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Les Vins du Mois d’octobre 2011

Compte rendu des vins dégustés en octobre 2011 à différentes occasions, dont un impressionant Riesling Grand Cru Florimont 2008 de Claude Weinzorn

Gewurztraminer 2006 – Maurice Heckmann : le vin est clair, discret au nez, à la fois évolué et alcooleux. Le bouchage plastique ne la pas fait évoluer favorablement, et après avoir été un vin très sympathique jeune, cette cuvée me semble clairement sur le déclin. A boire. Bof

Gewurztraminer Bergweingarten 2006 – Cave de Pfaffenheim : après l'échec de la bouteille précédente, on retrouve de la couleur et des arômes épicés dans cette cuvée issu d'un terroir marno-gréseux proche du Steinert à Pfaffenheim. La bouche est douce, une bonne densité avec un style aérien, évoluant sur les fruits mûrs sans excès de fruits compotés. Un vin digeste qui se boit bien en ce moment. Essayé sur une pizza au chorizo, merguez et sauce tabasco, mais aussi sur un couscous, ce seront des plats qui conviennent parfaitement. Bien

Arbois Pupillin Trousseau 2005 – Domaine de la Renardière : vin  la robe claire, légèrement trouble, certainement non filtré. Beau fruité, tendre en bouche, c’est un vin plaisant à boire sur un pot-au-feu. Bien

Riesling Grand Cru Florimont 2008 – Claude Weinzorn : découvert à l’aveugle, le vin possède un équilibre parfait en 2008 : récolté mûr, il possède un nez d’agrumes frais et de fruits à noyau, complétée par une légère note fumée à l’aération. La bouche est ample, saline, charnue et acidulée, avec une très légère douceur encore perceptible en finale. La longueur en bouche est remarquable. Produit sur le versant Sud du cru, c’est un vin qui magnifie son terroir calcaire, dans une année où une bonne maturité était nécessaire pour obtenir des vins aboutis, surtout en riesling. Une réussite majeure et certainement un des plus grands vins produits sur le Florimont cru depuis longtemps. Excellent

Auxerrois Vieille Vigne 2006 – Paul Zinck : aucune note de champignon sur ce vin aux arômes de fruits à noyau très mûrs, qui possède de la structure en bouche ainsi qu'une légère douceur perceptible en finale. Un bon survivant à boire sans tarder. Bien

Riesling Grand Cru Rosacker 2004 – Sipp-Mack : récolté à maturité de vendange  tardive, seul moyen avec cette vigne d'obtenir un raisin bien mûr en 2004, le vin possède des arômes d'agrumes mûrs et de poire, et présente une bouche ample et profonde marquée par une douceur encore très présente à ce stade. Bien plus mur que nombre de ses collègues, c'est un vin à garder encore plusieurs années pour qu'il se mette en place et livre toute la puissance du Rosacker. Bien

Crémant Sub Rosa  Cave de Beblenheim : une bouteille au fruité mur toujours très agréable, montrant peu d'évolution malgré un dégorgement datant de 3 ans au moins. Ample et vineux, c’est un crémant à boire frais mais non glacé. Très Bien

Edelwicker 2008 – Domaine Ginglinger-Fix : encore bien fruité même si le bouchon synthétique fait vieillir le vin un peu rapidement. Un vrai vin de soif à bonne proportion de sylvaner, marqué par la fraicheur mais aussi la maturité du millésime 2008. Bien

Pinot Gris Tradition 2005 – Claude Weinzorn : Un nez de miel et fruits secs, un équilibre demi-sec en bouche, bel équilibre pour ce vin facile à boire, à maturité. Bien

Pinot Blanc 2004 – Trimbach : un vin qui m'avait beaucoup plu par le passé, mais qui se montre déviant sur ce flacon (notes de TCA ou TCB, malgré le bouchon synthétique). Dommage pour le flacon

Riesling Réserve 2004 – Trimbach : un vrai riesling au nez encore frais, acidulé et salin en bouche avec du peps. Relativement mûr pour un 2004, et peu marqué par les notes de gentianes qu'on retrouve souvent dans les rieslings sur ce millésime, le vieillissement en bouteille lui a fait beaucoup de bien. C'est une caractéristique fréquente chez Trimbach que de trouver des cuvées de bonne maturité les années fraîches, là où d'autres grandes maisons ont parfois tendance à faire des vins plus austères, voire verts. Bien

Riesling Heimbourg 1998 – Zind-Humbrecht : la robe est dorée, brillante, profonde. Le nez est complexe, marqué par la surmaturité, une légère évolution lui donnant des notes de fruits secs, de miel de fleurs, de verveine et des notes fumées. La bouche est ample en attaque, marquée par une légère douceur, évoluant sur un équilibre fin de bonne pureté. La fin de bouche est sapide, mais l’ensemble manque de corps par rapport aux millésimes récents, trahissant le jeune âge des vignes de l’époque. Très Bien

Chablis 2009 – William Fèvre : une demi-bouteille bue au restaurant, bien faite : légère et franche, avec un fruité présent et une finale légèrement saline. Se compare aisément à un bon sylvaner alsacien (Ginglinger-Fix, François Schmitt, Léon Beyer etc ). Bien

Saint Joseph Cuvée Caroline 1998 – Louis Chèze : La robe est encore profonde, très légèrement tuilée sur les bords. Le nez est fumé avec une note d’olive, montrant bonne évolution lente. La bouche est encore assez rustique, la bonne concentration ne masquant pas les tanins un peu fermes dans ce millésime. A garder ou à servir sur des viandes en sauce. Bien

Margaux 1996 – Domaine Zédé : un margaux de bon aloi, fruité et peu évolué, qui se montre de concentration moyen, avec des tanins fins bien fondus. A boire sans trop tarder. Le genre de vin très facile à boire, qu'on aime sortir de sa cave pour partager un repas simple entre amis. Bien

Gewurztraminer Altenbourg Vendanges Tardives 2005 – Domaine Weinbach : une bouteille mythique dans un grand millésime sur ce terroir. La robe est brillante, lumineuse avec des reflets or chatoyants. Le nez est ouvert, très marqué par le botrytis de qualité, avec toutes les notes qu’on aime retrouver dans le bouquet : miel, pralin, abricot, épices, mais aussi fleurs blanches. La bouche est riche, profonde et d’une grande pureté, la chair et l‘acidité fine donnant un équilibre presque aérien qui rend chaque gorgée savoureuse. Moins tendu et plus charnu que le gewurztraminer Furstentum VT 2005, cet Altenbourg entre doucement à son apogée, plateau sur lequel il devrait rester une bonne vingtaine d’années. Le plus dur sera d’en garder suffisamment longtemps. Excellent

Chambertin Clos de Bèze 1997 – Domaine Thomas : La robe ne se montre des signes d’évolution. Le nez est corsé, épicé avec un fruit discret, la bouche se montre corsée, puissante mais possède des tanins rustiques qui donnent un équilibre sec à l’ensemble. Un vin sérieux qui ne se montre pas très séduisant à ce stade. Bien

Côte Rôtie Brune et Blonde 2003 – E. Guigal : Un vin dominé par la chaleur du millésime, qui lui donne des airs Sudistes : une robe profonde et opaque, un nez de fruits noirs compotés, de fumée, et de lard, et une bouche ample, qui possède du corps et des tanins gras, relevés par un léger toasté qui apporte de la charpente à l’équilibre. Le vin est savoureux, mais la finesse et l’élégance des Cote Rotie se trouve un peu masquée par la puissance du fruit à ce stade, espérons que quelques années de garde lui permettront de gagner en finesse. Je vais continuer de boire mes 2001 et 2004 en attendant. Très Bien

Muscat Late Harvested 2004 – Brown Brothers (Victoria, Australie) : du muscat d’Alexandrie récolté en surmaturité, donnant une cuvée riche et miellée avec de forts arômes d’ananas rôti au nez. La  bouche est peu évoluée mais simple, avec un moelleux digeste. On se rapproche d’une cuvée de Muscat de Mireval plus que d’un muscat alsacien. Très Bien

Thierry Meyer

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