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Visite au Domaine E. Guigal à Ampuis

Visite au Domaine E. Guigal à Ampuis
19 décembre 2005

Nouvelle visite au domaine Guigal avec quelques amis, ce qu nous a permis de goûter la production des derniers millésimes et de discuter avec notre hôte Philippe Guigal de l’actualité du vignoble rhodanien. Le domaine est toujours en constante évolution, avec une extension des bâtiments prévue pour 2006, et une activité croissante pour la tonnellerie du Château d’Ampuis.



Crozes Hermitage Blanc 2004 – E. Guigal : Le nez est floral, développant des notes d’agrumes à l’agitation. La bouche est grasse, mure avec une belle acidité qui rappelle un équilibre de riesling alsacien. Un Crozes très frais, déjà accessible. Bien


Saint Joseph Blanc 2004 – E. Guigal : Le nez évoque le chèvrefeuille et le tilleul. La bouche est grasse, légèrement vanillée, concentrée avec beaucoup de finesse. La finale possède beaucoup de minéralité. Un vin élevé pour moitié sous bois (neuf et d’un vin à parts égales). Un vin à attendre un peu ou à carafer. Très Bien


Saint-Joseph Lieu-dit Saint-Joseph 2004 – E. Guigal : La robe est très brillante. Le premier nez est légèrement boisé, puis développe des notes d’herbe séchée à l’agitation. La bouche est riche, grasse et vanillée, mure et très puissante, l’alcool se faisant un eu sentir. La fin de bouche est longue et dévoile des arômes de pain grillé. Une cuvée élevée entièrement sous bois neuf, à attendre. Bien


Condrieu 2004 – E. Guigal : la robe possède un bel éclat. Le nez est frais et parfumé, avec des arômes de fruits blancs et de chèvrefeuille. La bouche est très grasse, légère et très sapide avec des notes florales très intenses en finale. Une cuvée issue d’un vignoble de 45 hectares produisant plus de 100 000 bouteilles, soit 40% de l’appellation condrieu. Un équilibre parfait dès aujourd’hui, et un résultat remarquable à ce niveau de volume. A noter que la mise en bouteille se fait en une seule fois, sur une (longue) journée. Très Bien


Condrieu La Doriane 2004 – E. Guigal : Le nez se fait plus discret, fondu avec une dominant de bois. La bouche est minérale en attaque, fine et grasse avec une présence de bois neuf encore très marquée. Le vin est puisant mais nécessitera quelques années de garde avant de trouver son équilibre. La cuvée de base se boit nettement mieux aujourd’hui. Bien


Hermitage Blanc 2002 – E. Guigal : le nez est puissant, avec des arômes de prunelle, de cuir et de chèvrefeuille. La bouche est dense, grasse, assez sèche avec des notes végétales en finale. Il n’y aura pas d’Hermitage « ex-voto » blanc cette année, les raisins ont été placés dans cette cuvée qui prend du coup une dimension supérieure malgré le millésime. Les 24 mois d’élevage sous bis ne marquent pas beaucoup. Très Bien


Côtes du Rhône rouge 2003 – E. Guigal : le nez est parfumé, avec des arômes de pruneau et chocolat. La bouche est sèche, tannique, riche et corsée, avec une finale très épicée. Un vin un peu rustique par rapport au fruité 2002, à garder quelques années avant d’en profiter. Bien


Saint-Joseph rouge 2002 – E. Guigal : Le premier nez évoque le raisin rouge frais, puis dévoile à l’agitation des notes de fruits rouges et d’épices. La bouche est sèche, assez corsée avec une acidité sensible, et des tanins fins très présents. Un vin assez pur, mais encore un peu jeune. Bien


Saint-Joseph lieu-dit Saint-Joseph 2003 – E. Guigal : la robe est très foncée, presque opaque. Le nez est très parfumé, mur avec des notes de lard fumé et de petits fruits noirs un peu confiturés. La bouche est grasse en attaque, très concentrée, très enveloppante en bouche avec beaucoup de glycérol. Les tanins se montrent en fin de bouche et la finale est un peu asséchante. L’élevage entièrement sous bois neuf se ressent un peu, mas c’est surtout l’équilibre gras et gourmand du vin qui plait. A boire ou à garder. Coup de cœur du groupe.  Très Bien


Saint-Joseph Vigne de l’Hospice 2002 – E. Guigal : Le nez est discret, avec des notes de fruits rouges et de café. La bouche est sèche, fruitée avec beaucoup de finesse. La finale est assez longue, fumée et épicée (laurier). Un vin assez complexe qui se boit très bien aujourd’hui. Très Bien


Saint-Joseph Vigne de l’Hospice 2003 (en fût) – E. Guigal : La robe est très très colorée, brillante et grasse. Le nez est intense et complexe avec des arômes de fruits rouges et noirs, des épices et des notes grillées. La bouche est très moelleuse, mûre, riche tout en gardant une grande finesse. La fin de bouche est très longue avec des notes d’épices. Voilà une cuvée du niveau des meilleurs crus du domaine (Mouline 2003 entre autres), qui sera à réserver rapidement. On plaisant en suggérant à Philippe Guigal d’obliger les clients à acheter au moins 10 CR La Mouline pour avoir un St Joseph Vigne de l’Hospice 2003. Excellent, voire plus.


Côte Rôtie Brune et Blonde 2001 – E. Guigal : Le nez est parfumé, très net avec des arômes de groseille et de fumée. La bouche est riche, assez dense, épicée avec beaucoup de pureté. Un superbe Côte Rôtie encore jeune dans un millésime classique, à attendre quelques années. Bien


Côte Rôtie Brune et Blonde 2002 – E. Guigal : Le nez est fruité et épicé, assez intense. La bouche est sèche en attaque, encore marquée par des tanins un peu présents mais délicatement épicée avec des notes de laurier et de poivre noir en finale. Une cuvée déjà accessible à table. Bien.


Côte Rôtie Château d’Ampuis 2002 – E. Guigal : Le nez est un peu marqué par un boisé toasté, puis revient sur des arômes de fruit, d’épices. La bouche est dense, fine et fruitée, légèrement acidulé, procurant un équilibre exceptionnel pour le millésime. La finale est un peu plus sèche que dans le 2001. Très Bien


Côte Rôtie La Mouline 2002 (en fût) – E. Guigal : Le nez est parfumé, lardé et poivré. La bouche est grasse en attaque, très grasse avec des tanins très fins, développant des épices en finale. Un équilibre magistral, et si le vin parait plus épicé que d’habitude, la finesse et le toucher de bouche sont impressionnants. Excellent.


Côte Rôtie La Turque 2002 (en fût) – E. Guigal : Le nez est fruité, épicé et plus marqué par le bois (les cuvées terminent un élevage de 38 mois en fût neuf). La bouche est épicée en attaque, avec du gras et une acidité plus présente que dans la Mouline. Le vin est ouvert, très équilibré avec un festival d’épices dans la longue finale. Excellent.


Côte Rôtie La Landonne 2002 (en fût) – E. Guigal : Le nez évoque un bouillon d’herbe avec des notes grillées et épicées. La bouche est sèche, très pure, racée avec une grosse densité. La longue finale évoque le raisin avec une texture très fine. C’est la première fois que cette cuvée est éraflée à 100%, le résultat est stupéfiant pour le plus médocain des trois crus. Excellen


Si les Crus du millésime 2002 montrent le potentiel maximal qu’on puisse obtenir avec une vendange sérieusement triée, 2003 va montrer un autre visage du vignoble avec des vins superlatifs, marqués par la grosse chaleur du millésime.


Côte Rôtie La Mouline 2003 (en fût) – E. Guigal : Moment irréel que cette dégustation. Si Saint Joseph Vignes de l’Hospice 2003 nous avait fortement marqué par sa finesse et sa concentration, avec la Mouline on monte d’un cran avec un équilibre entre la souplesse, la concentration et le gras qui donnent une impression de boire du velours. La finale est très très longue. Excellent, voire plus.


Côte Rôtie La Turque 2003 (en fût) – E. Guigal : La Turque se montre à nouveau sous son jour épicé, avec des notes d’épices orientales (safran, curry) baignant dans un fruité très intense. La bouche est très concentrée, avec une présence de fruits noirs très marquée et beaucoup de gras. Longue finale à nouveau. Excellent, voire plus.


Côte Rôtie La Landonne 2003 (en fût) – E. Guigal : Le nez est cette fois plus sévère, avec de la ronce, du café, du safran. La bouche se montre moins grasse que les deux précédents, la présence de tanins frais apportant un supplément de race à cette cuvée. Excellent, voire plus.


Difficile de prendre le temps d’écrire des notes de dégustation lorsqu’on a le verre rempli de si grands vins. J’ai beaucoup apprécié la manière dont les vins jouent la partition des millésimes 2002 et 2003, essayant d’extraire le maximum de fruit en évitant les goûts acerbes en 2002, et évitant la surextraction dans les 2003 pour privilégier le fruit. Les deux millésimes se distinguent bien, mais chacun a quelque chose à dire. 2002 sera plus facile à boire jeune,  sur des plats un peu plus épicés que 2003. 2003 sera un millésime à garder très longtemps pour que le gras du vin se fonde un peu et laisse place à la personnalité de chaque cuvée.


En sortant du domaine, déjeuner au restaurant du coin sur la place à Ampuis. Un repas toujours gourmand qui satisfait notre appétit (on se lève tôt pour arriver à Ampuis en milieu de matinée !), accompagné par un Côte Rôtie.


Côte Rôtie Champain le Seigneur 2000 – Gérin : Le nez est parfumé, fumé avec des arômes d’olive verte et de lard. La bouche est grasse, fumée et acidulée avec ces notes d’olive qui se mêlent bien à l’acidité du vin. Superbe accord avec les entrecôtes généreuses servies à table. Très Bien.


Thierry Meyer


 


Voir le compte rendu de Philippe Duffourd et quelques photos sur degustateurs.com.