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Les 24 heures du Riesling 2001 – Comment tout a commencé !

25-26 Août 2001, Restaurant La Taverne Alsacienne – Ingersheim


Sous le ciel bleu d’Alsace, par une chaleur accablante d’une fin de mois d’Août, 20 amateurs de vins se sont retrouvés autour du restaurant La Taverne Alsacienne à Ingersheim pour se faire une idée des vins produits à partir du cépage Riesling, principalement en Alsace et Moselle allemande. Le week-end s’est organisé autour de 6 étapes majeurs :




  • Une dégustation de rieslings jeunes et secs


  • Une dégustation de rieslings jeunes demi secs


  • Une visite rapide du vignoble autour d’Ingersheim


  • Un dîner avec des riesling alsaciens


  • Une dégustation de rieslings vieux et moelleux


  • Un déjeuner autour de deux rieslings secs du millésime 1995

Chaque étape donne lieu à un compte rendu, les notes de dégustations des vins étant marquées à part.



 


Première Etape : Dégustation de rieslings jeunes et secs


Apres une brève allocation de bienvenue pour présenter les participants et l’agenda du week-end, les premiers bouchons ont sauté. Le premier vin est plutôt de type demi-sec, à la grande surprise de tout le monde. Il s’agit d’une erreur de casting : chez Vincent Spannagel c’est le Riesling GC Schlossberg qui est sec en 1998. Le riesling suisse et celui issu du Clos St Landelin se sont malheureusement révélés bouchonnés. Le Riesling australien a généré des remarques du type « on voit tout de suite que c’est exotique comme vin » alors que le même vin donnée à déguster à l’aveugle est généralement reconnu comme typique d’un riesling alsacien.


Les Notes de dégustation:








 



 



































 



 



1. Alsace – Wineck-Schlossberg Riesling 1998 Vincent Spannnagel Terroir : Granitique – 12.8 degrés


La robe est jaune dorée. Le nez est moyennement bouqueté, minéral, mielleux, avec des notes de mangue et citron. La bouche est assez moelleuse, minérale, on sent un peu l’alcool. La finale est assez longue. Le vin est dans un style demi-sec.


2. Alsace – Sommerberg Riesling 1998 – Lot ‘D’ (vieilles vignes) Albert Boxler Terroir : Granitique


Robe jaune pâle, nez assez léger, minéral, quelques traces d’hydrocarbures. Bouche minérale, corsée, acidité fine, arômes de citron et pamplemousse, un peu de SO2 qui chauffe la bouche en finale. Coup de cœur des dégustateurs.


3. Suisse – Valais Riesling Cuvée Laurencienne 1999 Domaine Desfayes-Crettenand


Malgré un bel équilibre sucre/acidité apparent, le vin est malheureusement bouchonné.


4. Allemagne – Nahe Norheimer Dellchen Riesling Spätlese Trocken 1998 Weingut Hermann Dönnhoff Terroir : Ardoise et volcanique – 12 degrés


Robe légèrement perlante. Nez marqué par le tilleul, quelques agrumes, léger pétrole. En bouche le vin est minéral, sec, assez acide, corsé. L’acide malique donne une touche de pomme verte. Finale assez longue.


5. Allemagne – Nahe Niederhäuser Hermannshöhle Riesling Spätlese Trocken 1998 Weingut Hermann Dönnhoff Terroir : Ardoise et conglomérats – 12 degrés


Le nez est fumé, dégage des arômes de fleurs blanches, de fleur d’acacia, et est légèrement marqué par l’élevage. En bouche on sent un léger gaz carbonique, le vin est sec avec une bonne acidité, marqué par quelques arômes d’élevage. Un style proche des rieslings alsaciens.


6. Alsace – Muenchberg Riesling 1998 Andre Ostertag Terroir : Greso-volcanique- 13 degrés


Le nez est minéral, marqué par de l’acacia et de l’aubépine, avec une pointe de pamplemousse et de fruits jaunes (abricot). La bouche est grasse, presque moelleuse, minérale, avec des arômes d’agrumes, l’acidité est un peu en retrait. Le vin ne montre pas un bel équilibre pour le moment.


7. Canada – Okanagan Valley Riesling Vintner’s Reserve 1999 St Hubertus Estate Winery 12.5 degrés


Le nez est très fleuri et exotique avec des arômes de rose, de bonbon anglais, d’ananas. La bouche est fleurie, mielleuse, assez dense, avec une note d’amande grillée. L’acidité est faible, la finale courte. Un style international ou le cépage se fait oublier.


8. Allemagne – Pfalz Mussbacher Riesling Trocken 1998 Muller-Cattoir 12.1 degrés


Le nez est minéral, légèrement pétrolé, marqué par les agrumes et un peu d’élevage. La bouche est un peu perlante, avec des arômes d’abricot et de feuille de cassis, une bonne acidité, ce qui donne beaucoup de complexité à l’ensemble. Coup de cœur des dégustateurs.


9. Allemagne – Mosel-Saar-Ruwer Schieferterrassen Riesling Trocken 1999 Weingut Heymann-Löwenstein Terroir : Ardoise variées – 12 degrés


La robe est jaune assez dense. Le nez est légèrement fumé, avec des notes de fleurs blanches et de pêche. La bouche est assez moelleuse, marquée par les fruits jaunes et une légère surmaturité.


10. Allemagne – Mosel-Saar-Ruwer Winninger Röttgen Riesling Trocken 1999 Weingut Heymann-Löwenstein 12 degrés


Le nez, un peu réduit au début, dégage à l’aération des arômes minéraux, un peu de fumé et quelques fruits jaunes. La bouche est légèrement moelleuse, minérale avec du gras en milieu de bouche, et des arômes d’agrumes.


11. Australie – Clare Valley Riesling Polish Hill 1997 Grosset Wine Estate 13.5 degrés


Le nez est minéral, avec des arômes de fruits exotiques et une bonne maturité. En bouche le vin est moyennement corsé, minéral et acidulé. Bel équilibre de l’ensemble, même si une impression alcoolique se dégage en finale.


12. Alsace – Vorbourg Riesling Clos St Landelin 1998 Domaine du Clos Saint-Landelin Terroir : Calcaro-greseux – 13.5 degrés


Le nez est minéral mais bouchonné. La bouche est dense, mais le bouchon masque malheureusement ce qui semble être un bel équilibre entre l’acidité, un peu de sucre résiduel et du gras.


 


Deuxième Etape : Dégustation de rieslings jeunes demi-secs


L’Allemagne avait la plus grande part de cette dégustation, même si avec 8 degrés d’alcool le sucre résiduel était plus présent que dans les vins alsaciens identifiés comme secs mais disposant d’un sucre résiduel sensible. Les vins allemands étaient assez difficiles à différencier : d’une part, la majorité provenait de terroirs d’ardoise, d’autre part leur jeunesse masquait le terroir par le sucre et les arômes de poire et de citron confit. Ceux qui ont déjà bu du cidre de poire savent de quoi je parle. La bouteille de Kastelberg de Marc Kreydenweiss semblait inhabituelle en regard d’autres dégustations effectuées ce printemps.


Les Notes de dégustation:







 



 






























1. Allemagne – Mosel-Saar-Ruwer Graacher Himmelreich Riesling Spätlese 1999 Weingut Willi Schaefer 8.5 degrés


Robe jaune pâle. Nez moyennement intense, minéral, citron confit, fruits exotiques et poire. La bouche est souple et légèrement moelleuse, avec des arômes d’abricot et d’agrumes confits, l’acidité est normale. Un vin léger.


2. Allemagne – Mosel-Saar-Ruwer Brauneberger Juffer-Sonnenuhr Riesling Spätlese 1998 Weingut Fritz Haag Terroir : Ardoise Grise – 7 degrés


Robe jaune pâle. Le nez est minéral mais un peu réduit. La bouche est moelleuse, acidulée, très rectiligne avec un bel équilibre entre le sucre et l’acidité et des arômes de poire et de fruits exotiques. Un vin de garde.


3. Allemagne – Mosel-Saar-Ruwer Brauneberger Juffer-Sonnenuhr Riesling Auslese 1998 Weingut Fritz Haag Terroir : Ardoise Grise – 7.5 degrés


La robe jaune montre des reflets verts. Le nez moyennement bouqueté laisse apparaître des fleurs blanches (muguet et primevère). Bouche perlante, moelleuse et acidulée, avec des arômes de pomme et de fruits jaunes. Un cran plus fin que les deux premiers.


4. Alsace – Goldert Riesling Clos St-Imer 1998 Ernest Burn Terroir : Marno-calcaro-greseux – 13 degrés


Robe jaune assez dense. Le nez est bouqueté, minéral avec des arômes d’agrumes et de pêche. La bouche est minérale, l’acidité donne beaucoup de tension, les arômes du nez reviennent avec une pointe de surmaturité. Un très bel équilibre qui promet de donner un grand vin dans quelques années. Coup de cœur des dégustateurs.


5. Alsace – Kastelberg Riesling 1997 Marc Kreydenweiss Terroir : Schistes


Le nez est épicé (poivre, girofle, cannelle), la bouche assez moelleuse, l’acidité donnant une bonne tension à l’ensemble. Pourtant, ceux qui l’ont déjà goûtée ne reconnaissent pas ce vin traditionnellement plus franc. Décevant.


6. Alsace – Brand Riesling 1998 Zind-Humbrecht Terroir : Granitique – 15 degrés


Robe jaune foncé assez dense. Le nez est marque par la pourriture noble, le miel, les fruits jaunes, les agrumes confits. La bouche est très dense, acide et un peu alcoolique, très plaisante et très longue en finale. Coup de cœur des dégustateurs.


7. Allemagne – Nahe Schlossböckelheimer Kupfergrube Riesling Spätlese 1998 Weingut Hermann Dönnhoff Terroir : Volcanique – 9 degrés


Le nez est mielleux, minéral, avec des arômes de pêche blanche et de poire. La bouche est fine, assez simple avec des notes de citron, l’acidité est forte et la finale assez longue. Le vin semble moins complexe que les précédents.


8. Allemagne – Nahe Niederhäuser Hermannshöhle Riesling Spätlese 1998 Weingut Hermann Dönnhoff Terroir : Ardoise et conglomerats -9 degrés


Nez fumé, arômes de pain grillé, de caramel, de miel et de fruits confit, un peu réduit. Bouche assez dense, moelleuse et acidulée, marquée par les agrumes et les fruits exotiques, avec un peu d’amertume dans la longue finale.


9. Allemagne – Nahe Oberhäuser Brücke Riesling Auslese 2000 Weingut Hermann Dönnhoff Terroir : Ardoise grise et argile – 9 degrés


Nez floral, lavande et rose. Bouche très fine,  » en dentelle « , avec un moelleux dense et très fin ainsi qu’une bonne acidité. Coup de cœur des dégustateurs pour cet équilibre et cette finesse remarquable.


(Pour rafraîchir la bouche) Alsace – Riesling Burgreben 1996 Marc Tempé


Nez marqué par le coté minéral avec une pointe de surmaturité. L’attaque en bouche est franche, le milieu de bouche acidulé et minéral, avec une finale un peu courte.


 


Troisième étape : Visite dans le vignoble


Afin de prendre l’air et permettre au restaurant de préparer le dîner en toute tranquillité, le groupe est parti en voiture visiter le vignoble autour d’Ingersheim. Plusieurs arrêts ont permis de contempler le vignoble alsacien au nord-ouest de Colmar sous différent aspects. 


Premier arrêt : la colline du Letzenberg, au dessus d’Ingersheim A l’Est du grand Cru Brand, cette colline – contrefort des Vosges – surplombe la ville de Colmar et offre une belle perspective sur les caractéristiques du vignoble. On voit nettement la montagne vosgienne, les collines sous-vosgiennes et la plaine alluviale du Rhin qui est complètement plane. Coté sud on observe au loin Wintzenheim et la plaine du Herrenweg, sur les alluvions du cône de déjection de la rivière Fecht qui passe par Tuckheim. Les chais du domaine Zind-Humbrecht sont également implantés au beau milieu du  » Chemin des Messieurs « , le Herrenweg.


Deuxième arrêt : Le Col du Brand : vue sur le Sommerberg En plein dans les sables granitiques, on observe l’aspect filtrant d’un tel sol, et on aperçoit également les pentes raides du Grand cru Sommerberg de l’autre coté de Niedermorschwihr. La roche mère des Vosges affleure dans le secteur de Turckheim et le granite a deux micas est très répandu tout autour du Brand.


Troisième arrêt: le bas du Brand, vu sur les vignobles du Heimbourg et du Clos Jebsal La descente du Brand va nous permettre d’admirer cet amphithéâtre orienté plein sud qui concentre la chaleur du soleil. En remontant vers Katzenthal, nous observons le clos Jebsal, dans le contrebas du GC brand, ainsi que le vignoble du Heimbourg, orienté sud-ouest entre le Brand et le Letzenberg.


Quatrième arrêt : la sortie de la vallée de la Weiss vue du village de Kientzheim. En quittant le Heimbourg nous traversons Katzenthal, surplombé par le GC Wineck-Schlossberg et son château du Wineck, pour nous arrêter à Kientzheim. Le point de vue de la sortie de la vallée de Kaysersberg nous offre une vue sur 3 grand crus orientés plein sud : l’immense Schlossberg à l’ouest, le Furstentum au milieu (avec l’Altenbourg en contrebas, non classé), et Mambourg à l’Est. Le retour à Ingersheim passe à l’Est du Kaeferkopf au dessus du village d’Ammerschwihr, grande parcelle sur plusieurs collines qui est réputée depuis plusieurs siècles mais n’est pas classée Grand Cru à cause de son terroir et expositions très variables.


 


Quatrième Etape : Dîner avec des riesling alsaciens


 


Menu


Amuses bouche
Riesling Letzenberg 2000 en Magnum – Jean Thomann
Meursault 1er cru les Charmes 1999 – Michel Buisson
Meursault 1er cru les Gouttes d’Or 1998 – Michel Buisson


Escalope de foie gras chaude aux pommes
Riesling Vendanges Tardives 1988 en Magnum – Hugel


Sandre en Matelote au vieux riesling et ses grenouilles
Riesling Grand Cru Kastelberg Vendanges Tardives 1989 – Guy Wach


Bar au fenouil – sauce au lard
Riesling Grand Cru Rangen 1997 – Zind-Humbrecht


Fromages sélectionnés
Riesling Sélection de Grains Nobles 1976 – Hugel


Croustillant chaud de pommes, glace à la mangue
Riesling Grand Cru Kastelberg Sélection de Grains Nobles 1996 – Guy Wach


Le dîner va nous permettre de faire des travaux pratiques. Le Clos du Letzenberg 2000 est très frais, et s’accorde très bien avec les amuse-bouche à base de poisson cru et de crustaces. Nous en profitons également pour goûter deux Meursaults ramenés par les participants bourguignons (Gouttes d’Or 1998 et Charmes 1999), qui vont nous permettre d’apprécier les différences entre le riesling et le chardonnay. Le premier est rectiligne, le second est plus en dentelle avec du gras en bouche. L’entrée nous livre un riesling VT 88 tout en finesse, ou l’intégration du sucre résiduel et bonne acidité donne un superbe équilibre. L’accord avec le foie gras place la barre très haut. Mais c’est le premier plat qui va surprendre tout le monde. Le Kastelberg VT 89 est assez austère d’un premier abords, mais il réalise l’accord parfait avec la sandre en matelote, accord qui fait l’unanimité. Peut-être est-ce la présence du vieux riesling utilisé pour la sauce qui assure un tel lien : un GC Wineck-Schlossberg 1985 de Paul Spannagel. Le plat suivant sera tout aussi extraordinaire. Le bar est un poisson goûteux et assez riche. Le fenouil ajoute une touche de croquant en bouche, quand au lard de la sauce il réalise un lien parfait avec le gras du Rangen 97. Encore un accord parfait qui fait l’unanimité. Le Riesling SGN 76 de Hugel servi avec le fromage fait oublier le plat, tellement son équilibre étonne ceux qui le dégustent. Un grand moment de dégustation. Enfin, en dessert on retrouve le Kastelberg de Wach mais en Sélection de grains nobles. Produit à environ 200 bouteilles seulement, ce vin très tendu associe la minéralité et l’acidité du millésime 96 avec le moelleux de la surmaturité. Un dîner mémorable, agrémenté par les commentaires parfois techniques, parfois moins d’une grande partie des participants.


Les Notes de dégustation:







 



 


















Alsace – Riesling Clos du Letzenberg 2000 en Magnum Jean Thomann 12.4 degrés


Robe pâle, nez très muscaté, sec et moyennement corsé en bouche. On croirait croquer du raisin frais.


Alsace – Riesling Vendanges Tardives 1988 en Magnum Hugel 13.5 degrés


Nez de cire et d’encaustique. Bouche complexe et minérale présentant un bel équilibre entre le sucre fondu, l’acidité et l’alcool. Des arômes de noisette grillée se mêlant à un petit goût de pétrole. Vin issu du Grand Cru Schoenenbourg Alsace


Kastelberg Riesling Vendanges Tardives 1989 Guy Wach 13.4 degrés


Nez très minéral avec un peu de miel, des notes de violette et de valériane. Bouche minérale et assez sèche, avec des arômes de sous-bois, très longue finale.


Alsace – Rangen Riesling Clos St Urbain 1997 Zind-Humbrecht 14 degrés


Robe jaune doré. Nez bouqueté, très mur, minéral, mielleux, avec des arômes de fruits jaunes. Bouche très minérale, acidité moyenne, du gras en milieu de bouche, avec des arômes d’abricot sec et de miel. Longue finale.


Alsace – Riesling Sélection de Grains Nobles 1976 Hugel 12.5 degres


Robe jaune doré. Nez mielleux et pétrolé, évoluant vers des notes de caramel, de dattes avec quelques agrumes. La bouche est très fondue, le gras, un léger sucre et une pointe d’acidité renforcent la complexité aromatique. Ce riesling originaire du Grand Cru Schoenenbourg semble intemporel.


Alsace – Kastelberg Riesling SGN 1996 (bouteilles 50cl) Guy Wach


Robe ambre, presque cognac. Nez de coing confit, mielleux et minéral à la fois. Bouche acidulée, très sucrée, avec des arômes de pâte de fruits, beaucoup de botrytis. Longue finale. 120 litres de ce nectar ont été produits seulement.


 


Cinquième étape : dégustation de rieslings vieux et moelleux


Dimanche matin, l’ambiance est très décontractée. Le thème porte sur les riesling vieux, nous partons donc à la recherche du fameux goût de pétrole sans vraiment le rencontrer fortement. Les cuvées Frederic-Emile montrent l’évolution d’un riesling entre 8 et 18 ans d’age et laissent place à un Riesling 1976, assemblage de GC Pfersiberg et Eichberg, d’une fraîcheur extraordinaire. Les vins allemands secs ne sont pas en reste, et on sent enfin le terroir s’exprimer sur le Braunegerber Juffer-SonnenUhr de Haag et sur le Scharzhofberger de Domkirche. Puis viennent les vins moelleux ou on retrouve le style allemand de la veille en plus concentré cette fois-ci. Le Muenchberg VT 1990 d’André Ostertag sera malheureusement marqué par un goût de bouchon, mais deux bouteilles supplémentaires non prévues viennent s’ajouter à la liste : un GC Mambourg VT 1997 de Marc Tempé et un GC Zinnkoepflé de Seppi Landmann (proposé par Bernard Greder). Si le Mambourg est dans la lignée des grands rieslings moelleux produits en 1997 en Alsace, le Zinnkoepflé produits des effets très divergents, les arômes intenses de figues étant très différent des autres vins et ne faisant pas l’unanimité. Enfin la dégustation termine avec deux vendanges tardives, un GoldKapsel 94 de Haag et un Clos Hauserer VT 89, puis sur deux vins liquoreux. Le Clos Ste Hune étonne par sa finesse et son gras en bouche, rehaussé par un botrytis de très grande qualité. Le riesling Eiswein étonne par ses notes fleuries (certaines personnes sentent la violette), et par sa finale très longue.


Les Notes de dégustation:







 



 













































1. Alsace – Riesling Cuvée Frederic-Emile 1993 Trimbach Terroir : Marno-calcaire – 12.5 degrés


Robe jaune, nez moyennement bouqueté, léger pétrole. En bouche le vin est sec, minéral, avec quelques notes d’agrumes et une bonne acidité. La finale est assez longue.


2. Alsace – Riesling Cuvée Frederic-Emile 1983 Trimbach Terroir : Marno-calcaire – 12.5 degrés


Le nez est très bouqueté, beurré, avec des traces d’hydrocarbures, de pierre a fusil et un peu de fumée. La bouche est très parfumée, grasse, évoluée, avec des arômes de beurre, de caramel, de champignon, un peu de tabac blond. L’acidité est assez basse, et la finale très longue. A maturité, mais déjà boire sans trop tarder.


3. Alsace – Eichberg/Pfersigberg Riesling 1976 Gerard Schueller Terroir : Marno-calcaire


Le nez est minéral, dégage des arômes d’agrumes mélangés a des arômes plus évolués (torréfaction et un peu terreux). La bouche est sèche, minérale, l’acidité donne une bonne structure, le vin paraît beaucoup plus jeune que ses 25 ans. Coup de cœur des dégustateurs.


4. Allemagne – Mosel-Saar-Ruwer Brauneberger Juffer-Sonnenuhr Riesling Spätlese 1988 Weingut Fritz Haag Terroir : Ardoise Grise – 8.5 degrés


Nez bouqueté, minéral, léger pétrole, un peu crémeux. Bouche légèrement perlante, qui débute sur de la pomme verte, avec beaucoup d’acidité et un bon moelleux. On retrouve des arômes de fruits secs en finale. Devrait bien evoluer sur les 10 prochaines annees.


5. Allemagne – Mosel-Saar-Ruwer Ürziger Würzgarten Riesling Auslese 1999 Weingut Dr Loosen 8 degrés


Le nez est bouqueté, fumé, mielleux mais encore jeune. La bouche est moelleuse, fleurie, avec des arômes de pomme, l’acidité est un peu en retrait par rapport au sucre.


6. Allemagne – Nahe Niederhäuser Hermannshöhle Riesling Auslese 1995 Weingut Hermann Dönnhoff Terroir : Ardoise et conglomerats – 9 degrés


Nez de pommes, de poire, minéral avec des traces de citron. La bouche est acidulée, minérale, moelleuse avec une ointe de miel, ce qui donne un bel équilibre. Longue persistance. Un grand vin qui s’ouvre tout doucement.


7. Allemagne – Mosel-Saar-Ruwer Scharzhofberger Riesling Auslese 1989 Hohe Domkirche Terroir : Ardoise – 8.5 degrés


Nez minéral aux arômes de poire et de miel, légèrement fumé. La bouche est légèrement évoluée, avec plus de sucre résiduel que d’acidité, ce qui crée un vin un peu déséquilibré.


8. Allemagne – Mosel-Saar-Ruwer Zeltinger Sonnenuhr Riesling Auslese 1990 Weingut Heinrichshof Terroir : Ardoise Grise – 9.5 degrés


Nez évolué, moyennement bouqueté, mêlant du citron confit et de la fumée. En bouche l’attaque est franche, sur de la pomme verte, puis le fort sucre résiduel vient enrober tout cela. Un peu déséquilibré.


9. Alsace – Muenchberg Riesling Vendanges Tardives 1990 Andre Ostertag Terroir : Greso-volcanique – 10 degrés


Le nez a un arôme désagréable de piqûre acétique, peut-être est-ce la conséquence d’une trace de peroxyde sur le bouchon. Le vin se montre moelleux en bouche avec un petit manque d’acidité, et dégage des arômes d’agrumes. Non conforme aux autres bouteilles dégustées récemment.


10.Alsace – Mambourg Riesling Vendanges Tardives 1997 Marc Tempé


Nez minéral, encore un peu marquée par l’élevage sous les lies. Bouche équilibrée, l’acidité et la minéralité équilibrant le moelleux. Finale longue Nez très bouqueté, arômes de figue, de coing, d’agrumes confits.


11. Allemagne – Mosel-Saar-Ruwer Brauneberger Juffer-Sonnenuhr Riesling Auslese Gold Kapsel 1994 Weingut Fritz Haag Terroir : Ardoise Grise – 7 degrés


Nez moyennement bouqueté, légèrement minéral, marqué par des fruits exotiques. Bouche très sucrée, acidulée, avec des arômes d’agrumes confits et une pointe de pierre déjà fusil en finale.


12. Alsace – Riesling Clos Hauserer Vendanges Tardives 1989 Zind-Humbrecht Terroir : Marno-calcaire – 13 degrés


Robe jaune doré. Nez minéral, un peu fume, quelques traces d’agrumes et de fruits exotiques. La bouche est minérale, reprend les arômes du nez avec une touche empyreumatique, corsée. Il y a beaucoup de botrytis (trop se demandent certain ?) dans ce vin qui n’est que moyennement moelleux, avec un peu d’amertume dans la longue finale.


13. Allemagne – Nahe Oberhäuser Brücke Riesling Eiswein 2000 Weingut Hermann Dönnhoff Terroir : Ardoise grise et argile – 8 degrés


Robe pale, nez de violette, avec du champignon frais qui s’estompe à l’agitation. La bouche est alcoolique, avec des notes de violette, de citron, de champignon, et une finale longue.


14. Alsace – Riesling Clos Ste Hune VT Hors Choix 1989 Trimbach Terroir : Calcaire Dolomitique – 13 degrés


Nez bouqueté et très fin, arômes d’églantine, d’acacias, de cire, avec un botrytis très fin. La bouche est très fine avec du gras, des arômes fins de pêche, de miel et de botrytis, tout en étant dans un style assez sec, la sucrosite n’étant pas trop perceptible. La fin de bouche est très très longue. 1000 bouteilles produites environ pour cette trie spéciale.


15. Alsace – Zinnkoeplfe Riesling Vendanges Tardives 1996 Seppi Landmann


La bouche est moyennement acide pour un 96 et concentrée, les arômes reprenant ceux du nez avec un peu de pivoine. Le grand écart des dégustateurs, certains donnent un coup de coeur, d’autres n’aiment pas du tout


 


Sixième Etape : Déjeuner autour de deux rieslings secs du millésime 1995


 


Menu


Blanc de Barbue au beurre de citron
Riesling Grand Cru Hengst 1995 – Josmeyer


Côte de Veau de lait aux Girolles
Riesling Clos Ste Hune 1995 – Trimbach
Volnay 1er Cru Santenots 1999 – Michel Buisson


Soupe de fruits de saison – glace fruits de la passion


Le dernier repas semble un peu plus simple sur le menu que le dîner de la veille, mais à nouveau copieux et de très bonne qualité. Les deux vins du millésime 1995 sont secs tout en ayant une bonne maturité et un peu de botrytis. Le clos Ste Hune, carafé deux heures auparavant, n’est pas encore complètement ouvert et se montre a peine un peu plus structure que le Hengst de Josmeyer. A la grande joie de tout le monde, les bourguignons rappellent que cela fait longtemps que nous n’avons pas bu de rouge, et le Volnay Santenot vient comme une cerise finale sur le gâteau du week-end, en prélude à un dessert à nouveau très rafraîchissant. Puis vient le moment de la séparation, après une photo de groupe et le partage des bouteilles vides et bouchons entre collectionneurs.


Les Notes de dégustation:







 



 









Alsace – Hengst Riesling 1995 Josmeyer


Robe jaune pale, nez minéral un peu marqué par la surmaturité. Bouche minérale et de bonne densité, un style sec malgré une pointe de botrytis. Finale longue.


Alsace – Riesling Clos Sainte Hune 1995 Trimbach


Robe jaune pale, nez bouqueté sur le citron vert, léger botrytis. Bouche fine, acidité assez marquée, arômes de pamplemousse. Longue finale citronnée. Ne se démarque pas tellement du premier vin malgré un passage de plus de 2 heures en carafe, et déçoit un peu les attentes de certains. Pour citer les gourous :  » Le nez est encore très ferme mais déjà on décèle …  »


Bourgogne – Volnay 1er Cru Santenots 1999 Michel Buisson


Robe rouge, légèrement vermillon, assez claire. Nez bouqueté, avec des arômes de violette et d’aubépine, de cassis et de cerise griotte, qui rappellent un peu ceux d’un rouge issu de macération carbonique. La bouche est souple, moyennement corsée, légèrement poivrée. Les tanins sont fins, la finale assez longue.


 


Impressions du week-end


Globalement, la chaleur mise à part, tout le monde est satisfait du week-end, qui a permis de découvrir de nombreuses facettes du riesling. La différence de style entre l’Alsace est l’Allemagne semble être plus liée à la différence de vinification, et les riesling moelleux allemands sont prévus pour la grande garde. Mieux vaut attendre longtemps si on veut apprécier leurs terroirs à leur juste valeur. Les deux repas ont permis d’apprécier la grande versatilité des rieslings, et de découvrir quelques accord met/vin somptueux. Philippe Guggenbuhl et ses 10 personnes en cuisine ont réalisé un sans-faute quant à la qualité des repas et des accords avec les vins. Il faut également souligner que le restaurant était complet (110 couverts) samedi et dimanche, et que le service (10 personnes en salle) a été rapide et efficace sans jamais faire apparaître la moindre trace de précipitation. Du grand professionnalisme.


Thierry Meyer