L'Oenothèque Alsace

Les Vins du Mois de Février 2010

Compte rendu des vins dégustés en Février 2010 à différentes occasions, dont un sublime Chambertin 1999 de Rossignol-Trapet.

Vouvray Sec Le Mont 2006 – Domaine Huet : un vin d’une patine extraordinaire, initialement marqué par les arômes de houblon typiques du chenin au nez, mais dévoilant progressivement des notes subtiles de fleurs blanches. La bouche est d’une grande délicatesse, parfaitement sèche avec une fine acidité bien fondue. L’ensemble évolue sur un caractère très pur voire suave en bouche, tout en conservant une droiture exceptionnelle. Bu au restaurant sur des Saint-Jacques, du bar et des langoustines, c’est un mariage de textures exceptionnel. Excellent
 
Pinot Noir Tradition 2004 – Jean-Marc Bernhard : un pinot noir léger et fruité qui s’est montré très agréable sur des lentilles cuisinées à la saucisse de Morteau. Le choix de vinification est bon dans ce millésime frais, évitant les excès de tanins d’une extraction plus poussée. Bien.
 
Pinot Blanc Tradition 2005 – Emile Beyer : un vin équilibré marqué par une belle maturité, fin et très pur en bouche avec de la densité. Ne pas se presser pour le boire. Bien
 
Gewurztraminer Cuvée Particulière Vendange Tardive 1971 – Léon Beyer : un vin légendaire qui se présente particulièrement bien sur ce flacon : après une robe jaune doré intense et brillante, le nez sur les épices douces, le miel, le raisin sec avec une fine note d’encaustique traduit la complexité d’un grand vin à maturité. La bouche ample au moelleux encore prononcé se montre fondue, gourmande, avec une note citronnée en finale. Une grande cuvée dans un des grands millésimes du 20e siècle, qui a encore de belles années devant elle. Heureux les gens nés en 1971 ! Excellent
 
Sylvaner 2004 – Albert Boxler : une cuvée franche au nez de fruits mûrs, avec un moelleux présent mais fondu en bouche qui traduit le style des vinifications de l’époque. Bien
 
Riesling Grand Cru Rangen 1996 – Bruno Hertz : une belle cuvée parmi d’autres plus oxydées, qui se montre sous un beau jour : les épices et la fumée au nez laissent place une bouche saline, franche et peu évoluée, avec une finale nette. Dommage que les variations de bouteille soient importantes. Très Bien
 
Riesling Grand Cru Osterberg 2005 – Domaine Agapé : un vin ouvert, au nez frais et belle maturité, dense en bouche avec du gras et encore une légère austérité. Un vin de garde qui s’ouvre doucement. Très Bien
 
Gevrey Chambertin 1er Cru Clos Saint Jacques 2002 – Sylvie Esmonin : un véritable blockbuster bourguignon, de robe profonde, opaque et brillante, riche en glycérol. Le nez est riche, boisé, fumé avec une touche de fruits noirs, la bouche est grasse, ample et puissante avec une finale légèrement plus sèche. C’est concentré, puissant, très mûr, mais encore monolithique : le vin manque de charme et de finesse à ce stade. Espérons que l’ensemble gagne en fondu après une garde supplémentaire. Très Bien

Chambertin 1999 – Rossignol-Trapet : goûté coté à coté avec le Gevrey de Esmonin, c’est un vin d’une plénitude incroyable. La robe profonde prend de légers reflets tuilés, le nez est élégant avec des notes de cuir, de fumée, d’épices, avec une note de mine de crayon. La bouche est puissante et tendre, racée avec une belle pureté, du gras, et une finale longue. La main de fer dans le gant de velours. Excellent, voire plus
 
Marsannay les Champs Salomon 2002 – Domaine Bart : fruité et souple, c’est un vin à maturité qui se présente très fin. A vboire sans trop tarder. Bien
 
Bonnezeaux La Chapelle1997 – Château de Fesle : l’abricot frais et le miel marquent un nez intense très pur, la bouche est ronde avec un fondu remarquable. Une cuvée au moelleux bien intégré, parfaite sur une tarte normande. Très Bien
 
Riesling K 2005 – Paul Kubler : un vin sec et fruité, de bonne densité en bouche avec une acidité bien intégrée : c’est un modèle de riesling sec exemplaire. Bien
 
Sancerre Blanc La Grande Châtelaine 2002 – Joseph Mellot : le buis du nez se pare de notes fumées qui trahissent une évolution, la bouche est sèche et fine mais conserve un certaine dureté dans l’acidité, probablement apportée par le soufre. L’ensemble est frais et plaisant mais manque de minéralité par rapport aux bonnes cuvées alsaciennes. Bien
 
Riesling Bouquet de Clémence 2002 – François Bléger : le nez est mûr mais commence à montrer des signes de fatigue, la bouche est grasse au risque de devenir molle, la légèreté et le manque d’acidité de cette cuvée la rendant moins plaisante qu’il y a quelques années. Une Médaille d’or au concours des Rieslings du Monde 2004 qui déçoit 6 ans plus tard. Bof
 
Crémant d’Alsace Extra Brut Chardonnay – Aimé Stentz : pur au nez, vineux en bouche avec beaucoup de finesse, c’est un crémant très facile à boire, les verres vides se passant de tout autre commentaire. Très Bien
 
Pinot Gris Hinterburg 2006 – Klée frères : un pinot gris au nez très pur de fruits jaunes, de bonne densité en bouche avec un équilibre demi-sec. Une réussite dans un millésime où les pinots gris sentent souvent excessivement le champignon. Bien

Gewurztraminer Grand Cru Kessler 2001 – Domaines Schlumberger : un vin à maturité, légèrement surmuri au nez avec des notes d’agrumes confits très élégantes. La bouche est dense avec un moelleux intégré, mais dénote un bel équilibre avec des notes acidulées qui donnent beaucoup de finesse à l’équilibre. Très Bien
 
Riesling Grand Cru Wineck-Schlossberg 2007 – Paul Spannagel : un vin dense au nez de fruits mûrs, mais peu minéral et encore trop sucré en finale pour être un vrai Wineck-Schlossberg. Le temps finira par faire apparaître l’acidité, mais compte tenu du caractère enrobé jeune et de la disponibilité des cuvées d’autres producteurs, mieux vaut aller chez JM Bernhard, Paul Blanck ou Meyer-Fonné pour trouver un riesling sec et minéral. Bien.

Thierry Meyer

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