Compte rendu des vins dégustés en février 2007 à différentes occasions, dont une superbe Mondeuse du Bugey 2005
Pinot Auxerrois élevé en barrique 2005 – Pierre et Frédéric Becht : Le nez est fondu, délicatement toasté avec une présence de bois et de carmel. La bouche est moelleuse, grasse et riche avec un coté crémeux qui l’alourdit lorsque le vin monte en température. Un élevage ambitieux sur une matière encore trop sucrée a donné un vin à boire frais. Bien
Riesling Cuvée du Centenaire 1974 – Josmeyer : Le nez est parfumé, délicatement âgé avec des arômes fins d’hydrocarbure, d’encaustique et une note de miel à l’aération. La bouche est sèche en attaque, fine avec du gras, proposant un équilibre d’une grande pureté qui a très bien vieilli. Issu d’une bouteille légèrement couleuse, le vin n’a subi ici aucune altération aromatique ou gustative. Une belle bouteille dans un millésime difficile. Bien
Vin de Savoie Marin Clos du Pont 2005 – Cave Delalex (cépage chasselas, 5.5€) : La robe est or vert avec beaucoup de gaz, le vin est perlant. Le nez est ouvert, net et de bonne intensité avec des arômes de chèvrefeuille et de pomme. La bouche est légère en attaque, dominée par le gaz, puis fraîche et acidulée avec une forte salinité. Bien
Roussette de Savoie 2005 – Cave de Chautagne (cépage altesse, 5.7€) : le nez est plus discret, sur des arômes de fruits acidulés et de fleurs blanches, rappelant un riesling alsacien. La bouche est légèrement moelleuse en attaque, puis fine et fruitée avec une belle charpente acide, finissant à nouveau plus moelleux. Un équilibre proche d’un Alsace dans sa fraîcheur, qui reste malgré tout aérien et sapide. Bien
Vin de Savoie Cru Arbin Vieille Vigne 2005 – André et Michel Quénard (cépage jacquère, 4.5€) : Le nez est floral avec des notes de poire. La bouche est ample et fruitée en attaque, puis légère et acidulée avec un bel équilibre minéral. La fin de bouche est nette. Le vin se boit bien, le meilleur accord sur la raclette. Du beau travail. Bien
Vin de Savoie Cru Chignin Bergeron 2005 – Philippe Ravier (cépage Roussanne, 6.7€) : la robe devient plus doré sur ce cru, on passe aussi d’un vin qui titre 11 ou 11.5% à un vin qui titre naturellement plus de 13 degrés. Le nez est parfumé, légèrement lacté avec une note d’élevage, puis évolue sur des arômes d’abricot et de fumée. La bouche est tendre, voire légèrement moelleuse en attaque, puis très souple avec une acidité en retrait, évoluant sur un registre élégant et puissant. L’âge lui apportera de la structure, mais pour le moment ce vin se montre délicat et très tendre. Très Bien
Vin de Savoie Mondeuse Prestige des Arpents 2005 – Charles Trosset : La robe foncée annonce un nez très expressif sur le cassis, le cuir, les épices et la fumée. La bouche est riche et expressive en attaque, dans un style rustique gourmand qui possède du volume, mais termine sur une matière plus asséchante, avec des tanins présents qui doivent encore se fondre. La pureté du fruit et la relative souplesse en bouche, couplée à un petit prix (sous les 7 euros) et à une production importante pour un vin de Savoie de qualité (30 000 bouteilles produites) en font une cuvée très populaire. Très Bien
Vin Du Bugey Mondeuse « Octobre » 2005 – Domaine de Soléyane (6.1€) : petite comparaison avec un challenger bugiste. La robe reste foncée, avec des reflets violacés. Le nez est plus discret plus fin également avec des arômes de violette, de cassis et de myrtille sur un registre de petit fruits acidulés. La bouche est concentrée, grasse et nette en attaque, puis concentrée, très précise avec une acidité plus présente. La fin de bouche revient sur des arômes de mûre et de cassis. Un vin moins expressif que le précédent, mais doté d’une précision supplémentaire et d’une vinifié avec beaucoup de soin. Oubliez les lieux communs sur les mondeuses animales et rustiques, voilà un vin de grande classe à garder quelques années. Un gros potentiel qui peut être étendu à l’ensemble de la gamme blanc et rouge de ce domaine installé en 2004 sur les hauteurs de Parves (un îlot montagneux situé entre deux bras du Rhône), et géré par un couple d’œnologues, Olivier et Marie-Eliane Lelièvre. A ce niveau de prix, c’est carrément indécent de parler de rapport Q/P. Très Bien
Muscat Vendange Tardive 2003 – Joseph Gsell : Le nez est parfumé avec des arômes de citronnelle et de raisin sec qui rappellent plus un muscat de Mireval qu’un muscat d’Alsace. La bouche prend heureusement une tournure plus alsacienne avec une attaque moelleuse suivie par un milieu de bouche ample et rond qui possède une grande finesse. Aucune note végétale ou asséchante dans ce muscat tardif qui possède une longue finale souple. Très Bien
Saint Joseph lieu-dit Saint-Joseph 2003 – E. Guigal : Un flacon peu inspiré cette fois ci, doté d’un nez particulièrement marqué par l’élevage sans avoir les notes de cassis. La bouche est corsée, avec une trame serrée assez loin du gras que la cuvée possède d’habitude. Il en résulte un vin puissant et riche qui se montre sur sa réserve. Est-ce un problème d’altération du vin dû au bouchon ? Quiconque goûterait cette bouteille après avoir lu les éloges sur le site aurait certainement du mal à comprendre les raisons d’un tel engouement. Bien
Champagne Bollinger RD 1988 : une vieille dame que cette cuvée RD dégorgée en … 1999 ! Le bouchon est chevillé mais laisse apparaître une bonne pression à l’ouverture. La robe est jaune dorée, légèrement cuivrée avec une bulle encore vivace. Le nez est intense, complexe et légèrement évolué avec des arômes de fruits secs, de pomme et de noisette fraîche, complétés par une note fumée et grillée. La bouche est fraîche en attaque, puis onctueuse avec une mousse compacte et moelleuse qui dégaze lentement, évoluant sur un vin à l’acidité encore très présente. L’évolution se fait sentir sur cette cuvée, et si l’acidité a bien conservé la structure du champagne, il est désormais à réserver aux amateurs de ce style vieux champagne. Excellent sur des produits de la mer dont il relève le goût, sa texture soyeuse se révèle autour de 13-14 degrés de température. Un champagne à déguster à deux… Très Bien
Sylvaner Duttenberg 2005 – Guy Wach : remarquable d’équilibre et de sapidité. Coup de cœur.
Patrimonio 2004 – Domaine Cordolioni : le nez est fruité sur des notes de fruits rouges. La bouche est suave, non filtré, moyennement concentré et assez délicat, le vin se boit bien chambré, les tanins encore présents en finale. Bien
Thierry Meyer
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