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Les Vins du Mois d’Octobre 2008

Compte rendu des vins dégustés en Octobre 2008 à différentes occasions, dont un très joli Meursault 1999 de Buisson Charles.

Riesling Herrenweg 1999 – Zind-Humbrecht : un vin très séduisant, issu d'une vendange très mûre. La robe est dorée, le nez parfumé, floral avec des senteurs de fleurs blanches, de miel et de pierre chaude, à la façon d'un vendange tardive légèrement évoluée. La bouche est grasse en attaque, très dense avec un léger moelleux encore perceptible (14 g/l de sucre restant pour 13.4 d'alcool), mais l'ensemble est d'une grande pureté. La fin de bouche est longue sur de fines notes pétrolées qui apparaissent derrière le bouquet floral propre au Herrenweg. Un superbe vin délicieux. 16/20
 
Morgon 2002 – Jean Descombes : un morgon entre deux âges, avec suffisamment de jeunesse pour être flatteur (violette, mûre) mais qui gagne progressivement ses lettres de noblesses en bouche. Une belle structure dans un millésime délicat. Bien
 
Meursault 1999 – Buisson Charles : un vin mur qui a conservé une jeunesse éclatante : les notes de beurre et d'anis annoncent un nez jeune, la bouche dense ne cède pas dans l'excès de gras, et garde une tension intéressante. L'ensemble a encore de belles années devant lui, même si coté profondeur on n'est effectivement pas sur un très grand terroir, l'ensemble restant très aérien. Très Bien
 
Pinot Blanc Fleur de Printemps 2003 – Vincent Spannagel : une heureuse surprise que cette cuvée d'auxerrois surmurie, d'habitude vin de soif très apprécié le printemps qui suit la vendange, mais survitaminée en 2003 avec une forte maturité et plus de 20 g de sucre restant. Contre toute attente, l'ensemble ne tombe pas dans la mollesse la plus totale et se boit très bien à l'apéritif à la façon d'un kir qui n'a pas besoin de liqueur pour adoucir un blanc sec. Ce qui me surprend c'est la tenue dans le temps des arômes et de la structure de ce vin : la version 2002 plus équilibrée à l'origine devant probablement avoir passé son déclin. Bien
 
Riesling Grand Cru Kanzlerberg 2000 – Sylvie Spielmann : un vin encore discret au nez, très pur aromatiquement avec des arômes de fleur blanches et de fumée. La bouche est souple, saline et très pure, avec une jolie acidité qui souligne le caractère minéral du vin. Un vin sec de haute volée. Très Bien
 
Pinot Noir "F" 2004 – Paul Blanck : originaire du Furstentum, voilà un pinot noir profond à maturité : la fraîcheur fruitée aromatique du nez se complète par un toasté bienvenu issu de l'élevage en barrique, la bouche se montre tendre, profonde, avec une bonne acidité. Un vin réussi dans une année délicate pour le pinot noir. Bien
 
Nuits Saint Georges 1er Cru 1995 – Confuron-Cotetidot : un cru et un millésime propices à la production de vins racés, fumés et encore austère. Le nez se présente sur le cuir avec une note fruitée discrète, la bouche est encore ample avec des tanins présents qui ne dominent pas encore le reste de fruit de ce vin. Un vin sérieux qui appelle le gibier à poil en cette saison d'automne. Bien
 
Riesling Grand Cru Wineck-Schlossberg 1998 – Vincent Spannagel : un riesling récolté après les pluies d'octobre, avec une forte présence de botrytis : la couleur est jaune or très lumineuse, le nez est un subtil mélange de notes de miel, d'écorce d'agrumes avec une note florale encore présente. La bouche est fine, marquée par un moelleux qui reste présent même s'il s'est atténué, donnant un caractère demi-sec prononcé à cette cuvée. A dix ans d'âge ce vin est encore en pleine forme sur son plateau de maturité, et devrait se garder encore plusieurs années. Parfait à l'apéritif, sur un dessert pas trop sucré (ananas rôti) ou sur un plat riche style tajine de poulet au citron. Très Bien.
 
Riesling Linsenberg 1983 – Henri Schoenheitz : de jeunes vignes plantées sur un terroir granitique d'exception dans la vallée de Munster ont produit un vin en pleine forme, au nez complexe de fumée et d'hydrocarbures, élégant en bouche avec suffisamment de gras pour donner une finale longue. Eviter de le servir trop frais, pour respecter son âge. Bien
 
Pinot Gris Holder 2000 élevé en barrique – Henri Schoenheitz : non commercialisé, c'est un essai d'élevage en barrique tout à fait concluant avec un vin ample et gras qui a perdu de son moelleux initial causé par 13g/l de sucre restant. Le terroir du Holder, granitique avec des inclusions d'argile, apporte assez de gras pour donner un corps épais, mais le boisé reste présent en fin de bouche et ne semble pas se fondre. Un bel essai d'élevage. Bien
 
Carminano 2005 Il Sasso – Mauro Vannuci : un vin puissant composé en majorité de cabernet et sangiovese, élevé en barriques françaises pendant une année. Le chocolat, le goudron et les fruits noirs enrobent un boisé très présent au nez, et en bouche cela reste très typé : fumée, réglisse révèle une matière dense qui conserve de la finesse. Un beau rouge italien à réserver au gibier automnal. Très Bien
 
Bugey Cuvée Coccinelle 2005 – Domaine de Soléyane : frais et acidulé avec ce fruité net que j'aime beaucoup dans cette cuvée, le vin s'est montré avenant sur un couscous qu'il a accompagné à merveille. Bien
 
Côtes du Rhône 1996 – E. Guigal : suave et fruité au nez mais à la limite du fruit cuit, évoquant un Châteauneuf du Pape ou un Gigondas mûr plus qu'un Côte du Rhône épicé, c'est un beau flacon qui malgré sa bonne tenue en bouche commence son déclin avec la grâce des personnes d'âge mûr. Bien
 
Gewurztraminer Grand Cru Zinnkoepflé 2001 – Seppi Landmann : encore moelleux et très jeune au nez, mais d'une pureté et d'une profondeur digne d'un beau grand cru, avec toujours ce fruité mûr des vins du Zinnkoepflé. Le vin arrive tout doucement sur son plateau de maturité. Très Bien
 
Riesling Réserve Personnelle 1988 – Kuentz-Bas : très beau riesling originaire des Coteaux sous Husseren les Châteaux, d'une jeunesse éblouissante avec un fruité net et franc à peine modifié par des notes fumées prononcées. La bouche est franche, droite avec une belle acidité. Un vin en pleine forme qui vieillira parfaitement les 20 prochaines années. Très Bien

Gewurztraminer Grand Cru Kitterlé 2004 – Dirler-Cadé : le nez est délicat avec des arômes de rose et de fruits exotiques, la bouche est fine, minérale avec une grande pureté, le moelleux étant encore sensible mais bien intégré. Un vin qui a besoin de temps pour gagner la race du Kitterlé. Très Bien

Thierry Meyer

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