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Les Vins du Mois de Janvier 2010

Compte rendu des vins dégustés en Janvier 2010 à différentes occasions, dont un légendaire Riesling Clos Ste Hune Vendanges Tardives Hors Choix 1989 de Trimbach

Cotes du Jura Vin de Paille 2002 – Berthet-Bondet : un vin excellent sur la galette des rois, au caractère liquoreux qui présente les arômes de fruits rouges, d’épices et de miel typiques de l’appellation. Un délice sur la galette des rois version frangipane. Très Bien

Riesling Grand Cru Kirchberg de Barr Cuvée Gustave Emile 2005 – Domaine Hering : version surmuri du vin classique, cette cuvée offre un nez de miel et de verveine citronnée délicat et envoutant, ainsi qu’une bouche suave au moelleux fond, rehaussée par une fine acidité. Parfait sur un foie gras ou à l’apéritif, il faudra l’attendre 10 ans au moins pour que se révèle l’équilibre fondu et le bouquet complexe. Très Bien

Riesling 2007 – Zind-Humbrecht : une cuvée générique bien née, au nez d’agrumes frais. Le fruité souple de l’année dernière laisse place en bouche à de beaux amers, et les 9g/l de sucre résiduel sont désormais complètement fondus. Très Bien

Pinot Blanc Vieilles Vignes 2006 – Klée Frères :  franc et net au nez, sec en bouche avec une acidité plus base que d’habitude qui lui donne un caractère plus rond, c’est une bonne cuvée de tous les jours. Bien

Bugey Le Lièvre d’Automne 2005 – Domain de Soléyane : une cuvé de chardonnay de bonne facture, dont l’évolution est lente, seul le bouchon synthétique commençant à laisser une trace de plastique au nez.

Puligny Montrachet 1er Cru Les Chalumeaux 2002 –Joseph Matrot : un Puligny net au nez beurré, sec et gras en bouche mais qui manque de fond en comparaison des derniers grands crus alsaciens dégustés. Bien

Crémant d’Alsace Brut – Joseph Gsell : une bulle fine et de la vinosité signent un crémant de qualité, parfait à l’apéritif ou à table. Bien

Riesling Clos Ste Hune Vendanges Tardives Hors Choix 1989 – Trimbach : un vin rare qui a dépassé les 20 ans d’âge avec grâce. La robe est toujours aussi lumineuse, jaune or avec des reflets qui tiret presque sur le fluorescent. Le nez est un concentré de Sainte Hune, avec des arômes de miel d’acacia, de beurre frais, de truffe blanche, puis de fleur d’acacia et de noisette avec une pointe fumée. L’aération et le réchauffement aidant, on ne se lasse pas de revenir sur ce bouquet envoûtant pour découvrir un nouveau palier aromatique. La bouche est une synthèse de ce que peut donner un grande terroir dans un grande millésime, avec ampleur, profondeur et beaucoup de gras qui dispute la vedette au palais avec un sucre résiduel discret et fondu. La finale est très longue, revenant sur les notes fumées et beurrées du nez, avec une touche de pralin. Une cuvée qui a rejoint le panthéon des plus grands vins d’Alsace du 20e siècle. Exceptionnel

Riesling Grande réserve 1971 – Domaine Weinbach : un vin d’une grande jeunesse marqué par une robe or blanc très brillante. SI on fait abstraction des notes liégeuses qui gâchent malheureusement peu le vin, le nez est frais avec des notes de fleurs et de fruits à chair blanches, et la bouche se montre ample et élégante avec un fine acidité. Une grande bouteille qu’il faudra regoûter sur un flacon non défectueux. Bien

Ermitage le Pavillon 1995 – Chapoutier : un grand Rhône de style puissant, au nez d’olive noir et de suie, concentré et profond en bouche avec un grain tannique très fin. Le caractère sec des tanins de sa jeunesse est désormais fondu, et les notes de surmaturité qui marquaient le vin dans sa jeunesse ont disparu. Excellent

Auxerrois Accords Boisés 2006 – Guillaume Rapp : un vin sec marqué par un léger toasté, qui conserve un bonne tenue en bouche. Le boisé semble toutefois trop appuyé pour être complètement intégré. Bien

Côtes du Rhône 2005 – E. Guigal : un vin dense au fruité généreux après aération ; la syrah donnant un caractère jeune à la cuvée. Eviter la pizza et ses tomates acides, mieux vaut réserver ce vin à des plats plus corsés, type viande en sauce. Bien

Riesling Grand Cru Brand 1996 – Zind Humbrecht : une dégustation sérieusement entachée par une bouteille oxydée car couleuse, puis une bouteille bouchonnée, et une troisième bouteille qui est assez loin du flacon bu en novembre 2007. Cette troisième bouteille est la bonne, mais elle reste marquée par l’acidité du millésime et je ne retrouve pas les fines notes fumées que j’avais trouvé en 2007. Evolution rapide de la cuvée ou mauvaise pioche, l’expérience reste décevante. Bien

Pinot Gris Grand Cru Rangen 1995 – Zind-Humbrecht : un vin très austère à l’ouverture, qui présente un fruité discret et des amers importants en bouche. Au bout de 30 minutes d’aération, tout se transforme : les notes de coing et de tourbe apparaissent de manière plus fine, et la bouche s’étire pour prendre toute sa dimension. Un vin extraordinaire à apprécier sur un volaille. Compte tenu des notes tourbées je recommanderai bien le célèbre poulet au whisky, mais les recettes qu’on trouve sur Internet ne sont pas très fiables ! Excellent

Pinot Gris Hinterburg 2006 – Klee Frères : une cuvée nette au fruité très mûr, dotée d’un léger moelleux en bouche qui contribue à la sensation de suavité. Se boit facilement sur une blanquette. Bien

Riesling Grand Cru Schlossberg Cuvée Sainte Catherine 2008 – Domaine Weinbach : Les notes de fruits ont besoin d’aération pour se manifester, puis le vin se montre droit, frais et tendu par une forte acidité. Un grand vin en devenir. Très Bien

Chasselas 2007 – André Kientzler : belle fraicheur et fine salinité en bouche pour ce vin aux notes florales très apéritif, qui met en valeur son caractère sec. Très Bien

Pinot Gris Fut de Chêne 1996 – François Schmitt : moelleux et truffé avec une note boisée au nez, c’est un vin qui a bien évolué, restant encore marqué par le moelleux et les notes de coing. Bien

Côtes du Jura Pinot Noir Cuvée Julien 2007 – Domaine Ganevat : la robe légèrement trouble évoque l’absence de filtration. Le nez est très pur sur des notes de fruits frais, la bouche tendre avec ce fruité expressif rehaussé par une pointe de gaz qu’on retrouve souvent sur les cuvées vinifiées et mises en bouteille avec un minimum de soufre. L’ensemble est gourmand, mais peut-être moins précis que la bouteille dégustée l’année dernière. Bien

Saint Estèphe Château Montrose 1990 : nuances de fruits noirs et d’épices au nez, concentration et trame tannique marquée en bouche, le vin est exceptionnel dans la puissance et la droiture d’un grand médoc à maturité. Il manque juste un peu d’âme pour faire de l’ombre aux grands pinots noirs bus à coté. Excellent

Bonnes Mares 1999 – Domaine Groffier :Si la perfection n’est pas de ce monde, il faut reconnaître que certaines vins s’n approchent beaucoup, annonçant leur grandeur dans un équilibre déroutant de simplicité. Le nez d’une grande netteté, mêlant notes fruitées avec des touches fumées et épicées ne cherche pas l’épate, pourtant sa pureté et son intensité ne ne peuvent que rabaisser le moindre verre de vin rouge placé à coté d’untel vin. Contre toute attente pour ceux qui pensent que les grands vins doivent être imbuvables pour être respectables la bouche est délicieuse voire gourmande, pleine, ample avec une concentration qui n’a d’égal que la finesse et la maturité des tanins. Excellent

Gaillac Doux Délires d'Automne  2001 – Domaine des Causses Marines : les notes de truffe et de coing montrent une belle patine, la bouche est suave et resplendissant avec un finale florale très agréable. Un petit surcroit d’acidité n’aurait pas fait de mal. Très Bien

Bugey Le Lièvre d’Automne 2005 – Domain de Soléyane : fatigué par un bouchon plastique, le vin livre des arômes de miel et de fruits à chair blanche, avec une bouche acidulée, légère.  En déclin.

Cahors Prestige La Gorgée de Mathis  2005 – Domaine la Bérangeraie : un cahors à la robe presque sirupeuse, qui offre un nez très franc de fruits noirs mûrs juste rehaussé d’une pointe fumée. En bouche, concentration et tanins gras offrent un équilibre riche et gourmand, avec une fin de bouche sphérique remarquable de pureté. Très Bien

Clos Saint Denis 2003 – Olivier Guyot : le millésime 2003 est passé par là, donnant un nez de fruits noirs et de pruneau très pur, loin des standards généralement constatés sur la Côte de Nuits. La bouche est ample, fraîche avec un tanin gras de qualité. Un vin déjà appréciable jeune, sans notes confites, qui débute une longue apogée. Excellent.

Gevrey Chambertin 1er Cru les Cazetiers 2000 – Faiveley : découvert à l’aveugle, ce vin impressionne par la pureté de son fruité, les notes de petits fruits rouges évoquant plus un jeune Cote Rotie qu’un bourgogne rouge 2000. La bouche est d’une grande précision tant sur le fruit que sur l’acidité, avec des tanins murs présents juste comme il faut. Un grand terroir parfaitement exécuté. Excellent

Nuits Saint Georges 1er Cru Clos de La Maréchale 1996 – Faiveley : un très beau nez de fruits noirs  et de fumée laisse place à une bouche ample mais marquée par des tanins encore très présents qui donnent une touche plus sèche au vin. Très Bien

Gewurztraminer Cuvée Camille Preiss Vendanges Tardives 1964 – Preiss-Henny : magnifique comme la bouteille précédente, avec un fondu exceptionnel, de la chair après quelques minutes d’aération, et une touche citronnée en finale qui signe certainement le terroir du Mandelberg dont cette cuvée semble provenir. Dernière des trois bouteilles achetées aux enchères dont chacune aura été un grand moment de dégustation, et un témoignage vivant des grands vins de garde du 20e siècle en Alsace. Exceptionnel

Thierry Meyer

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