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Zind-Humbrecht 2002 – Les notes du domaine


Les vins du millésime 2002
Notes du domaine Zind-Humbrecht

Retrouvez les notes du domaine Zind-Humbrecht sur le millésime 2002 : caractéristiques du millésime et des vins, notes de dégustation, apogées etc…







LE MILLESIME 2002


2002 commença comme une année tout à fait normale, après ce que l’on peut bien appeler un « vrai hiver » avec son lot de neige et de gel. Le froid est toujours apprécié des vignerons, car il permet un bon hivernage de la vigne, améliore la structure du sol et surtout limite l’importance des maladies de la vigne. Le mauvais temps et la pluie s’installèrent au printemps, sans répit jusqu’à la fin août. A l’opposé de beaucoup d’autres régions viticoles françaises, l’Alsace n’a pas trop souffert des effets de la pluie. Cette pluviométrie, supérieure à la normale, portait plus à conséquence sur l’organisation du travail, surtout pour les vignerons labourant leurs sols et pratiquant une lutte biologique contre certaines maladies telles que le mildiou par exemple. La floraison eut lieu précocement, durant les premiers dix jours de juin. Les températures de juillet, malgré la pluie, furent favorables au bon développement végétatif de la vigne, ainsi que pour l’herbe et les plantes adventices ! D’août à septembre, les températures étaient souvent basses, expliquant certainement le niveau élevé d’acidité dans les vins de 2002. De la mi-septembre jusqu’aux vendanges, le temps changea radicalement, grâce à l’influence de vents de secteur nord, provoquant une météo ensoleillée et très sèche. Ce changement donna beaucoup d’espoirs aux vignerons d’Alsace.


Le style des vins du millésime 2002 est surprenant. Encore jamais n’avions nous eu l’occasion de récolter des raisins avec des niveaux d’acidité et de maturité aussi élevés en même temps. La très longue période de maturation a permis une parfaite maturation physiologique. Il ne fallait surtout pas commencer les vendanges trop tôt en 2002, mais à l’inverse, une viticulture conduisant à des rendements faibles pouvait assurer une parfaite maturité courant octobre. Le fait de laisser s’installer une végétation naturelle sur les sols avait aussi créé une concurrence avec la vigne, empêchant une dilution des raisins. Tous les vignobles présentaient un parfait état sanitaire jusqu’à la fin septembre. Le temps plus chaud d’octobre provoqua le développement de pourriture noble, surtout sur les cépages gewurztraminer et pinot-gris. Il fut donc possible de produire de superbes vendanges tardives et sélections de grains nobles.


Les vendanges commencèrent sur le Domaine le 1er octobre, pendant une période de 10 jours, à nouveau 2 jours mi-octobre et, pour finir avec les vignobles du Rangen et du Clos Jebsal à la fin octobre, sous un beau temps sec et ensoleillé. Les vins de 2002 sont puissants et racés, grâce à une acidité exceptionnelle. Les vins de ce millésime, plus que tout autre, auront besoin de temps de vieillissement et d’élevage en bouteille. Les rendements sur le Domaine sont faibles : 33.7hl/ha pour les vins de l’appellation Alsace et 21.3 hl/ha pour les vins issus de grands crus. Une grande majorité des vins de 2002 fermentèrent très lentement, souvent plus de 12 mois, engendrant des mises en bouteille plus tardives. Aucun des vins ne fut chaptalisé et tous nos vignobles sont conduits en biodynamie.


Une analyse rapide des millésimes depuis 1997 montre qu’il y a une progression régulière et constante des niveaux d’acidité, 1997 étant le millésime le moins acide et 2002 présentant les plus fortes acidités. Très souvent, une acidité élevée peut être la résultante d’un manque de maturité des raisins, mais ceci n’est nullement le cas en 2002. Il n’y pas non plus de cépage ayant plus particulièrement réussi. De façon générale, les vins de 2002 sont plus riches et possèdent donc des sucres résiduels plus importants que le millésime 2001.


Indice: Niveau de sucrosité au palais. Cette note essaye de combiner les sucres résiduels, l’alcool, l’acidité et la structure générale du vin pour mieux en comprendre son style. Il est clair que cette perception peut varier d’une personne à une autre et cet indice n’est là que pour éviter d’éventuelles erreurs de service du vin. Echelle de 1 à 5 :


1 : vin techniquement sec (<2 à 6g/l) ; 2 : pas techniquement sec, mais les sucres ne sont pas apparents de façon évidente au palais. Certains dégustateurs peuvent trouver une légère rondeur en fin de bouche. 3 : sucrosité moyenne, plus importante dans la jeunesse du vin, qui s’estompera progressivement avec l’âge. 4 : vin moelleux. 5 : Vin moelleux, très proche d’une vendange tardive.


Zind 2002


Mise en bouteille : février 2004, 13.5° alc, SR 11 g/l, 50hl/ha, Optimum de dégustation 2005-2012, Age moyen des vignes : 21 ans, Surface : 4 ha, Indice 2


Ce vin est produit à partir de trois cépages ainsi que trois lieux-dits différents: pinot auxerrois (50%, du Clos Windsbuhl, Rotenberg et Herrenweg), pinot blanc (15%, du Herrenweg) et chardonnay (35%, du Clos Windsbuhl). En 2002, même le vignoble du Herrenweg possédait une forte acidité et tous les trois cépages étaient récoltés avec une maturité homogène. La phase de maturation avait été longue et régulière, permettant une maturité légèrement supérieure à celle du millésime précédent. La fermentation fut particulièrement lente, ne finissant qu’en octobre 2003.


Le Zind 2002 est un vin déjà ouvert au nez, dévoilant des arômes exotiques et fruités. La bouche est riche, onctueuse, mais bien équilibrée avec une acidité persistante. Ce millésime apparaît encore plus aromatique que le 2001 ainsi que plus long en bouche. (1/2004)


Muscat Herrenweg de Turckheim 2002


Mise en bouteille : septembre 2003, Alcool acquis 13.2°alc, Sucres résiduels: 4 g/l, Rendement 60 hl/ha, Optimum de dégustation : 2004-2008, Age moyen des vignes : 47 ans, Surface : 0.36 ha, Terroir : Graves du quaternaire, Indice 1


Le Herrenweg est situé sur un terroir graveleux, profitant d’un climat chaud et sec. 2002 était certes plus pluvieux que la normale, mais les graves ont la propriété d’être très drainant, pouvant ainsi évacuer l’eau en excès. Ce terroir réussit en fait mieux les millésimes un peu plus humides que trop secs. Le climat de 2002 était parfait pour le cépage muscat, permettant une maturité correcte, mais surtout conservant un niveau d’acidité élevé, ce qui est rare pour ce cépage. Vendange très saine.


Le nez est caractérisé par des arômes de fruit, très « muscaté » et floral, en contradiction avec la bouche sans sucres résiduels. La fermentation fut en effet rapide, mais les levures transformèrent tous les sucres, produisant un vin sec et équilibré. (1/2004)


Muscat Goldert 2002


Mise en bouteille : septembre 2003; Alcool acquis : 12.4° alc ; Sucres résiduels : 3 g/l ; Rendement : 56hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2017 ; Age moyen des vignes : 24 ans ; Surface : 0.23 ha, Terroir : calcaire oolithique exposé est, Indice 1


Le Goldert est situé dans la commune de Gueberschwihr, jouissant d’un climat légèrement plus tardif que Turckheim. Cette différence climatique est accentuée par la nature du terroir : calcaire oolithique (pur calcaire). Les raisins du Goldert furent récoltés 10 jours après ceux du Herrenweg, en parfait état sanitaire et à un potentiel légèrement inférieur. Cette période plus longue de maturation, associée à une acidité fantastique, a permis de produire un vin compact et racé. Nous avons l’habitude de voir la récolte de ce terroir fermenter très lentement, aussi étions-nous surpris par la fermentation rapide conduisant à un vin sec.


Lorsqu’il était encore en fût, ce vin était un Goldert inhabituel : très aromatique et fruité. Depuis sa mise en bouteille, ce vin retrouve un style Goldert plus classique, avec des arômes minéraux et pierreux. Le palais est caractéristique du millésime, très sec avec une acidité nerveuse et une forte minéralité. C’est un Goldert qui vieillira très bien. (1/2004)


Riesling 2002


Mise en bouteille: 9/2003 ; Alcool acquis : 13.4° ; Sucres résiduels: 11 g/l ; Rendement: 55 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2012 ; Age moyen des vignes : 6 ans ; Surface : 0.8 ha ; Terroir : Graves du quaternaire – limons ; Indice 2


Le jeune âge de cette vigne ainsi que les rendements obtenus (première taille adulte), nous ont persuadé de déclasser ce vin en vin de cépage sans indication de l’origine du lieux-dit ou commune. Les raisins furent toutefois récoltés très sains et à bonne maturité, nous ne voulions pas prendre le risque de développement de pourriture (noble ou grise). La fermentation fut rapide.


Ce vin possède la couleur la plus pâle de tous les 2002. Le nez développe des arômes d’agrumes et une certaine minéralité. Le palais est net, élégant, dépourvu de l’amertume souvent associée aux arômes d’agrumes, et de puissance moyenne. La finale est équilibrée et les sucres résiduels sont vraiment masqués par l’acidité. Ce vin est déjà prêt à être consommé même s’il continuera encore à s’ouvrir dans les prochaines années. (1/2004)


Riesling Gueberschwihr 2002


Mise : février 2004; Alcool acquis : 13.3 ° alc ; Sucres résiduels: 7.5 g/l ; Rendement 44 hl/ha ; Optimum dégustation: 2005-2015 ; Age du vignoble : 28 ans ; Surface : 1.17 ha ; Terroir : Argilo-calcaro-siliceux, exposé est et sud. Faible pente ; Indice 2


Les 1.17ha de Riesling exploités sur la commune de Gueberschwihr sont en fait divisés sur 8 petites parcelles disséminées sur le ban du village, mais toutes situées sur des sols argilo-calcaro-siliceux. Seule l’exposition change parfois d’une parcelle à l’autre, variant du sud vers l’est. Ce sont des sols particulièrement riches, ayant souvent besoin de la concurrence de plantes adventices pour réduire la vigueur des plants, surtout dans un millésime comme 2002. La vendange fut très saine et la fermentation très longue.


Ce vin, d’abord très austère et fermé, s’ouvre progressivement et dévoile aujourd’hui des arômes intenses de fruits frais (pomme, pamplemousse, poire). Le nez est très proche du 2001, ce qui est surprenant pour un terroir argilo-calcaire, dont la norme est souvent celle des riesling austères et minéraux. Le palais est ferme, équilibré (grâce à son acidité) et déjà très aromatique. La finale est riche mais le vin paraît sec. (1/2004)


Riesling Herrenweg de Turckheim 2002


Mise en bouteille : 2/2004 ; Alcool acquis : 13.6 ° ; Sucres résiduels : 14 g/l ; Rendement: 44 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2014 ; Age moyen des vignes : 27 ans ; Surface : 3.2 ha de riesling ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 2


Le terroir du Herrenweg possède le sol idéal pour un millésime comme 2002. La vigne y souffrant souvent de stress hydrique, le millésime 2002 fut équilibré en précipitations pour alimenter les sols chauds et graveleux de ce terroir. La maturation fut régulière, conduisant à des maturités élevées, sans perte d’acidité. La pourriture noble était présente sous forme de traces. Si les vignes ont pu croître vigoureusement, il en fut de même pour les mauvaises herbes, et les maladies cryptogamiques étaient nombreuses. Ce vin était le plus long à finir sa fermentation en 2002 (mis à part le grain noble du Clos Jebsal )


Le premier soutirage n’ayant eu lieu que fin décembre 2003, ce vin possède encore aujourd’hui un caractère de lies très marqué (légère réduction, autolyse forte et légère amertume). Les arômes fruités du Herrenweg commencent à peine à s’ouvrir, et vont aller en s’accentuant dans les mois qui vont suivre. La bouche est riche, presque fumée. Grâce à un équilibre strict la finale paraît presque sec. (1/2004)


Riesling Clos Häuserer 2002


Mise en bouteille: 2/2004 ; Alcool acquis : 13.4° ; Sucres résiduels:  9 g/l ; Rendement: 31 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2022+ ; Vignoble planté en 1973. 100% Riesling ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : Marnes calcaires de l’oligocène. Coluvium de pente. Exposé est. Très faible pente. Indice 2


Ce petit vignoble est situé sur la commune de Wintzenheim, au pied du grand cru Hengst. Le sol est composé de dépôts de marnes relativement épais (1 mètre), sous forme de coluvium de pente (dépôts issus de l’érosion des sols en amont), le tout sur un substrat de calcaire oligocène. Comme les millésimes précédents, le Clos Häuserer possède l’acidité la plus élevée des vins de riesling en 2002. Les marnes se réchauffent lentement, surtout en années pluvieuses, ralentissant la combustion des acides du raisin pendant la phase de maturation des raisins. Grâce à la petite récolte, la vendange était saine. La fermentation était régulière mais lente également.


Ce vin était durant 2003 l’un des plus difficile à goûter en raison de sa structure très vive. Habituellement, une fermentation très longue engendre aussi une fermentation malo-lactique. Pour des raisons encore inexpliquées, ce vin n’a pas fait sa seconde fermentation. Le résultat est un vin vif, ayant une minéralité exacerbée. Le palais est intense, riche mais sec et équilibré. Il devrait pouvoir vieillir pendant de nombreuses années. (1/2004)


Riesling Clos Windsbuhl 2002


Mise en bouteille : 2/2004 ; Alcool acquis : 13.2 ° ; Sucre résiduel: 22 g/l ; Rendement : 45hl/ha ; Optimum de dégustation: 2006-2017+ ; Age moyen des vignes : 28 ans ; Surface : 0.9 ha ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud , sud-est ; Indice 3


Le riesling est situé dans la partie haute du Clos Windsbuhl, bénéficiant d’un sol plus fin et plus proche de la roche mère calcaire. Le climat plus frais de Hunawihr et de ce terroir nous impose souvent des vendanges plus tardives. En 2002, les raisins étaient récoltés en parfait état sanitaire, sans pourriture noble, et ne présageaient pas une maturité aussi élevée. Comme tous les autres vins de riesling, la fermentation fut particulièrement lente.


Ce riesling est déjà très aromatique aujourd’hui. D’habitude ce vin est très minéral, mais en 2002 les arômes floraux sont très dominants. Considérant la maturité et le niveau d’acidité, il était pratiquement impossible d’espérer une fermentation complète des sucres (sans levures commerciales, azote et vitamines…). L’équilibre est basé sur un rapport entre les sucres et l’acidité sans toutefois finir moelleux aujourd’hui, ce vin devrait évoluer vers un style plus ferme dans l’avenir. (1/2004)


Riesling Heimbourg 2002


Mise : 2/2004 ; Alcool acquis : 13.8 ° ; Sucres résiduels 18 g/l ; Rendement : 33 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2017 ; Vignoble planté en 1994 ; Surface : 1.06 ha ; Terroir : Calcaire oligocène, exposé sud . sud-ouest, très forte pente. ; Indice 3


Ce jeune vignoble est encore un mystère pour nous ! Situé à proximité du Clos Jebsal, sur un substrat marno-calcaire, ce vignoble devrait développer la pourriture noble, surtout dans les millésimes où l’hygrométrie est importante. Cela n’a jamais été le cas ! Il est possible que la forte pente, assurant un drainage rapide des eaux, créé des conditions plus difficiles pour le botrytis. Ce vignoble est aussi, face à la vallée de Munster, continuellement sous le vent sec et frais de la vallée, ce qui limite aussi l’installation des maladies en général.


Récolté à forte maturité, le riesling Heimbourg conserva des sucres résiduels rendant ce vin légèrement moelleux en finale, ceci malgré une fermentation très longue. Comme tous les rieslings 2002, le Heimbourg est joliment équilibré par une acidité fine et vive. La bouche est riche, assez puissante, mais procurant déjà beaucoup de plaisirs, malgré le jeune âge de ce vin. (1/2004)


Riesling Brand 2002


Mise: 2/2004 ; Alcool acquis : 13.82 ° ; Sucres résiduels : 28 g/l ; Rendement : 26hl/ha ; Optimum dégustation: 2005-2020+ ; Age moyen des vignes : 52 ans ; Surface : 1.6 ha, 100% Riesling ; Terroir: granite biotite exposé sud, sud-est. Forte pente. ; Indice 4


Le Grand Cru du Brand est situé sur une roche granitique ancienne, datant de l’époque primaire. Ce granite biotite (dit granite à deux micas) a la particularité d’être composé de mica blanc et noir. Le mica noir a la propriété de se dégrader en argiles très fines sous l’action du temps, des façons culturales et de l’activité biologique du sol. (Malheureusement le mica noir n’est pas présent sur toute la superficie du Brand). Les pluies entraînent cette argile dans les failles profondes de la roche granitique, où elle sera capable de fixer tous les minéraux provenant de l’altération de la roche. Ce complexe est très intéressant pour la vigne dans le Brand, car il permet aussi de réguler l’eau, si rare dans ce terroir. Malheureusement, il faut un certain temps pour que les racines atteignent ces zones plus profondes, 25 à 30ans selon certains vignerons de Turckheim ! C’est pourquoi nous avons toujours séparé les plus vieilles parcelles pour produire notre riesling Brand. En 2002, la maturité fut importante, en partie grâce à une certaine présence de pourriture noble. Initialement, nous avions classé ce vin en VT, mais une fermentation vigoureuse associé à une belle acidité, nous a fait présenter ce vin en grand cru classique.


Le nez est déjà expressif, l’intensité des arômes fruités couvre la minéralité du crû pour le moment, ce qui est courant pour le Brand. La bouche est riche avec une finale longue. Les sucres résiduels sont clairement présents, mais l’alcool un peu plus élevé associé à une belle acidité procurent une belle harmonie. Ce vin se goûtera moins moelleux dans quelques années. (1/2004)


Riesling Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2002


Mise: 2/2004 ; Alcool acquis : 14.8 ° ; Sucres résiduels: 25 g/l ; Rendement: 14.5 hl/ha ; Optimum dégustation: 2006-2020+ ; Age moyen des vignes : 40 ans ; Surface : 2.1 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. ; Indice 3


Le Rangen de Thann est le Grand Cru le plus méridional de la route des vins d’Alsace. Il bénéficie d’un climat beaucoup plus frais lié à son altitude (entre 340m et 450m), et ceci malgré son exposition plein sud. En 2002, les rendements étaient vraiment très faibles (identiques à 1993). Ce phénomène est plus fréquent pour le cépage pinot-gris, mais est plus rare pour le riesling. A l’opposé du Brand, il y avait vraiment peu de pourriture noble, mais la maturité exceptionnellement élevée laissait présager une évolution vers le style VT. La fermentation fut très vigoureuse et dura jusqu’à fin septembre 2003, terminant une grande partie des sucres.


Le riesling Rangen 2002 possède une intensité aromatique stupéfiante, aussi bien au nez qu’en bouche, développant des arômes fumés, de tourbe et de pierre à fusil ainsi que des arômes de fruits mûrs. Le palais est riche, puissant et dense, dévoilant des arômes presque terreux et d’herbes aromatiques. La puissante bouche cache en grande partie les sucres résiduels. (1/2004)


Pinot-gris Herrenweg de Turckheim 2002


Mise en bouteille : 9/2003 ; Alcool acquis : 16.4° ; Sucres résiduels 6 g/l ; Rendement: 49 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2014 ; Age moyen des vignes : 11 ans ; Surface : 1 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 1


Le terroir graveleux, très drainant, ainsi que les vents constants de la vallée inhibent d’habitude le développement du botrytis dans le Herrenweg. Cependant les chaleurs et l’humidité du millésime 2002 ont permis une installation rapide et importante de pourriture noble. La maturité était élevée, mais la fermentation presque violente a eu raison de presque tous les sucres en quelques mois !


Le nez est très minéral, presque austère, avec les arômes grillés typique du pinot-gris. La bouche est très puissante, mais équilibrée par une très forte acidité, surprenante pour ce terroir. Ce vin finit très sec en bouche. (1/2004)


Pinot-gris Vieilles Vignes 2002


Mise en bouteille : 9/2003 ; Alcool acquis : 14.9° ; Sucres résiduels 26 g/l ; Rendement: 28 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2017 ; Age moyen des vignes : 57 ans ; Surface : 0.5 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 3


Ce vignoble est en fait situé dans un terroir identique au Herrenweg, en partie sur la commune de Turckheim, et en partie sur la commune de Wintzenheim. Ces vieilles vignes produisent souvent des rendements à moitié inférieurs à ceux des vignes plus jeunes du Herrenweg. Ces vieilles vignes sont aussi beaucoup plus résistantes au développement de la pourriture noble (et à fortiori de la pourriture grise), ce qui donne plus de finesse à ce vin. Ce cépage était relativement rare il y a plus de 30ans, aussi les très vieilles parcelles sont peu fréquentes. Nous utilisons les bourgeons de ces vignes pour multiplier nos plants de pinot-gris.


Le nez du 2002 est très élégant (fruits exotiques, poire, miel) et beaucoup moins brutal que le Herrenweg. Le palais est onctueux, vineux avec une présence nette de sucres résiduels bien en harmonie avec l’extrait sec et l’acidité. (1/2004)


Pinot-gris Heimbourg 2002


Mise : 2/2004; Alcool acquis : 14 ° ; Sucres résiduels 26 g/l ; Rendement : 33 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2012 ; Age moyen : 17 ans ; Surface : 1.61 ha ; Terroir : Calcaire oligocène, exposé ouest, nord-ouest, forte pente. Indice 2


Le pinot-gris est planté sur la partie haute du Heimbourg à Turckheim, qui profite d’un climat plus frais (également plus venté) et moins précoce que les autres parties du Heimbourg, où nous avons planté nos gewurztraminers et rieslings. Le sol y est plus fin, plus rocailleux, obligeant les vignes à produire des rendements plus faibles. En 2002, le pinot-gris était exceptionnellement mûr. Nous avons donc décidé de récolter séparément et raisins sains et  raisins atteints de pourriture noble, ces derniers produisant une vendange tardive très riche.


Ce vin développe déjà des arômes intenses de fruits mûrs (poire, coing) ainsi que de vanille toastée (nous n’avons pas de vinification en fût neuf). La fermentation était très lente, permettant à ce vin d’atteindre un bel équilibre, dévoilant une rondeur discrète au palais. C’est un Heimbourg très élégant. Le vieillissement progressif des vignes confère peut-être de plus en plus de noblesse à ce vin. (1/2004)


Pinot-Gris Rotenberg 2002


Mise: 2/2004 ; Alcool acquis : 13.2 ° ; Sucres résiduels: 37 g/l ; Rendement: 29 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2004-2012 ; Age moyen des vignes : 21 ans ; Surface : 1.21 ha ; Terroir : calcaire oligocène exposé ouest ; nord-ouest. Forte pente. Indice 3


Le Rotenberg est situé sur le versant ouest à nord-ouest du Hengst. Ce terroir est plus tardif, provoquant une maturation plus lente. Le Rotenberg est souvent récolté 10 à 15 jours après le Herrenweg. Le sol argilo-calcaire est de qualité exceptionnelle. Il est très maigre et les racines sont vite sur la roche mère, riche en fer, responsable de la couleur rouge brique caractéristique de ce terroir. Ce terroir produit toujours des vins ayant une forte acidité et très aromatiques. En 2002, nous avions décidé de récolter d’abord les raisins sains, puis séparément les raisins atteints de pourriture noble.


L’absence de botrytis dans ce vin explique le nez très aromatique, marqué par des fruits mûrs (abricot, poire…). La fermentation fut très longue par rapport aux autres vins de ce cépage en 2002, mais les levures n’étaient pas capable de conduire la fermentation de ce vin jusqu’au bout. Les sucres résiduels sont un peu plus marqués que dans le Heimbourg. Ce vin reste toutefois très équilibré, grâce à une très belle acidité et extrait sec qui équilibre la bouche. (1/2004)


Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2002


Mise en bouteille : 9/2003 ; Alcool acquis : 15.1 ° ; Sucres résiduels: 14 g/l ; Rendement : 45hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2017+ ; Age moyen des vignes : 25 ans ; Surface : 3 ha ; Terroir : Calcaire muschelkalk exposé sud ; sud-est, Indice 2


Situé sur la commune d’Hunawihr, ce terroir bénéficie d’un microclimat plus tardif. Le terroir de calcaire maigre et pauvre est en grande partie responsable du style très délicat et aromatique de ce terroir. Tout comme en 2001, le pinot-gris développa beaucoup de pourriture noble. A l’inverse de 2001, nous avons pris la décision de récolter d’abord les raisins sains pour produire ce vin ; puis le reste des raisins atteints de botrytis fut récolté un peu plus tard pour produire un vendange tardive. La fermentation de ce vin fut assez courte (2 mois).


A l’opposé des deux vins précédents, le Clos Windsbuhl développe de puissants arômes minéraux au nez. C’est un vin qui a énormément besoin d’air (décantation) pour pouvoir exprimer tout son potentiel aromatique. La grande puissance en bouche lui confère encore un style assez austère, accentué par sa forte acidité et l’absence de botrytis. Les faibles sucres résiduels et l’alcool important caractérisent une finale franche, où le vin paraît sec.


Pinot-Gris Rangen de Thann Clos Saint-Urbain 2002


Mise : 9/2003 ; Alcool acquis : 15° ; Sucres résiduels: 38 g/l ; Rendement: 23.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2022+ ; Age moyen des vignes : 33 ans ; Surface : 2.91 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. Indice 4


Tout comme le riesling en 2002, la production de pinot-gris dans le Rangen était très faible. Le botrytis a la possibilité de se développer beaucoup plus facilement sur les pellicules très fines de ce cépage. Cependant, nous n’avions pas jugé qu’il était suffisamment important pour justifier une sélection de grappes ou baies. La fermentation était rapide et puissante.


Le nez est très caractéristique des vins du Rangen. Le sol volcanique confère au vin des arômes minéraux de pierre à fusil, cendres et tourbe. La structure est puissante, comparable au 2000, mais avec plus d’équilibre sur l’acidité. Les sucres résiduels sont très bien masqués. La finale est longue et il est possible de deviner quelques notes liées à la pourriture noble ainsi qu’une très belle amertume noble. Ce vin devrait pouvoir évoluer sur de nombreuses années. (1/2004)


Gewurztraminer Turckheim 2002


Mise en bouteille: 9/2003 ; Alcool acquis : 15.2° alc ; Sucres résiduels:  22 g/l ; Rendement: 37 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2017; Age moyen des vignes : 21 ans ; Surface : 1.8 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 3


Tous les raisins rentrant dans la composition de ce vin proviennent en fait des parcelles les plus jeunes du Herrenweg de Turckheim. Nous conservons uniquement les vignes dont l’âge est supérieur à 25 ans pour le Herrenweg proprement dit. Le sol est composé de graves et de limons, ce qui augmente le potentiel aromatique du gewurztraminer, surtout dans le registre floral. En 2002, ce vignoble était capable de produire des vins ayant une incroyable acidité ainsi qu’une maturité élevée. Les fermentations étaient rapides, ne conservant que peu de sucres résiduels par rapport au potentiel de la récolte.


Le nez est déjà très ouvert, dévoilant d’intenses arômes de fleurs, rose, litchi. Le caractère épicé est pour le moment encore discret. Le palais est puissant, très bien équilibré avec une incroyable acidité. Gewurztraminer très classique. (1/2004)


Gewurztraminer Wintzenheim 2002


Mise en bouteille: 9/2003; Alcool acquis : 15.9° alc ; Sucres résiduels: 19 g/l ; Rendement: 39 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2017 ; Age moyen des vignes : 45 ans ; Surface : 1.7 ha ; Terroir : graves du quaternaire et marnes calcaires ; Indice 2


Le gewurztraminer Wintzenheim est composé en partie de parcelles de vignes jeunes situées dans le Hengst, plantées en 1978 et 1985, ainsi que d’une très vieille parcelle située sur des graves, un peu identique au Herrenweg. La présence de raisins ayant poussé sur un sol calcaire donne à ce vin une structure plus ferme et un style aromatique plus épicé et moins floral. Il était possible de constater la présence d’un peu de pourriture noble, mais cela n’avait pas empêché le vin de fermenter vigoureusement.


Le nez est déjà très épicé, les arômes de rose sont moins intenses que dans le Turckheim, mais peut-être un peu plus subtils. L’analyse montre un équilibre très proche du Turckheim, mais en bouche ce vin est appuyé par une présence tannique et en acide un peu plus importante, ce qui lui confère un style beaucoup plus sec. Finale très longue et équilibrée. (1/2004)


Gewurztraminer Herrenweg de Turckheim 2002


Mise en bouteille : 9/2003 ; Alcool acquis : 15.3° ; Sucres résiduels : 34 g/l ; Rendement: 29 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2022 ; Age moyen des vignes : 49 ans ; Surface : 4 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 4


Ce vin est toujours produit à partir des vignes les plus âgées situées dans les sols jeunes du Herrenweg à Turckheim. Le millésime 2002 a favorisé un développement conséquent de pourriture noble, ce qui explique en partie la richesse exceptionnelle de ce vin, surtout en comparaison des jeunes vignes de ce terroir (gewurztraminer Turckheim). Le climat de 2002 était parfait pour ce cépage dans ce terroir, permettant une maturation progressive mais précoce et une richesse importante des raisins. Ceci explique peut être pourquoi il s’agit du gewurztraminer ayant l’acidité la plus élevée sur le domaine en 2002.


Le nez est très floral (rose) ainsi que marqué par les arômes liés à la pourriture noble (miel, cannelle, cire…). Très long en bouche, le 2002 possède vraiment une acidité qui équilibre juste les sucres résiduels. Ce vin apparaît bien sûr comme moelleux en bouche, mais sans aucune lourdeur. Très ressemblant aux 1997 et 2000, mais peut-être plus structuré. (1/2004)


Gewurztraminer Rangen de Thann Clos Saint-Urbain 2002


Mise: 9/2003 ; Alcool acquis : 16.1° ; Sucre résiduel: 19 g/l ; Rendement: 29 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2022+ ; Age moyen des vignes : 39 ans ; Surface : 0.3 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. Indice 2


Notre parcelle de gewurztraminer dans le Rangen est située juste au-dessus de la rivière Thur, qui coule au pied de nos vignes, à quelques mètres seulement. L’influence de cette rivière de taille moyenne est considérable, surtout sur le développement de la pourriture noble. En 2002, contrairement à beaucoup d’autres terroirs, le gewurztraminer Rangen était vendangé très sain, à une forte maturité, et ceci malgré une vendange fin octobre. La fermentation fut vigoureuse et ne laissa que peu de sucres résiduels.


Le nez est très fumé, tourbé et minéral. Le caractère de feu du terroir domine largement ce vin, au nez comme en bouche, ne laissant que peu de place au cépage. La bouche est très puissante, le vin se goûte presque sec avec des arômes de sous-bois et de tourbe, ainsi qu’une certaine structure tannique, étonnante pour un vin blanc non boisé. (1/2004)


Gewurztraminer Clos Windsbuhl 2002


Mise en bouteille: 9/2003 ; Alcool acquis : 14.4° alc ; Sucres résiduels: 34 g/l ; Rendement : 35hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2017+ ; Age moyen des vignes : 32 ans ; Surface : 0.9 ha ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud, sud-est ; Indice 4


Le Clos Windsbuhl est situé au pied du massif vosgien, juste au-dessus et à gauche de la commune d’Hunawihr, le long de la petite route qui relie Hunawihr et Riquewihr. Le mésoclimat du Clos Windsbuhl est beaucoup plus tardif et frais que la plupart de nos terroirs situés sur la commune de Turckheim. Ce phénomène est accentué par la nature calcaire du sol. Les gewurztraminers y sont souvent plus délicats, aromatiques et bien équilibrés en acidité. En 2002, le botrytis était suffisamment important pour, également, influencer le profil aromatique ainsi que l’évolution de la fermentation, mais pas jusqu’au point de justifier une sélection de grains.


Le nez est très délicat, divisé entre des arômes minéraux/épicés d’une part, et des arômes délicats de rose et litchi d’autre part. Le palais est généreux et harmonieux, grâce à cette élégance naturelle des 2002. La fermentation légèrement plus languissante a permis de conserver des sucres résiduels plus marqués au palais. Tout comme le pinot-gris de ce terroir, ce vin nécessite une aération avant le service. La finale est ronde et élégante. (1/2004)


Gewurztraminer Hengst 2002


Mise en bouteille : 9/2003 ; Alcool acquis : 15° alc ; Sucres résiduels : 41 g/l ; Rendement : 17 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2022+ ; Age moyen des vignes : 51 ans ; Surface : 1.42 ha ; Terroir : Marnes calcaires de l’oligocène, exposé sud-sud-est, pente moyenne à forte. Indice 4


Le Hengst est exposé au sud-est et bénéficie d’un climat sec et relativement précoce. Grâce à son sol relativement riche en marnes calcaires, le gewurztraminer peut conserver une belle structure tout en atteignant un niveau de maturité important. La récolte était saine, le botrytis ayant un peu plus de mal à se développer (ceci est une caractéristique de ce cru dans nos parcelles). Les rendements étaient très faibles en 2002. La fermentation était rapide et vigoureuse (ceci est aussi une caractéristique de ce terroir).


Le nez est très minéral, profond et complexe, marqué par des arômes de surmaturité, épices et de sous-bois. Le caractère floral du cépage est, là aussi, vraiment dominé par le terroir du Hengst. Le palais est puissant, équilibré par une acidité mûre et une belle rondeur qui donne presque une sensation de délicatesse en finale. C’est un vin ayant une grande personnalité. (1/2004)


Pinot-Gris Clos Jebsal 2002 Vendange Tardive


Mise: 2/2004 ; Alcool acquis : 12.6 ° ; Sucres résiduels: 82 g/l ; Rendement : 24 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2025+ ; Age moyen des vignes : 19 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : Marnes grises et Gypse. Exposé sud, terrasses et forte pente.


Jebsal signifie “là où se trouve le gypse” ! Ce petit clos est situé entre le Brand et le Heimbourg sur la commune de Turckheim, très précisément délimité par deux failles géologiques. Le Jebsal est exposé au sud, sur une pente très forte, et est peut-être situé dans un des microclimats les plus chauds et précoces d’Alsace. Ce vignoble a une capacité naturelle à développer la pourriture noble qui nous surprend encore aujourd’hui. La symbiose entre le sol riche composé de marnes et gypse (au fort pouvoir de rétention d’eau) et le climat chaud de la parcelle facilite certainement l’installation de botrytis. Le pinot-gris issu de ce terroir est le vin le plus minéral et austère de tous nos terroirs, mais évolue vers une superbe complexité grâce à sa vraie structure de garde.


Le nez est encore très marqué par l’élevage long sur lies fines, dévoilant un caractère minéral, pierres mouillées et également des arômes de fruits exotiques mûrs. La fermentation était très lente, certainement à cause d’une acidité très importante, ce qui donne à ce vin une structure vive. Les sucres résiduels importants sont bien équilibrés par une acidité très fine et une forte minéralité. (1/2004)


Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2002 Vendange Tardive


Mise en bouteille : 9/2003 ; Alcool acquis : 13.1 ° ; Sucres résiduels: 103 g/l ; Rendement : 28hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2032+ ; Age moyen des vignes : 25 ans ; Surface : 3 ha ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud ; sud-est


Après avoir produit une SGN sur ce terroir en 2001, il était très tentant de recommencer l’expérience en 2002, vu le potentiel de ce terroir. L’évolution des conditions météorologiques nous a contraint à réaliser une vendange tardive en effectuant une sélection de raisins botrytisés, plutôt qu’une sélection de baies plus prenante en temps.  La qualité du botrytis était cependant exceptionnelle, similaire à 2001 et 1994. La fermentation était régulière, terminant avec un équilibre idéal alcool/sucre.


La force du Clos Windsbuhl est de pouvoir masquer la grande richesse de ses vins derrière une structure délicate. Ceci se vérifie aisément dans ce vin. Le nez est très minéral, les arômes fruités sont sous-jacents et demanderont encore quelque temps et oxygénation pour s’exprimer pleinement. Le palais est délicat; la structure très ciselée de ce vin masque des sucres résiduels importants. Vin de très grande garde. (1/2004)


Pinot-Gris Rotenberg 2002 Vendange Tardive


Mise: 9/2003 ; Alcool acquis : 14° ; Sucres résiduels: 110 g/l ; Rendement: 14 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2008-2027+ ; Age moyen des vignes : 21 ans ; Surface : 1.21 ha ; Terroir : calcaire oligocène exposé ouest ; nord-ouest. Forte pente.


En 2002, un grand pourcentage des raisins était atteints par la pourriture noble. Il y avait certainement possibilité de réaliser une trie de baies pour l’obtention d’une sélection de grains nobles, mais pour les même raisons qu’au Clos Windsbuhl, afin d’éviter une pluie sur des raisins parfaits, nous avions uniquement sélectionné les raisins et non pas les baies. Ceci nos a aussi permis de produire un Rotenberg classique. Le résultat obtenu est une VT très proche de la sélection de grains nobles en richesse. La fermentation était régulière et relativement rapide, terminant avec une certaine puissance alcoolique, qui confortait le style vendange tardive plutôt que SGN.


Le nez dévoile l’influence du calcaire et du botrytis noble : forte minéralité, épices, miel. Le palais est riche et très onctueux ; les sucres résiduels importants permettront à ce vin d’évoluer lentement dans le temps, tout en restant un vin moelleux. (1/2004)


Pinot-Gris Heimbourg 2002 Vendange Tardive


Mise : 9/2003 ; Alcool acquis : 12.9° ; Sucres résiduels 125 g/l ; Rendement : 10 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2008-2027+ ; Age moyen : 17 ans ; Surface : 1.61 ha ; Terroir : Calcaire oligocène, exposé ouest, nord-ouest, forte pente.


Les vignobles du Rotenberg et du Heimbourg ne sont distants que de 2.5km, mais bénéficient d’une topographie quasi-identique, à savoir un terroir calcaire maigre, exposé au nord-ouest sur une forte pente et relativement en altitude. Le pinot-gris Heimbourg était aussi fortement botrytisé et était récolté deux semaines après le Rotenberg, cependant le potentiel de maturité était identique. Nous avions aussi réalisé une trie positive (récolte des raisins sains en premier, puis des raisins botrytisés). Le rendement était particulièrement faible.


La fermentation un peu plus lente que celle du Rotenberg a permis de conserver des sucres résiduels un peu plus importants, et, par conséquence, une puissance alcoolique plus faible. Le nez est très marqué par la surmaturité et le botrytis : miel, cire d’abeille, acacia… La bouche a un caractère liquoreux affirmé, vraiment très proche d’un équilibre de SGN. (1/2004)


Gewurztraminer Heimbourg 2002 Vendange Tardive


Mise en bouteille: 9/2003 ; Alcool acquis : 13.4° ; Sucres résiduels : 71 g/l ; Rendement : 19 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2005-2022+ ; Vignoble planté en 1983 ; Surface : 1 ha ; Terroir : Calcaire Oligocène, exposé ouest, moyenne à forte pente.


Le gewurztraminer a été planté dans la partie basse du Heimbourg, exposé à l’ouest, qui est la plus riche en marne. Ceci ne signifie pas que le gewurztraminer est nécessairement le plus vigoureux dans ce terroir, bien au contraire. La floraison était en fait difficile en 2002, provoquant une certaine coulure et du millerandage, mais aussi une très belle maturité et finesse dans le vin. La fermentation était très lente, ce qui permet de conserver une richesse en sucre importante et surtout d’augmenter la sensation de rondeur.


Le nez est intense et très développé, marqué par des arômes de rose, litchi, et quelques épices. Ce vin évoluera certainement vers un style beaucoup plus minéral avec l’âge, mais aujourd’hui, les arômes  floraux dominent délicatement au nez et en bouche. La saveur sucrée est bien présente en bouche, donnant un caractère très rond au vin et une finale onctueuse. C’est un vin qui, derrière une structure élégante, masque bien sa puissance. (1/2004)


Gewurztraminer Goldert 2002 Vendange Tardive


Mise en bouteille : 9/2003 ; Alcool acquis : 14.4° alc ; Sucres résiduels : 90 g/l ; Rendement : 22hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2027+ ; Age moyen des vignes : 19 ans ; Surface : 0.6 ha ; Terroir : calcaire oolithique exposé est, faible pente.


Le Goldert est situé sur la commune de Gueberschwihr, village considéré comme étant un peu plus tardif et plus frais que Turckheim sur le plan viticole. Ce climat a la faculté de légèrement retarder la maturité, mais aussi d’empêcher un développement trop précoce du botrytis. Le terroir calcaire est de grande qualité sur le Goldert. Nos parcelles sont principalement situées à proximité du village, où le calcaire oolithique est mélangé à de l’argile et des marnes, ce qui contribue fortement à fournir l’humidité nécessaire au développement de la pourriture noble (c’était le cas en 2002). Ce vin est issu d’une vendange intégrale (pas de sélection) et la maturité était très élevée.


Des arômes épicés, minéraux, de rose ancienne, voire cuir se mélangent au nez, sans donner une sensation d’écœurement, car le tout est très complexe et harmonieux. La bouche est longue, riche et balance entre d’une part la fermeté liée à l’alcool et l’extrait sec élevés et d’autre part une sensation de rondeur et de liqueur liée à la présence importante de pourriture noble et de sucres résiduels. La finale est franche, sans lourdeur, grâce à l’acidité magique de ce millésime. (1/2004)


Pinot-Gris Clos Jebsal 2002 Sélection de Grains Nobles Trie Spéciale


Mise:… ?; Alcool acquis : vraiment très faible ! ; Sucres résiduels: vraiment très élevé ! ; Rendement : 15 hl/ha ; Optimum de dégustation: il ne sera pas donné de le connaître ! ; Age moyen des vignes : 19 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : Marnes grises et Gypse. Exposé sud, terrasses et forte pente.


Le dernier Clos Jebsal similaire produit remonte au 1994 Trie Spéciale SGN. En 2002, le botrytis avait atteint un niveau de concentration impressionnant relativement tôt, ce qui nous a permis de réaliser une trie dans d’excellentes conditions. Sachant que l’acidité serait très élevée, la sélection pouvait être sévère, ce qui n’est pas possible lors de millésimes déséquilibrés en acidité. En fait, nous espérions produire une SGN similaire aux grands millésimes précédents en richesse, mais nous n’avions jamais pensé atteindre 226° Oechslés (soit environ 34° potentiels). Ce vignoble a une faculté incroyable à produire des vins liquoreux. Ce niveau de richesse ne correspond certainement pas à ce que nous cherchons à obtenir de façon régulière dans ce terroir. Les sucres résiduels impressionnant mettront des dizaines d’années à s’équilibrer.


Il est encore difficile de porter un jugement sur ce vin encore en fermentation aujourd’hui. Le nez exhibe des arômes forts de fruits mûrs (pomme, coing,…). L’alcool est encore très faible, ce qui confère au vin une richesse et une liqueur proche d’un miel liquide. L’acidité est aussi très élevée et est déjà perceptible en bouche. La mise en bouteille de ce vin n’aura lieu que dans quelques années. (1/2004)