Compte rendu des vins dégustés de juillet à septembre 2014, dont une sélection de vins de Savoie et un magnifique Beaune 1er Cru Clos des Mouches 1978 de Joseph Drouhin.
Riesling Grand Cru Saering 2002 – Domaines Schlumberger : #DrinkAlsace dégustation parallèle d’une bouteille et d’une demi-bouteille, la seconde ayant souvent déçu par rapport à la première. Dans les deux cas, la robe est jaune or blanc, presque pâle, encore jeune, sans oxydation. Le premier nez de la grande bouteille fait vraiment vieux en revanche, avec des arômes de feuille morte, d’hydrocarbure et de pierre à fusil, là où la demi-bouteille s’ouvre sur des agrumes frais, du silex et une pointe d’écorce de pamplemousse. La bouche est heureusement sensiblement la même sur les deux flacons, franche et saline en attaque, puis plus ample avec du gras, mais toujours soutenue par une belle acidité qui tire la finale en longueur. L’opercule de cire recouvrant le bouchon des deux flacons n’a pas empêché la grande bouteille d’être légèrement couleuse, avec un bouchon imbibé sur sa totalité, expliquant sans doute son évolution aromatique. Ce soir et contre toute attente, c’est la demi-bouteille qui l’emporte. Sans le défaut de bouchage, dans l’ensemble on est sur une belle cuvée à maturité, un vin d’été à servir frais et à laisser se réchauffer dans le verre. Très Bien
Pinot Gris Grand Cru Schoenenbourg 1998 – Marc Tempé : Cépage peu cultivé sur le Grand Cru Schoenenbourg, on le retrouve cependant sur le versant proche de Zellenberg au lieu-dit Kronenbourg, sur des terres plus argileuses qui ont été incluses dans le périmètre du grand cru. Marc y produit un pinot gris généralement récolté avec une légère surmaturité, élevé en foudre ou demi-muids pendant 2 ans minimum, le temps que la cuvée achève son élevage. Légèrement vanillé et rôti dans sa jeunesse, ce millésime 1998 offre aujourd’hui une robe dorée brillante, un nez de miel, de fruits secs et de cacahuète avec une pointe d’herbe séchée. La bouche est ample en attaque, puis pure et saline avec du gras, voire de l’onctuosité, le moelleux étant fondu mais encore très présent pour arrondir le palais. La salinité l’emporte dans la longue finale. Un vin abouti d’une grande jeunesse. Une belle bouteille bien bouchée, qui a permis de révéler une grande cuvée. Très Bien
Riesling Vendanges Tardives 2007 – Armand Landmann : un vin de dessert délicieux, aux arômes d’agrumes frais surmontés d’une pointe fumée. La bouche est moelleuse en attaque puis acidulée, charnue, élégante, d’un équilibre simple mais harmonieux. La finale est nette, assez courte avec des notes d’abricot. Un joli vin qui se boit sans prétention, mais qui ravit toute la tablée. Je ne comprends pas pourquoi ce style de riesling VT se vend moins bien que les gewurztraminers ou pinot gris VT, souvent plus sucrés et moins fins. Bien
Blauer Zweigelt 2004 – Weingut Nigl (Autriche) : la robe foncée montre des signes d’évolution. Le nez fruité est marqué par des arômes de mûre et de framboise, avec une touche fumée agréable. Je le préférais toutefois plus jeune, avec un fruité légèrement plus frais. La bouche est souple, légère, de bonne pureté avec des tanins discrets. Le vin se boit de manière gouleyante sur son fruit, à l’image des rouges modernes autrichiens, mais ne gagnera pas à être gardé plus longtemps. Bien
Pinot d’Alsace 2005 – Domaine Kientzler : frais et mûr au nez, sec avec du gras en bouche, mais aussi cette déviations amère et légèrement tannique qui fait penser à un goût de bouchon, et qui perturbe la légendaire pureté tactile des vins d’André. Dommage. Bof
Pomerol 1996 – Château Ferrand : une jolie bouteille à maturité. Nez ouvert, de bonne complexité, avec des arômes de cassis, de mine de crayon, de bton de réglisse et une note fumée. La bouche est souple, fondue avec des tanins gras et bien intégrés, encore fruitée avec une finale veloutée de longueur moyenne. Pas la grande complexité ni la grosse concentration, mais une jolie bouteille fondue qui se porte comme un charme pour ses 18 ans. Bien
Chassagne-Montrachet 1er Cru les Chenevottes 2009 – Marc Morey : une belle réussite dans le grand millésime 2009. Le nez est assez strict, fin et parfumé, avec des arômes de fleurs blanches, de noisette fraiche, évoquant une maturité juste bonne, sans excès. La bouche est dense et fine en attaque, profonde avec du gras et une belle fraîcheur qui donne du tonus à l’équilibre. La fin de bouche est longue, tirée par l’acidité et le gras, sur des notes de noisette. Déjà plus qu’abordable jeune. Très Bien
Crépy Nature de Chasselas 2011 – Claude Mercier : produit à partir des vignes cultivées en biodynamie, élevé sur les et peu soufré, cette nature de chasselas porte bien son nom de vin nature. La robe est pâle, le nez floral, assez discret, avec un très léger caractère oxydatif qui apparait à l’aération. La bouche est élégante en attaque, de bonne concentration avec du gras et une belle fraîcheur. Un vin sapide qui confirme le potentiel du terroir à Douvaine. Très Bien
Marin Clos de Pont 2011 – Domaine Delalex : issu d’une parcelle sur des éboulis calcaires dans le creux d’un bras de la Dranse, cette cuvée version 2011 possède les mêmes qualités des millésimes précédentes : une robe pâle cristalline, un nez d’une grande précision sur les petites fleurs blanches, le silex avec une touche persistante de verveine. La bouche possède une grande pureté en attaque, puis se montre dense, fine, saline, avec une belle acidité mure, aucune amertume, et une longue finale sapide. Un vin parfaitement maîtrisé, qui avec son collègue de Douvaine représente le top des chasselas de haute Savoie. A déguster sur des huîtres, des fromages de chèvre frais, ou sur des salades estivales. Personnellement je garde des flacons pour le déguster à l’apéritif. Excellent
Vin de Savoie Cru Chautagne cuvée Exception 2012 – Cave de Chautagne : une cuvée 100% gamay, qui s’en sort bien en 2012. Le nez est parfumé, avec des arômes de violette, de framboise et de ronce. La bouche est légère, souple en attaque, avec des tanins fins discrets et une légère amertume en finale qui trahit le millésime. Une cuvée classique mais fiable, qui « fait le job ». Bien
Vin de Savoie Chignin 2012 – Pascal et Annick Quenard : les jacquères ont produit en 2012 une belle cuvée. Robe pâle, nez parfumé sur les agrumes verts avec une pointe de fleurs jaunes et d’épices. Bouche salivante, franche en attaque puis juteuse avec un légère amertume. La finale est moyennement longue. Un vin sympathique. Bien
Arbin Mondeuse 2012 – Domaine de l’Idylle : une mondeuse d’Arbin très classique, au nez de poivre noir, de violette avec une pointe fumée. La bouche est souple en attaque, assez légère avec un équilibre floral et poivré très agréable jeune. Comme toujours en Savoie le niveau raisonnable d’alcool rend le vin très digeste. Un reblochon fermier au lait cru bien affiné ne lui résiste pas… Bien
Vin de Savoie Le Feu 2009 – Domaine Belluard : Le feu s’est probablement éteint depuis longtemps sur cette bouteille de 2009. Robe jaune citron, nez parfumé, sur la mélisse, les agrumes verts, la citronnelle, avec une pointe d’oxydation qui se renforce au bout d’une journée. La bouche est acidulée, saline et de bonne densité, mais développe en fin de bouche une amertume pas trop agréable. J’ai bien essayé de me conditionner en pensant fort à tout ce que le domaine fait de bien dans les vignes comme en cave, mais cette bouteille ne m’inspire pas tellement par son équilibre fatigué. A revoir. Bof
Vin de Savoie Abymes 2013 – Domaine L’Epervière : La robe est très pâle, limpide. Le nez est frais, aromatique marqué par des agrumes verts et quelques notes florales. La bouche est initialement marquée par un perlant assez sensible, qui renforce l’amertume de la cuvée. Après agitation, le vin prend un caractère plus net qui met en avant une belle pureté, une fine salinité et une finale équilibrée, de bonne longueur sur l’acidité et des notes de pamplemousse. Très Bien
Vin de Savoie Apremont Les Jumelles 2013 – Domaine L’Epervière : La robe pâle laisse place à un nez floral, marqué par les fleurs blanches, le silex, et une pointe plus végétale. La bouche est très pure en attaque, puis de bonne densité, saline avec une acidité nette et bien intégrée. La bouche est très sapide, la pureté fait que chaque gorgée en appelle une autre. C’est un vin facile à boire, qu’on appréciera jeune sur sa fine salinité. Très Bien
Vin de Savoie cuvée Habanera – Domaine L’Epervière : la robe pâle présente un disque assez épais. Le nez est d’intensité moyenne, marqué par l’élevage sur lies, présentant des notes de fleurs blanches, de noisette fraîche avec une pointe fumée. La bouche est dense en attaque, sèche avec du gras et une fine salinité. La finale possède de la longueur et une légère amertume citronnée très agréable. Une cuvée charnue qui conserve de la fraîcheur. Bien
Vin de Savoie Mondeuse Cuvée Sainte Barbe 2011 – G&G Bouvet : une mondeuse mûre élevée en futs de chêne, au nez de fruits rouges compotés marqué par un léger toasté. La bouche est souple en attaque, laissant place à un fruité mûr légèrement vanillé, dans un style net. Les tanins sont gras et discrets la finale nette sur le fruit. Du beau travail sur cette mondeuse au style très rhodanien, qui plaira au plus grand nombre mais laissera sur leur faim ceux qui recherchent une mondeuse plus typée, plus poivrée et moins docile en bouche. Très Bien
Crépy Cuvée des Fondateurs 2011 – Domaine Mercier : la bouteille bleue emblématique renferme une des cuvées phare du domaine. Robe très pâle, nez parfumé sur les fleurs blanches, la pêche blanche avec une pointe plus épicée. Bouche de bonne densité sèche avec du gras, un corps moyen mais une belle pureté. Belle réussite du chasselas en 2011. Bien
Crépy Cuvée de Décembre 2009 – Domaine Mercier : un millésime 2009 exceptionnel. Les chasselas récoltés mi-décembre, passerillés voire atteints de pourriture noble pour certains ont donné une cuvée magnifique en 2009. La robe est dorée, le nez parfumé, complexe, avec un mélange de coing, mélisse, citronnelle, miel de bruyère et abricot sec. La bouche est liquoreuse en attaque, puis équilibrée, pure et soyeuse avec un moelleux très charnu qui combiné à une belle acidité aise la bouche nette. Longue finale sur le coing. Je connaissais le millésime 2004 qui se montrait pas mal, ce 2009 est un cran au dessus. Excellent
Roussette de Savoie Cru Marestel 2013 – Edmond Jacquin : belle cuvée de robe or blanc, brillante. Le nez est ouvert, de bonne intensité, avec des arômes d’agrumes mûrs, de rhubarbe et de miel. L’attaque en bouche est douce, puis le vin se montre acidulé, de bonne densité avec du gras, et un léger moelleux perceptible une fois le gaz carbonique évacué. Une belle cuvée déjà abordable jeune, qui bénéficiera d’une année de garde ou d’une heure de carafe. Très Bien
Vin de Savoie Ayse Brut – Domaine Belluard : en marge des futurs Crémants de Savoie, la vallée d’Ayse se prête bien à la production de mousseux, surtout celui du domaine Belluard. Teinte paille, bulle fine qui dessine un cordon persistant, la robe est belle. Le nez est ouvert, frais, avec des notes de fruits à noyau, de fruits secs et de miel. La bouche est ample en attaque, sèche avec une mousse compacte qui dégaze assez lentement. L’impression de vinosité est grande sur cette belle cuvée bien élevée. Très Bien
Chignin Bergeron « Sous les Amandiers » 2012 – Pascal & Annick Quenard : joli fruité au nez, bouche tendre, pure avec une légère douceur en finale. Pas aussi complet que la cuvée Noé, mais facile à boire dès à présent. Bien
Muscat Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 2007 – André Kientzler : La robe reste pâle, mais le nez prend déjà des notes épicées et des arômes de menthe sèche, traduisant une certaine évolution. La bouche est ample en attaque, dense avec une assez bonne pureté. Loin des millésimes plus anciens, c’est une cuvée qui évolue bien en 2007. A boire. Bien
Apremont 2013 – Blard et Fils : une robe pâle qui laisse place à un nez floral, avec une pointe de silex. belle attaque pure en bouche, saline et fraîche. La bouche sapide rend le vin facile à boire. Bel Apremont dans un millésime délicat. Très Bien
Sylvaner 2010 – Léon Beyer : après une semaine alimentée par les vins de Savoie, retour gagnant en Alsace avec ce sylvaner très typé à la robe pâle, au nez frais, floral avec des notes d’amande et de fougère. La bouche est sèche, avec une acidité mûre, une bonne densité, du gras et une finale légèrement amère. Le Sylvaner est toujours soigné chez Léon Beyer car c’est un vin que Léon Beyer himself adorait boire. Belle expression variétale dans un beau millésime, et toute la typicité alsacienne retrouvée dans un flacon. Bien
Latricières-Chambertin 2008 – Domaine Trapet : Robe rubis clair, brillante avec des bords plus clairs. Nez complexe, épicé, fruité et fumé, avec des arômes de cerise, de suie et de papier d’’Arménie. La bouche est serrée, dense et acidulée en attaque, puis concentrée et portée par des tanins frais, soutenus par une belle acidité. La finale prend un caractère légèrement boisé, mais garde cette trame serrée. Un vin très pur, qui possède la race des Latricières, encore très jeune à 6 ans d’âge, qui devrait bien se déguster sur les 10 prochaines années. La côte de boeuf a du coup été mangée sans accompagnement, juste avec un peu de sel et de poivre. Merci à Jean Louis Trapet pour la bouteille. Excellent
Muscat Bollenberg 2007 – Valentin-Zusslin : un muscat entre deux ges, plus assez apéritif et pas encore gastronomique. La robe pâle laisse place à un nez légèrement évolué, marqué par des notes de menthe sèche et des traces fumées. La bouche se montre ample en attaque, puis serrée, plus légère, amère avec une acidité qui renforce la sensation alcoolique. L’équilibre n’est plus aussi apéritif que dans ses jeunes années, et le Muscat Ottonel n’est pas encore assez évolué pour traduire un Bollenberg à maturité, épicé et frais. A garder peut-être pour qu’il franchisse un nouveau cap. Bien
Riesling Grand Cru Pfersigberg 2006 – Paul Zinck : un joli riesling à maturité. La robe dorée et le nez de miel, de beurre et d’agrumes confits avec une pointe de pétrole reflète la surmaturité du millésime 2006, mais ici les arômes sont propres et nets. La bouche est tendre en attaque, souple et beurrée avec une acidité fine et discrète qui apporte une touche de légèreté à l’équilibre. Belle évolution pour un riesling de surmaturité. Bien
Côtes du Jura Fleur de Savagnin « En Chalasse » 2007 – Julien Labet : arômes de fleurs séchées et d’épices fraîches avec un caractère légèrement oxydatif au nez, qui vient plus du faible taux de soufre dans la bouteille que d’un élevage en fut non ouillé. Belle trame en bouche avec une acidité fine, un demi-corps et de la profondeur. Le petit manque de maturité du millésime 2007 se fait sentir dans la légère amertume de la finale. Un beau vin qui passe très bien à table malgré tout. Bien
Côtes du Jura Trousseau Plein Sud 2006 – Domaine Ganevat : un beau vin bien conservé. Nez fruité, épicé et fumé, bouche tendre, épicée avec une fine salinité, le vin a du corps, de la pureté, du fruit. Se boit très facilement. Très Bien.
Riesling Grand Cru Schlossberg 1991 – Paul Blanck : #DrinkAlsace le dandy alsacien par excellence. La robe dorée montre de l’évolution mais conserve une belle brillance. Le nez est très élégant, de maturité juste avec une légère évolution, donnant tour à tour des arômes de fumée, de poivre blanc, de fleurs séchées, puis de feuille de cassis, de buis et de pamplemousse. La bouche est fine, acidulée et sèche en attaque, puis pure et de demi corps, avec une fine salinité. Certainement moins grand que 1990 ou 1993, ce 1991 s’en sort très bien au vieillissement en conservant cette trame élégante. L’évolution est très lente pour ce vin de déjà 23 ans d’âge, qui se gardera encore 10 ans au moins. Très Bien
Gewurztraminer Grand Cru Schoenenbourg 1997 – Marc Tempé : #DrinkAlsace un des premiers millésimes de Marc Tempé et une réussite grandiose qui franchit les années sans peur. La robe est dorée, le nez surmuri évoque le miel, la citronnelle, les fruits confits et les épices, avec légère pointe d’épice grillées à l’aération. La bouche est moelleuse en attaque, puis riche, dense et fraîche, avec un caractère aérien que procure le Schoenenbourg, même dans sa partie plus argileuse du coté de Zellenberg (lieu dit Kronenbourg). Un vin au niveau d’alcool élevé car il dépassait 14,5 à l’époque, mais qui ne souffre ici d’aucune chaleur dans la longue finale onctueuse. Moins ample et puissant que ses voisins Mambourg ou Sporen, cette version riche du Schoenenbourg est un excellent partenaire sur des brochettes de porc laquées au miel et à la confiture de noix verte. Excellent
Vin de Table Cuvée SUL-Q – Jean-François Ganevat : du savagnin récolté le 23 décembre 2002 en forte surmaturité a donné une cuvée liquoreuse d’une grande douceur, au nez de pâte de coing, de miel, de fruits secs et de fruits confits avec une note épicée. La bouche est liquoreuse, pure et onctueuse avec du miel, des notes de châtaigne et une longue finale. Très liquoreux, quelques cl suffisent à accompagner des mignardises en fin de repas. SUL-Q, on l’est aussi ! Très Bien
Chambertin Clos de Bèze 1997 – Domaine Thomas : la robe est encore sombre avec des reflets tuilés. Le nez est riche, fumé, confit avec des arômes de pruneau et de fruits cuits. L’attaque en bouche est souple, puis fluide, douce, avec une chaleur en milieu de bouche. La race du terroir combinée à un millésime solaire donne un équilibre chaud et plein, renforcé par des tanins fondus mais qui conservent un caractère sec. Finale de bonne longueur sur des notes de cacao amer. Une jolie bouteille qui se déguste désormais plus sur le terroir que sur le pinot. Très Bien
Gentil de Pfaffenheim 2009 – Cave de Pfaffenheim : un vin sans prétention, peut-être déjà gé si j’en crois les notes de plastique qu’apportent après quelques années le bouchon synthétique. Ceci mis à part, les arômes sont fruités, mûrs, voire compotés. La bouche est tendre, légèrement moelleuse en attaque, puis souple avec une finale nette et courte. Un vin gentil à boire frais. Bof
Pessac Leognan 1989 – Château de Fieuzal : une demi-bouteille sympathique et bien conservée, qui possède un nez envoûtant de fumée, d’épices et de fleurs séchées. La bouche est souple, légère et pure avec des tanins fins et fondus, mais manque de fond par rapport aux millésimes plus récents du Château. J’aime bien ces petites gourmandises à partager à deux le soir. Bien
Gewurztraminer Grand Cru Rangen Clos Saint Urbain 1996 – Zind-Humbrecht : un vin extrême à tous les niveaux, tant pour les rendements (12hl/ha) que le degré d’alcool (15,4%), laissant seulement 17g/l de sucre résiduel. La robe est très foncée, topaze avec des reflets cognac. Le nez est ouvert, avec des arômes de fumée, de caillou concassé, de fleurs séchées et une note de miel sec et d’épices qui pourrait évoquer légèrement le cépage. La bouche est puissante et onctueuse, avec un extrait sec énorme, du gras et une amertume prononcée qui vient accompagner l’acidité dans la longue finale. Un vrai Rangen brut de décoffrage, qui s’assagit avec le temps mais reste très racé. Oubliez le gewurztraminer, c’est un vin à ne pas mettre entre toutes les mains sans un minimum d’explications. A table, Joseph Leiser de l’Auberge au Zahnacker nous a concocté un plat remarquable, un carpaccio de betterave avec des dés de foie gras poêlé, du miel et un mesclun de jeunes pousses, surmonté de mini toasts gratinés au chèvre cendré. Un accord magnifique qui lie les arômes et la texture, avec un croustillant qui tranche sur l’onctuosité du vin. Très Bien
Ribera Del Duero 1996 – Bodegas y Viñedos Alion : un des premiers millésimes de cette bodega appartenant à Vega Sicilia, et une belle évolution au vieillissement. La robe est encore foncée, dense et brillante, avec des reflets à peine évolués. Le nez est parfumé, toasté avec un boisé fondu, puis épicé, fumé, sans lourdeur. Un peu d’acidité volatile se ressent sans que cela soit gênant. La bouche est dense en attaque, puis concentrée, pure avec des tanins fins encore présents. La longue finale soutenue par l’acidité volatile rend le vin très digeste. Un style proche d’un assemblage bordelais même si le vin est 100% Tempranillo, et une cuvée qui supporterait la comparaison avec un bon Saint-Estèphe du même millésime. Très Bien
Côtes du Jura Grusse en Billat chardonnay 2007 – Jean-François Ganevat : nouveau retour sur cette cuvée mythique de Jean-François Ganevat. La robe est jaune pâle avec des reflets verts. Le nez est parfumé, initialement réduit puis s’ouvrant sur des notes de fleurs printanières, de beurre, avec une pointe de sésame grillé. La bouche est droite, sèche avec du gras en attaque, puis fine, dense et longiligne avec une belle acidité qui tire la finale en longueur. Un vin qui transcende un millésime 2007 peu réputé : élevé avec la même précision que les grands chardonnays de Bourgogne, même si le terroir de schistes et de marnes apporte un style moins vif au vin que les calcaires de Bourgogne. Excellent
Riesling Clos Sainte Hune 2009 – Trimbach : le nouveau millésime est à présent disponible, mis en vente avant 2008 et 2010 qui nécessiteront quelques années de plus en cave. Discret au nez, avec de fines notes de fleurs blanches, le vin dévoile toute son ampleur en bouche avec une belle pureté qui souligne une acidité mure et puissante, qui accompagne la longue finale. Un Sainte Hune de grosse structure, qu’il ne faudra pas négliger en 2009 car le millésime a produit un vin taillé pour la grande garde. Excellent
Sylvaner rouge 2005 – Domaine Loew : une vinification expérimentale faite à partir de sylvaner rouge macéré a permis de produire un rouge de bonne tenue. Le nez est fruité, avec des notes de fruits rouges compotés assez typiques des rouges du millésime. La bouche est souple avec des tanins doux et discrets, le vin se boit sur le gras comme un blanc ample. Des notes de fruits légèrement confits accompagnent la finale souple. Un essai concluant en 2005 ! Bien
Pinot Blanc La Tulipe 2008 – Neumeyer : une référence en pinot blanc 2008. Un fruité mûr autour des fruits à chair blanche, dominé à l’aération par la poire, annonce une bouche droite, dense et sèche avec du gras. L’acidité présente n’est pas aussi vive que sur un riesling, le vin se boit très très bien, et après 6 ans n’a pas pris une ride. Dans les grands millésimes, Neumeyer est une valeur sure. Très Bien
Riesling Grand Cru Kirchberg de Barr 2008 – E. Klipfel : un beau flacon qui montre que 2008 arrive à maturité. La robe est brillante, or pâle avec des reflets verts. Le nez est ouvert, complexe et de bonne intensité, citronné et fumé avec une légère trace d’hydrocarbure. La bouche est ample en attaque, acidulée et saline, sèche avec du gras. Belle finale sapide portée par l’acidité du millésime. Un beau flacon qui se boit bien aujourd’hui mais qui tiendra 20 ans de plus. Klipfel produit depuis quelques années des grands crus de très haut niveau, dommage que cela ne se sache pas encore suffisamment. Excellent
Riesling 1965 – Trimbach : petite année, grand vin ! Millésime froid, grêlé, ayant connu pas mal de désagréments en Alsace, 1965 est une de ces années dans lesquelles les grandes maisons arrivent àsortir de belles cuvées. Ce Riesling générique contient probablement pas mal de bons terroirs qui n’ont pas été mis ans des cuvées plus prestigieuses… la robe est encore jeune, jaune or avec des reflets verts, ayant conservé un bel éclat. Le nez est parfumé, citronné, légèrement pétrolé mais avec du chèvrefeuille et des herbes fraîches qui se dévoilent à l’aération. La bouche est ample en attaque, sèche et fraîche avec du gras, laissant une impression de profondeur impressionnante quand on connait le millésime. Belle tenue à l’air, c’est un vin qui se déguste magnifiquement à l’apéritif en hommage à celle née la même année. Très Bien
Chablis Grand Cru les Clos 2006 – Domaine Faiveley : un grand Chablis possédant le corps, la concentration et la profondeur d’un grand cru, avec un élevage qui se montre encore assez appuyé. Les notes de fleur blanche au nez sont d’une grande pureté, laissant penser à un vin de 2-3 ans d’âge maximum. La bouche est dense en attaque, puissante avec du gras, et une acidité fine, puissante et bien intégrée. Pas d’erreur, on est à Chablis, et quelle bouteille ! Très Bien
Vin de Savoie Mondeuse 1984 – Michel Grisard : dégusté à l’aveugle, j’ai pensé à un Hermitage 1988. La robe est encore dense, rouge brique avec des reflets acajou. Le nez est ouvert, lardé, fumé, marqué par la suie et l’olive noire à l’aération avec un fruité plus discret. La bouche est fine, de bonne concentration, aérienne grâce à une acidité fraîche, et une belle tenue en finale. Les tanins sont fondus, et aucune trace végétale ne vient entacher cette belle mondeuse dans un millésime réputé difficile. Sacré Michel ! Bien
Corton Clos des Cortons Faiveley 2009 – Domaine Faiveley : dégusté à l’aveugle, la bouteille m’a impressionné par son onctuosité et sa profondeur. Robe dense, rouge violacé avec une grande opacité. Le nez est ouvert, parfumé sur des notes de petits fruits noirs, de cerise et de cacao avec une note de violette à l’aération. La bouche est ample en attaque, concentrée, souple et onctueuse, avec des tanins riches mais gras, mûrs et parfaitement intégrés. Mes Clos des Cortons Faiveley 1988 ont eu besoin de 15 ans pour se faire, ce 2009 est déjà abordable jeune malgré le boisé encore présent. Une main de fer dans un gant de velours. Excellent
Gevrey-Chambertin 1er Cru Les Cazetiers 2009 – Domaine Faiveley : Après un corton somptueux en 2009, ce Gevrey dégusté à l’aveugle annonce son pédigrée dès le nez : les fruits noirs et les épices se mêlent à des notes fumées et une touche boisée. La bouche est séveuse, dense en attaque, puis ample, corsée avec une acidité bien présente. Un vin puissant, de grande garde, qui devrait se marier à merveille avec une pièce de boeuf grillée. Excellent
Clos Saint-Denis 2006 – Domaine Castagnier : une autre bouteille magnifique de pureté et d’élégance. Les arômes sont d’une grande jeunesse, floraux sur la violette avec des notes de cerise rouge. La bouche est tendre en attaque, suave, concentrée et pure, avec un fruité long et de bonne maturité qui accompagne la longue finale. Peu évolué pour un 2006, avec un toucher de bouche velouté très séduisant. Un vrai Clos Saint Denis. Excellent
Coteaux Champenois cuvée Saran – Moët&Chandon : une bouteille de chardonnay tranquille produite sur le coteau de Saran avant que ce dernier ne disparaisse avec les bulldozers. Sans millésime mais probablement produit dans les années 70, cette cuvée possède le caractère d’un chardonnay de Chablis peu minéral mais assez vieux : fruits compotés, beurre et fumée forment un nez gé, la bouche est pure, de bonne densité, avec une acidité assez basse. Une cuvée anecdotique qui se déguste encore à peu près correctement. Sans intérêt autre qu’historique. Bof
Riesling Grand Cru Rangen Clos Saint Urbain 1997 – Zind-Humbrecht : #DrinkAlsace grand terroir, grand millésime sur ce terroir, grand vin. Un Rangen à parfaite maturité, au nez de caillou concassé, de fumée, avec une pointe d’herbe sèche. La bouche est ample en attaque, sèche, saline et acidulée, avec une forte matière et une amertume qui se développe en fin de bouche. Grande longueur sur l’amertume et la fraîcheur. Ceux qui pensent que les millésimes chauds donnent des rieslings mous doivent se rappeler que sur les grands terroirs, l’acidité vient lorsque le raisin est mur, et c’est un gage de longévité. Ce 1997 est à son apogée mais se gardera une autre quinzaine d’années. Excellent
Santenay 1962 – Leroy : certains flacons étonnent par leur longévité. On dit souvent que Santenay produit des vins de garde, mais de là à voir un tel 1962 de si belle jeunesse, c’est étonnant. La robe est brillante, rubis clair avec des bords tuilés. Le nez est ouvert, expressif, stable à l’aération, avec des arômes de silex, de fumée, de cerise confite, et une note de créosote discrète. La bouche est franche en attaque, disposant d’une belle acidité et de tanins fins et fondus, la matière est élégante, assez légère mais fraîche et souple, en particulier dans la finale qui montre une belle netteté et aucune sécheresse. Un beau flacon qui a parfaitement bien traversé le temps, tout comme les gens nés cette année ! Très Bien
Riesling Grand Cru Hengst Cuvée de la St-Martin 1989 – Josmeyer : #DrinkAlsace quand les attentes sont trop élevées on est parfois déçu par un très bon vin. Le nom de la cuvée a tout d’une légende : le producteur, le terroir, le cépage, le millésime et la cuvée marquent un flacon de haut vol. Et ça envoie dans le verre. La robe de nuance or jaune est brillante, le nez est avenant, parfumé, avec des notes de beurre, de noisette, d’agrumes et de fruits secs avec une pointe pétrolée. La bouche est ample en attaque, dense avec du gras, évoluant sur une belle fraicheur qui allonge et accompagne la finale, faisant apparaître une légère amertume. Malgré tout, je m’attendais face à une telle étiquette à quelque chose d’encore « plus ». Encore plus complexe, encore plus aromatique, encore plus profond, encore plus long. Le carafage n’y fait rien, ce ne sera pas sur cette bouteille. Il me tarde d’ouvrir les deux autres qui patientent dans la cave. Très Bien
Sylvaner Grand Cru Zotzenberg 2008 – Alfred Wantz : #DrinkAlsace un bon vin mur et fruité, aux arômes de fruits à noyau qui rappellent le pinot gris. La bouche est ample, légèrement moelleuse en attaque, puis fruitée, souple et élégante avec de la chair. La bonne maturité pour ce 2008 donne un caractère compoté au vin, qui manque du coup d’un peu de minéralité, mais l’ensemble se boit agréablement. Il devrait bien vieillir. Bien
Sylvaner Vieilles Vignes 2011 – André Ostertag : la star du sylvaner alsacien de soif est parfaite dans un millésime comme 2011. Arômes de fleurs, de silex et d’herbe coupée, bouche légère, saline, sèche avec du gras, c’est le type de vin qui se boit à tout moment. Ce 2011 est marqué par une légère évolution aromatique, et se montre aujourd’hui à parfaite apogée. Très Bien
Moulis 1995 – Château Poujeaux : un vin de dimanche soir parfait. Un des meilleurs Moulis dans une grande année à maturité, le plaisir est au rendez-vous. Bravant les intempéries, la côte de boeuf du dimanche soir a eu droit à un traitement de faveur. Bouchon net et coloré sur 1mm seulement, après 17 ans de garde dans une cave pas forcément idéale selon les standards livresques, c’est un bon signe. La robe est dense et profonde avec des bords tuilés. Le nez est aromatique, ouvert et de complexité moyenne, typé cabernet avec des arômes de poivron rouge, de fumée, et une note de petits fruits rouges à l’aération. La bouche est ample, concentrée, souple avec des tanins gras et riches comme on aime en avoir en 1995, donnant un équilibre riche et velouté, sans aucune lourdeur. Pas la plus longue finale de tous les temps, mais une belle trame de cacao, de mure et de petits fruits rouges. Ce vin est à son apogée, et se montre gourmand, savoureux, sapide, bref : la bouteille bue en tête à tête ne survivra pas la soirée, sans pour autant avoir l’impression d’avoir beaucoup bu. La définition même d’un coup de coeur. Payé 14 euros en GD en 1997, le vin vaut désormais environ 30 euros d’après les sites web offrant des statistiques de prix européens. Un rapport qualité prix fabuleux pour tout amateur de Bordeaux. Très Bien.
Pinot Gris Rotenberg 2008 – Zind-Humbrecht : En 2008 nombre de pinots gris du domaine ont été récoltés sains, avec juste ce qu’il fat de botrytis pour donner des arômes de fruits à noyau mur. Dans le Rotenberg comme dans le Clos Windsbuhl, les grappes botrytisées ont été récoltées séparément, produisant vendanges tardives et sélections de grains nobles tout en permettant de produire des cuvées à l’équilibre sec. Avec 14,2% d’alcool et 6g/l de résiduel, ce vin entre sans problème dans cette catégorie de pinots gris secs, ce qui est confirmé sur l’étiquette par un indice 1. Ce Rotenberg austère dans sa jeunesse est toujours marqué par une combinaison de fraîcheur et de tanin, expression renforcée par le gaz carbonique encore très présent, qui demande un carafage énergique de la cuvée. Les arômes de fruits murs laissent place à une bouche puissante, ample et sèche avec du gras, évoluant sur le caractère légèrement tannique de ce cru sur des terres très rouges situé sur la face arrière du grand cru Hengst. La finale est longue, encore austère, mais portée par le fruit. Un vin de caractère d’une grande jeunesse qui se met doucement en place, qui a accompagné aussi bien un foie gras poêlé qu’un thon mi-cuit, de la lotte ou du lapin à la livèche. Très Bien
Pinot Noir Weid 2006 – Lucien Albrecht : #DrinkAlsace un rouge alsacien au style très bourguignon. Le Weid est une parcelle cadastrée située sur la face Sud du Lieux-dit Bollenberg non loin de la vallée noble, du coté d’Orschwihr. Jean Albrecht avait depuis longtemps constaté que ce terroir argilocalcaire était proche des terroirs de Bourgogne, produisant un très beau pinot noir à l’instar de ses confères Valentin Zusslin ou François Schmitt. La parcelle plantée à haute densité (10 000 pieds/ha) annonçait l’ambition de produire un grand rouge alsacien, et après un millésime 2005 probablement réussi coté matière première mais noyé sous 100% de bois neuf, la matière supposée plus petite du millésime 2006 a entrainé le choix de réduire le bois neuf à 50%. Bien lui a pris, car pour les parcelles récoltées tôt (dont les rouges), 2006 est très bon. Et le vin est à un équilibre proche d’un bon Bourgogne. Robe rubis profond légèrement tuilée sur les bords. Nez parfumé, pur, fruité sur des petits fruits rouges – fraise et framboise -, puis cerise avec une note toastée et une pointe fumée. La bouche est ample, dense et fruitée avec un tanin de grain fin bien poli par un élevage soigné, évoluant sur un équilibre souple et tannique très élégant. La finale possède une bonne longueur et fait apparaître une légère amertume, surtout lorsque le gaz carbonique est encore sensible au début de la bouteille. Un cas d’école pour un domaine aujourd’hui disparu. Si c’est Wolfberger qui a repris la parcelle, espérons qu’ils poursuivront l’ambition initiale. Très Bien
Arbois Trousseau Singulier 2007 – Stéphane Tissot: très belle réussite dans un millésime délicat. La robe montre de légers signes d’évolution, mais conserve une teinte rouge-café, profonde et brillante. Le nez est aromatique, avec des notes de petits fruits rouges, de cerise noire et de framboise, à la fois frais avec des notes confites. Les notes fumées qui apparaissent à l’aération donne un air rhodanien à cette cuvée. La bouche possède le caractère aérien et profond des trousseaux d’Arbois, cette corpulence cachée derrière une belle fraîcheur et des tanins murs discrets. Le trousseau est un vin de table très versatile, et servi légèrement frais en été, il accompagne tout un repas sans problème. 2007 fait suite sans rougir au très grand Singulier 2006. Très Bien
Crémant d’Alsace Rittersberg Extra Brut – Jean-Paul Schmitt : un crémant ciselé sur les pentes granitiques du Rittersberg. Assemblage de pinot noir et pinot blanc des millésimes 2007 et 2008, dégorgé en 2012, c’est un crémant riche, acidulé avec une bulle fine et un équilibre frais en bouche. Combinaison du terroir granitique, de l’élevage long sur lattes et le l’absence de dosage après dégorgement, c’est un crémant mûr qui possède de la fraîcheur. Délicieux à l’apéritif, comme les participants du Diner autour des Très Grands Vins d’Alsace du 31 octobre prochain le découvriront. Très Bien
Riesling cuvée Equinoxe 2007 – Henry Fuchs : une grande réussite à parfaite maturité. Voilà un beau riesling qui a muri lentement sur le millésime 2007, donnant un fruité charnu qui sied parfaitement à l’élevage maîtrisé sur les lies, donnant un équilibre dense, sec et gras, qui dévoile en milieu de bouche une belle charpente acide. Un grand vin parmi les premiers vinifiés par Paul Fuchs, qui n’a pas grand chose à envier aux meilleures cuvées produites en 2007 sur Ribeauvillé. Très Bien
Margaux 1989 – Château du Tertre : une belle bouteille à maturité. La robe est profonde mais montre des signes d’évolution. Le nez est fumé, épicé avec des traces de fruits rouges compotés, évoluant sur ses arômes de réglisse. La bouche est tendre, souple en attaque, assez légère avec des tanins doux, mais courte en finale : l’ensemble manque de corps pour tenir son rang de 5e cru classé du médoc. Une belle bouteille qui se boit comme un cru bourgeois à point. Très Bien
Riesling Grand Cru Osterberg 2010 – Domaine Agapé : #DrinkAlsace un vin qui se déguste déjà bien avec une belle trame acide sur un corps dense et fruité. Les arômes d’intensité moyenne restent actuellement sur les agrumes frais avec une pointe fumée. La bouche est corsée, moyennement saline, pas aussi profonde et minérale que celle du grandiose Rosacker 2011. A garder 2-3 ans de plus pour en profiter au maximum. Très Bien
Châteauneuf du Pape 2001 – E. Guigal : une jolie bouteille suave et fine, à maturité. les arômes sont intenses sur la fraise écrasée, la framboise, avec une pointe de cerise à l’eau de vie et de chocolat noir en finale. Doux au palais grâce à des tanins murs et fins, l’équilibre est souple et élégant. Une belle bouteille savoureuse à table. Très Bien
Alsace Clos du Val d’Eleon 2010 – Marc Kreydenweiss : #DrinkAlsace une belle cuvée savoureuse à table. A défaut de soufre pour protéger le vin, la teneur en gaz carbonique importante impose un carafage énergique pour rendre au vin son caractère tranquille. Joli nez aux arômes malheureusement typiques des vins blancs naturels quelle que soit leur appellation, sur les fruits à noyau, dont la mirabelle mure, le papier d’Arménie, les fleurs séchées, avec une pointe très légèrement oxydative. La bouche présente une belle pureté, une grande salinité et une fine amertume qui accompagne la finale. L’équilibre sec et gras est adouci par la salinité, et l’acidité reste à sa place dans un millésime pourtant réputé pour sa fraîcheur. Foie gras, gambas, volaille ou raie au beurre blanc s’accordent parfaitement bien avec cette cuvée de riesling et pinot gris issue d’un terroir de schistes à Andlau. Très Bien
Riesling 1981 – Domaine Windsbuhl : #DrinkAlsace avant que la maison Zind-Humbrecht ne reprenne les vignes du clos en fermage avant d’acheter les parcelles, la maison Willm de Barr avait été tenté par la reprise de ce clos, et en 1981 avait tenté une vinification de ce vignoble haut perché (dont les raisins étaient le plus souvent apportés à la cave de Hunawihr). Résultat du millésime frais et d’une terre froide, probablement combinée à des rendements élevés, le riesling produit a vieilli rapidement, et présente aujourd’hui sur ce flacon une oxydation importante qui renforce l’amertume de la bouche. A regoûter sur un flacon peut-être mieux conservé, mais cela montre quand même que le Windsbuhl faisait déjà parler de lui.
Riesling Grand Cru Schoenenbourg 2007 – Cave de Hunawihr : #DrinkAlsace une belle réussite et un rapport Q/P exceptionnel. Belle netteté au nez avec des fruits à chair blanche murs, une pointe d’agrumes et des notes vanillées. La bouche est souple, légèrement douce en attaque, puis saline, nette et de bonne densité avec des notes anisées dans la longue finale. La légère surmaturité sied parfaitement à ce Schoenenbourg, et si l’ensemble manque un peu de vivacité pour faire « riesling » variétal, le style est cohérent avec le caractère gras des vins de ce terroir. Malheureusement, vendu sous les 12 euros en prix public, voire moins cher en GMS, le vin n’est pas crédible dans la catégorie des grands vins d’Alsace. Dommage pour le succès commercial de la cuvée, et bonne opportunité pour les connaisseurs qui trouveront avec le millésime 2007 un rapport Q/P exceptionnel. Très Bien
Riesling Sélection de Grains Nobles 1999 – Hugel et Fils : #DrinkAlsace Le terroir du Schoenenbourg soutient la charpente de ce vin pour en faire un liquoreux d’exception. La robe est dorée, tirant sur l’ambre, avec une belle brillance. Le nez est ouvert, intense et complexe avec des arômes de confiture d’églantine, de mirabelle, de miel, de figue avec une pointe fumée. La bouche est liquoreuse en attaque, très confite, puissante et nette, évoluant sur une belle fraîcheur avec de la sapidité. Longue finale sur le miel et le pralin. Encore quelques années de garde et il sera parfait sur un gratin de langoustines. Excellent
Gewurztraminer Vendanges Tardives 2007 – Hugel et Fils : #DrinkAlsace un vin de grande garde qui arrive doucement à maturité. La robe est dorée, claire et brillante. Le nez est ouvert, ample et intense avec des notes d’abricot, de miel et de pralin, avec des fruits confits à l’aération. La bouche est riche en attaque, ample et moelleuse avec de la profondeur et une liqueur imposante que d’aucun rapprocheraient d’une sélection de grains nobles. Tout comme dans la légendaire cuvée SGN « S » produite sur les vignes du Sporen dans ce millésime, on retrouve une belle salinité portée par une acidité importante dans la longue finale. Un vin taillé pour la grande garde qui commence à digérer sa forte liqueur, et ses 96 g/l de sucre résiduel. A carafer pour une dégustation immédiate, ou à enterrer en cave, comme les anciens l’ont fait avec les 1959 et 1971 pour notre plus grand bonheur… Excellent
Pinot Noir Les Terres Rouges 2003 – E. Boeckel : #DrinkAlsace grand rouge à maturité. Originaire de la partie Est du Zotzenberg à Mittelbergheim, ce pinot noir est une cuvée réputée depuis plusieurs années. Mais c’est le millésime 2003 qui l’a mise en avant, sa densité et la finesse de ses tanins généreux. Dix ans plus tard, le vin se montre d’une grande jeunesse, avec une robe profonde peu évoluée, un nez de cerise noire, de framboise et de fumée, avec une note boisée discrète. La bouche est souple en attaque, ample et dense avec des tanins présents mais fins. la finale est longue, veloutée avec du caractère. Un vin à maturité qui se conservera encore vingt ans au moins, à l’instar des grands rouges alsaciens produits en 1983. Beau vin de terroir. Excellent
Auxerrois « H » Vieilles Vignes 2007 – Josmeyer : #DrinkAlsace 2007 est une grande année sur le Grand Cru Hengst. Témoin cet auxerrois qui n’a pas droit à l’AOC Alsace Grand Cru Hengst mais qui témoigne de l’exceptionnelle réussite de ce terroir en 2007. Le millésime tardif a permis de parfaire la maturation lentement, donnant des raisins mûrs physiologiquement. Avec une vinification et un élevage aux petits oignons à la Josmeyer, le résultat est un vin ample, sec et gras, profonde avec de la salinité, et une longue finale. Les arômes de fruits à chair blanche légèrement vanillés sont typés des vins de ce millésime sur le Hengst, et le vin se boit sans anicroche, très facilement. Fera-t-il mieux que l’excellent 1971 ? Le challenge sera de garder assez de flacons en cave pour le vérifier ! Excellent
Sylvaner Finkenberg 2008 – Maurice Heckmann : un flacon bien conservé, frais et salin, qui se boit très facilement sur son coté mur et rafraîchissant. Bien
Chasselas 2012 Paul Blanck : Belle évolution sur ce chasselas au nez de raisin frais, souple et charnu en bouche avec une belle fraîcheur. Bien
Beaune 1er Cru Clos des Mouches 1978 – Joseph Drouhin : grande cuvée, et grand flacon. La souplesse et la propreté du bouchon annonçaient une belle bouteille, confirmé dans le verre. Robe tuilée avec des éclats rubis encore très brillants, nez de petits fruits rouges confits, avec une pointe fumée, complexe et élégant. La bouche est suave, souple en attaque, dense et fruitée avec un tannin mur et fondu. Belle acidité qui se dévoile dans la longue finale. Un vin abouti, magnifique de plénitude, qui se boit merveilleusement bien à 36 ans. Excellent
Riesling Grand Cru Altenberg de Bergbieten Sélection de Grains Nobles 2006 – Domaine Loew : en demi-bouteille, un vin aromatique qui dévoile lentement son caractère. La robe vieil or possède de l’éclat. Le nez de bonne intensité possède une palette complexe d’agrume confits, d’abricot sec, de miel, d’écorce d’orange avec une pointe de safran. La bouche est liquoreuse en attaque, puis dense, confite, pure avec une acidité fine et une légère amertume en finale. Longueur moyenne mais belle finesse avec un retour sur une note florale (chèvrefeuille). Les vins du millésime 2006 évoluent généralement rapidement, mais la bonne tenue à l’aération de cette cuvée suggère une bonne garde possible. Très Bien
Vin du Bugey Cerdon – Domaine Wojtkowiak : Le Cerdon est une réussite commerciale importante dans la région Bugey, avec près de 40% des volumes de l’appellation produit par ce mousseux méthode ancestrale. Cette version d’un domaine dur à prononcer pour un français se livre sur des arômes fermentaires encore très présents, suivis par des notes de cerise et de framboise. La bouche est fruitée, légère et d’équilibre demi-sec comme indiqué sur l’étiquette, le moelleux n’étant pas dominant. Un vin sympathique à boire à l’apéritif ou au dessert. Bien
Jurançon Grains de Légende de 2010 – Domaine Cauhapé : Belle fraîcheur presque alsacienne pour ce vin moelleux au nez d’agrumes confits et de miel, dense et moelleux en bouche avec une acidité fine et une touche de citron confit en finale. Une appellation qu’on voit trop rarement en Alsace, ce qui est dommage car c’est un bon accompagnement des tartes aux quetsches de fin d’été. Très Bien
Puligny Montrachet 1er Cru Clavoillon 2005 – Domaine Leflaive : un joli vin qui arrive à son apogée. Fine réduction au nez, évoluant à l’aération sur des notes de fleur blanches. Bouche ample, dense et pure avec du gras, finale longue, légèrement anisée. Belle expression et un vin à l’équilibre parfait, même si la salinité reste discrète. Probablement à garder encore 4-5 ans pour qu’il soit à son apogée complète. Très Bien
Vin de Table Spirale 2005 – Stéphane Tissot : un vin extrême de Stéphane le Magicien, à la liqueur savoureuse. Les arômes de pâte de fruit, de cerise, de noisette, de miel et de fruits confits annoncent une bouche tendre, fraîche, pure et sans aucune lourdeur. Tout l’intérêt de ne pas aller vers un AOC vin de paille qui nécessiterait un élevage plus long en bois, et un degré d’alcool bien plus élevé. Un vin à la buvabilité maximale malgré sa forte charge en sucre résiduel, qu’on sirote en fin de repas sans aucun problème. Excellent
Vosne Romanée 1993 – Confuron-Cotetidot : un vin de demi-corps dans un millésime frais, parfaitement conservé. Le nez est marqué par des notes de suie, de rose fanée, avec des notes fumées qui prennent de l’intensité à l’aération. La bouche est fine en attaque, sèche et épicée avec des tanins frais bien intégrés, mais qui laissent une impression austère à l’ensemble. Pas aussi suave qu’un millésime plus chaud, mais une belle évolution après 20 ans de bouteille. Bien
Pommard les Noizons 1998 – Jean-Luc Joillot : joli nez sur les fruits noirs, bouche dense et souple en attaque, évoluant sur une légère verdeur en finale. Le millésime est imparfait, avec un tanin plus sec qu’en 1999, mais grande réussite sur cette vieille vigne, comme souvent avec cette cuvée très fiable. A boire. Bien
Côtes de Castillon 1983 – Château la Croix Bigorre : une belle surprise que cette vieille bouteille bouchée chichement, mais bien conservée. Robe claire et brillante, légèrement tuilée. Un corps moyen en bouche mais l’équilibre du fruit et des tanins reste élégant, avec des notes d’eucalyptus en finale. Un survivant qui en a encore sous la pédale. Bien
Blaufrankisch 2004 – Weingut Feiler Artinger : fruité léger groseille avec une pointe végétale, technique, suple tanins maîtrisés, bel équilibre. Vin facile à boire, plaisant. Bien
Riesling Loisner Weinberg 2005 – Weingut Steininger (Kamptal, Autriche) : très bon riesling avec un joli fruité. Le nez est typé cépage, avec des notes de pierre à fusil, de pomme mure, d’agrumes frais et de chèvrefeuille. L’évolution est sensible mais donne une patine agréable. Bouche légèrement douce mais équilibrée par une pointe de gaz carbonique. Le vin se goute presque sec et se déguste parfaitement bien sur une sélection de charcuterie. Très Bien
Pinot Gris Grand Cru Zinnkoepflé 2004 – Agathe Bursin : un vin au nez surmuri, moelleux en bouche, fin et élégant. La salinité est en retrait, le style très 2004 reste décidément moelleux. est-ce qu’il s’épanouira avec 10 ans de garde supplémentaire ? Je suis toujours à la recherche d’un grand Zinnkoepflé produit avec du pinot gris. Son cousin le sylvaner botrytise moins rapidement, permettant d’atteindre une belle maturité sans flétrir. Bien
Lire les détails sur la signification des appréciations et notes données au vin