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Début de soirée en 29 rieslings

Début de soirée en 29 rieslings
24 avril 2004

A l’occacion d’un grand diner dégustation, nous avons débuté le repas autour d’un buffet froid très complet, avec une belle sélection de salades, saumons fumés, jambons secs, sauces diverses. Plusieurs séries de 3 rieslings se succèdent.



Riesling Grand Cru Altenberg de Bergbieten 2000 – Anne-Marie Schmitt: le nez est discret, un peu réduit, avec de la citronnelle. La bouche est minérale avec une amertume marquée, fumée et poivrée, avec une acidité mordante. Un vin vif et tendu, qui demande un peu de temps pour s’assagir


Riesling Grand Cru Schlossberg « Les Murets » 2000 – Ziegler-Mauer : Le nez pétrole un peu derrières des notes florales, et est encore marqué un peu par l’élevage. La bouche est dense et assez grasse, mais revient sur des notes d’asperge qui rend le vin un peu discret. Peu convaincant pour le moment.


Riesling Grand Cru Kanzlerberg 2000 – Sylvie Spielmann : Le nez est discret, légèrement végétal. La bouche est mure et grasse, avec des arômes de menthe poivrée et une puissance qui masque un peu l’acidité. Une sensation étrange.


La première série de rieslings donne des avis mitigés, la vivacité du premier vin semblant avoir masqué l’équilibre des deux suivants. 2000 est un millésime ayant donné des rieslings très variables en fonction des maturités de récolte.


Riesling Grand Cru Rosacker 1999 – Cave de Ribeauvillé : Le nez est riche, épicé et très marqué par les arômes de raisin. La bouche est riche et grasse, mure avec un léger moelleux, et propose une finale longue. Un vin très mur qui masque encore un peu le terroir. Le Rosacker pourrait s’exprimer un peu plus à ce stade.


Riesling Grand Cru Zinnkoepflé 1999 – Seppi Landmann : Le nez est marqué par l’élevage, les levures, avec une pointe un peu terreuse. La bouche est sèche, minérale et acidulée, avec de beaux amers. Un vin qui « terroite » déjà plus, même s’il est encore trop jeune pour être complètement achevé.


Riesling Grand Cru Spiegel 1999 – Dirler : la bouteille est malheureusement bouchonnée


Une première série sur le millésime 1999 plus convaincante que la série précédente.


Riesling Grand Cru Geisberg 1999 – Robert Faller : Le nez est puissant, minéral, fumé et poivré. La bouche est citronnée et fumée, finement acidulée. La sensation de finesse et de minéralité est remarquable, même si le vin est encore très jeune. Une belle expression d’un riesling vraiment « Grand Cru »


Riesling Grand Cru Altenberg de Bergheim 1999 – Gustave Lorentz : Le nez est discret avec un léger pétrole. La bouche est minérale et légèrement crayeuse en milieu de bouche, donnant une impression sèche marquée. La matière est là, mais le vin est un peu jeune.


Riesling Grand Cru Vorbourg « Clos St Landelin » 1999 – René Muré : le nez est mur, avec des fruits blancs et jaunes, et une touche beurrée. La bouche est riche, grasse avec une pointe de gaz, marqué par une certaine surmaturité, sans pour autant être moelleuse. L’élevage proche d’une approche bourguignonne avec sa fermentation malo-lactique donne un riesling gras et ample, mais manquant un peu de tranchant pour certains.


Cette deuxième série de Riesling 1999 montre le potentiel du millésime, avec de belles minéralités.


Riesling Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 1998 – Louis Sipp : le nez est mur et minéral à la fois, combinant miel et fruits jaunes avec une touche fumée. La bouche est mure et souple, acidulée au point de devenir presque piquante. La finale est longue. Un style très plaisant où la richesse et l’acidité se soutiennent mutuellement, style qu’on retrouve souvent dans le millésime 1998. Une belle réussite.


Riesling Grand Cru Rosacker 1998 – Philippe Gocker : Le nez est plus discret que le précédent, marqué par des agrumes. La bouche est dense avec une amertume relevée par des arômes de pamplemousse. Moins de surmaturité que le vin précédent, et beaucoup de richesse même si l’ensemble reste sec. A attendre.


Riesling Grand Cru Sommerberg 1995 – Cave de Turckheim : Le nez est évolué, marqué par une forte surmaturité et des hydrocarbures. La bouche est sèche et un peu évoluée, mais parait un peu maigre. Une erreur d’aiguillage a placé ce millésime 1995 dans une série de 98,  ce qui explique notre surprise face à l’évolution du vin. Malgré cela, le vin se montre un peu maigre pour un grand cru.


Une première série de rieslings 1998 très encourageante.


Riesling Grand Cru Kanzlerberg 1998 – Gustave Lorentz : le nez est mur, mielleux, minéral, avec des notes de citronnelle et de mélisse. La bouche est acidulée, sèche avec une bonne maturité et beaucoup de densité. Un vin puissant, magnifique, qui évoluera bien. (Le millésime 1990 de ce cru bu à la Taverne Alsacienne est un des plus beaux rieslings bus à ce jour.)


Riesling Grand Cru Kanzlerberg 1998 – Sylvie Spielmann : Le nez est déplaisant, évolué, légèrement oxydé et marqué par des arômes de houblon. La bouche est déséquilibrée avec une amertume exacerbée. Une mauvaise bouteille sans doute.


Riesling Grand Cru Schoenenbourg 1998 – Cave de Ribeauvillé : Le nez est mur, marqué par des agrumes confits, avec une pointe de pierre à fusil. La bouche est minérale et un peu fumée, marquée par un peu de gaz et un léger moelleux. Une belle bouteille.


1998 est une belle année à riesling pour les amateurs du styles mur et dense, et la plupart des flacons se goûtent déjà très bien. Les variations de maturité et la présence de sucre résiduel dépendent fortement de la date des vendanges, avant ou après les pluies de milieu du mois d’octobre.


Riesling Grand Cru Wiebelsberg 1996 – Pierre Koch: le nez est fumé, avec des arômes de citron et mélisse. La bouche est acidulée, minérale avec du gras et beaucoup de finesse. L’impression de puissance maîtrisée dans ce vin donne une sensation remarquable. Pierre Koch produit décidément de très beaux rieslings.


Riesling Grand Cru Zinnkoepflé 1996 – Eric Rominger : Le nez semble évolué, peut-être fatigué ? En tout cas marqué par la surmaturité et le botrytis. La bouche est fortement acidulée, avec des agrumes et beaucoup de densité. Un style flamboyant qui ressemble beaucoup à celui de beaucoup s de vins dans ce millésime.


Riesling Grand Cru Hengst 1996 – Josmeyer : Le nez est mur, marqué par de arômes de pain grillé, d’agrumes. La bouche est dense et acidulée, avec du pamplemousse qui annonce une belle amertume. Un vin encore jeune mais déjà prometteur.


Le millésime 1996 est une grande année à riesling à cause de la bonne combinaison maturité/acidité. Certains arrivent tout doucement à maturité, d’autres ont encore de nombreuses années devant eux.


Riesling Grand Cru Zinnkoepflé 1995 – Eric Rominger : Le nez est assez parfumé, iodé et minéral. La bouche est florale, minérale avec un léger moelleux, et une longue finale. Un bel équilibre loin de la surmaturité de certains 95, et une belle minéralité.


Riesling Grand Cru Muenchberg 1995 – Pierre Koch : Le nez est minéral avec des notes de fleur d’acacia. La bouche est sèche, fumée, dense avec une légère évolution. L’ensemble a un équilibre et une finesse proche de la perfection. Superbe interprétation du riesling Grand Cru.


Riesling Grand Cru Schoenenbourg 1995 – Cave de Ribeauvillé : Le nez est mur et complexe, avec des arômes de pain grillé. La bouche est riche et épicée, tout en restant sèche. Un style très mur qui masque malheureusement un peu le terroir du Schoenenbourg.


Cette série du millésime 1995 confirme la diversité des styles et la maturité des vins produits.  A presque neuf ans, les vins sont en pleine apogée et ne montrent aucun signe de vieillissement. Ils ont cependant une bonne densité, ce qui n’était pas le cas du GC Sommerberg 95 goûté plus haut, qui paraissait plus évolué


Après le buffet, on continue sur des crevettes poêlées, ce qui nous permet d’ouvrir des bouteilles un peu plus anciennes.


Riesling Grand Cru Zinnkoepflé 1994 – Seppi Landmann : Le nez est anisé, mentholé, avec une pointe de pierre à fusil. La bouche est minérale, sèche, fine et légèrement fumée. Belle expression du Zinnkoepflé, avec beaucoup de finesse et de minéralité. Superbe.


Riesling Grand Cru Moenchberg 1994 – André et Remy Gresser : Le nez est discret, la bouche est grasse, légèrement moelleuse avec une sensation crayeuse sous-jacente. Le terroir se combine à une forte maturité pour donner un équilibre gras mais manquant peut-être de précision.


Riesling Grand Cru Sommerberg 1994 – Boxler : Le nez est mur, mielleux, avec une légère évolution. La bouche est jeune et acidulée, sur les arômes d’agrume. La complexité est moyenne pour ce vin qui mérite peut-être d’être attendu encore un peu.


Les grands rieslings de 1994 sont à point, peu évolués, et ne tombent pas dans la surmaturité comme certains 95. Belle découverte du Zinnkoeplfé de Seppi Landmann qui montre que ce vin a besoin de temps pour se révéler.


Riesling Grand Cru Osterberg 1989 – Cave de Ribeauvillé : Le nez est mur, mielleux, avec une légère évolution. La bouche est mure, grasse et moelleuse, avec un bel équilibre et un fondu des arômes. On est plus porche d’une vendange tardive dans ce millésime et le terroir est un peu en retrait. Un beau riesling, qui était apparemment encore en vente en début d’année pour une poignée d’euros…


Riesling Grand Cru Muenchberg 1993 – Gilg : le nez est discret. La bouche est sèche, simple et légèrement végétale. Pas convaincant.


Riesling Grand Cru Muenchberg 1993 – André et Remy Gresser : Le nez est plus minéral et un peu beurré. La bouche est anisée, légère, manquant un peu d’ampleur.


Riesling Grand Cru Saering 1993 – Eric Rominger : le nez est discret, mentholé, légèrement fumé. La bouche est anisée, finement acidulée, légèrement crayeuse avec un moelleux perceptible en milieu de bouche. Un bel équilibre.


Riesling Grand Cru Schoenenbourg 1993 – Cave de Ribeauvillé : La bouteille est oxydée et cassée. Problème de bouchon ?


Les rieslings de 1993 ne sont pas très convaincants, celui d’Eric Rominger mis à part. Est-ce la fin de la dégustation qui gène, ou est-ce le fait de venir après 4 millésimes assez riches (98-96-95-94) ? La garde de ces vins est certainement moins grande.


Quelles conclusions tirer d’une telle dégustation de rieslings? D’abord les séries par millésimes ont fait apparaître des similitudes qui font penser que chaque millésime possède sa patte, une fois qu’on distingue proprement les récoltes tardives des autres. Ensuite, la cave coopérative de Ribeauvillé montre une belle régularité dans la qualité de ses millésimes. Enfin, le Nord de l’Alsace  reste souvent méconnu et discret, mais produit de grands rieslings. Pierre Koch n’en est pas à ses premiers essais…


Difficile de faire une classement universel des vins dégustés, les différences de style et de goûts ne permettant pas d’avoir une échelle unique.  Certains préfèrent le style riche et acidulé qui offre beaucoup de tension, d’autres préfèrent la minéralité fine et pure de certains vins plus secs. Certains aiment le coté citronné du riesling, d’autres préfèrent l’amertume des arômes de pamplemousse. Certains aiment les arômes de fruits jaunes des cuvées mures d’autres préfèrent le coté mentholé et anisé de certains terroirs.


Mes vins préférés sont généralement minéraux avec beaucoup de précision:




  • Riesling GC Geisberg 1999 – Robert Faller 


  • Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé 1998 – Louis Sipp 


  • Riesling GC Kanzlerberg 1998 – Gustave Lorentz 


  • Riesling GC Wiebelsberg 1996 – Pierre Koch


  • Riesling GC Muenchberg 1995 – Pierre Koch


  • Riesling GC Zinnkoepflé 1994 – Seppi Landmann 


  • Riesling GC Saering 1993 – Eric Rominger