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Zind-Humbrecht 2003 – Les notes du domaine

Les vins du millésime 2003
Notes du domaine Zind-Humbrecht

Retrouvez les notes du domaine Zind-Humbrecht sur le millésime 2003 : caractéristiques du millésime et des vins, notes de dégustation, apogées etc…


 



LE MILLESIME 2003


2003 était une année extrême, et en tout point de vue différente de 2002. Les températures basses et les chutes de neige de janvier et début février ont contribué à créer des petites réserves en eau. Malheureusement, à partir de la mi-février, les températures ont augmenté régulièrement et les pluies étaient rares, voire inexistantes jusqu’à la fin des vendanges.


Le débourrement était précoce, surtout pour le cépage gewürztraminer. Le gel du 11 avril (-4°C) causa beaucoup de pertes pour ce cépage dans les terroirs précoces tel que le Herrenweg de Turckheim. Dès cette période, nous avions pris conscience du fait que le manque d’eau allait devenir un élément crucial pour la vigne en 2003. La floraison se déroula entre la fin mai et début juin, en fonction de la précocité des terroirs. La véraison était aussi extraordinairement précoce autour du 20 juillet. A ce moment, nous anticipions déjà des vendanges fin août.


Le climat semi-continental d’Alsace est caractérisé par des périodes de sécheresses fréquentes. Celles ci ont, par le passé, occasionné autant de problèmes que des pluies excessives. Entre mars et octobre, les quelques rares chutes d’eau se présentaient sous la forme d’orages de grêle, causant encore plus de dégâts. Les vignes ont ressenti ce manque d’eau dès le débourrement. Les températures élevées de juillet à septembre ont encore augmenté le phénomène de stress hydrique sur la vigne.


D’autres millésimes par le passé (1994 par exemple) ont subit des stress plus importants, bien qu’ayant été plus humides. Lorsque le vigneron a su adapter des pratiques culturales appropriées (destruction des enherbements, sols aérés et non tassés, binages superficiels, présence de racines profondes suite aux pratiques des années précédentes, vieilles vignes…), la vigne a su résister correctement au manque d’eau en 2003. Deux phénomènes ont permis cela : les chutes hivernales de neige, et, le fait que la vigne à pu ressentir le manque d’eau dès le débourrement, l’obligeant à pousser doucement avec une faible expression végétative et des petites grappes et baies de raisins. En fait, les températures caniculaires (au-dessus de 35°C) ont été responsables de plus de problèmes sur nos cépages aromatiques que le manque d’eau.


Les vendanges ont débuté très tôt en Alsace, ce qui était une réaction naturelle face aux faibles acidités et degrés alcooliques potentiels déjà élevés à la mi-août. Ceci était peut être une erreur, car le processus de maturation était en fait ralenti par les chaleurs d’août et si beaucoup de raisins présentaient des maturités en sucre satisfaisantes, ils n’étaient pas encore physiologiquement mûrs. Il était donc possible de récolter les raisins jusqu’à la fin septembre, sans assister à une hausse importante des sucres, mais avec une meilleure expression aromatique et surtout des tannins plus mûrs. Les acidités étaient déjà très basses en août, et ne pouvaient plus baisser par la suite. Nous avons vendangé nos muscat le 6 septembre et le restant de nos vignobles entre le 15 et le 30 septembre 2003 dans un parfait état sanitaire et sous un temps exceptionnel. Aucun vin n’a été chaptalisé, ni acidifié avec quelque acide que ce soit. Le rendement moyen du Domaine est de 29 hl/ha.


La fin des vendanges était exceptionnellement précoce. La difficulté en 2003 consistait à trouver le juste équilibre entre une maturité physiologique suffisante tout en évitant une sur-maturité qui aurait favorisé l’obtention de vins trop moelleux. Le manque de pluie et les températures élevées ont favorisé le développement des levures sur les raisins et donc des fermentations rapides, évitant des sucres résiduels qui n’auraient pas été équilibrés par une acidité suffisante. La plupart des 2003 ont un niveau d’alcool acquis élevé, à l’exception des rieslings, et surtout contiennent beaucoup de tannins provenant de petites baies ayant des peaux épaisses. Ces tannins de qualité confèrent aux vins de 2003 une structure et une tenue potentielle dans le temps. Les grands terroirs expriment une complexité surprenante.


Indice: Niveau de sucrosité au palais. Cette note essaye de combiner les sucres résiduels, l’alcool, l’acidité et la structure générale du vin pour mieux en comprendre son style. Il est clair que cette perception peut varier d’une personne à une autre et cet indice n’est là que pour éviter d’éventuelles erreurs de service du vin. Echelle de 1 à 5 :


1 : vin techniquement sec (<2 à 6g/l) ; 2 : pas techniquement sec, mais les sucres ne sont pas apparents de façon évidente au palais. Certains dégustateurs peuvent trouver une légère rondeur en fin de bouche. 3 : sucrosité moyenne, plus importante dans la jeunesse du vin, qui s’estompera progressivement avec l’âge. 4 : vin moelleux. 5 : Vin moelleux, très proche d’une vendange tardive.


Zind 2003


Mise en bouteille :sept 2005 ?,  alc, SR  g/l, 37 hl/ha, Optimum de dégustation , Age moyen des vignes : 22 ans, Surface : 4 ha, Indice ?


Ce vin est produit à partir du classique assemblage composé de 50% d’auxerrois (des vignobles du Herrenweg, Rotenberg et Clos Windsbuhl), 35% de chardonnay (Clos Windsbuhl) et 15% de pinot blanc (Herrenweg et Rotenberg). Il ne fait aucun doute que ces trois cépages, et, surtout l’auxerrois, ont été récoltés très mûrs en 2003. La proportion des cépages ainsi que le choix des vignobles ont été fait pour conférer à ce vin (appelé dans le passé Pinot d’Alsace) un équilibre et une structure lui permettant un minimum de vieillissement et surtout une vinification de qualité sur lies. Ce choix porta tous ses fruits en 2003. Les sols plus tardifs et froids du Windsbuhl et Rotenberg ont favorisé une meilleure acidité et une certaine fraîcheur à ce vin très riche. Comme par le passé, ce vin fermente très lentement.


Notes de dégustations : (6/2004): Ce vin fermente encore à cette date et aura certainement besoin de beaucoup de temps pour finir. La maturité est beaucoup plus élevée en 2003 qu’en 2002 ou 2001 et il devrait finir avec un équilibre plus rond (indice 2 ou 3). Déjà très aromatique et élégant, ce sera un Zind puissant, mais étonnamment équilibré.  (10/2004) : encore en fermentation !


Muscat Herrenweg de Turckheim 2003


Mise en bouteille : septembre 2004, Alcool acquis 14.1°alc, Sucres résiduels: 2 g/l, Rendement 27 hl/ha, Optimum de dégustation : 2004-2008, Age moyen des vignes : 48 ans, Surface : 0.36 ha, Terroir : Graves du quaternaire, 30% Muscat d’Alsace et  70% Ottonel. Indice 1.


Le terroir drainant et graveleux du Herrenweg a été le plus marqué par la chaleur durant tout l’ été. Le cépage Ottonel est fragile car il n’a pas vraiment été sélectionné au départ pour résister à la sécheresse et pousser sous des chaleurs extrêmes. Beaucoup de fruits ont du être coupés en été et juste avant les vendanges pour soulager les plants de vignes. Le muscat d’Alsace, quant à lui, provient de pays chauds (muscat à petits grains de Frontignan) et apprécie beaucoup plus la chaleur. Ce cépage, qui d’habitude peine à mûrir correctement, a atteint des maturités très élevées en 2003. Malheureusement, nous n’avons produit que la moitié de notre récolte habituelle.


Notes de dégustation : (6/2004): Concentré, riche et puissant mais également sec. Le fait que l’acidité est plus basse que d’habitude donne une certaine rondeur/gras à ce vin. Moins floral à ce stade, ce vin dévoile des arômes de noisette/amande et de fruits mûrs. Il est déjà très clair, bien qu’étant encore sur lies totales. (10/2004): la mise a énormément ouvert ce vin, dévoilant des arômes variétaux de fruits. La structure de bouche paraît plus fine et délicate : Herrenweg classique. Finale puissante.


Muscat Goldert 2003


Mise en bouteille : septembre 2004; Alcool acquis : 15° alc ; Sucres résiduels : 15 g/l ; Rendement : 55hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2013 ; Age moyen des vignes : 25 ans ; Surface : 0.23 ha, Terroir : calcaire oolithique exposé est, 90 % Muscat d’Alsace, 10 % Ottonel. Indice 3


Dans un millésime classique, le Goldert est récolté au moins une semaine après le Herrenweg. Ces deux vins ont été vendangé la même journée et très tôt (6 septembre). Il n’est pas étonnant de constater que le Goldert est beaucoup plus mûr que le Herrenweg en 2003. Le terroir calcaire, beaucoup plus riche et résistant à la sécheresse, a permis une maturation régulière sans stress hydrique. Le muscat d’Alsace, qui est prédominant dans le Goldert, apprécie aussi beaucoup plus la chaleur que l’Ottonel. Un léger stress peut être bénéfique pour l’obtention de vins de qualité, mais un stress hydrique poussé risque de bloquer l’activité photosynthétique du végétal, entraînant un blocage de maturité. La fermentation était rapide et soutenue, mais ce vin a quand même conservé des sucres résiduels.


Notes de dégustation : (6/2004): beaucoup plus riche et puissant que les Goldert des années précédentes. Les arômes sont encore discrets et surtout marqués par une forte minéralité. Finale puissante et longue. Ce vin, presque plus proche de l’équilibre d’un gewurztraminer, trouvera son harmonie grâce à des tannins très mûrs. (10/2004): l’harmonie est proche de celle d’une vendange tardive, à l’exception du fait que les arômes sont dominés par la minéralité du terroir. Bouche puissante. Les sucres résiduels ne sont pas vraiment élevés, mais la bouche paraît ronde.


Riesling 2003


Mise en bouteille: février 2005 ; Alcool acquis : 11.8 ° ; Sucres résiduels: 12 g/l ; Rendement: 45 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2008 ; Age moyen des vignes : 17 ans ; Surface : 2.3 ha ; Terroir : Graves du quaternaire – limons et argilo calcaire; Indice 2


Ce vin est issu d’un assemblage de parcelles situées sur le lieux-dit Herrenweg (toutes nos parcelles à l’exception de la plus vieille) et de nos riesling situés sur la commune de Gueberschwihr. Le riesling de Gueberschwihr a été récolté en forte sur-maturité, et ceci malgré des contrôles journaliers poussés. Il semblerait, en 2003, que l’épaisseur des peaux soit responsable de ce phénomène, en rendant l’extraction des sucres plus difficile lors des prélèvements. Nous avons eu le même phénomène pour le riesling Brand et Clos Häuserer. L’objectif n’étant pas de récolter des vins en sur-maturité en riesling, il nous a paru judicieux d’équilibrer le riesling Gueberschwihr  avec une grande partie du Herrenweg, vendangé plus tôt et un peu moins mûr qu’habituellement en raison de la sécheresse. La fermentation est très lente pour ce vin.


Notes de dégustation : (6/2004): ce vin est encore en fermentation et approche doucement de la fin. Il est probable qu’il ne termine pas complètement sec en raison d’un potentiel au départ relativement important (>13.5%). Très aromatique, il possède une belle fraîcheur en bouche et une finale assez longue. La moitié de vin étant issu de sols calcaires, il est normal de retrouver une certaine minéralité. (10/2004) : toujours en fermentation. (3/2005) : Beaucoup de fraîcheur après la mise et vraiment une très belle acidité présente en bouche grâce aux vignobles de Gueberschwihr.


Riesling Thann 2003


Mise: sept 2004 ; Alcool acquis : 12.3 ° ; Sucres résiduels: 2 g/l ; Rendement: 34 hl/ha ; Optimum dégustation: 2004-2011; Age moyen des vignes : 25 ans ; Surface : 0.9 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. ; Indice 1


Le terroir abrupt de roches volcaniques du Rangen a imposé aux vignes (et à ceux qui y ont travaillé) des conditions caniculaires hors normes et difficiles à imaginer. A nouveau, quelques années de plus ou de moins dans l’âge des ceps ont provoqué des différences importantes sur la physiologie de la vigne. Il était nécessaire de séparer nos vignes les plus jeunes (plantées entre 1978 et 1984) de celles plantées dans les années soixante. Le vin issu des ceps moins résistants est appelé ‘Thann’. La fermentation était rapide et soutenue, ne laissant pas de sucres résiduels.


Notes de dégustation : (6/2004): ce millésime a laissé très peu de caractère variétal dans ce terroir. Les arômes fumés et de ‘pierre à fusil’ dominent. Le palais  est austère, sec et très pur. Caractérisé par une acidité basse, c’est un vin qui se présente sous des abords faciles, très différent du Grand Cru. . (10/2004) : la mise en bouteille a rendu ce vin plus abordable et moins austère. Le palais est toujours très sec, mais beaucoup moins agressif. Le fumé confirme toujours l’origine volcanique de ce terroir.


Riesling Turckheim 2003


Mise en bouteille : sept 2004 ; Alcool acquis : 13.5 ° ; Sucres résiduels : 5 g/l ; Rendement: 33 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2011 ; Age moyen des vignes : 20 ans ; Surface : 1.4 ha de riesling ; Terroir : granite, marnes et graves ; Indice 1


Comme les années précédentes, ce vin provient en grande partie de nos jeunes vignes situées sur le Brand (plantées en 1978 et 1986). En 2003, nous y avons ajouté la production d’une jeune parcelle située juste en dessous du Clos Jebsal sur un substrat composé de marnes calcaires et de graves. L’introduction de ce vin apporte une certaine richesse et structure au riesling Turckheim, surtout dans un millésime comme 2003. La fermentation était rapide laissant très peu de sucres résiduels.


Notes de dégustation : (6/2004): le nez est déjà très ouvert et aromatique. Le palais dévoile toute la panoplie d’arômes typiques du riesling ayant poussé sur un sol granitique : ouvert, floral. Sans pour autant avoir une forte acidité, ce vin est très bien structuré et se goûte vraiment sec. Il est prêt pour la mise en bouteille. (10/2004) : Encore plus aromatique après la mise. Cet assemblage de parcelles sur Turckheim donnera vraiment un vin intéressant dans le futur. Ce vin possède déjà maintenant une structure et une longueur qui le place au niveau de certains crus.


Riesling Gueberschwihr 2003


Mise : février 2005; Alcool acquis : 13.9 ° alc ; Sucres résiduels: 16 g/l ; Rendement 37 hl/ha ; Optimum dégustation: 2005-2011 ; Age du vignoble : 29 ans ; Surface : 1.17 ha ; Terroir : Argilo-calcaro-siliceux, exposé est et sud. Faible pente ; Indice 2


La quasi totalité des vignes de riesling issues de la commune de Gueberschwihr a été assemblée avec des parcelles du Herrenweg de Turckheim pour donner notre Riesling 2003.  Seul un tout petit fût a été épargné (400l), pour pouvoir avoir quand même un aperçu du potentiel de cette commune en 2003. Les raisins ont été récoltés très mûrs (15° potentiels), à notre grande surprise, car nous avions sous estimé la maturité de ces raisins. Il était en effet quelque fois difficile d’extraire les sucres sur un petit échantillonnage en 2003 à cause de l’épaisseur des pellicules. Fermentation  très lente.


Notes de dégustation : (6/2004): ce vin est encore en fermentation mais approche de la fin. L’acidité est surprenante pour le millésime (ces vignes n’ont pas du tout souffert de sécheresse en 2003) et les sucres résiduels sont déjà bien équilibrés. (10/2004) : la fermentation est maintenant achevée. Ce vin dévoile à présent des arômes classiques de sols calcaires, avec une forte minéralité. L’alcool acquis est proche de 14° tout en ayant encore presque 20g/l de sucres résiduels. Bonne structure et puissance, toujours équilibrée par une belle acidité..


Riesling Herrenweg de Turckheim 2003


Mise en bouteille : sept 2004 ; Alcool acquis : 13.5 ° ; Sucres résiduels : 8 g/l ; Rendement: 21.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2011 ; Age moyen des vignes : 28 ans ; Surface : 1.6 ha de riesling ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 2


Plus de la moitié de nos vignes situées dans le Herrenweg ont été assemblées avec notre riesling Gueberschwihr. Seules les parcelles situées dans les sols plus profonds et les vignes les plus âgées et moins sensibles à la sécheresse ont permis de produire ce vin. (28ans est la moyenne d’âge de toutes les parcelles). Les raisins issus de ces parcelles étaient très sains et bien mûrs, malheureusement nous n’avons produit que 400 caisses de ce vin. Ces vieilles vignes ont été vinifiées à part pour la dernière fois en 1995. Elles ont alors produit une VT.


Notes de dégustation : (6/2004): ce riesling est probablement, à ce jour, le plus aromatique et exubérant de notre cave dans ce millésime. Le palais dévoile une fraîcheur et une acidité inattendue. L’analyse de fin de fermentation révéla 8g/l de sucres résiduels, ce qui m’étonna beaucoup car je m’attendais à bien moins. Ce vin est déjà très agréable et ouvert.  (10/2004) : toujours très ouvert, marqué par des arômes floraux. La bouche est équilibrée et gouleyante, ce qui est souvent rare pour nos vins lorsqu’ils sont aussi jeunes. Belle finale.


Riesling Clos Häuserer 2003


Mise en bouteille: 2/2005 ?; Alcool acquis : ° ; Sucres résiduels:   g/l ; Rendement: 36 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2013+ ; Vignoble planté en 1973. 100% Riesling ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : Marnes calcaires de l’oligocène. Coluvium de pente. Exposé est. Très faible pente. Indice


Le Clos Häuserer est situé au pied de la colline du Hengst, sur des couches de marnes et calcaire de l’oligocène. Les raisins mûrissent très lentement et gardent toujours de très fortes acidités, parmi les plus élevées de la cave. Il n’y a pas d’exception en 2003, mais comme le Brand ou le riesling Gueberschwihr, les raisins ont été récoltés plus mûrs qu’estimé. Des analyses quotidiennes indiquaient régulièrement un potentiel de 12.5°, aussi après une semaine sans évolution, nous décidions de récolter ces parcelles, car les raisins étaient parfaits. Le résultat était difficile à croire : 15.5% potentiel, et ceci sans botrytis et toujours avec l’acidité la plus élevée de la cave !


Notes de dégustations : (6/2004): ce riesling fermente très doucement, probablement à cause de la richesse initiale en sucre et de sa très bonne acidité. Ce vin devrait encore fermenter longtemps et finir avec un indice assez élevé. Déjà intense et très aromatique, il est encore très marqué par les arômes fermentaires. (6/2004): encore toujours en fermentation. Beaucoup de richesse et formidable structure. Ce vin se dirige vers un style moelleux, vu la lenteur de la fermentation.


Riesling Clos Windsbuhl 2003


Mise en bouteille: sept 2004 ; Alcool acquis : 13 ° ; Sucre résiduel: 12 g/l ; Rendement : 47hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2013+ ; Age moyen des vignes : 29 ans ; Surface : 0.9 ha ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud, sud-est ; Indice 2


Le Clos Windsbuhl est sans doute le terroir qui a pu profiter d’une situation plus tardive et moins caniculaire. Situé un peu plus en altitude (350m), avec un méso-climat plus frais, un sol calcaire se réchauffant plus lentement et la proximité de la forêt apportant une certaine fraîcheur et humidité, ce terroir a pu être récolté en dernier, sans avoir une maturité excessive. Les raisins avaient un goût très fruité et étaient équilibrés avec une bonne acidité. Ceci explique peut être pourquoi ce vin a conservé un peu plus de sucres résiduels que les autres.


Notes de dégustations : (6/2004): en janvier 2004, quand les riesling 2002 étaient encore en élevage en fûts, nous avions organisé une dégustation des vins de  2003 avec certains clients. Lorsque nous avons goûté le Clos Windsbuhl, tous m’ont fait la remarque que je me suis trompé et que je leur avais servi un 2002. Ce vin est profondément différent des autres riesling dans ce millésime, aussi j’ai pensé m’être effectivement trompé, d’autant plus que les deux vins étaient l’un à coté de l’autre en cave. J’ai du retourner et reprendre un échantillon. Tout le monde m’avait regardé faire, pour être sûr de bien goûter le 2003 ! Le nez est fruité et très aromatique, dévoilant lentement une belle minéralité. L’acidité apporte au palais une fraîcheur insoupçonnée dans ce millésime. (10/2004) : encore plus aromatique après la mise en bouteille. Très belle structure, capable d’équilibrer les sucres résiduels, grâce à cette acidité et aussi une pointe d’amertume noble.


Riesling Heimbourg 2003


Mise : sept 2004 ; Alcool acquis : 13.5 ° ; Sucres résiduels 3 g/l ; Rendement : 43.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2011 ; Vignoble planté en 1994 ; Surface : 1.06 ha ; Terroir : Calcaire oligocène, exposé sud. sud-ouest, très forte pente. ; Indice 1


Le vignoble des lieux-dits Heimbourg est principalement exposé vers l’ouest, cependant notre parcelle de riesling est orientée sud sud-ouest, sur une très forte pente (50% à 60%). Cette partie du Heimbourg bénéficie d’un climat beaucoup plus chaud, mais aussi plus venté car face à la vallée de Munster. Le jeune âge des vignes nous faisait craindre des problèmes de stress hydrique. Le sous sol marno-calcaire possède cependant une forte capacité de rétention en eau, permettant une bonne maturité des raisins sans stress. La fermentation était rapide, finissant tous les sucres.


Notes de dégustations : (6/2004): ce vin présente déjà une bonne minéralité. Le palais est sec, plaisant, développant des arômes de noisette et acacia. Equilibre classique en bouche, tannins bien présents. Comme les autres 2003, ce vin est toujours sur lies de fermentation, mais déjà complètement clair. (10/2004) : la mise en bouteille révèle des arômes classiques de riesling, plus minéral que floral. Le palais est rond, tout en étant sec, délicat, très agréable, finissant sans agressivité. Equilibre élégant.


Riesling Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2003


Mise: 9/2004 ; Alcool acquis : 13.5 ° ; Sucres résiduels: 3 g/l ; Rendement: 25 hl/ha ; Optimum dégustation: 2005-2013+ ; Age moyen des vignes : 41 ans ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. ; Indice 1


Seulement les plus vieilles vignes ont permis de produire ce vin en 2003. Les rendements étaient très faibles et les raisins sont restés très sains jusqu’à la récolte fin septembre. Contrairement aux autres millésimes, nous n’avions pas eu besoin de récolter le Rangen plus tard. Ce vin a fermenté très vigoureusement, finissant tous les sucres fermentescibles, ce qui est une bonne chose dans ce millésime.


Notes de dégustations : (6/2004): la roche volcanique a de nouveau laissé une empreinte facile à reconnaître : fumée, pierre à fusil… dans une structure serrée, dévoilant des tannins très intéressants. Le riesling exprime vraiment la force de ce terroir en 2003, dans un style presque inhabituel, encore fermé aujourd’hui et minéral. Une démonstration du potentiel d’un grand terroir à avoir la capacité à remplacer les arômes variétaux par l’expression du sol dans le vin. (10/2004) : ce vin a acquis une envergure et une richesse en bouche. Beaucoup plus expressif aujourd’hui, il est aussi devenu plus aromatique. Le palais reste strict, avec une finale pierre à fusil ‘sec’ et riche, typée de ce millésime 2003.


Riesling Brand 2003


Mise: sept 2004 ; Alcool acquis : 13.5 ° ; Sucres résiduels : 19 g/l ; Rendement : 20hl/ha ; Optimum dégustation: 2005-2015+ ; Age moyen des vignes : 53 ans ; Surface : 1.5 ha, 100% Riesling ; Terroir: granite biotite exposé sud, sud-est. Forte pente. ; Indice 3


Nous avons vécu la même expérience dans le Brand que dans le Clos Häuserer. La maturité potentielle des raisins était largement sous-estimée, et ceci, malgré des contrôles rigoureux et fréquents. Ceci est un phénomène dont nous avons l’habitude lorsqu’il s’agit de vendanges botrytisées, mais qui est rare pour le cas de vendanges saines. Nous supposons aujourd’hui que, les baies de raisins étant très épaisses et coriaces en 2003, les sucres devaient être difficile à extraire lors de la prise d’échantillon. Bien sur, il vaut mieux sous-estimer la maturité que de la sur-estimer, mais en 2003, notre objectif n’était pas forcement de récolter des vins ayant des potentiels trop élevés, pouvant produire par la suite des vins moelleux. Les vieilles vignes du Brand n’ont pas souffert de sécheresse, contrairement aux jeunes plants.


Notes de dégustations : (6/2004): malgré une richesse potentielle élevée, le Brand 2003 a fermenté correctement, transformant une grande partie des sucres. Le nez est déjà très ouvert, dévoilant d’intenses arômes floraux. Le palais est riche, long et enveloppant. Malgré la présence de sucres résiduels, ce vin possède une structure harmonieuse. C’est un vin déjà très expressif , qui continue à se raffermir grâce à l’élevage sur lies totales. (10/2004) : Ayant une acidité plus basse que son prédécesseur de 2002, je pensais que le millésime 2003 allait bénéficier d’un indice 4. Suite à un élevage très long sur lies et après la mise en bouteille, ce vin a acquis une très belle structure ainsi qu’une expression aromatique très intense, équilibrant sa richesse initiale, et en conséquence, peut passer à un indice 3. Le palais est rond mais ferme.


Pinot-gris Herrenweg de Turckheim 2003


Mise en bouteille : sept 2004 ; Alcool acquis : 14.5° ; Sucres résiduels <2 g/l ; Rendement: 30 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2011 ; Age moyen des vignes : 12 ans ; Surface : 1.66 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 1


Le pinot-gris planté dans le terroir de graves et d’alluvions du Herrenweg est souvent fortement atteint de pourriture noble. En 2003, ceci n’était pas le cas, et nous avons pu récolter ces raisins à un niveau de maturité qui a permis l’obtention d’un vin concentré, mais sec. La maturité phénolique des pinot-gris en 2003 était telle que, très souvent, les moûts possédaient une teinte légèrement saumonée. En 2003 nous avons assemblé notre cuvée ‘vieilles vignes’ dans le Herrenweg.


Notes de dégustations : (6/2004): ce vin est très sec. L’acidité plus souple rend le vin très agréable aujourd’hui. Comme tous les autres pinot-gris de ce millésime, il possède une bonne structure tannique. Le nez est ouvert sur des arômes de pain grillé, fumé, foin, voire gingembre. (10/2004) : le nez est devenu plus intense, avec des arômes de biscuit. Le caractère ‘pain grillé’ provient du long séjour sur lies. La finale est ‘sec’ mais avec cette rondeur propre aux 2003.


Pinot-Gris Rotenberg 2003


Mise: sept 2004 ; Alcool acquis : 15.5 ° ; Sucres résiduels: 3 g/l ; Rendement: 25 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2013 ; Age moyen des vignes : 22 ans ; Surface : 1.21 ha ; Terroir : calcaire oligocène exposé ouest ; nord-ouest. Forte pente. Indice 1


L’exposition nord-ouest et le substrat calcaire se réchauffant lentement étaient très bénéfiques en 2003. Le climat plus frais de ce terroir a permis une maturation moins brutale. Les raisins étaient récoltés très sains, avec une robe noire et certainement couverte de levures très actives, puisque ce vin a par la suite fermenté très rapidement et vigoureusement. Le Rotenberg était le seul vin à devoir être soutiré à la fin des vendanges, car les lies étaient en trop grosse quantité.


Notes de dégustations : (6/2004): le nez est encore très fermé, minéral et presque brutal, avec des arômes intenses fumés et grillés. Le palais est puissant, complètement sec, fortement influencé par la minéralité du terroir calcaire. Il n’y a pas de botrytis pour adoucir le palais et apporter des arômes exotiques, seulement le terroir ! (10/2004) : l’oxygénation modérée de la mise en bouteille a en partie ouvert ce vin : des arômes d’amande, noisette se mêlent au minéral. Le palais est toujours long, puissant et finissant strict et ferme. Voilà un vin qui a besoin d’une viande blanche, volaille, gibier à plumes…


Pinot-gris Heimbourg 2003


Mise : sept 2004; Alcool acquis : 16 ° ; Sucres résiduels 5 g/l ; Rendement : 31 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2013 ; Age moyen : 18 ans ; Surface : 1.61 ha ; Terroir : Calcaire oligocène, exposé ouest, nord-ouest, forte pente. Indice 1


Avant le millésime 2003, je n’aurais jamais imaginé que le cépage pinot-gris puisse être complètement noir en Alsace. Et pourtant ce fut le cas dans ce millésime solaire. Le Heimbourg n’est certes pas notre terroir le plus chaud, mais les raisins étaient si sombres dans ce terroir, que n’importe qui aurait pu les confondre avec du pinot-noir. Tout comme le Rotenberg, l’exposition nord-ouest et le terroir calcaire ont un peu protégé la vigne contre le soleil et la sécheresse. La vendange était aussi très saine.


Notes de dégustations : (6/2004): ce vin est déjà clair, bien qu ‘étant encore sur lies totales. La couleur est brillante, avec de forts reflets rouge/saumon provenant des peaux très colorées. Le nez est presque celui d’un vin rouge : petits fruits. Même sensation au palais, avec des tannins très présents, une forte puissance, finale ‘sec’ bien soutenue par une acidité très mûre. C’est un vin déjà généreux, surprenant pour ce terroir. (10/2004) : La couleur saumon s’est un peu atténuée après la mise, mais des reflets colorés sont encore bien visibles. Le nez est classique: pain grillé, fumé, minéral. La bouche présente des notes épicées. Finale nette, puissante et très ‘sec’.


Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2003


Mise en bouteille : sept 2004 ; Alcool acquis : 16 ° ; Sucres résiduels: 5 g/l ; Rendement : 37hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2015+ ; Age moyen des vignes : 26 ans ; Surface : 3 ha ; Terroir : Calcaire muschelkalk exposé sud ; sud-est, Indice 1


De tous nos vignobles, il est probable que le Clos Windsbuhl était celui qui a le moins souffert des conditions climatiques caniculaires de l’année 2003. Les raisins étaient récoltés sains et mûrs. Comme beaucoup d’autres vignobles, il était important d’attendre la mi-septembre pour effectuer la récolte, pour obtenir des maturités physiologiques correctes. Le Windsbuhl pinot-gris fermenta vite, les levures indigènes n’ont laissé aucune chance aux sucres résiduels, et ce malgré la forte richesse des raisins.


Notes de dégustations : (6/2004): le nez est toujours dominé par l’élevage sur lies totales : pain grillé, ferment, forte minéralité. Le palais est puissant et enveloppant, dévoilant un vin concentré mais encore austère. Il devrait toutefois s’ouvrir dans les mois qui suivent. (10/2004) : la mise en bouteille a apporté juste ce qu’il fallait d’oxygène pour un peu ouvrir ce vin qui possède une structure serrée . Il dévoile maintenant de jolis arômes de torréfaction, minéral, pierre. La structure tannique équilibre la puissante finale de ce vin. Un carafage s’impose avant le service.


Pinot-Gris Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2003


Mise : sept 2004 ; Alcool acquis : 14.8° ; Sucres résiduels: <2 g/l ; Rendement: 34 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2015+ ; Age moyen des vignes : 34 ans ; Surface : 2.91 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. Indice 1


La vigne était, avec quelques genêts sauvages, la seule plante capable de pousser sur les pentes abruptes et rocailleuses du Rangen en 2003. Même les mauvaises herbes les plus résistantes ont cédé au soleil et à la sécheresse. Tout comme pour le riesling dans ce cru, nous ne pensions pas qu’il était nécessaire d’attendre pour récolter ces raisins. La récolte eu lieu fin septembre et était absolument saine, les raisins étaient aussi très sombres en couleur. La maturité était idéale pour l’obtention d’un vin sec, si la vendange avait été un peu plus mûre, ce vin n’aurait pas été sec.


Notes de dégustations : (6/2004): la fermentation était vigoureuse, finissant sans aucun sucre résiduel. Attention ! ce vin est vraiment très sec, mais l’acidité mûre confère une certaine harmonie et tempère le caractère de feu de ce vin. Le nez est totalement dominé par le terroir, à savoir des arômes de pierre à fusil/silex. Le palais est encore fermé, sec, puissant et possède une bonne structure tannique. (10/2004) : classique Rangen. Si différent des millésimes précédents où il était souvent marqué par la pourriture noble. Le Rangen est capable de maîtriser la puissance du millésime et de conférer une structure qui peut presque apparaître comme étant délicate. C’est probablement ce type de vin du Rangen qui a fait perdre la tête à Hercules…


Pinot-Gris Clos Jebsal 2003


Mise: 9/2004 ; Alcool acquis : 15.8 ° ; Sucres résiduels: 29 g/l ; Rendement : 39 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2018+ ; Age moyen des vignes : 20 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : Marnes grises et Gypse du Trias. Exposé sud, terrasses et forte pente. Indice 4


Le Clos Jebsal est situé dans l’un des méso-climats le plus chaud et précoce d’Alsace. Il est aisé d’imaginer les conséquences sur la maturité en 2003 ! Heureusement, et c’est là l’une des caractéristiques importante de ce cru, les couches de marnes sont très profondes, se réchauffent doucement et possèdent une excellente capacité de rétention d’eau. En observant le Jebsal, il était impossible d’imaginer que notre région souffrait  d’un sérieux déficit en eau. Grâce à ce contraste, le Jebsal à la faculté de développer de la pourriture noble tous les ans, hormis 2003 ! Le Clos Jebsal est un terroir où l’obtention d’un vin sec est quasiment impossible, et cela restait vrai en 2003, même sans botrytis. Les raisins ont commencé à flétrir (passerillage) à partir de début septembre et le phénomène s’amplifia jusqu’à la récolte fin septembre. La sélection de ces grains passerillés a permis de produire une SGN, le reste, encore très sain, a produit ce vin.


Notes de dégustations : (6/2004): la fermentation était aussi rapide pour ce vin. Cependant la grande richesse initiale des raisins rendait la tâche trop difficile pour les levures, qui n’ont pas été capable de transformer tous les sucres. Le nez est très expressif, dévoilant d’intenses arômes exotiques (effet du passerillage) et de minéral (terroir). Le palais est puissant, riche, marqué par une présence de sucres résiduels, toutefois bien équilibré. (10/2004) : beaucoup plus expressif et aromatique que dans les millésimes précédents, ce vin possède toutefois une belle minéralité ainsi qu’une surprenante acidité pour le millésime. Le palais est très rond et suave, mais à nouveau la race du terroir et une bonne présence tannique permettent d’équilibrer le vin, qui finit en délicatesse.


Gewurztraminer Herrenweg de Turckheim 2003


Mise en bouteille : 9/2004 ; Alcool acquis : 14.5° ; Sucres résiduels : 2 g/l ; Rendement: 16 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2011 ; Age moyen des vignes : 50 ans ; Surface : 5.5 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 1


Le temps déjà très chaud en mars et avril provoqua un débourrement précoce des gewurztraminer dans ce terroir graveleux, qui par définition est chaud et précoce. Ceci exposa les jeunes bourgeons aux dégâts d’une gelée blanche début avril et explique le rendement particulièrement faible de ce terroir en 2003. La sécheresse n’y était pour rien. A quelque chose malheur est bon : la petite récolte a aussi permis à la vigne de mieux résister aux conditions climatiques de 2003. Ces raisins ont été récoltés durant la troisième semaine de septembre. Heureusement, la maturation des sucres était lente, ce qui a permis d’obtenir une bonne maturité physiologique sans obtenir une richesse en sucre excessive. La fermentation était très rapide.


Notes de dégustations : (6/2004): ce vin était parti pour être sec et c’est ce qu’il fallait pour obtenir un vin équilibré. Le nez est incroyablement aromatique : rose ancienne, litchi et épices. Bien qu’étant sec, le palais est rond et ceci malgré une grande richesse tannique. Ceci prouve que les pellicules étaient bien mûres. (10/2004) : le gewürztraminer est certainement le cépage dont l’évolution durant l’élevage m’a le plus surpris. Tous les vins issus de ce cépage ont acquis une expression aromatique de grande qualité et très intense. A ce stade, le Herrenweg possède toutes les caractéristiques que l’on attend de ce cru : rose, épices et une bonne intensité au palais. La finale est ‘sec’ et équilibrée.


Gewurztraminer Wintzenheim 2003


Mise en bouteille: 9/2004; Alcool acquis : 14.2° alc ; Sucres résiduels: 8 g/l ; Rendement: 25 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2011 ; Age moyen des vignes : 46 ans ; Surface : 1.8 ha ; Terroir : graves du quaternaire et marnes calcaires ; Indice 2


Ce vin est produit à partir de l’assemblage maintenant classique de nos jeunes vignes situées dans le Hengst (plantes en 1979 et 1985) ainsi que d’une vieille vigne (plantée en 1947), située sur un terroir graveleux sur la commune de Wintzenheim. En 2003, une majorité de raisins provenaient du terroir marno-calcaire, car n’ayant pas subit de dégâts consécutifs au gel de printemps.


Notes de dégustations : (6/2004): le Wintzenheim est beaucoup plus strict et moins ouvert que le Herrenweg à ce stade. Le nez est beaucoup plus minéral et paraît même austère. Le palais en revanche est beaucoup plus riche et intense. Les quelques sucres résiduels, bien équilibrés par une bonne structure tannique, apportent une petite touche de rondeur en finale, rendant ce vin  plus facile à la dégustation aujourd’hui. (10/2004) : beaucoup plus ouvert après la mise en bouteille : puissants arômes épicés, géranium, poivre blanc. Belle harmonie entre les tannins et les sucres résiduels.


Gewurztraminer Goldert 2003


Mise en bouteille : 9/2004 ; Alcool acquis : 17° alc ; Sucres résiduels : 4.5 g/l ; Rendement : 34hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2015; Age moyen des vignes : 20 ans ; Surface : 0.6 ha ; Terroir : calcaire oolithique exposé est, faible pente. Indice 1


Le Grand Cru Goldert est situé sur la commune de Gueberschwihr, berceau de la famille Humbrecht. Les parcelles sont exposées à l’est (les seules sur tout le domaine) sur un substrat calcaire pur et profitent d’une situation un peu plus tardive que le secteur de Turckheim. Habituellement propice au développement de la pourriture noble, la vendange était très saine en 2003. La fermentation était d’une vigueur époustouflante, ne laissant aucune chance aux sucres résiduels.


Notes de dégustations : (6/2004): le nez est encore fortement marqué par des arômes épicés, sous-bois et une très forte minéralité, accentuée par la grande austérité de ce vin et l’élevage sur lie. Le palais est long et puissant. Etant très sec, les tannins sont aussi beaucoup plus présents en finale à ce stade. (10/2004) : Beaucoup plus ouvert depuis la mise en bouteille, mais encore dominé par le calcaire du terroir : forte minéralité, arômes de cuir, torréfaction. La bouche est toujours puissante, mais débarrassée de ses lies, le vin exprime un peu plus de rondeur et de gras, tout en finissant très sec. L’alcool acquis de ce vin est effrayant (nous nous y attendions pas, car notre appareil de mesure sature à partir de 15.5°), mais semble être nécessaire pour l’équilibre du vin.


Gewurztraminer Heimbourg 2003


Mise en bouteille: 9/2004 ; Alcool acquis : 16° ; Sucres résiduels : 22 g/l ; Rendement : 23 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2015 ; Vignoble planté en 1983 ; Surface : 1 ha ; Terroir : Calcaire Oligocène, exposé ouest, moyenne à forte pente. Indice 3


2003 est certainement un millésime où toutes les expositions ouest ont particulièrement bien réussi, surtout sur substrat marno-calcaire. Moins de soleil direct sur les raisins et une maturation plus régulière ont permis  à la vigne de mieux résister aux stress climatiques. Le gewurztraminer Heimbourg a été récolté à un très haut niveau de maturité, d’autant plus exceptionnel qu’il n’y avait pas de pourriture noble pour aider à concentrer les raisins. Ce terroir, ayant débourré plus tardivement, n’a pas non plus souffert du gel de printemps. La production est faible car les baies étaient très petites, avec des peaux épaisses, contenant peu de jus.


Notes de dégustations : (6/2004): le nez est encore sous l’influence des lies. Il est possible de deviner une très forte minéralité, qui se confirme en bouche. La structure de ce vin est incroyable : richesse, concentration et belle équilibre avec quelques sucres résiduels. (10/2004) : ce terroir commence vraiment à entrer dans l’âge de raison. La race du terroir et la qualité des raisins s’affirment année après année. La mise en bouteille a permis de révéler d’intenses arômes floraux et épicés. Le palais est long et explosif. Jamais je n’aurais pu imaginer une telle évolution de ce cépage.


Gewurztraminer Hengst 2003


Mise en bouteille : 9/2003 ; Alcool acquis : 14.3° alc ; Sucres résiduels : 43 g/l ; Rendement : 18.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2015+ ; Age moyen des vignes : 52 ans ; Surface : 1.42 ha ; Terroir : Marnes calcaires de l’oligocène, exposé sud-sud-est, pente moyenne à forte. Indice 4


Seules nos deux plus vieilles parcelles sont utilisées pour produire notre gewurztraminer Hengst. Ce terroir bénéficie d’un méso-climat relativement sec en année normale, ce qui rend la pourriture noble rare et moins fréquente que dans d’autres secteurs. En 2003, la récolte était très facile : tout était bon à prendre et tous les raisins étaient parfaitement sains. La culture de la vigne  (labours) et l’âge des pieds de vigne ont favorisé un enracinement profond, qui, associé à un sol marno-calcaire, a conféré aux plants de vigne une bonne résistance à la sécheresse. Le cépage gewurztraminer aime avoir la tête au chaud (feuilles/raisins), mais aime également conserver ses pieds au froid (racines), ce qui est le contraire du riesling. Le Hengst est capable de remplir ces contraintes, ce qui assure toujours une maturité importante des raisins, mais avec l’équilibre et la race du terroir.


Notes de dégustations : (6/2004): le nez est à ce jour le plus profond et épicé de la cave ! La bouche est encore très austère, riche, marquée par une forte autolyse des levures. Tout comme le Heimbourg, le palais est plein de promesse. La finale est marquée par la présence de sucres résiduels, bien en harmonie avec sa richesse tannique. Ce vin me rappelle beaucoup le 1998. (10/2004) : très belle évolution depuis la mise en bouteille. Ce vin s’est beaucoup ouvert et dévoile un nez d’une grande puissance aromatique, typé par le terroir (épices, cuir, grillé…). Ce cépage n’a jamais une forte acidité (sauf en 2002) et se débrouille très bien comme cela, à condition toutefois que les raisins soient bien mûrs et aient une bonne richesse en tannins.


Gewurztraminer Clos Windsbuhl 2003


Mise en bouteille: 9/2004 ; Alcool acquis : 14° alc ; Sucres résiduels: 62 g/l ; Rendement : 28hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2015 ; Age moyen des vignes : 33 ans ; Surface : 0.9 ha ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud, sud-est ; Indice 5


Ce qui était vrai pour le riesling et le pinot-gris est aussi vrai pour le gewurztraminer : le Clos Windsbuhl a permis aux raisins de mûrir sans stress, tut en conservant un bon équilibre. Il n’y a donc pas de surprise à constater que c’est le gewurztraminer le plus riche de la cave dans ce millésime. Exceptionnel, car il n’y avait pas l’ombre d’un grain botrytisé !


Notes de dégustations : (6/2004): le nez est  incroyablement intense : très marqué par des arômes de sous-bois, humus, cuir, cacao et épices. Il est presque impossible d’imaginer qu’il n’y avait pas de pourriture noble. Le palais est très riche et onctueux, avec un équilibre très proche d’une riche VT. La finale reste délicate, sans lourdeur, malgré la présence de sucres résiduels importants. Un vrai Windsbuhl ! (10/2004) : décadent, intense, le nez prend des aspects d’SGN. Rond en finale, quasiment liquoreux. Grande longueur en bouche.


Pinot-Gris Clos Jebsal 2003 Sélection de Grains Nobles.


Mise : 9/2004; Alcool acquis : 10.5% ; Sucres résiduels: 232g/l ; Rendement : 5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2013-2023; Age moyen des vignes : 20 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : Marnes grises et Gypse. Exposé sud, terrasses et forte pente.


Ce vignoble est si prédictible ! Si les conditions climatiques ne permettent pas un développement intense de pourriture noble, cela importe peu, car le Jebsal arrive toujours à mûrir ses raisins pour permettre l’obtention de vins liquoreux. Dans le cas de 2003, le temps très sec de septembre favorisa le passerillage naturel des raisins. La sol riche en marnes et gypse permit à la vigne de résister sans aucun problème à la sécheresse , alors que l’exposition très solaire et raide de ce cru favorisa la sur-maturité grâce au flétrissement des raisins, concentrant les acides, sucres et arômes de façon inhabituelle et différente de la pourriture noble classique. Le potentiel de maturité était très élevé à la récolte (188° Oechslés/27° potentiel). Ce vin a fermenté jusqu’en avril 2004.


Note de dégustation précoce (6/2003) : Ce vin fermenta doucement jusqu’à récemment, mais conserve toutefois des sucres résiduels très importants. La couleur jaune or dévoile un potentiel énorme. L’équilibre est celui de SGN classique (alcool/sucre/acidité), mais les arômes sont beaucoup plus fruités, voire exotiques avec des notes de cire d’abeille. La minéralité du Clos Jebsal ressort fortement en 2003. Le passerillage intense fait ressortir une acidité vive qui permet d’équilibrer la richesse en sucre résiduel de ce vin. Ce vin nécessite encore quelques mois d’élevage avant la mise en bouteille. (10/2004) : en vendangeant ce cru en 2003, je me demandais ce que j’allais pouvoir faire de raisins aussi riches dans ce type de millésime. Honte à moi de n’avoir pas cru en ce terroir fabuleux. La mise en bouteille révèle un vin d’une grande précision et délicatesse. Les sucres importants sont parfaitement équilibrés par une acidité presque cinglante. Notre premier vin issu de passerillage.