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Les Vins de 2017 – Trimestre 1

Compte rendu des vins dégustés de janvier à mars 2017,  dont un vineux Champagne Cuvée William Deutz 2002 de la Maison Deutz, et un puissant et quasi sec Gewurztraminer Clos Windsbuhl 2000 de Zind-Humbrecht.

Riesling Vent d’Est 2002 – Domaines Schlumberger : #DrinkAlsace une cuvée star hors gamme classique. Les vignes sur le Schimberg ont produit pendant quelques années un vin mis en bouteille séparément, avant que la maison ne se sépare des vignes. Les millésimes 2002 et 2003, très réussis, se dégustaient bien dans leur jeunesse mais ont franchi les années sans problème. Dernier témoin du millésime 2002 dans mon carton, cette bouteille aura été une fois de plus source de plaisir en accompagnement d’un poisson au beurre blanc. La robe est claire, le nez parfumé, élégant, avec des notes d’agrumes frais, de fumée et une fine note beurrée. La bouche est sèche, cristalline, légère et croquante avec une fine amertume en finale. Un vin très élégant à l’évolution lente. Très Bien

Languedoc Blanc Cuvée Prestige 2013 – Domaine Puech-Haut : Un blanc du Languedoc très convaincant ! Le nez est frais, légèrement floral avec des arômes d’agrumes et de fruits à chair blanche. La bouche est fraîche en attaque, fruitée, finement acidulée, très pure avec une finale nette et grasse sur des notes florales. Bien

Pauillac 2000 – Château Grand-Puy-Lacoste : un grand Pauillac qui arrive doucement à maturité : nez fumé, avec des notes de boite à cigare, fruits noirs murs, épices. La bouche est souple en attaque, ample et corsée avec des tanins gras et un boisé encore perceptible. Grande jeunesse pour cet adolescent qui devrait rejoindre voire égaler le grand 1990. Sur une tranche de gigot d’agneau, quelle belle manière de démarrer l’année ! Très Bien

Riesling Grand Cru Schlossberg 2009 – Domaine Weinbach : #DrinkAlsace un vin élégant qui arrive à maturité. La robe est pâle, le nez ouvert et complexe, avec des arômes d’agrumes murs, de fruits à chair blanches, de fleurs séchées et une pointe fumée. La bouche est sèche et finement acidulée en attaque, puis charnue, montrant plus de gras, mais restant sur un équilibre frais. Les millésimes 2008 et 2010 ont un instant fait croire que les 2009 était trop souples, mais ils sont souvent du même niveau de fraîcheur que les grands 2005. Un vin à maturité, qui se déguste parfaitement bien pour lui (hélas pour la suite du repas) ou sur un poisson au beurre blanc. Très Bien

Hermitage rouge 2003 – E. Guigal : un vin d’hiver qui réconforte 🙂 La robe est sombre, opaque, de nuance rouge-noir avec des bords légèrement tuilés. Le nez est ouvert, marqué par la suie, les petits fruits noirs très mûrs, avec une pointe épicée. L’attaque en bouche est souple, puis corsée, charnue et rendue plus austère par des tanins riches, gras mais encore présents. Sans excès de fruit ni de tanin, voilà un Hermitage charpenté, de bonne concentration et de complexité moyenne, qui accompagne à merveille les plats riches de l’hiver. Très Bien

Gewurztraminer Pfoeller 2006 – Klee Frères : #DrinkAlsace un très bon vin issu d’un grand terroir. La robe est limpide, dorée, brillante, les arômes sont frais, complexe, avec un mélange subtil de fruits compotés, de fleurs séchées, d’épices douces, de safran avec une pointe de vanille. La bouche est douce en attaque, puis profonde avec de la chair et du corps, le tout enrobé d’une texture pure et crémeuse. Le moelleux est discret et bien intégré, ce vin montre magnifiquement bien le caractère ample et profond du Pfoeller. Très Bien

Riesling Grand Cru Steinklotz 2004 – Romain Fritsch : #DrinkAlsace un riesling franc et peu évolué. La robe est pâle, le nez d’intensité moyenne est marqué par des notes de fleurs jaunes et d’agrumes, avec une évolution peu marquée. La bouche est franche, acidulée en attaque, puis sèche et de bonne ampleur. Un vin de demi-corps bien vinifié, qui claque en bouche comme au premier jour. Bien

Riesling Cote de Rouffach 2014 – Domaine Muré : #DrinkAlsace un riesling élégant et sec. La robe est pâle, le nez parfumé, pur et frais avec des notes d’agrumes et de fleurs blanches. La bouche est croquante, sèche et saline en attaque avec une belle acidité, puis de bonne densité avec une finale fraîche. Parfait sur une choucroute. Bien

Quarts de Chaume 1980 – Chevalier Frères : un moelleux frais et complexe. La robe vieil or possède de de l’éclat. Le nez est parfumé, complexe et patiné, dominé par les agrumes frais, la carambole et des notes de miel d’acacia. En, bouche la liqueur est fondue, l’attaque est franche avec un moelleux bien présent, puis l’équilibre présente une belle amertume. L’acidité est très présente, et on retrouve des notes d’écorce d’agrumes en finale. La liqueur est domptée par la fraîcheur, et à bientôt 40 ans le vin se montre d’une jeunesse stupéfiante. Très Bien

Mercurey rouge 2014 – Domaine de la Framboisière : Le nez est ouvert, intense, avec des notes fruitées sur les petits fruits rouges, une note de ronce et de pivoine. La bouche est tendre, charnue en attaque, pure avec un demi-corps et une bonne acidité. Une belle réussite pour un vin sapide parfait à table. Très Bien

Pinot Gris Grand Cru Rangen Clos Saint Urbain Sélection de Grains Nobles 1998 – Zind-Humbrecht : #DrinkAlsace un grand liquoreux de terroir, puissant et racé. La robe est foncée, presque cognac, résultat d’un cépage à la peau qui colore le jus réduit des baies botrytisées. Le nez est ouvert, intense et complexe, fumée et iodé, puis grillé avec des arômes de miel et raisin sec. La bouche est ample, liquoreuse en attaque, puis charnue, acidulée et enfin légèrement amère en finale. Un caractère bien trempé qui surprend à la première gorgée car l’amertume est inhabituelle, mais qui à l’aération et aux gorgées successives se met en place et montre une fine salinité derrière son caractère charnu. Un grand vin qui commence doucement à s’ouvrir, à boire pour lui. Excellent

Côte Rôtie 1988 – Domaine de Vallouit : grand millésime ne saurait mentir. Lardé, fumé, olive noire, robe sombre assez tuilée. La bouche est sèche, minérale, de bonne concentration avec une belle pureté. La complexité n’égale pas les meilleurs crus, mais la maturité du fruit et des tanins est idéale, le vin titrant 12,5% d’alcool et présentant une belle sapidité. Parfois entre le grand cru et le grand millésime, la deuxième option est la bonne. Trouver des Côte Rôtie ou des Sauternes 1988 permet de se rapprocher de la magie des grands vins sans payer le prix des cuvées les plus légendaires. Une bouteille vidée à deux plus rapidement que d’accoutumée, un signe qui ne trompe jamais… Très Bien

Auxerrois Rotleibel 2000 – Rolly-Gassmann : #DrinkAlsace un vin d’hiver qui fait du bien. Légèrement doux, corsé et ample, avec de la chair et des notes de fruits jaunes en finale, c’est un vin intemporel qui magnifie les plats. Superbe sur une terrine de canard au poivre. Très Bien

Riesling Grand Cru Altenberg de Bergbieten Cuvée Henriette 2005 – Frédéric Mochel : #DrinkAlsace une demi-bouteille minérale à maturité. Robe jaune citron, pâle, brillante, encore jeune. Nez complexe, fumé, avec des notes de fruits à chair blanche, de poire, et une pointe d’hydrocarbure. La bouche est ample en attaque, sèche avec du gras, le toucher de bouche est soyeux et dense avec une longue finale. Un vin équilibré, puissant, à réserver à des poissons de mer voire une volaille. Très Bien

Pinot Gris Cuvée Sainte Catherine 2008 – Domaine Weinbach : #DrinkAlsace un pinot gris fin et élégant. Toujours marqué par des arômes de noisettes et de sous-bois lorsque le botrytis se développe avant la vendange, le caractère sain du millésime 2008 a donné une cuvée de robe pâle, au nez de froment et de fruits à chair blanche. La bouche est sèche et finement acidulée en attaque, puis élégante, pure avec une très légère douceur en finale. Un vin aérien issu en partie des pentes granitiques du Schlossberg, magnifique comme souvent sur ce cépage en 2008. Très Bien

Pinot Blanc Les Lutins 1996 – Josmeyer : #DrinkAlsace un auxerrois bien né, qui vieillit admirablement. La robe est claire, or pâle avec de l’éclat. Le nez est ouvert, net, avec des arômes de fleurs, d’agrumes et une légère pointe végétale. La bouche est franche en attaque, sèche avec de la profondeur, une bonne fraîcheur sans amertume, et une finale nette. Pas de botrytis sur cette cuvée récoltée mure, donc pas d’arômes de truffe noire comme souvent dans ce millésime. La première bouteille était légèrement altérée coté bouchage, celle-ci est top. On reste malgré tout encore loin de la qualité de millésimes plus récents comme le superbe 2007. Bien

Côtes du Rhône cuvée Prestige 2015 – Cellier des Dauphins : une bouteille très sympathique et un rapport Qualité-prix exceptionnel. Parfois les bonnes affaires se trouvent dans les cuvées de gros volume sur les bons millésimes. Voilà un Côtes du Rhône souple, fruité, pur et de bonne concentration, plaisant à boire jeune avec une pointe de gaz carbonique qui apporte de la fraîcheur. Prévu initialement pour la daube, une partie non négligeable a terminé dans le verre. A 2.99€ en GMS c’est probablement un des meilleurs rapports Q/P du moment. Bien

Nuits Saint-Georges 1er Cru Les Porets Saint-Georges 1999 – Domaine Thomas : un 1999 décevant vu le pédigrée de la cuvée. La robe est sombre avec des bords tuilés. Le nez est sérieux, fumé, épicé, peu fruité. La bouche est sèche en attaque, de bonne concentration avec des tanins secs qui assèchent la finale. Si la bouteille est clean sans faux goût de bouchon, cette cuvée est décevante compte tenu de son équilibre plus agréable jeune. Bien

Champagne Cuvée William Deutz 2002 – Deutz : un champagne vineux à souhait. La robe est cristalline avec un cordon fin et persistant. Le nez est parfumé, complexe et patiné, avec des arômes de fruits sec, de noisette, de fleurs séchées avec une pointe de miel. La bouche est ample, concentrée et vineuse en attaque, puis charnue et avec une bulle fine rehaussée par une acidité franche qui donne de la légèreté à l’ensemble. Longue finale présentant une légère amertume. Tant qu’à boire du Champagne, autant boire du grand ! De cuvée en cuvée 2002 confirme sa grande qualité. Excellent

Arbois Cuvée des Docteurs 2005 – Lucien Aviet : un grand blanc ample et fin. La robe est pâle, le nez finement grillé, avec des notes de noisette et de poire. La bouche est ample en attaque, de bonne densité avec du gras et une fine acidité, évoluant sur un registre pur et fruité avec une légère amertume en finale. L’équilibre d’un chardonnay ouillé de qualité parfaitement élevé rappelle la Bourgogne, si ce n’est ce petit supplément de profondeur. Une belle cuvée dans un grand millésime. Très Bien

Saint-Estèphe Cru Bourgeois 1996 – Château Coutelin Merville : une belle bouteille à maturité. La robe est brillante, foncée, légèrement tuilée. Le nez est ouvert et complexe, avec des notes d’épices, de fumée, de cassis et de poivron mûr, avec une belle patine du temps. La bouche est souple en attaque, fraîche et fruitée avec un demi-corps qui contribue à la sensation d’élégance. Ce n’est pas le Saint Estèphe le plus corsé mais l’équilibre est parfait à plus de 20 ans d’âge. C’est le genre de Bordeaux que j’aime avoir en cave, dommage que je n’en ai pas plus ! Très Bien

Harmonie R 2008 – Maurice Schoech : #DrinkAlsace un Rangen à point. La robe est claire, le nez parfumé, avec des notes d’écorce d’agrume, de fumée et de caillou concassé. La bouche est franche en attaque, d’équilibre sec avec une amertume présente qui laisse place à un fruité plus charnu avant de revenir sur la fraîcheur et l’amertume en finale. L’assemblage issu du Rangen se montre particulièrement digeste et complexe à table, ses amers font un malheur. Très Bien

Gewurztraminer Clos Windsbuhl 2000 – Zind-Humbrecht #DrinkAlsace un grand Windsbuhl à maturité. La robe est claire, de nuance or blanc avec des reflets dorés. Le nez est parfumé, épicée avec une note poivrée présente, mais montrant également une note fruitée jeune. La bouche est sèche et ample en attaque, puis profonde avec une légère douceur encore perceptible mais qui apporte pus de gras que de moelleux. Forte concentration, belle acidité et finale longue et charnue montrent un équilibre puissant et remarquable. L’arrière-goût mélange les agrumes frais et les épices douces. Vinifié presque sec (15g/l de résiduel pour 15 degrés d’alcool), voilà un vin de caractère qui tient la distance sans perdre son fruit. Très bon compagnon d’un repas asiatique (nems, ravioles frites, canard au champignon, poulet à l’ananas). Excellent #IloveClosWindsbuhl

Gevrey Chambertin 1er cru Craipillot 1996 – Confuron-Cotétidot : un grand vin de caractère. La robe est sombre, dense avec des reflets qui commencent à tuiler. Le nez est frais, complexe, avec une légère évolution, mélangeant fumée, carouble, papier d’Arménie, épices le tout accompagné d’une note de cassis malgré tout. La bouche est pure et souple en attaque, puis corsée, acidulée avec un fruit encore bien présent derrière les notes fumées. La finale est complexe, longue avec une trame tannique qui n’assèche pas. Un vin dégusté en fût en 1997, qui semblait prometteur mais exagérément marqué par le fruit à l’époque. 20 ans de garde lui ont rendu son caractère Gevrey, on a eu raison de l’attendre ! Excellent

Riesling Grand Cru Brand 2000 – Zind-Humbrecht : #DrinkAlsace un grand Brand de style demi-sec. La robe est dorée, le nez envoutant, complexe, marqué par le miel, la vanille, les fruits jaunes, patiné par le temps. La bouche est douce en attaque, puis ample, pure avec du gras, sur un équilibre charnu et frais. Le millésime 2000 a donné une vendange tardive à l’ancienne, remarquable dans son équilibre. Un grand Brand. Excellent

Pinot Gris H&B 1997 – Josmeyer : #DrinkAlsace un pinot gris au terroir mélangé, d’une grande jeunesse. Le nom fait penser à une marque de Whisky, mais les lettres indiquent plutôt un assemblage des parcelles des grands crus Hengst&Brand. La robe est jaune or, brillante. Le nez est net, intense, délicat avec des arômes de poire, de froment et une note de vanille. La bouche est sèche et droite en attaque, légèrement tendre en milieu de bouche, dense avec une acidité suffisante pour donner un équilibre sec et gras. Finale longue qui trace sur la langue. Pour ses 20 ans, le vin n’a pas pris une ride. Très Bien

Sylvaner Réserve 2015 – Domaine Weinbach : #DrinkAlsace la star des sylvaners Alsaciens se montre grand sur le millésime 2015. La robe est pâle, le nez jeune, frais et floral. La bouche est droite, fraîche en attaque puis aérienne avec du gras et une belle densité. Les millésimes chauds réussissent toujours au sylvaner dans le Clos des Capucins, et 2015 s’annonce sans problème comme le digne successeur du grand 2009. Très Bien

Muscat Réserve 1964 – Gustave Lorentz : #DrinkAlsace un flacon parfaitement conservé. Le niveau est haut dans la bouteille, le bouchon intact, la robe est claire, de bon augure. Une fois dans le verre, la robe reste claire et brillante avec des reflets jaune citron. Le nez est parfumé, avec des notes typiques de menthe sèche, de fumée, de fleurs séchées, évoluant sur des arômes de buis à l’aération. Aucune oxydation ne vient ternir le bouquet. La bouche est sèche, nette en attaque, pure et de demi-corps, avec une finale acidulée de bonne longueur. Le vin reste léger, il faut aller sur la cuvée « Grande Réserve » pour retrouver l’ampleur et la profondeur du grand cru Altenberg de Bergheim, mais cette cuvée simple démontre la capacité de tenue dans le temps des vins d’Alsace, s’ils sont bien nés, bien vinifiés et bien conservés, comme ce témoin du grand millésime 1964. Très Bien

Côte Rôtie La Châtillonne 1995 – Vidal-Fleury : la Mouline du pauvre se présente plutôt bien dans cette grande année… La robe est brillante, rouge sang avec des reflets tuilés. Le nez est parfumé, intense, complexe, avec des arômes de suie, d’olive noire, de lard fumé, de pêche jaune et une pointe de pain grillé. La bouche est souple en attaque, puis dense, pure et fruitée, avec des tanins veloutés qui contribuent à la sensation charnue du vin. Une main de fer dans un gant de velours, c’est la signature des Côte Rôties de la Côte Blonde dans les grandes années… Bon sang ne saurait mentir. En tête à tête en accompagnement d’une côte de bœuf d’Aubrac maturée 9 semaines et demi, you can leave you hat on 🙂 Excellent

Riesling Kappelweg 1998 – Rolly-Gassmann : #DrinkAlsace un grand vin de terroir qui arrive à maturité. La bouteille est en parfaite condition avec un beau bouchon. La robe de couleur or est brillante. Le nez est intense, complexe, très mûr avec des arômes de miel, de fumée, d’épices douces et une pointe d’agrumes confits. La bouche est ample en attaque, légèrement douce mais rapidement d’équilibre plus sec avec une belle acidité. Le milieu de bouche est frais et dense avec du gras, comme souvent sur un terroir de marnes calcaires. La fin de bouche est longue et trace avec puissance sur la langue. La récolte à forte maturité est ici garante d’une belle acidité constitutive exprimant l’origine plus que le raisin pas mur, et à bientôt vingt ans d’âge ce vin atteint une plénitude exceptionnelle. On le gardera encore 20 ans en cave si besoin, mais ce sera dur de résister. A l’instar de Bordeaux, le millésime 1998 se montre souvent magnifique en ce moment en Alsace. Sur un assortiment de sushis, ce fut un compagnon idéal d’une soirée gourmande. Excellent

Kamptal Riesling Loiser Weinberge 2005 – Weingut Steininger (Autriche) : un riesling demi sec salin et de belle complexité. La robe or blanc est cristalline. Le nez est parfumé, complexe, mûr avec des arômes de miel, d’agrumes confits, de fumée et de zeste d’orange. La bouche est franche en attaque, finement acidulée et saline avec une légère douceur bien intégrée. L’équilibre est quasi sec pour un vin à maturité qui se boit très facilement. Un riesling autrichien élégant. Très Bien

Bandol rouge 1998 – Château de Pibarnon : un vin corsé et puissant, aux tanins patinés par le temps. Ce 1998 bien né aura mis du temps à se faire. Si la robe reste sombre à bientôt vingt ans, le dépôt au fond de la bouteille marque le vieillissement en bouteille. Le nez est initialement discret, voire légèrement réduit, puis s’ouvre sur des notes de fumée, de poivron, de prune avec une pointe épicée. La bouche est souple en attaque, concentrée et profonde avec des tanins gras et fins bien intégrés apportant un caractère velouté sur la langue. Une certaine austérité reprend le dessus avant de laisser filer la finale sur des notes plus douces. Telle une main de fer dans un gant de velours, le mourvèdre dompte la chaleur du Sud pour proposer un vin qui se bonifie réellement après une garde certaine. Un style qui rappelle certains grands médocs. Très Bien

Margaux 1989 – Château du Tertre : un joli Margaux à maturité. La robe est brillante, rubis avec des reflets acajou. Le nez est net, de bonne complexité, présentant une trame de fruits rouges discrets, de fumée et une pointe épicée. La bouche est nette en attaque, pure et de densité moyenne, les tanins sont gras et bien intégrés, donnant une sensation élégante en finale. Le niveau d’alcool modéré rend le vin très digeste, parfait à table, même s’il faut éviter les mets trop riches qui l’écraseraient. Un beau Médoc de style classique, sur une bouteille en parfaite condition. Très Bien

Riesling Grand Cru Brand 2008 – Cave de Turckheim : #DrinkAlsace un vin aérien et salin. La robe de nuance or blanc possède un bel éclat. Le nez est parfumé, frais, parqué par les agrumes mûrs, le pamplemousse et une légère évolution qui lui apporte de la complexité. La bouche est franche en attaque, tendre et saline avec un caractère charnu qui conserve un style aérien. Comme souvent en 2008, l’acidité parait moins vive qu’il y a quelques années, donnant un équilibre très agréable. Se consomme très bien à l’apéritif, mais a également accompagné un tartare de saumon pas trop assaisonné. Très Bien

Châteauneuf du Pape rouge 1995 – Château de Beaucastel : un grand millésime qui arrive à maturité. La robe est dense, rouge foncé avec des reflets tuilés. Le premier nez présente une légère réduction, et il faut deux bonnes heures d’aération en carafe pour que le bouquet se mette en place avec des arômes de fraise écrasée, de cacao avec une pointe fumée. La bouche est souple en attaque, dense et charnue, avec des tanins gras qui donnent une finale veloutée. Belle longueur pour un vin bien en place, prêt pour 20 ans de garde supplémentaire. Très Bien

Sainte-Croix-du-Mont 1966 – Château Lafüe : un grand liquoreux à maturité. La robe vieil or possède des reflets topaze, et se montre encore bien brillante. Le nez est ouvert après aération et montée en température, complexe et patiné avec des arômes de crème brûlée, de fleurs séchées, de vanille et de caramel, avec un léger rancio. La bouche est moelleuse, la liqueur est pure et bien fondue, et évolue avec une finale plus marquée par le rancio. Pas aussi grandiose que le sublime millésime 1955, mais une belle bouteille cinquantenaire bien conservée qui apporte un grand plaisir. Dégusté sur un Epoisse fermier avant d’attaquer le dessert, le bonheur est dans le pré ! Très Bien

Riesling Grand Cru Kastelberg Sélection de Grains Nobles 2001 – Domaine Guy Wach : #DrinkAlsace un grand vin à maturité. La robe est brillante, dorée. Le nez est parfumé, complexe, avec des arômes de safran, de miel et d’agrumes confits. La bouche est précise, moelleuse et finement acidulée en attaque puis dense avec une sensation tannique. La finale est fraîche, longue et complexe. 2001 est décidément le premier grand millésime du 21e siècle, et il tiendra à la garde jusqu’à ma retraite au moins. Excellent

Sylvaner Grand A du Petit Léon 2012 – Roland Schmitt : #DrinkAlsace un vin frais et salin. Originaire de l’Altenberg de Bergbieten, voilà un vin qui se dévoile sous une robe pâle et brillante, avec un nez ouvert, pur et floral, évoluant sur des arômes de chèvrefeuille et de mousseron. La bouche est franche en attaque, ample avec du gras, saline avec une belle acidité mure qui le rend très plaisant. Titrant 13% sur l’étiquette, le sylvaner a été récolté à belle maturité et montre une belle signature de son origine. Parfait pour célébrer l’arrivée du printemps. Très Bien

Côte Rôtie Château d’Ampuis 2005 – E. Guigal : un grand vin qui arrive à maturité. A robe est sombre, brillante, le nez ouvert, marqué par un mélange de fruits rouges, de pêche blanche, de suie, de lard fumé, d’olive noire avec un toasté fondu mais encore présent. La bouche est franche en attaque, charnue et dense avec des tanins présents encore légèrement asséchants, mais équilibrés par une trame de petits fruits acidulés et une forte concentration. Longue finale jeune et fringante, pour un équilibre parfait, sans lourdeur. Un vin qui se gardera 20 ans encore, mais qui se présente déjà bien. J’aime ce style subtil des Côte Rôties entre deux âges, avec un boisé qui commence à se fondre, les notes lardées qui apparaissent et un fruit qui n’a pas encore quitté le devant de la scène. Les 2004 étaient dans ce style il y a 6-7 ans, pour les 2005 ça prend un peu plus de temps. Magnifique accord sur un onglet grillé accompagné d’une épatante poêlée de poivron et poireaux au parmesan. Excellent

Riesling Gand Cru Mambourg 1999 – Marc Tempé : #DrinkAlsace un grand Mambourg à maturité. La robe est dorée, le nez ouvert et complexe, surmuri avec des arômes de miel, d’encaustique, d’épices douces et d’agrumes confits. La bouche est ample en attaque, douce et profonde avec une belle charpente acide qui apparaît dans la longue finale. Le bouchon est marqué de la mention « vendanges tardives », mais l’étiquette de revendique pas cette mention. Si l’équilibre est différent de ce qu’on attend d’un riesling VT, la profondeur témoigne d’un Mambourg abouti, à maturité. La vieille vigne plantée juste après la fin de la 2e guerre mondiale a produit un grand vin. Excellent

Cabernet Sauvignon Don Melchor 1995 – Concha y Toro (Maipo Valley, Chili) : un cabernet dense et équilibré. La robe est rouge sombre, avec des bords légèrement tuilés. Le nez est mur, sur les petits fruits noirs confiturés et un toasté bien intégré. La bouche est souple en attaque, concentrée et veloutée par des tanins gras. Une belle année pour un vin du nouveau monde qui évolue sans perdre son fruit. Très Bien

Riesling Grand Cru Saering 2002 – Domaines Schlumberger : #DrinkAlsace un grand Saering à maturité. La robe jaune citron avec des reflets or est brillante. Le nez est ouvert, légèrement évolué, avec des arômes de fleurs blanches, d’ananas, de pamplemousse et une pointe d’hydrocarbure, la patine apportant une belle complexité. La bouche est ample en attaque, pure et légèrement acidulée, la petite touche de botrytis apportant du gras. La finale se montre nette, légèrement amère avec une belle fraîcheur. La combinaison de grès et de calcaire du Saering donne un équilibre harmonieux, et si le vin se déguste bien depuis son jeune âge, le caractère fringant de sa jeunesse a laissé place à une belle patine qui rend el vin très séduisant. Très Bien

Abymes 2016 – André et Michel Quenard : Certains vins de Savoie sont mis en bouteille en février de l’année qui suit la vendange, permettant de les trouver à la vente dès le mois de mars. Ce 2016 issu des éboulis du Mont Granier se montre frais et fringant, avec un nez floral marqué par une note de mousseron et de pierre à fusil. La bouche est franche en attaque, le léger perlant contribuant à la sensation de fraîcheur, puis se montre pur, salin et fuité avec une finale nette. Souvent plus minérale dans le style que les vins de son grand voisin Apremont, la jacquère produite sur la commune d’Abymes se montre plus convaincante qualitativement. Belle manière de célébrer le printemps avec un vin primeur. Bien

Chambertin Clos de Bèze 1996 – Domaine Thomas Moillard : un Grand Cru décevant. Produit par les vignes propres de la famille Moillard, le vin se goûtait très bien jeune, avec une concentration de fruit et de tanins qui laissait présager une belle évolution. Plus de 20 ans plus tard, la robe reste sombre avec des reflets tuilés, mais le nez prend une tournure austère, fumé et peu fruité avec un caractère rustique qui laisse peu de place aux épices. La bouche est corsée, riche en attaque avec un caractère jeune mais une absence de fruit et une pureté limitée, qui font ressortir des tanins peu agréables. La race du Chambertin Clos de Bèze est absente, et l’équilibre est celui d’un pinot noir corsé patiné par le temps. Décevant au vu du pédigrée. Bien

Volnay 1er Cru Santenots 2001 – Joseph Matrot : un beau vin délicat et racé. La robe claire de nuance rubis brillant possède des bords légèrement tuilés. Le nez est ouvert, délicat avec des arômes de pivoine, de framboise et de fumée. La bouche est souple en attaque, pure et aérienne avec une belle trame acide qui accompagne la longue finale. Un vin à maturité qui possède la classe des grands terroirs. A ta santé Philippe ! Excellent

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