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Les Vins de 2015 – Trimestre 2

Compte rendu des vins dégustés d’avril à juin 2015,  dont un puissant Barbaresco 1997 d’Angelo Gaja  et un délicat Saumur Champigny Les Poyeux 2010 du Clos Rougeard.

Auxerrois Vieilles Vignes 2008 – Paul Blanck : séduisant avec des notes de fleurs et de fruits à chair blanche, encore jeune malgré la disparition des notes primeurs des premiers jours. La bouche est franche en attaque, dense et fraîche avec du gras, sans excès d’acidité ou de rondeur. Un auxerrois exemplaire qui illustre parfaitement son rôle de vin passe-partout. Penser à toujours en garder quelques bouteilles au frais. Bien

Gewurztraminer Grand Cru Zinnkoepflé Vendanges Tardives 2005 – Léon Boesch : un vin onctueux et séduisant à maturité. La robe or est brillante, le nez est parfumé, très typé 2005 avec des arômes de miel, de vanille, d’épices douces et de caramel, évoluant sur des notes d’écorce d’agrumes. La bouche est moelleuse, onctueuse et très pure, avec un côté suave qui apporte une texture de crème brulée en finale. La finesse du toucher de bouche rend le vin irrésistible. Excellent

Pauillac 1996 – Château La Tour l’Aspic : un beau cru Bourgeois à maturité. La robe se montre encore sombre, avec des bords à peine tuilés. Le nez est ouvert, de bonne intensité avec des notes de poivron mur et de fumée. La bouche est ample en attaque, puis de bonne pureté, de demi-corps avec des tanins mûrs et fondus. Un beau cru à maturité, qui se déguste très bien à bientôt 20 ans d’âge, sans avoir la complexité des meilleurs crus de l’appellation, en particulier son grand frère le Château Haut-Batailley. Très Bien

Riesling Clos Saint Landelin 2008 – Domaine Muré : un vin puissant et salin, déjà à maturité. Robe pâle, nez puissant, fumé, marqué par l’écorce d’agrume, avec une pointe légèrement oxydative. Bouche droite, sèche et franche en attaque, acidulée avec une amertume présente, une forte salinité et une grande longueur. Un Clos Saint Landelin puissant, qui se déguste cinq ans plus tard quasiment comme en 2010. Déjà ouvert, il est taillé pour la longue garde. Excellent

Barbaresco 1997 – Angelo Gaja (Piémont, Italie) : un millésime de rêve qui signe une grande réussite pour la cuvée « générique », et une cuvée qui vieillit admirablement bien. Pour ses 18 ans, la robe rouge-noir devient plus claire, avec des nuances tuilées. Les arômes sont initialement discrets, et il faut une bonne heure de carafe pour que les notes de fumée, d’épices et de petits fruits noirs envahissent le grand verre, avec une note toastée qui reste très présente même si elle est bien intégrée au bouquet. La bouche est ample en attaque, riche avec des tanins gras qui enveloppent la texture corsée. La fin de bouche est longue et harmonieuse avec des notes de fumée. Un vin fondu délicieux sur un civet de daim. Excellent

Gewurztraminer Grand Cru Mambourg « L’Interdit » 1997 – Marc Tempé : #DrinkAlsace la sélection de grains nobles réalisée sur les vieilles vignes du Mambourg n’a pas reçu l’agrément pour des raisons multiples, qui ne feront fantasmer que ceux qui ne les connaissent pas. Il n’en reste pas moins qu’il y a 18 ans déjà que Marc Tempé réalisait sa première cuvée SGN sur le Mambourg, le succès qu’on lui connait depuis n’a donc rien de nouveau. Récolté très botrytisé dans un millésime idéal pour la maturation du gewurztraminer, et élevé en barrique neuve, c’est un vin qui atteint toute sa plénitude après 18 ans. La robe de nuance topaze possède un bel éclat. Les arômes de miel, de pâte de coing, de confiture de mirabelle et d’épices douces évoluent à l’aération pour prendre des notes d’agrumes confits et une pointe toastée. La bouche est onctueuse en attaque, avec une liqueur ronde mais non pâteuse qui gagne en légèreté en milieu de bouche grâce à un retour acide évoquant le citron. La fin de bouche est longue, suave et moelleuse, avec des arômes de caramel au beurre et une légère présence tannique. Le bois neuf est fondu, mais encore présent. La magie opère toujours autant. Excellent

Riesling Clos Sainte Hune 1996 – Trimbach : #DrinkAlsace une demi-bouteille évoluée mais encore équilibrée. La robe vieil or possède de l’éclat. Le nez est ouvert et de bonne intensité, mélange de citron, chèvrefeuille et fumée avec une note de feuille morte qui évoque une légère oxydation façon grand riesling des années 60 (j’aurai certainement annoncé 1966 à l’aveugle). La bouche est franche en attaque, sèche et vivace avec une bonne concentration, évoluant sur une légère amertume. La finale possède de la longueur, avec des notes de carambole et de fumée. Pas le millésime le plus abouti de la cuvée, mais une belle conservation en demi-bouteille. Bien

Riesling Grand Cru Rangen Clos Saint Urbain 2011 – Zind-Humbrecht : #DrinkAlsace un vrai 2011 au nez discret et à la structure élégante. La robe est pâle, le nez discret sur les agrumes murs, la pierre à fusil, avec des notes fumées discrètes. L’ensemble possède une intensité moyenne mais une belle finesse. La bouche est franche en attaque, sèche avec une pointe de gaz carbonique qui renforce la vivacité, puis dense, minérale et acidulée avec une longue finale sur de beaux amers. Un vin déjà en place, parfait à table, mais qui méritera quelques années de garde supplémentaire pour que le bouquet gagne en complexité. Très Bien

Saumur Champigny Les Poyeux 2010 – Clos Rougeard : un grand rouge déjà ouvert. La robe rouge cerise possède une belle brillance, le nez est ouvert et aromatique, avec des arômes de pivoine, de cerise et de framboise avec une note de poivron rouge. La bouche est charnue, ample en attaque, fruité et concentrée avec une fine acidité qui apporte de l’élégance à l’équilibre. La tendresse du toucher de bouche me rappelle le Châteauneuf du Pape de Rayas, mais c’est un faux léger, car sur une bavette grillée il a fait un malheur. Excellent

Pinot Gris Sigillé 1983 – Cave de Turckheim : #DrinkAlsace une bouteille évoluée, encore buvable. La robe est dorée, avec un éclat en berne, probablement dû à un bouchage qui a subi les dégâts d’une conservation imparfaite. Le nez est parfumé, marqué par les herbes sèches, le miel et la cire, fatigué. La bouche possède un équilibre sec, une densité moyenne avec du gras. Un survivant qui aurait gagné à être bu plus tôt. Bof

Pinot Gris Dorfbourg 2004 – Meyer-Fonné : #DrinkAlsace une cuvée surmurie qui prend de la patine. Le vin se goûte moelleux comme beaucoup de pinots gris 2004 récoltés murs et botrytisés après les pluies de mi-octobre, mais les arômes d’aspérule et de pêche prennent une patine agréable et la sucrosité commence à se fondre, rendant le vin plaisant à l’apéritif ou sur des fromages à pâte pressée cuite. A boire sans trop tarder toutefois. Bien

Nuits Saint-Georges 1er Cru Clos de la Maréchale 1995 – Faiveley : Bourgognes 1995, quand vous ouvrirez vous ? Même en demi-bouteille, le vin est encore bien fermé au nez, avec des arômes de fumée et d’épices discrets, et un bouquet qui dévoile son potentiel à l’aération avec des notes de pivoine et de fraise forts agréables. La bouche est bien structurée, ample et dense avec une bonne acidité, un tanin de grain fin qui présente une belle maturité, et une belle longueur. A se demander si ces vins s’ouvriront un jour, comme ce fut déjà le cas avec quelques beaux 1995 par le passé. Bien

Zind Z007 – Zind-Humbrecht : #DrinkAlsace le vin de table d’Alsace qui surpasse en qualité 90% des vins produits dans les AOC Alsace Grand Cru… Produit par les parcelles de chardonnay et d’auxerrois sur le Clos Windsbuhl à Hunawihr, voilà un vin dans son 4e millésime qui en a sous la pédale. Son appellation rétrogradée en vin de table et son prix parmi les vins les moins chers du domaine Zind-Humbrecht sont trompeurs, car il y a un des plus grands terroirs derrière cette étiquette. Dans le magnifique millésime 2007, le vin montre toute sa splendeur, avec un équilibre plus proche d’un Bourgogne blanc que d’un Alsace : moyennement aromatique, les notes de fleurs blanches sont mélangées à des traces de vanille et de fruits à chair blanche compotés, qui trahissent la jeunesse du foudre utilisé cette année-là. La bouche est pure, ample en attaque, profonde, sèche avec une belle salinité, tirant le vin en longueur avec une finale sapide. Un vin parfaitement vinifié, qui se montre d’une grande jeunesse à 8 ans d’âge. Les amateurs de ce style sec et ample rechercheront en priorité les millésimes où le style s’éloigne de l’équilibre acide/sucre classique des Alsace : 2011, 2009, 2007 ou 2005, voire 2003, plus que 2010, 2008 ou 2004. Les grands amateurs ont probablement ce genre de vin en cave pour animer leurs vendredi soirs. Très Bien

Pinot Gris Rittersberg Réserve Personnelle 2010 – Jean-Paul Schmitt : #DrinkAlsace un vin de granit élevé en barrique. La robe est cristalline, or blanc avec une belle brillance. Le nez d’intensité moyenne possède de l’élégance, avec des notes de froment, de fleurs blanches et une pointe toastée. La bouche est pure en attaque, sèche avec du gras, mais présente une acidité moyenne et un caractère gras qui l’emporte sur la fraîcheur. Le fermentation malolactique est passée par là, et le vin n’est pas aussi salin que par exemple le somptueux mais frais pinot gris Brand 2010 de Josmeyer. L’élevage a-t-il fatigué le vin en lui enlevant de sa tension initiale ? A revisiter dans quelques années. Bien

Saint-Joseph Cuvée Prestige de Caroline 1998 – Domaine Chèze : un vieillissement lent dans un millésime moyen. La robe est encore assez foncée, rouge sang de boeuf avec des bords tuilés. Le nez est légèrement réduit, fumé avec une note épicée. La bouche est souple en attaque, fraîche et charnue avec des tanins importants qui assèchent la fin de bouche. Un beau vin dont l’extraction appuyée conserve toutefois un caractère tannique, même après 15 ans de garde. Parfait sur une daube à table malgré tout. Bien

Riesling Grand Cru Sommerberg 1995 – Albert Boxler : #DrinkAlsace un vin de surmaturité qui connaît une belle évolution. La robe est dorée, le nez marqué par les agrumes frais, le citron vert, mais également du citron confit, et des notes fumées. La bouche est douce en attaque, mais patinée par le temps, offrant un équilibre presque sec. L’acidité est encore très vivace, allégeant la finale tout en renforçant l’impression de salinité. Un millésime frais assez similaire au millésime 2011, qui a donné une belle bouteille sur les pentes granitiques du Sommerberg. Très bien

Gewurztraminer Vendanges Tardives Cuvée Exceptionnelle 1976 – Domaine Weinbach : #DrinkAlsace un vin évolué décevant. La robe terne de nuance topaze annonce une cuvée ou un flacon particulièrement évolué. Le nez confirme cette impression, avec des arômes de cuir, de miel sec, et une note de feuille morte trahissant une légère oxydation. La bouche est mûre, ample avec un moelleux plus que fondu, mais l’équilibre suggère un vin qui a dépassé son apogée, légèrement oxydé sur ce flacon. L’étiquette est probablement le meilleur atout de cette bouteille. Bof

Margaux 1996 – Château Palmer : Un grand Margaux à maturité. La robe est sombre, brillante. Le nez ouvert est de bonne intensité, mûr avec des arômes de réglisse, de fruits rouges, et une pointe épicée. L’attaque en bouche est ample, puis l’équilibre se montre fin, dense avec un tanin mûr et poli, très élégant avec une longue finale qui présente des notes fumées. Un style très classique pour un vin qui arrive doucement à maturité. Gros potentiel de garde supplémentaire dans ce grand millésime. Excellent

Corton Pougets 1988 – Louis Jadot : Joli nez encore très jeune sur la violette, la pivoine, la cerise et la groseille avec une note poivrée. La bouche est souple en attaque, dense et fruitée avec un tanin légèrement sec. Finale longue sur le fruit. Un vin magnifique de fraîcheur, qui montre que 1988 commence à révéler toute sa splendeur à près de 30 ans d’âge. Très Bien

Côte Rôtie 2005 – Domaine Jamet : Nez magnifique sur la myrtille fraîche, la groseille, avec une pointe végétale dominée par la ronce qui apparaît à l’aération. La bouche est corsée en attaque, avec des tanins secs qui paraissent verts. L’équilibre manque de gras et de profondeur à ce stade. La cuvée manquerait-elle de maturité dans un millésime pourtant grand ? Au vu de l’Ermitage, espérons qu’il s’agit d’une phase ingrate temporaire. Bien

Ermitage rouge ex-Voto 2005 – E. Guigal : Robe sombre, nez riche, épicé avec un boisé toasté encore présent, mais un fruit (mûre) en retrait à ce stade, qui peine à se dévoiler, même après aération énergique. La bouche est compacte avec des tanins présents et encore un peu jeunes, on sent la densité et une belle acidité mais le vin termine ferme. Une cuvée puissante qui semble s’être refermée, qui laisse sur notre faim quand on a eu la chance de la goûter il y a un et deux ans. Très Bien

Pinot Noir Clos Saint Landelin 2004 – René Muré : #DrinkAlsace un rouge à parfaite maturité. Si le millésime 2004 n’a pas grand-chose à envier à son successeur beaucoup plus mûr pour les rouges alsaciens, certaines cuvées généralement récoltées à très forte maturité se présentent très très bien. La robe est encore profonde, dense avec de légers reflets tuilés. Le nez est marqué par le boisé, mais un boisé de qualité, avec des notes épicées et des arômes de fruits noirs qui apparaissent à l’aération. La bouche est souple en attaque, mûre et un poil chaud avec des tanins gras. La finale sur des notes d’orange sanguine reprend le boisé du nez. Un beau vin qui se conservera encore plusieurs années. Très Bien

Champagne Brut Rosé – Ruinart : peu amateur de mousseux rosé, Cerdon mis à part, je suis parfois impressionné par une cuvée. Par exemple lorsque la robe se pare de nuances pétale de rose plus que saumonée, que le nez possède un réel fruité sur la fraise des bois et les petits fruits rouges, et que la bouche est élégante, avec une belle matière fine, une mousse compacte et un joli fruit en finale. Ce Ruinart est exemplaire et me réconcilierait presque avec les Champagnes Rosé. Très Bien

Saint Emilion Grand Cru Cuvée le Fer 2010 – Château Cheval Noir : une bouteille décevante. La robe est brillante, le nez est parfumé, fruité avec une touche florale, avec une note de poivron inhabituelle pour une cuvée 100% merlot. La bouche est franche, fruitée et fraîche avec une légère touche végétale et un tanin un peu sec pour un 2010. Le nez est plaisant mais la bouche réduit l’enthousiasme. L’étiquette annonçait beaucoup mieux sur cette cuvée spéciale. Bien

Haut-Médoc 1990 – Château Sociando-Mallet : une belle bouteille qui évolue très bien. Joli bouquet ample et ouvert, complexe avec des arômes de réglisse, de mûre et de fumée, évoluant sur une note de truffe à l’aération. La bouche est ample, de bonne concentration, élégante avec un tanin gras et soyeux qui apporte de la mâche. Aucune surmaturité perceptible, une belle trame fraîche en bouche, et une grande jeunesse pour ce jeune Médoc à la réputation bien méritée. Trois bouteilles dégustées au restaurant en groupe sur des spaghettis à la truffe noire, avec une belle constance d’un flacon à l’autre. Excellent

Graacher Josephshofer Riesling Grosses Gewächs 2009 – Reichsgraf von Kesselstatt (Mosel , Allemagne) : un flacon riche qui manque un poil de salinité. Aromatique avec des fruits à noyau murs et une touche de miel, le vin est frais mais reste légèrement doux en bouche malgré tout, avec les fruits murs du nez qui accompagnent une finale fruitée qui manque de salinité. Décevant pour un Grand Cru version VDP. A attendre ? Bien

Riesling Gueberschwihr 2005 – Zind-Humbrecht : un beau riesling de terroir calcaro-gréseux à maturité. Arômes de fruits mûrs, avec une note beurrée et des traces de miel, on est bien en 2005. La bouche est élégante, encore légèrement tendre en attaque (les 14g/l de résiduel sont bien intégrés), puis fine, saline avec une légère amertume. Un style nettement plus plaisant que celui des rieslings récoltés sans la maturité suffisante, dont l’amertume acerbe en finale ne fait que refléter le manque de maturité. Très Bien

Crémant d’Alsace Brut 2011 – Jean-Claude Buecher : #DrinkAlsace dégorgé fin 2014, cette cuvée allie élégance et minéralité. Les arômes de fleurs de printemps et d’agrumes sont frais et jeunes, la bouche présente une mousse compacte avec une bulle fine qui dégaze lentement, finissant sur une sensation de fraîcheur. Un crémant élégant à la finale minérale, agréable à l’apéritif mais qui s’est également révélé être un bon compagnon des traditionnelles asperges d’Alsace. Très Bien

Cabernet Sauvignon Gold Reserve 1995 – Vina Carmen (Maipo Valley, Chili) : une cuvée prestige à maturité. Le boisé toasté des premiers jours est encore présent, bien intégré à un bouquet de petits fruits noirs très murs, sans aller jusqu’au traditionnel confituré. La bouche est riche, ample et souple en attaque, avec des tanins gras qui apportent une onctuosité à un fruité très mur et charnu. L’ensemble reste très digeste et ne sombre pas dans les excès d’alcool et de fruit, la finale prenant même une note plus minérale. Une grande bouteille du nouveau monde qui évolue lentement au vieillissement. Excellent

Riesling Andlau 2013 – Marc Kreydenweiss : #DrinkAlsace un beau riesling nature 2013. Les arômes de fruits frais sont intenses, avec une pointe plus épicée qu’on retrouve souvent lorsque le vin n’est pas protégé par le soufre. Grande pureté en bouche avec un équilibre sec et cristallin, mais l’acidité se montre tellement relâchée et détendue que le vin se montre plutôt souple et manque de ce côté plus vif et claquant que certains recherchent dans un riesling surtout dans le millésime 2013. Une bouteille magnifique de buvabilité, à boire comme un pinot blanc frais et désaltérant. Très Bien

Beaune Blanc 1er Cru Grèves 1983 – Louis Jadot : un joli trentenaire qui milite pour le droit de Grèves ! La robe est dorée, éclatante avec un disque épais. Le nez est complexe, avec une jolie palette d’arômes allant des fleurs séchées à la terre humide, passant par des nuances d’amande, de noisette, d’épices, et une note beurrée. La bouche est ample et élégante en attaque, montre une belle concentration, avec une acidité fine et du gras. La fin de bouche est suave, longue et finement acidulée. Contre toute attente, voilà un trentenaire en pleine forme. Excellent

Saint-Joseph Vignes de l’Hospice 1999 – E. Guigal : premier millésime prometteur pour cette cuvée. La robe se montre moins profonde que dans les derniers millésimes, avec de belle nuances rouge sombre légèrement tuilées. Le nez est parfumé, initialement encore marqué par un toasté présent, mais prenant des notes de cerise noire, de violette et de pruneau à l’aération, marquant une très belle maturité. La bouche est souple en attaque, dense avec des tanins gras bien présents et fondus. Le boisé se montre encore présent par une légère sécheresse en finale, trahissant un élevage en barrique qui a débuté après qui la fermentation alcoolique se soit terminée. Les millésimes suivants sont d’un tout autre calibre malgré tout. Une belle bouteille malgré tout, qui a ravi la table dans le jardin autour des premières grillades de la saison. Très Bien

Riesling Grand Cru Geisberg 2009 – Trimbach : #DrinkAlsace belle réussite pour le premier millésime produit en AOC Alsace Grand Cru Geisberg, et commercialisé sous peu par la maison célèbre pour ses rieslings de marque. Les vignes du couvent sur le Geisberg reprises par le domaine donnent depuis 2009 une cuvée spécifique, qui n’est pas assemblée dans la cuvée Frédéric Emile. Ce 2009 se montre à la hauteur des grands vins produits sur les crus de Ribeauvillé dans une année 2009 très réussie, dans la même veine sur le secteur que 2005. La robe est pâle avec des reflets argentés. Le premier nez est discret, marqué par les fleurs blanches, le poivre blanc et une note d’hydrocarbure. La bouche est ample en attaque avec du gras, pure et charnue avec une belle salinité qui se dévoile, donnant de l’élégance à un vin profond. Taillé pour la garde, il porte bien la signature des vins du Geisberg ainsi que la patte du domaine. S’il fallait faire une comparaison de style avec la Cuvée Frédéric Emile 2009, produite par une parcelle à cheval sur les grands crus Geisberg et Osterberg, je dirai que Frédéric Emile se montre plus aérien avec un supplément d’acidité, ainsi qu’un peu plus d’amertume en finale. La partie plus gréseuse de l’Osterberg apporte un surcroit d’acidité à défaut de gras. Une cuvée bien née en tout cas, qui méritera d’être conservée quelques années supplémentaires. Très Bien

Muscat Grand Cru Brand 2007 – Armand Hurst : #DrinkAlsace un Brand qui passe de sa phase fruitée à sa phase minérale. La robe est dorée, de belle brillance. Le nez est parfumé, marqué par une belle maturité, avec des notes dominantes de pêche jaune, puis de miel, de menthe fraîche et de mangue. La bouche est ample en attaque, pure et dense avec une fine salinité soulignée par une belle acidité dans la longue finale. Oublié le coté frais et muscaté qui le sied à l’apéritif, ce vin est en train de partir vers sa deuxième vie, à table au milieu du repas. Il rejoindra les immenses 1985 et 1976. Très Bien

Riesling Reserve 2005 – Weingut Nigl (Kremstal, Autriche) : Un beau riesling autrichien sec issu d’une vendange mi-novembre, atteint par 50% de botrytis. La robe est claire avec un léger perlant. Le nez est parfumé, frais avec des arômes de pamplemousse, de citron et de chèvrefeuille, évoluant sur une note d’écorce d’agrume et de fruits à noyau murs. La bouche est franche en attaque, sèche avec une vivacité renforcée par la présence de gaz carbonique. Le milieu de bouche possède du corps et une fine salinité avec du gras, et la finale prend un caractère légèrement plus amer. Très Bien

Riesling Kaefferkopf en magnum 1985 – Sick-Dreyer : #DrinkAlsace Un beau riesling trentenaire très bien conservé. La robe est encore claire, or blanc avec des reflets verts. Le nez est parfumé, avec des notes de menthe poivrée, de citron, une pointe de chèvrefeuille et une légère note fumée. Aucune note pétrolée, ce qui est normal sur un terroir granitique. La bouche est élégante, sèche et légère en attaque, acidulée avec un demi-corps de bonne pureté. Un vin de belle complexité aromatique, qui a franchi les années grâce à un joli bouchon et un col bien ciré. Très bien

Mondeuse Prestige et Tradition 2005 en Magnum – Jean-Pierre et Philippe Grisard : beau fruité légèrement poivré, trame souple et veloutée en bouche avec un demi-corps très plaisant. A parfaite maturité, superbe sur des grillades de gibier. Très Bien

Sylvaner Récolté en vin de glace 2001 en Magnum – Seppi Landmann : #DrinkAlsace Un beau vin liquoreux patiné par le temps. La robe est dorée avec des reflets cuivrés. Le nez est parfumé, marqué par les fruits confits, les fruits à noyau de type quetsche, le miel et une légère note de truffe noire. La bouche est moelleuse en attaque, ample et bien structurée avec une acidité discrète qui compense la forte charge en sucre résiduel. Le temps a apporté de la patine à cette cuvée extrêmement liquoreuse dans sa jeunesse, et le vin se déguste aujourd’hui parfaitement bien à la fin du repas, par petites gorgées. Le format en magnum impose bien entendu avoir au moins 40 convives autour de la table. Très Bien

Pinot Noir Vieilles Vignes 2013 – Cave de Ribeauvillé : #DrinkAlsace une cuvée sympathique qui annonce un beau millésime 2013 pour le pinot noir. Le nez est encore jeune avec des notes de cerise noire, de violette et une pointe fumée. La bouche est souple en attaque, de bonne concentration avec un tanin léger et mur qui apporte du corps. Bien

Gewurztraminer Grand Cru Mambourg Cuvée Laurence en Magnum 2004 – Domaine Weinbach : #DrinkAlsace une grande bouteille dans tous les sens du terme. Porté par la puissance du terroir marnocalcaire ferrugineux, ce Mambourg porte la marque du millésime avec un botrytis mesuré, et offre une palette aromatique complexe, autour des épices grillées, du girofle et de la fumée. L’aération apporte une note plus fruitée qui vient bien s’intégrer. La bouche est ample et profonde avec une légère douceur en attaque qu’on ne remarque presque pas, puis le palais est porté par cette puissance épicée et cette profondeur en bouche avec une longue finale qui offre une légère pointe vanillée. A plus de 10 ans d’âge, le vin atteint lentement son apogée, et en grand format, il devrait bien se comporter sur les 15 prochaines années. Dégusté sur un traditionnel munster, mais l’accord parfait ce jour fut avec un vieux gruyère suisse au fruité puissant, très proche d’un comté. Excellent

Alsace Grasberg 2004 – Marcel Deiss : #DrinkAlsace le révélateur de saveurs. La robe est dorée, le nez parfumé avec des notes de fruits murs, d’épices avec une pointe de miel. La bouche est riche et saline, souple en attaque avec une légère douceur puis concentrée, profonde et minérale avec une longue finale salivante sur les fruits acidulés. Une bouteille complexe issue d’un grand terroir, qui a accompagné avec délice la première partie d’un menu au restaurant Kokkeriet à Copenhague, révélant les saveurs variées de chaque tapas. Mes collègues danois amateurs de grands vins ont trouvé que 160€ sur carte était un prix très raisonnable au vu de la qualité, je ne peux pas les contredire. Excellent

Saint-Joseph Offerus 2009 – JL Chave Sélection : une belle bouteille prête à boire. la robe est sombre et brillante, le nez parfumé, sur des arômes de fruits noirs, de fumée avec une pointe épicée. La bouche est franche en attaque, concentrée avec des tanins souples et une belle acidité qui apporte une touche de fraîcheur. Un vin d’une grande buvabilité, facile à boire dès à présent. Très Bien

Pinot Noir Réserve « Brand » 1985 – Auguste Hurst : #DrinkAlsace un grand rouge alsacien de légende. Une cuvée qui mentionne les parcelles du grand cru granitique dont les raisins sont issus, et qui titre 13.7% d’alcool dans un millésime chaud. Trente ans plus tard, le vin se montre d’une grande jeunesse. La robe est brillante et profonde, avec une teinte rubis aux reflets tuilés qui traduit bien son âge. Le nez est ouvert, complexe et intense, avec des notes de cerise noire, de pivoine, de rose fanée, puis des arômes plus confits de mure et de pruneau avec une pointe de fumée qui tirer presque sur le lardé, à la façon d’un rouge de granit de la vallée du Rhône. La bouche est ample en attaque, fruitée et charnue avec des tanins gras encore présents mais bien intégrés. Le niveau d’alcool élevé apporte du moelleux mais également une légère chaleur en finale. Un grand rouge légèrement surmuri issu d’un grand terroir, dans un grand millésime pour le pinot noir en Alsace. Avec ses sylvaners, rieslings, muscats, chardonnays, pinots sur le Brand, Auguste et Armand Hurst sont vraiment les maîtres du Brand dans les années 80. Très Bien

Sardon de Duero Seleccion Especial 1998 – Abadia Retuerta (Espagne) : mélange de cépage bordelais et espagnols, cette cuvée est un hit à la réputation méritée. La robe est encore sombre et opaque, rouge-noir avec des bords tuilés. Le fruité mur et un boisé toasté généreux marquent le nez, on sait rapidement à quel genre de vin on a affaire. la bouche est gourmande, ample et charnue avec de la rondeur et des tanins gras. Le boisé recouvre les petits fruits noirs en finale, mais laisse une trame souple et fruitée en bouche. Un vin encore très jeune, parfait pour accompagner les grillades au feu de bois. Très Bien.

Vin de Savoie Aligoté 2013 – Domaine de Vens le Haut : Belle concentration pour ce vin jeune aux arômes de fleurs et d’herbe coupée, franc et sec en bouche avec une finale herbacée légèrement amère. Un style assez inhabituel pour la Savoie avec un cépage rarement utilisé dans la région, et une belle réussite dans un millésime aux rendements très bas. Bien

Pauillac 1986 – Château Mouton Baronne : Avant de reprendre son nom « d’Armailhac », ce beau Pauillac laisse une belle empreinte du grand millésime 1986 sur la rive gauche. La robe est brillante, foncée, avec des bords à peine tuilés. Le nez est typé avec des arômes de mure fraîche, de fumée, de bite à cigare, et une pointe épicée. La bouche est tendre, souple en attaque, de demi-corps avec un joli fruit et des tanins murs qui apportent de la mâche. La fluidité du vin en bouche et sa jeunesse aromatique impressionnent. On n’est pas très loin d’un Pichon Comtesse ou un Grand Puy Lacoste coté pureté, maturité et finesse. Un vin parfait à table sur une pièce de boeuf ou un filet mignon de porc grillé. Très Bien

Pauillac 1964 – Château Fonbadet : un beau Pauillac qui en a encore sous la pédale. Etiquette abimé, niveau basse épaule, mais bouchon bien imbibé encore souple. Robe brillante, assez claire sur des nuances rubis, légèrement tuilée sur les bords. Le nez est parfumé, moyennement intense, avec des arômes de fruits noirs compotés, de fumée, avec une note de cuir et d’épices qui souligne l’âge de ce cinquantenaire. La bouche est souple en attaque, de demi-corps, avec des tanins murs bien fondus, et une belle acidité typique de la structure des 1964. Une très belle bouteille. Acheté 20€TTC aux enchères, qui a dit que les Bordeaux étaient chers ? Très Bien

Alsace Langeberg 2012 – Marcel Deiss : #DrinkAlsace discret au nez, le vin encore jeune se révèle déjà par une bouche multidimensionnelle, aérienne, saline et acidulée. Une cuvée encore dans sa prime jeunesse réveillée au contact du carpaccio de boeuf qui fait exploser des arômes de citron, de pamplemousse et d’ananas, fait jaillir une fraîcheur accrue en bouche, et renforce la longue finale. Le vin de granit parfait pour réveiller le plat. Excellent

Alsace Burlenberg 2004 – Marcel Deiss : #DrinkAlsace un grand rouge qui arrive à maturité. La robe brillante se montre évoluée avec des bords qui commencent à tuiler. Le nez est ouvert, complexe, sauvage, avec des arômes de pivoine, d’épices et de fumée avec une pointe de mine de crayon, dans un style proche des vins Bourguignons de Gevrey-Chambertin. La bouche est ample, profonde avec des tanins murs bien fondus, patinée par le temps avec une acidité présente sans excès. Un rouge de garde qui arrive à maturité et se montre redoutable à table sur une belle volaille. Excellent

Gewurztraminer Herrenweg Vieilles Vignes Sélection de Grains Nobles 2008 – Zind-Humbrecht : #DrinkAlsace une gourmandise à maturité. Toute la vieille parcelle du lieu-dit « Aumônière » – en raison de sa forme convexe ? – située près de la Fecht à Turckheim a été vendangée à maturité SGN, donnant en 2008 une cuvée au volume conséquent, permettant en particulier un prix de vente plus abordable. Une aubaine car le vin se montre particulièrement séduisant dans un millésime frais. Le nez est parfumé, marqué par des arômes d’abricot rôti, de miel, avec une pointe d’épices. La bouche est liquoreuse, ample en attaque, puis très pure, portée par un fruit très présent et une chair exceptionnelle, le tout rehaussé par une acidité élevée, comme souvent en 2008. Un équilibre proche de la perfection et un vin à parfaite maturité, ayant digéré sa sucrosité des premières années. Excellent

Beaujolais Villages Vignes de Thulon 2013 – Jean-Marc Burgaud : joli fruité au nez avec des arômes de violette, de mûre fraîche et une pointe fumée. Bouche fraîche, de bonne concentration, dense avec des tanins légers. Un vin encore légèrement sur sa réserve, l’aération d’une journée ouvre son caractère fruité. A carafer maintenant ou à garder 2-3 ans en cave. Très Bien

Riesling Grand Cru Hengst Cuvée Samain 2007 – Josmeyer : #DrinkAlsace un grand 2007 entre deux phases. Le nez présente des arômes de fleurs blanches, de fruits à chair blanche, avec une pointe vanillée et une note fumée. La bouche est ample en attaque, sèche avec du gras et une onctuosité qui signe souvent la puissance de cette cuvée Samain. Malgré tout, le vin n’a pas le charme et la vigueur de sa jeunesse, et pas encore la patine et la complexité aromatique des cuvées plus âgées. A l’instar de son petit frère le 2008, mieux vaut désormais oublier les derniers flacons en cave, et se rabattre sur les 1979, 1983 et 1989, ou alors découvrir le 2013. Très Bien

Bandol rouge 1998 – Château de Pibarnon : un grand rouge encore loin de son apogée. Beau bouchon peu marqué sur le côté. La robe est sombre, opaque, à peine évoluée. Le nez est initialement fermé, réduit avec des notes fumées, puis s’ouvre après deux heures d’aération sur des arômes de fruits noires compotés, d’épices grillées et de fumée. La bouche est ample en attaque, riche et onctueuse grâce à des tanins doux et présents, mais peine encore à affirmer un fruit pourtant présent en finale. Le vin se montre encore fermé, profond et tendre en bouche mais sur la réserve coté arômes. L’amélioration du vin après une nuit ouverte suggère une garde complémentaire importante. A l’instar des Pauillac 1986, je me demande quand même s’il s’ouvrira complètement un jour. Très Bien

Condrieu 2005 – E. Guigal : une belle bouteille à maturité. Le nez étonne par son caractère mur et légèrement toasté, loin des arômes de viognier jeune. Les fleurs de printemps et les notes de pêche blanche sont complétées par une note vanillée et légèrement épicée qui apporte de la complexité. La bouche est ample en attaque, sèche et dense avec du gras, évoluant sur un caractère fruité encore très présent. Un Condrieu à maturité dans une grande année. Très Bien

 

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