L'Oenothèque Alsace

Les Vins du mois de Juin 2005

Compte rendu des vins dégustés en juin 2005 à différentes occasions


 



Morgon 1999 – Jean Descombes : Ce Morgon est en train de vieillir très lentement. Les notes de violettes caractéristiques du nez il y a 5 ans sont toujours présentes de manière assez intenses. La bouche est toujours très grasse, glycérinée, avec beaucoup de fruit. La finale retrouve les arômes de violette du nez. Un vin très agréable, qui se boit aussi bien à 20 qu’à 15 degrés. Très Grand millésime en Beaujolais. Très Bien


Pinot Blanc Zellenberg 2000 – Marc Tempé : La robe est jaune citron aux reflets paille. Le nez est assez parfumé, avec de la  pierre à fusil et des traces de levure. La bouche est grasse, beurrée avec un peu de gaz, dans un style propre à la maison. Belle minéralité en bouche, et beaucoup de longueur malgré un aspect un peu chaud en finale. Entre en seconde phase. Bien


Champagne Cuvée Louise 1988 – Pommery : La robe est assez foncée, avec des nuances paille et des reflets dorés . La bulle est fine avec un cordon assez persistant. Le nez est parfumé, avec des fruits secs, des amandes grillées, et une légère touche d’oxydation (qui trahit une conservation sub-optimale à mon avis). En bouche le champagne est gras et vineux, on retrouve des arômes de fruits secs qui se mêlent cette fois à des notes de champignon. Le style est puissant en bouche, mais adouci par une mousse légère et veloutée. Superbe accord avec les notes levurées d’un cake au pinot blanc, olives et lardons préparé le matin même. Très Bien


Riesling Grand Cru Moenchberg 2001 – Domaine des Marronniers : Des arômes de pêche blanche et de miel, sur un fruit typé raisin au nez annoncent une bouche élégante. L’acidité est effectivement un peu masquée derrière le fruit, ce qui donne un vin gras et ample, sur un équilibre sec, les éventuels sucres résiduels étant fondus dans la grosse matière. Le vin se déguste déjà maintenant sur sa forte minéralité en bouche, mais devrait développer un bouquet un peu plus complexe si on sait l’attendre 4-5 ans. Après le Kastelberg et le Wiebelsberg, le troisième Grand Cru d’Andlau mérite à son tour d’accéder au rang des grands crus ayant le vent en poupe ! Bu sur du saumon fumé accompagné de fromage blanc à l’aneth, de blinis et de crème au raifort, il donne le change sans jamais être agressif. Très Bien


Liban Château Musar 1990 : Ressorti sur un plat épicé, le vin fait bien son âge : des nuances un peu tuilées sur les bords, une robe assez claire qui garde de beaux éclats rubis, le vin est à maturité. Le nez est parfumé, fondu avec des notes d’épices, de fruits rouges cuits et de garigue. On est dans un style méditerranéen qui pourrait rappeler un vieux Bandol (Pradeaux 1985 ou Pibarnon 90 par exemple). Le vin est moyennement corsé mais propose beaucoup de finesse. Surtout, il est parfait sur notre cuisse de dinde aux épices (coriandre, cumin, paprika moulus liés à l’huile d’olive). J’adore. Très Bien


Beerenauslese Grande Année 1995 – Lens-Moser : une des dernières demi-bouteilles de ce vin que j’aime comparer à un pinot gris alsacien en SGN. Le nez est un peu oxydatif avec des notes de café et de liqueur de kumquat, puis de fruits jaunes qui font penser un peu à un cognac ou à un tokaj de Hongrie. La bouche est plus classique, finement acidulée avec un gros moelleux,  et se termine dans une finale assez complexe mais bien digeste. Le vin est à maturité et avec l’âge se distingue désormais des pinots gris alsaciens. Bu sur une soupe de mangue à la vanille, l’accord est intéressant. Très Bien


Riesling Andlau 2002 – Domaine des Marroniers : la robe reste pâle avec des reflets verts. Le nez est parfumé, sur des arômes agrumes (citron vert et pamplemousse), puis se développe sur des notes de fruits à noyau plus murs : pêche blanche, abricot. La bouche est sèche, mûre et assez fine, avec beaucoup de vivacité et une sensation crayeuse en milieu de bouche. Avec le réchauffement le vin se fait plus gras, et au bout d’une journée d’ouverture la vivacité s’atténue un peu. Un joli vin qui accompagne quasiment tous les repas en cette saison, et qui gagne à se réchauffer un peu dans le verre. Très Bien


Champagne Brut NV – Cattier : le nez est assez parfumé avec des notes d’agrumes et de fruits secs. La bouche est moyennement corsée, assez ronde avec une acidité un peu en retrait, ce qui le rend très passe-partout. La bulle est fine et se transforme en effervescence aérienne en bouche. Un champagne d’apéritif qui se boit très facilement. Bien


Muscat 2003 – Armand Hurst : un muscat très parfumé, avec des arômes de raisin frais très agréables au nez. La bouche possède du gras tout en restant sèche. L’équilibre subtil est réalisé en ce moment, pas la peine de garder ce vin plus longtemps. Beaucoup de plaisir. Très Bien


Beaujolais – Chardonnay 2003 Domaine des Terre Dorées : Le nez est fortement boisé avec une bonne chauffe qui donne des arômes vanillés très plaisants aux amateurs du genre (une majorité des femmes présentes). La bouche est grasse, beurrée avec le boisé généreux très sensible, puis dévoile des arômes floraux un peu plus frais avec le réchauffement. Le vin est techniquement bien fait mais ne m’emballe pas. Bof


Pic Saint-Loup – La Bergerie de l’Hortus 2003 : La robe est assez foncée avec des reflets violets, brillante sans être complètement opaque. Le nez est délicatement parfumé sur des notes de fruits rouges cuits avec des traces d’épices. La bouche est sèche, un peu épicée, mais manque un peu de fond. La maturité des raisins rend cette cuvée très agréable. Bien


Moulis – Château Dutruch Grand Poujeaux 1982 : La robe est assez sombre rouge cerise noire avec de légers reflets tuilés. Il y a peu de dépôt dans la bouteille. Le nez est parfumé, avec des notes de poivron rouge, de café, de réglisse et de pruneau. La bouche est tendre, souple et très fine avec des tanins fondus, avec une acidité assez basse. Le vin est moyennement corsé, commence probablement à décliner mais reste très agréable à boire en raison de sa maturité. L’age lui donne un fondu très agréable. A 55 euros la bouteille au restaurant (Ultieme Halucinatie à Bruxelles), on en redemande ! Bien


Saint-Emilion Grand Cru Château Raby-Jean Voisin 1998 : la robe est à peine évoluée, grenat foncé, assez dense. Le nez est épicé avec des notes de poivron et de réglisse. La bouche est souple, assez mûre avec des tanins qui commencent à se fondre. Il y a une bonne concentration dans ce vin moyennement corsé, ce qui lui donne un bel équilibre. A pleine maturité en ce moment, le vin développe un joli bouquet à l’aération, et se boira probablement bien sur les 5 prochaines années. Bien


Muscat Andlau 2003 – Domaine des Marronniers : La robe est jaune pâle très claire. Le nez est parfumé, frais avec des notes florales de lilas blanc et chèvrefeuille, de la pêche et du raisin frais. La bouche est franche en attaque, puis développe un peu de gras pour donner de la rondeur en milieu de bouche. L’ensemble est sec avec un peu d’acidité et une pointe de gaz, ce qui lui donne beaucoup d’élégance. Un muscat frais qui s’apprécie très bien à l’apéritif ou sur un repas de début d’été. A 6 euros, super rapport QP bien entendu. Très Bien


Sylvaner Duttenberg 2002 – Domaine des Marronniers : Robe pâle. Le nez est assez parfumé, floral avec des notes d’herbe coupée. La bouche est sèche, assez grasse, très digeste. Un bon vin de saison. Bien


Cotes du Rhône les Forots 1997 – JL Colombo : La robe est sombre, assez dense avec des reflets tuilés. Le nez est un peu corsé, avec des notes animales qui se transforment en épices assez fortes (girofle, laurier). La bouche est dense, assez souple avec des tanins très présents. Un vin masculin, qui curieusement plait bien à la gente féminine qui verrait bien une belle côte de bœuf en accompagnement. Une cuvée 100 Syrah du Nord de la Vallée du Rhône, qui évolue assez bien. Bien


Crémant Brut – Domaine de l’Ancien Monastère : La bulle est fine, avec une belle effervescence et un cordon persistant. Le nez est parfumé, sur des notes de fruits blancs, pas du tout agressif. La bouche est grasse et très souple,  sans l’amertume généralement perçue dans les crémants et souvent compensée par un dosage sensible. Voilà une bouteille à boire à l’apéritif, qui met en bouche tous les convives, y compris ceux qui traditionnellement ne boivent pas de mousseux. Très Bien


Tavel 2003 – E. Guigal : Un rosé dense et riche comme on aimerait en boire tous les étés. Pas le temps de prendre des notes plus précises, que la bouteille était vide ! Bien


Pinot Blanc Fleur de Printemps 2004 – Vincent Spannagel : le nez est très parfumé, floral avec des notes d’asperge et de fruits blancs. La bouche est dense et assez vive avec une légère rondeur. Un bel équilibre pour un vin qui se boit très facilement aussi. Très Bien


Marsannay Les Champs Salomon 2003 – Domaine BART : la robe est encore légèrement violette, assez claire. Le nez est parfumé, avec des notes de cerise noire et de cassis. La bouche est souple, encore jeune mais déjà très plaisante. Les tanins sont gras et pas trop présents, et la légère acidité donne beaucoup d’élégance. Une jolie bouteille ouverte qui se fond doucement. Très Bien


Côtes du Rhône 2002 – E. Guigal : La robe est rouge rubis moyennement dense. Le nez est parfumé, avec de la réglisse, de la garrigue et des épices dont le laurier. La bouche est très souple, fruitée avec des tanins très fondus. Le vin tient bien la route en bouche avec une note un peu végétale en finale. Bien meilleur que les 2003 de supermarchés bus en mars dernier. Lorsque la maison Guigal sort quelques bouteilles de 2002 seulement mais à ce niveau, cela confirme que cette cuvée est à acheter les yeux fermés, dans tous les millésimes. Vendu moins de 5 euros au domaine, un vin à acheter pour se faire plaisir dans les 18 mois à venir, et pour son coté exception qui confirme la règle du millésime 2002 dans le Rhône Sud. Très Bien


Gewuztraminer GC Wineck Schlossberg 1999 – Vincent Spannagel : un nez aérien, parfumé avec des notes d’épices et de pierre à fusil. Du gras en bouche, avec une acidité assez présente, maison reste dans le style 1999 avec une évolution déjà perceptible, qui donne un peu de patine à l’ensemble. La finale est florale, un vin assez sec, à maturité. Bien


Fixin 1er Cru les Hervelets 2003 – Domaine BART : Par rapport au Marsannay, on est sur un autre niveau : la robe est très colorée, et le vin montre beaucoup plus de gras en bouche. Avec de l’aération on retrouve des notes d’élevage qui confirment son statut de jeune vin. Mais il fallait goûter ces deux 2003 avant de revenir dévaliser le domaine ! Très Bien


 


Thierry Meyer