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Diagonale de 2009 à 2005 au Domaine Marcel Deiss (21/03/11) – abonnés

La journée portes ouvertes 2011 du domaine a été l’occasion de faire un tour d’horizon rapide de l’ensemble de la gamme sur plusieurs millésimes, et de noter les vins les plus faciles à déguster dès à présent, et les autres qui méritent quelques années de garde supplémentaire. La présence d’un buffet très tentant au beau milieu des bouteilles invitait à la dégustation des mets autant que celle des vins, tandis que l’immense plateau de fromage préparé par Cyril Lorho dans un coin de la salle inspirait la prudence quant à la précision des descriptions aromatiques. La diversité des terroirs proposés permet de trouver des pépites dans tous les millésimes, y compris 2009 qui a produit quelques vins d’anthologie sur les grands terroirs autour de Bergheim. Les premiers vins de 2010 goûtés avant la mise méritent qu’on s’y attarde un peu plus tard (voir la dégustation du 29 avril 2011).

Alsace 2009 – Marcel Deiss : nez fin et aromatique, bouche sèche, équilibrée,  avec du gras. Un vin élégant facile à boire jeune. Légère douceur en finale. Bien

Muscat 2008 – Marcel Deiss : nez ouvert, très aromatique, sur la fleur de sureau, les fruits murs, la pêche, une pointe mentholée. Nez agréable, ouvert. Bouche ample, riche avec une légère douceur soutenue par une bonne fraîcheur aromatique. Bien

Pinot Gris 2008 – Marcel Deiss : nez marqué par la barrique, présentant un léger toasté, puis des notes de fruits mûrs. Bouche élégante, équilibre demi-sec agréable, avec une pointe toastée en finale. Bien

Pinot Gris 2007 – Marcel Deiss : nez beurré avec une pointe toastée et vanillée, évoluant sur des fleurs blanches à l’aération. La bouche est encore douce à l’attaque, évoluant sur une bonne pureté. A boire sans se presser. Bien

Gewurztraminer 2008 – Marcel Deiss : nez aromatique, épicé avec du litchi, bouche élégante, tendre et fondue avec une fine salinité. A boire dès à présent. Très Bien

Pinot Gris Vendanges Tardives 2003 – Marcel Deiss : nez très marqué par le millésime, avec des arômes de raisin sec, de foin, des notes fumées. La  bouche est acidulée en attaque, puis moelleuse et onctueuse avec une pointe de fruits secs dans la longue finale. Un vin parfait sur un dessert automnal à base de poire et de fruits secs. Très Bien

Gewurztraminer Vendanges Tardives 2004 – Marcel Deiss : parfumé au nez, sur les fruits jaunes, l‘abricot frais, la pêche, une note de miel. La bouche est ronde, ample et élégante avec une bonne pureté. Un vin très digeste avec des fruits confits en finale. Très Bien

Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 2003 – Marcel Deiss : nez très épicé, marqué par les fruits secs, le cuir, la fumée. La bouche est puissante, très confite avec une liqueur imposante. A boire par petites gorgées en fin de repas. Très Bien

Pinot Gris Sélection de Grains Nobles 2005 – Marcel Deiss : nez ouvert, marqué par l’abricot sec, le miel, et une pointe d’acidité volatile qui lui donne de l’intensité. Prend des notes de pâte de coing et d’épices à l’aération. La bouche est liquoreuse, puissante, sur une trame de fruits confits. Un équilibre proche des vins du Sud-Ouest, l’acidité en plus. Très Bien

Gewurztraminer Quintessence Sélection de Grains Nobles 2005 – Marcel Deiss : nez très parfumé, avec des arômes de miel, d’épices, de fruits confits, de grain rôti voire de raisin sec. On sent un beau botrytis, soutenu par de l’acidité volatile. Bouche liquoreuse, très onctueuse, puissante, beau caractère rôti de sélection de grains nobles, sans le caractère écorce d’orange confite qu’on retrouve souvent dans les gewurztraminers SGN en 2005. Excellent

Rouge de Saint Hippolyte 2008 – Marcel Deiss : les granits de saint Hippolyte sont propices à la production de pinots noirs élégants, acidulés et très faciles à boire lorsque les rendements sont maîtrisés et la maturité bonne comme sur cette cuvée exemplaire. Le nez est fruité avec des notes de cerise, la bouche plus sèche, droite et élégante avec une note de ronce plus asséchante en finale. Bien

Burlenberg 2007 – Marcel Deiss : le nez est boisé, puissant avec des notes de ronce et de lierre, la bouche est serrée, le tanin encore très présent, mais évolue sur une belle longueur. Un vin racé à carafer. Bien

Burlenberg 2006 – Marcel Deiss : Le ne est toasté, épicé avec une note fumée, la bouche est corsée, encore sèche en attaque avec des tanins très présents. A garder. Bien

Burlenberg 2005 – Marcel Deiss : très mur, fumé et épicé au nez avec des notes de fruits cuits. La bouche est puissante, corsée mais très sèche en finale. Très fermé, à garder pour que la puissance s’assagisse. Bien

Burlenberg 2004 – Marcel Deiss : un vin ouvert marqué par la barrique et les épices, la bouche est équilibrée, le fruit étant contrebalancé par une bonne acidité, qui lui donne de l’éclat. Déjà approchable jeune. Très Bien

Langenberg 2009 – Marcel Deiss : nez discret, bouche assez fraîche qui possède une trame citronnée très élégante.  L’équilibre est charnu, moins tendu que 2008 tout en conservant de la salinité. Très plaisant à boire. Très Bien

Langenberg 2008 – Marcel Deiss : un équilibre très frais avec des agrumes au nez, rehaussé d’une légère note fumée au nez, bonne pureté en bouche avec une acidité très présente. Très Bien

Engelgarten 2009 – Marcel Deiss : nez élégant encore marqué par l’élevage, bouche ample, fruitée et charnue avec une acidité fine. Un vin sec qui possède un bon potentiel de bonification après quelques années de garde. Bien

Engelgarten 2008 – Marcel Deiss : aromatique au nez avec une légère évolution sur cette bouteille, c’est un vin élégant à l’attaque franche, croquant en bouche avec une finale assez courte. Bien

Rotenberg 2009 – Marcel Deiss : nez franc et fruité, très frais. Bouche ample et dense marquée par les épices. Belle trame acidulée. A garder. Bien

Rotenberg 2008 – Marcel Deiss : floral au nez sur la violette, puis des de fruits. Bouche riche, puissante, avec des tanins en finale. Bel équilibre. Bien

Schoffweg 2009 – Marcel Deiss : nez discret, peu marqué par la barrique, bouche sèche, élégante et profonde. Parfaitement sec et bien élevé. Très Bien

Schoffweg 2008 – Marcel Deiss : nez toasté dans un style très bourguignon, bouche acidulée, citronnée avec une belle salinité. Très Bien

Schoffweg 2007 – Marcel Deiss : l’élevage marque agréablement le nez avec des notes vanillées, la bouche est ample,  sèche et minérale avec une acidité très présente dans la longue finale. Grand millésime sur ce terroir. Excellent

Grasberg 2009 – Marcel Deiss : nez élégant, fruité sur les agrumes avec une pointe d’épices, très frais. Bouche tendre, aromatique et épicée avec une forte minéralité.  Se déguste très bien jeune mais pour combien de temps avant qu’il ne se referme ? A boire rapidement ou à garder plusieurs années. Très Bien

Grasberg 2008 – Marcel Deiss : très mur avec des arômes d’agrumes confits au nez, riche en bouche avec déjà une bonne patine qui apporte de la complexité au nez comme en bouche. Un vin puissant et acidulé à conserver patiemment en cave. Très Bien

Huebuhl 2007 – Marcel Deiss : marqué par la surmaturité au nez avec des arômes confits, concentré mais encore monolithique en bouche, à encaver absolument pour qu’il dévoile toute sa force.  Très Bien

Huebuhl 2005 – Marcel Deiss : nez miellé, légèrement fumé avec des notes de coing, bouche riche, moelleuse avec des fruits rouges acidulés qui allongent la finale. Le vin de dessert parfait pour faire des accords avec des fruits exotiques. Très Bien

Grand Cru Mambourg 2008 – Marcel Deiss : nez discret, fumé avec une note de cuir, bouche dense, sèche et bien mûre. Déjà délicieux par la salinité de la bouche, mais à garder. Excellent

Grand Cru Schoenenbourg 2008 – Marcel Deiss : le nez est très marqué par les agrumes confits, la  bouche est riche, saline avec des notes d’écorce d’orange dans la longue finale. La comparaison avec le 98 montre qu’il faudra le garder pour qu’il soit encore meilleur. Excellent

Grand Cru Schoenenbourg 2007 – Marcel Deiss : marqué par la surmaturité au nez, savoureux avec ses notes de citron confit et d’ananas. Moins vif que le 2008 à ce stade, et peut-être plus abouti malgré tout. Pour être sûr d’en avoir encore dans 10 ans en cave, mieux vaut en acheter beaucoup !   Excellent

Grand Cru Mambourg 1998 – Marcel Deiss : premier nez toasté, bouche ample, fondue, assez légère mais encore tonique en finale. Un cru abouti par son évolution en bouteille. 2008 sera un cran au dessus. Très Bien

Grand Cru Altenberg de Bergheim 2008 – Marcel Deiss : un vin exceptionnel par son équilibre combinant forte maturité et forte salinité, le tout sur une trame moelleuse très fortement acidulée.  Encore très jeune à ce stade, le vieillissement lui apportera la patine nécessaire pour placer ce vin au centre d’un repas. Excellent

Grand Cru Altenberg de Bergheim 2007 – Marcel Deiss : plus discret au nez, botrytisé avec des notes de fruits jaunes. Bouche moelleuse, aboutie avec de la profondeur et une forte minéralité. Longue finale pour ce vin à garder. Excellent

Grand Cru Altenberg de Bergheim 1998 – Marcel Deiss : le nez possède un fruité très mûr avec une note pétrolée qui traduit une petite évolution. La bouche est mûre mais très minérale, le moelleux est presque fondu et c’est l’acidité du vin qui ressort  à ce stade. Excellent

Trois grands crus 2010 présentés en échantillon tiré de fût :

Mambourg 2010 – Marcel Deiss : le nez et la bouche encore marqué par l’élevage en barrique, mais très belle trame saline sur une matière dense et de grande pureté. Très prometteur

Schoenenbourg 2010 – Marcel Deiss : le vin se montre très frais et surmûri avec des arômes d’ananas et d’agrumes confits. Forte minéralité en bouche et très grande pureté à la fois aromatique et gustative, le potentiel est énorme et 2010 s’annonce comme un des tous grands millésimes de ce cru, à mi-chemin entre 2007 et 2008.

Grand Cru Altenberg de Bergheim 2010 – Marcel Deiss : riche et exotique au nez, bouche ample, riche et délicate à la fois, très pure avec un botrytis de qualité. Très proche de la perfection.

La complexité atteinte par les vins de terroir se montre exceptionnelle sur l'ensemble des millésimes dégustés, une complexité qui rendra les vins agréables en dégustation pure, mais surtout à table avec une cuisine riche, corsée et complexe. Ce sont assurément des vins à réserver à des repas tout à fait particuliers, même si une telle approche est à l'opposé de la tradition alsacienne qui met des bons petits blancs d'Alsace sur la table de tous les jours. L'amateur doit combattre le fameux adage qui dit « qui peut le plus, peut le moins ». Dans le monde du vin en effet, trop de complexité n'apporte pas grand-chose à table avec des plats très simples.

Thierry Meyer

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