Compte rendu des vins dégustés en Janvier 2009 à différentes occasions, dont le légendaire Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 1971 de Léon Beyer bu à l'occasion de mon anniversaire…
Crémant Chardonnay Rotenberg 2006 – Jean-Claude Buecher : dégorgé en Août 2008 après 18 mois d’élevage, voilà un crémant frais et d’une grande droiture, équilibré à souhait. Les fleurs blanches, la noisette et la brioche forment un nez parfumé typique des blancs de blancs, et la bouche se montre riche et élégante avec une acidité mûre. Vendu moins de 8 euros au domaine, c’est un vin à ne pas manquer. Très Bien.
Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles « S » 1997 – Hugel et Fils : l’évolution apporte une touche remarquable à ce vin dont la liqueur est particulièrement bien fondue à ce stade, se mêlant sans aspérité à la profondeur du terroir du Sporen dont sont issus les raisins. Le nez est un festival d’arômes confits, miellés avec une pointe de rose, la dominante de raisin de corynthe étant en accord avec la robe très dorée. La bouche est profonde, riche et d’une grande pureté, avec une grande longueur. Un vin qui vieillira avec grâce pendant quelques décennies à l’image du SGN 1976, mais qui se boit déjà très bien maintenant (142 g/l SR). Le 2005 vient juste de sortir, précipitez vous sur le site web tant qu’il reste quelques unes des 1000 bouteilles produites. Et le 2007 sera également légendaire. Excellent.
Riesling Grand Cru Brand 1998 – Zind-Humbrecht : finement naphté, miel, agrumes confits, le nez de ce vin annonce une vendange mûre avec une pointe d’évolution. La bouche est dense, minérale et très juteuse, avec une matière concentrée et une grande longueur en finale. Les 8g/l de SR se perçoivent encore légèrement mais le vin est délicieux, avec des années de garde devant lui. Excellent
Puligny-Montrachet 1er Cru Sous le Puits 1995 – Olivier Leflaive : tilleul, minéral, fumée, miel, fleur d'acacia, délicat. Léger liège qui gâche le nez, et une robe très dorée, tirant sur l’ambre, qui fait penser à un problème d’étanchéité de bouchons. Très Bien
Margaux 1996 – Domaine Zédé : un margaux à maturité qui a conservé une robe profonde très foncée, parfumé au nez avec des notes typiques de petits fruits, d’épices et de fumée, tendre en bouche avec des tanins fondus. Un vin très sympathique. Bien
Riesling Les Pierret 1985 – Josmeyer : une bouteille à peine évoluée, de robe or pâle avec des reflets verts, qui offre un nez parfumé sur le tilleul, le miel d’acacia et la fumé. Sec en bouche et bien structuré autour d’une acidité présente bien mûre, le vin évolue en bouche vers un équilibre plus gras avec une finale de bonne longueur. Un vin à maturité qui se conservera longtemps sur cet équilibre. Très Bien
Maipo Valley Cabernet Sauvignon 1995 Don Melchor – Concha y Toro (Chili) : une cuvée prestige qui porte le nom du fondateur de ce domaine chilien créé en 1883, qui m’a beaucoup plus après presque 10 ans de garde. Point de surmaturité ou de boisé excessif à base de chêne américain toasté, on est désormais sur un équilibre très médocain avec des fruits rouges et des épices au nez, et une texture souple et veloutée en bouche relevée de tanins gras. Il manque peut-être un soupçon de profondeur et de complexité pour se rapprocher des meilleurs crus classés de Bordeaux, mais le style rappelle facilement un beau cru bourgeois. Une belle bouteille. Très Bien
Riesling Réserve 1985 – Domaine Pfister : un vin originaire de l’Engelberg, terroir classé grand cru depuis. La robe est pâle avec des reflets verts, d’une grande limpidité avec un bel éclat. Le nez est ouvert mais gagne en intensité à l’aération, prenant des arômes de fumée, de fruits secs et de fleurs séchées. La bouche est sèche, mûre avec une acidité très présente, ce qui nécessite de le laisser monter en température pour qu’il gagne en gras. La fin de bouche résonne longtemps et laisse une impression magnifique de complexité. Une belle réussite pour un vin à son apogée. Très Bien
Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 1971 – Léon Beyer : La robe vieil or possède beaucoup d’éclat, tirant presque sur le fluorescent lorsqu’on mire la robe à la lumière du jour. Le nez est d’une grande richesse et très complexe, sur les arômes de fruits secs, de fruits exotiques, puis sur des épices grillées, le safran et la cardamome. La bouche est ample, riche avec une liqueur fondue, de la profondeur et une acidité presque citronnée qui souligne la jeunesse de ce vin. La fin de bouche est marquée par une pointe d’alcool, qui confirme un niveau d’alcool élevé (probablement autour de 15 degrés). Un vin exceptionnel d’une jeunesse remarquable, qui devrait bien vieillir les 30 prochaines années. Une légende vivante des grands liquoreux alsaciens. Excellent.
Pinot Gris Grande Réserve 1964 – Klipfel : malheureusement marquée par un bouchon défectueux, pourri en son centre, ce qui est surprenant puisque le niveau semblait bon et la couleur claire.
Riesling 2006 – Jérôme Meyer : élevé en fût de chêne, le vin est marqué par des arômes de champignon et de fumée qui manquent de netteté. A boire très frais. Bof
Riesling Steinweg Cuvée Ninon 2006 – Fleith-Eschard : les raisins les plus surmuris ont donné en2006 une cuvée spéciale dominée par les arômes d’écorce d’agrume, acidulé avec un léger moelleux en bouche. Bien
Puligny-Montrachet 1er Cru Les Chalumeaux 2002 – Joseph Matrot : fin et beurré avec un élevage sous bois fondu, le vin possède un corps moyen et une minéralité assez moyenne en bouche. Un bon bourgogne mais qui se montre très refermé à ce stade. Une garde supplémentaire va-telle le réveiller ? J’attendais plus de vie d’un puligny 1er Cru. Bien
Thierry Meyer
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