L'Oenothèque Alsace

OENOALSACE.COM

Les vins du mois de juillet 2012

Compte rendu des vins dégustés en juillet 2012 à différentes occasions, dont un très minéral Riesling Clos Häuserer 2003 de Zind-Humbrecht

Riesling Les Ecaillers 2001 – Léon Beyer : la robe est claire, le nez très agréable marqué par des arômes de fruits à chair blanche, d'hydrocarbures avec une pointe beurrée. La bouche est nette en attaque, d'équilibre sec avec du gras, évoluant sur un équilibre plus beurré qu'acidulé, sans aucune agressivité. Un beau terroir d'origine et une bonne maturité dans ce grand millésime ont donné un riesling classique. La faible évolution pour une demi-bouteille suggère un potentiel de garde supplémentaire important. Très Bien

Tavel 2011 – E. Guigal : un tavel frais, riche et parfumé, avec une densité inhabituelle pour un rosé. Délicieux sur une salade de tomate assaisonnée au vinaigre aromatisé Melfor typiquement alsacien. Bien

Riesling Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 2010 – Cave de Ribeauvillé : le nez est aromatique, franc sur des agrumes frais et une note de chèvrefeuille. Frais et vif en bouche avec une fine salinité, mais surtout une légère amertume. Les grands crus se bonifient parfois après quelques années de garde, mais avec 2010 le bonheur est immédiat, et on aurait tort de s'en priver au prétexte d'un quelconque sacrilège. Un grand vin n'est jamais trop jeune pour être apprécié ! Très Bien

Gigondas 1970 – Paul Jaboulet : la robe est sombre, dense et brillante, avec des bords tuilés. Le nez est encore très jeune, avec des notes de fruits rouges et noirs compotés traduisant une belle maturité. L'aération révèle des notes fumées discrètes. La bouche est souple en attaque, riche et onctueuse avec des tanins gras et fondus. L'ensemble possède une belle concentration, et une finale souple de bonne longueur. Le vin se boit parfaitement bien et je ne serais pas surpris qu'il vieillisse encore 10 bonnes années sur cet équilibre. Très Bien

Pinot Gris Hinterburg 2006 – Klee Frères : la richesse de ce vin s'atténue avec le temps, les arômes du nez restent nets et dominés par la pâte de coing et les fruits jaunes. La bouche est riche avec du gras, un moelleux très présent bien fondu dans la matière. A boire. Bien

Riesling Grand Cru Furstentum Vieilles Vignes 1991 – Paul Blanck : un 91 pur mais moyen en maturité, ce qui lui donne des notes de bourgeon de cassis et une acidité franche. Le soufre contribue certainement à lui donner un aspect très jeune (et une tenue à l'aération parfaite sur 2 jours), au point qu'on a fini la bouteille sur des sushis. Bon riesling mais pas assez abouti pour montrer son caractère de grand cru à mon avis, à l’instar de son prédécesseur de 1990. Bien

Moulis 1994 -Château Chasse-Spleen : un vin au nez fumé et réglissé, pur et dense en bouche avec un bon équilibre. La finale est nette sur des notes de poivron mûr. Une agréable surprise de voir que ce vin s'est bien conservé. A boire sans tarder. Bien

Pomerol 1975 – Château la Conseillante : une très belle bouteille parfaitement conservée, au nez complexe de truffe noire, d'épices et de fumée. La bouche est du velours en attaque, puis le vin se montre encore dense, avec des tanins fins parfaitement fondus. La finale se montre moins longue que sur un très grand millésime comme 1982 ou 1990 mais on ne boude pas son plaisir. Excellent

Riesling Les Princes Abbés 2002 – Domaines Schlumberger : une demi-bouteille oxydée laisse place à une deuxième plus franche, de robe jaune or, au nez encore frais, marqué par l'ananas, les agrumes rôtis et une note de beurre. La bouche est ample, riche avec du gras et un moelleux discret et fondu, sur un équilibre acidulé qui possède encore de la fraîcheur. A finir. Bien

Sardón de Duero 1996 – Abadia Retuerta (Espagne) : un premier millésime réussi pour cette maison espagnole dont la production de vins modernes a rapidement séduit le Grand Critique américain. Nez aromatique encore marqué par un boisé toasté, bouche de bonne densité avec des tanins fins, bel équilibre général pour ce vin peu évolué. Bien

Arbois 2003 – Pierre Overnoy : un savagnin ouillé élevé plus de 8 ans en fût, qui présente un nez très mur marqué par les fruits compotés et, les fruits confits, agrémentés d'une note de rhum. La bouche est dense, fruitée et épicée avec une bonne acidité et surtout le toucher de bouche inégalé des vins de la maison, mélangeant une grande pureté avec de la salinité. Excellent

Arbois Savagnin S 2003 – Domaine de la Pinte : un sérieux concurrent à la cuvée précédente, qui possède une couleur dorée et plus intense, plus foncée que le précédent. Le nez est marqué par des arômes de fruits confits, avec une pointe épicée. La bouche est riche, ample avec du gras, plus intense est plus corsée sans avoir la finesse du vin précédent. Très Bien

Arbois les Graviers 2006 – André et Mireille Tissot : le nez est marqué par une fine réduction qui se présente sous la forme de notes de sésame grillé très intenses, signature de la maison. La bouche est ample, franche en attaque puis concentrée avec du gras, présentant un profil de chardonnay proche d'un Bourgogne. Une belle bouteille à boire ou à garder quelques années supplémentaires. Très Bien

Pinot Blanc Les Lutins 2007 – Josmeyer : une cuvée magnifique au nez de fleurs blanches et de fruits à chair blanche, évoluant sur une note vanillée à l'aération. La bouche est franche en attaque, puis ample et profonde avec du gras et de la salinité. Une cuvée d'auxerrois originaire en 2007 du terroir du Rotenberg juste à l'arrière du Grand cru Hengst, qui présente une parfaite maturité physiologique. Vinifié sec, ce vin représente probablement une des plus belles expressions d'un pinot blanc alsacien. Très Bien

Pinot Auxerrois 2004 – Pierre et Frédéric Becht : une cuvée bien vinifiée, qui tient la distance huit années plus tard. Le nez est marqué par des arômes de fruits à chair blanche, avec une note discrète de fleurs jaunes qui trahit le millésime. La bouche est assez légère, sèche avec une légère fraîcheur. Un vin à terminer sans tarder. Bien

Riesling Clos Häuserer 2003 – Zind-Humbrecht : la robe de ce vin conserve une brillance toute particulière, de nuance jaune doré avec des reflets verts, tirant sur le fluorescent. Le nez est ouvert, très intense avec des arômes de citronnelle, de miel, de fruits jaunes, mais également une note fumée et une légère note boisée à l'aération. La bouche est franche et acidulée en attaque, puis très minérale, légèrement douce mais dominée par une importante acidité donne de la charpente au vin. Récolté tardivement pour aboutir à une maturité physiologique parfaite en 2003, le vin possède une forte richesse et plus de 30 g/l de sucre résiduel. Malgré tout, son caractère abouti ait que le moelleux laisse aujourd'hui la place à la minéralité du terroir situé en contrebas du grand cru Hengst. Le terroir a complètement repris le dessus en proposant un équilibre vif digne des plus grands rieslings secs de la région. Personne ne peut se douter de la présence de sucres résiduels si importants sur le papier à ce stade. Un tour de force pour ce vin extrême qu'il faut avoir goûté pour comprendre la notion de terroir en Alsace. Nous avons fini la bouteille sur des sushis et sashimi. Excellent

Pinot Blanc 2004 – Albert Boxler : la couleur dorée laisse rapidement place à des arômes de fruits jaunes, de miel, avec une pointe de citronnelle. La bouche est riche en attaque, avec un moelleux encore sensible, mais ne possède pas suffisamment de fraîcheur pour conserver un équilibre agréable. La finale sur des notes beurrées confirme le vieillissement de cette cuvée. Originaire d'un terroir pas forcément très grand, contrairement au sylvaner de la maison, voilà un vin qu'il aurait fallu boire beaucoup plus tôt. Bof

Sylvaner Vieilles Vignes 2005 – Gérard Neumeyer : la robe pâle et le nez marqué par les fleurs blanches et de mousseron montre une évolution lente pour ce vin. La bouche est franche en attaque, sèche avec un léger gras, et une concentration moyenne. Un très beau sylvaner produit dans une année de bonne maturité, qui se montre très agréable à table. Bien

Thierry Meyer

Pour connaître la signification des appréciations (Bien, Très Bien…) et des notes chiffrées, cliquer ici