec des notes de fraise agrémentées de notes fumées, et une patine due au vieillissement. La bouche est souple en attaque, de bonne concentration, très pure avec de la chair et une finale nette sur la fraise cuite. L’aération va faire le plus grand bien à ce vin, les arômes gagnant en précision même un jour plus tard, chose rare pour être soulignée en bourgogne. La très bonne tenue de ce vin à l'air signe sa grande capacité de garde. Le terroir des Santenots n'y est certainement pas étranger. Très Bien

Riesling Grand Cru Osterberg 2007 – André Kientzler : nez très pur sur les agrumes frais, les fleurs blanches avec une note fumée. Bouche sèche, dense avec du gras en attaque, puis longiligne et bien structurée comme un Osterberg sait l'être. Finale longue et saline. A maturité. Très Bien

Riesling Pflaenzerreben 1988 – Rolly-Gassmann : il fallait récolter tardivement en 1988 pour obtenir des raisins mûrs physiologiquement sur les terroirs de Rorschwihr. 24 ans plus tard la démonstration est évidente : des arômes de mélisse, de citron et de verveine surmontés de notes fumées et poivrées forment un bouquet épanoui. La bouche est ample, acidulée avec une richesse atténuée par l'âge. La longueur en bouche est impressionnante, tirée par l'acidité, signe de l'expression aboutie d'un des plus grands terroirs de la commune. Excellent

Autriche Kremstal Riesling Privat 2005 – Weingut Nigl : belle évolution pour ce vin originaire d'un terroir granitique, au nez d'agrumes frais surmonté d'une pointe de miel. La bouche est franche en attaque, juteuse, charnue et acidulée avec une pointe épicée en finale. Un vin qui a bien évolué. Très Bien

Kamptal Riesling Lloibner Weinberge halbtrocken 2005 – Weingut Steininger : un riesling de terres argileuses schistes, d'équilibre demi sec qui présente un nez très mur de petits fruits acidulés, et une bouche tendre, fraîche avec une très légère douceur presque imperceptible. L'équilibre aérien rend le vin facile à boire. Bien

Marin Clos de Pont 2008  – Domaine Delalex : un cru de Savoie peu connu, qui produit pourtant un chasselas de grande qualité. Malgré l'âge, le nez présente encore de belles notes de fleurs blanches, avec une pointe de chèvrefeuille qui trahit une légère évolution. La bouche est franche, sèche et croquante, légèrement saline avec une acidité présente mais mesurée. L'ensemble se montre très digeste, facile à boire à l'apéritif comme sur un repas léger. Très Bien

Riesling Grand Cru Kessler Heisse Wanne 2008 – Dirler-Cadé : une cuvée que j'apprécie toujours dans son jeune âge, car elle combine la franchise et la pureté du riesling avec le gras et la densité d'une des plus belle partie du grand cru Kessler. Le nez est précis et aromatique, marqué par des notes d'agrumes mûrs et de fruits à chair blanche. La bouche est franche avec une bonne densité dès l'attaque, puis se montre concentrée, acidulée mais sans excès, saline avec une finale en dentelle d'une grande longueur. Un vin qui devrait encore évoluer favorablement pendant quelques années avant d'arriver à son plateau de maturité, plateau où il devrait rester plusieurs dizaines d'années. Excellent

Saumur Champigny 1998 – Thierry Germain : j'avoue ne pas être un grand consommateur de vins rouges de Loire, toutefois quelques exceptions dorment encore dans ma cave. Ce Saumur Champigny m'avait étonné jeune par la qualité de son fruitée et la douceur de ses tanins, et c'est avec grand plaisir que je découvre un équilibre presque inchangée plus de 10 ans après. Le nez possède des arômes de poivron très mur, de pivoine et de cerise, avec un léger toasté. La bouche est franche, très jeune dans son équilibre, avec une belle pureté de fruit et des tanins doux et fondus. Une cuvée qui a très bien évolué. Très Bien

Côtes du Jura Pinot Noir Cuvée Julien 2007 – Jean-François Ganevat : un style de pinot noir très naturel, qui exhale le fruité avec un équilibre très digeste. La robe est rubis claire, plus proche d'un trousseau que d'un bourgogne rouge. Le nez est marqué par des arômes de petits fruits rouges très délicats, framboise et groseille en tête, complétés par de discrètes notes florales. La bouche est franche en attaque, marquée par une pointe sensible de gaz carbonique, puis possède une forte densité, ainsi qu'une pureté de fruit exceptionnel. Très petits rendements et faible extraction ont permis de produire ce vin au fruité remarquable. Très Bien

Pinot Gris Sélection de Grains Nobles 2007 – Etienne Loew : la robe jaune dorée se montre très claire et particulièrement brillante. Le nez est ouvert et intense, marqué par des arômes d'abricot, d'amande grillée, de miel et de vanille. La bouche est liquoreuse en attaque, puis riche et onctueuse avec une acidité importante qui donne de la légèreté à l'équilibre. Une belle sélection de grains nobles dans un millésime particulièrement favorable au botrytis sur le pinot gris. Très Bien

Vin de Pays des Collines Rhodaniennes Saxeolum 2005 – Louis Chèze : une syrah de grande maturité, à la robe profonde et opaque, marquée par des reflets violacés. Le nez est intense, à la fois lardé, fruité et toasté, évoluant sur des notes épicées. La bouche est ample en attaque, puis de bonne densité avec une bonne extraction, le boisé étant présent mais bien intégrée. La richesse du millésime 2005 a permis de produire une syrah très séduisante, malgré le jeune âge des vignes de cette cuvée. Très bien

Crémant d'Alsace Clos Saint Landelin 2005 – René Muré : issu d'un dégorgement de 2010, cette cuvée se déguste avec toujours autant de plaisir, la finesse de la bulle laissant place à celle des arômes, mélange de fleurs séchées, de noisette avec une pointe fumée. La bouche est vineuse, dense avec une mousse compacte, évoluant sur un équilibre aérien malgré la grosse concentration. Une cuvée de référence dans un style qui rappelle de nombreux Champagne millésimée. Très Bien

Côte Rôtie La Mouline 2004 – E. Guigal : la robe est très colorée, sur des nuances entre le rubis et le pourpre avec une belle brillance. Plus tout jeune, pas encore vieux, on est dans l'adolescence. Le nez est particulièrement parfumé, précis et complexe avec des notes de pivoine, de groseille, de cassis, d'olive noire et de fumée, se dévoilant par paliers et oscillant entre le fruité et le floral sur un léger fond épicé. la bouche est tendre, souple en attaque et directement très concentrée, tapissant le palais sans aucune lourdeur, grâce à une fine minéralité et une acidité bien présente. La fin de bouche est très longue, elle conserve la fraîcheur originale. Aucune aspérité ne vient perturber ce vin qu'on boit comme l’évidence d'une grande cuvée qui se rapproche de la perfection pour un grand rouge. Le millésime 2004 est à point, et si c'est un vin taillé pour la grande garde, la période 8-10 ans d'âge est parfaite pour apprécier son fruité et sa complexité. Exceptionnel

Gewurztraminer Sigillé 1966 – Josmeyer : un vin étonnant par sa jeunesse : la robe jaune or blanc possède une belle brillance. Le premier nez est épicé, citronné, avec des arômes de fleur séchées et de notes fumées qui trahissent une légère évolution. La bouche est ample en attaque, concentré avec de la profondeur, évoluant sur un équilibre sec et gras. L'origine probable du Hengst ne fait pas beaucoup de doute et confirme les grandes capacités de vieillissement des grands vins issus de ce cru. Un vin exceptionnel, comme de nombreux autres grands vins d'Alsace dégustés sur cette route 66 ! Très Bien

Gaillac Doux 2003 – Domaine Rotier : la robe se montre dorée intense, tirant sur l'ambre. le nez est riche, confit avec des arômes de miel, de fruits confits, de pomme cuite dans un style passerillé. La bouche est liquoreuse, suave et très confite. La richesse du vin appelle des desserts pas trop sucrés. Bien

Muscat Herrenweg 2004 – François Baur : un joli fruité mûr et peu évolué au nez autour d'arômes de pêche avec une pointe de menthe sèche. La bouche est nette, souple en attaque, puis e bonne densité avec de la fraîcheur. Une bouteille qui a bien vieilli. Bien

Corbières cuvée Deo Gratias 2008 – Abbaye de Fontfroide : la robe est sombre avec des reflets violets. Le premier nez est fruité, sur des arômes de fruits noirs bien mur, avec une touche boisée. La bouche est souple en attaque puis de bonne extraction avec un équilibre de demi corps qui se cache derrière la maturité du vin. Une bonne bouteille facile à boire jeune, assemblage cohérent de syrah (pour deux tiers) et de grenache. Bien

Riesling Terroirs en Magnum 2007 – Cave de Ribeauvillé : si 2007 et une très belles année sur les coteaux de Ribeauvillé, cette cuvée prestige proposée en magnum se montre particulièrement avenante en ce début d'été. Les arômes sont purs et très nets sur des petits fruits acidulés, la bouche est sèche, aérienne avec une fine minéralité, sans aucune agressivité de la part de l'acidité, qui traduit la belle maturation du raisin. La finale de bonne longueur conserve un caractère fruité. Bien

Gewurztraminer Pfleck Sélection de Grains Nobles 2001 – Stentz-Buecher : un vin précis de robe jaune claire, au nez surprenant de mandarine et de miel. La bouche est riche en attaque, avec une liqueur intense équilibrée rapidement par une amertume très présente, qui rend la finale très digeste. Le vin manque un peu de volume pour être réellement puissant et onctueux, et méritera d'être bu rapidement pour profiter de son fruit. Bien

Gewurztraminer Cuvée Caroline Vendanges Tardives 2007 – Kuentz-Bas : originaire des terroirs argilo calcaires autour de freiner château de voilà une cuvée ample et onctueuse comme le millésime 2007 assure produire. Le nez est marqué par des arômes de miel, de fruits confits avec une pointe de vanille. La bouche est ample, moelleuse en attaque, puis profonde avec une bonne densité et du gras. La finale possède la longueur, et surtout une fine acidité qui vient redonner du tonus à l'équilibre. Une cuvée gourmande, dont on essaiera de garder quelques bouteilles en cave plusieurs années. Très Bien

Bouzeron 2009 – A et P de Villaine : certainement l'aligoté le plus célèbre de Bourgogne, et dans un millésime comme 2009, la réussite est au rendez-vous. Le nez est très élégant, floral avec des notes de petits fruits acidulés, et surtout une belle précision. La bouche est tendre et fine, avec une acidité légère qui souligne les contours et le gras de la cuvée. Un vin délicieux, léger et de très belle pureté, qui se boit facilement en début de repas. Très bien

Chignin Bergeron la Cigale 2005 – Les fils de René Quenard : du temps de Jacky Quenard, si la cuvée « La Bergeronnelle » était sèche, la cuvée la Cigale était produite à l’ancienne, avec un vendange surmurie élevée en foudre de chêne neuf. Témoin de la bonne évolution de cette cuvée, ce magnifique 2005 au nez d’abricot mûr rehaussé par une note toastée. La bouche est dense, avec du gras et une légère douceur, amplifié par le caractère boisé qui donne un ensemble très riche. Un vin qui semble taillé pour accompagner un beau foie gras, ou alors les fameuses quenelles de brochet sauce Nantua. Très Bien

Bourgogne Pinot Noir 2009 – Jean-Luc Joillot : la robe est dense, violine et très brillante. Le nez est très jeune, avec des arômes de cerise noire et une pointe fumée. La bouche est ample en attaque, légèrement sèche avec des tanins fins, puis fruitée, légère avec une finale qui se montre plus souple. Une cuvée générique qui montre le savoir-faire bourguignon en matière de vinification qui devrait inspirer nombre de vignerons alsaciens. Bien

Vin de Table Les Coufis 1995 – Chapoutier : un vin de table doux de France produit à partir de viognier, à la manière d’un Condrieu surmûri. La robée dorée, le nez marqué par le miel, mais aussi la verveine, de tilleul et des notes de fruits confits. La bouche est moelleuse en attaque, tendre sans sucrosité excessive, puis suave avec une longue finale. Un vin délicieux à boire enfin de repas, qui laissera la bouche nette. Très bien

Thierry Meyer

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