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Verticale de Riesling Frédéric-Emile de Trimbach

Dégustation Verticale de Riesling Cuvée Frédéric-Emile de Trimbach
30 octobre 2004, dans le cadre des 24 heures du riesling 2004

Pour découvrir les millésimes sans avoir de variations de producteurs ou de terroir, une verticale s’imposait. Le riesling cuvée Frédéric-Emile de la maison Trimbach offre une disponibilité de flacons dans plusieurs millésimes et un style sec qui en font un candidat idéal.



Première série

Riesling Cuvée Frédéric-Emile 2000 – Trimbach : la robe est pâle. Le nez est parfumé, floral, avec quelques fruits blancs. La bouche se montre grasse, concentrée, avec une acidité agréable, une belle amertume et aucune agressivité. Sec sans être vif, ce vin a une matière étonnante en bouche, et une finale très longue. (Excellent) Les notes du domaine renseignent une matière sèche jamais atteinte auparavant.


Riesling Cuvée Frédéric-Emile 1999 – Trimbach : Le nez se montre plus discret. La bouche est en revanche plus corsée, sèche avec une fine amertume. Moins de gras que le vin précédent. (Bien)


Riesling Cuvée Frédéric-Emile 1998 – Trimbach : Le nez reste floral mais montre des traces de miel. La bouche est riche et grasse, tout en restant sèche. La maturité du millésime se sent bien (Très Bien)


Riesling Cuvée Frédéric-Emile 1997 – Trimbach : Le nez est floral avec des arômes de fruits blancs. La bouche est souple, peu aromatique, et ne semble pas très complexe. Le vin reste sec mais semble un peu déséquilibré. (Bien)


Deuxième série

Riesling Cuvée Frédéric-Emile 1996 – Trimbach : Le nez prend des arômes d’agrumes et de cire. La bouche est acidulée, citronnée, avec un peu dévolution perceptible. On retrouve un style proche des autres 96, ce qui permet de constater  une ressemblance de style pour le riesling dans un même millésime. (Bien)


Riesling Cuvée Frédéric-Emile 1995 – Trimbach : Le nez est marqué par de la surmaturité, du champignon, des notes d’hydrocarbures rappelant le caoutchouc. La bouche est grillée, acidulée, sèche et dense. La complexité est bonne, et le vin fait à peine ses 9 ans d‘âge. (Très Bien)


Riesling Cuvée Frédéric-Emile 1994 – Trimbach : Le nez est complètement ouvert, très parfumé, avec des fleurs blanches et une légère évolution. La bouche se montre souple, équilibrée, avec beaucoup de finesse et de souplesse. (Très Bien). Le 94 a toujours été très ouvert, et n’a pas bougé depuis ma première dégustation en 1998.


Riesling Cuvée Frédéric-Emile 1993 – Trimbach : Le nez est moyennement intense, avec des fleurs séchées. La bouche est acidulée, avec une amertume marquée et des arômes d’anis. La matière n’est pas énorme mais le vin se présente encore très bien, sans beaucoup d’évolution. (Bien)


Troisième série

Riesling Cuvée Frédéric-Emile 1992 – Trimbach : Le nez pétrole légèrement, avec des arômes d’encaustique. La bouche se montre minérale et très jeune, dans un style qui ne semble pas se démarquer des millésimes plus récents. Indestructible, le Frédéric-Emile ? (Bien)


Riesling Cuvée Frédéric-Emile « S » 1986 – Trimbach : Cuvée est notée « S » comme « Surmaturé Sec », de manière à prévenir le consommateur de la différence de style. La robe est plus soutenue que les autres millésimes. Le nez est parfumé, épicé et complexe. La bouche est grasse et mûre, avec des arômes d’écorce de mandarine. Derrière une petite évolution, la surmaturité donne un équilibre très riche tout en restant sur un vin sec. (Très Bien)


Riesling Cuvée Frédéric-Emile 1979 – Trimbach : la robe se fait dorée. Le nez est discret, nécessite de l’aération, et prend des arômes de cire avec une touche un peu oxydée. La bouche est grasse, mûre, complexe, avec de légères notes de champignon et d’agrumes. L’équilibre est remarquable et démontre le potentiel du riesling de bonne origine lorsqu’on le garde un peu. A 25 ans d’âge, ce vin est toujours au top. (Très Bien)


Une verticale de Riesling sur autant de millésime est très instructive. Dans le cas de cette cuvée, si chaque millésime s’est démarqué, on a tout de même constaté l’homogénéité dans le style du vin sur tous les millésimes. Un peu comme si on essayait de produire un vin presque identique d’année en année. La parcelle qui donne ce vin est située à cheval sur les grands crus Osterberg et Geisberg, est-ce que les proportions de raisins issus de ces deux terroirs varient chaque année (à cause de rendements différents, ou d’un assemblage modifié ?). La capacité de vieillissement de ce vin est en outre remarquable, il faut descendre loin dans les millésimes pour trouver des arômes tertiaires et des notes d’hydrocarbures. Enfin, loin des rieslings flamboyants qui vont animer le week-end, la cuvée Frédéric-Emile est teinté d’une austérité qui ne plaît pas forcément à tout le monde, comme le démontre la variabilité des appréciations.


Thierry Meyer