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Les Vins du Mois d’Avril 2011

Compte rendu des vins dégustés en avril 2011 à différentes occasions, dont un savoureux Morgon 2002 de Jean Descombes

Vosne Romanée 1er Cru Les Malconsorts 1997 – Domaine Thomas : Le nez se montre complexe après quelques minutes d’aération, épicé et fumé avec une note discrète de rose fanée. La bouche est corsée, moyennement fine, avec de la densité mais un fruit bien discret. Une cuvée qui se dégustait plus riche et corsée mais plus discrète jeune, que le vieillissement n’a pas vraiment amélioré. A boire. Bien

Costières de Nîmes cuvée Syrah 2008 – Château de la Tuilerie : une cuvée nette au nez poivré, souple en bouche avec des tanins gras et fins. Facile à boire. Bien

Pinot Gris Grand Cru Steinklotz 2005 – Romain Fritsch : une belle maturité sans trop de botrytis et un terroir calcaire de référence ont donné une cuvée ample de bonne concentration, douce en bouche sans moelleux excessif avec de la profondeur. Elégant et pur avec des arômes de coing, de fruits à chair blanche compotés, mais aussi de noisette et de tisane. Très Bien

Pinot Gris Marken 2004 – Stentz-Buecher : j’ai dégusté cette cuvée  à plusieurs reprises, le domaine l’ayant proposé à la dégustation trois années de suite c’est qu’il restait du vin à vendre. A chaque fois, le déséquilibre entre le moelleux et un fruité marqué par le millésime et ses notes racinaires était important. Le vin dégusté bien frais peut se boire agréablement à l’apéritif, mais à table je ne lui trouve pas de plat pour l’associer. La concentration et le moelleux sont là, même avec une fine acidité, mais l’ensemble manque de salinité pour être gourmand comme un vin corsé, et de légèreté pour être juste un vin léger et facile à boire. Une énigme. Bof

Crepy Nature de Chasselas 2008 – Domaine Mercier : une partie du vignoble de Claude Mercier est conduite en viticulture biologique, donnant cette cuvée au fruité naturel qui glisse dans le gosier sans problème. Les arômes de fleurs blanches, d’amande, de chèvrefeuille et de mousseron sont suivis par une bouche franche, saline et bien acidulée en 2008. Un vin frais agréable à boire en ce début de printemps. Une bouteille s’est montrée plus évoluée sur les deux dégustées.  Très Bien

Morgon 2002 – Jean Descombes : Ma dernière bouteille de cette cuvée s’est révélée moins évoluée que les autres, conservant son caractère primaire quia fait le succès de cette cuvée : des arômes intenses de violette, de mûre et de cassis frais marquent le nez mais explosent en bouche sur une trame concentrée, mûre et souple. La finale est moyennement longue mais le vin offre une gourmandise remarquable. Très Bien

Vosne Romanée 1er Cru les Malconsorts 1996 – Domaine Thomas : après la relative déception du même vin dégusté sur le millésime 1997, je m’attendais à une revanche sur ce millésime plus frais. La robe est effectivement plus dense, mais malheureusement le vin se montre très liégeux au nez, et dur en bouche. On entre-aperçoit une belle trame de fruits noirs et de la concentration en bouche, mais malheureusement le vin est tout bonnement imbuvable tellement il est marqué par le liège. La série noire continue…

Vosne Romanée les Champs Perdrix 1999 – Bruno Clair : au risque d’enfoncer des portes largement ouvertes, je dois concéder que ce producteur m’a une fois de plus impressionné par sa capacité à produire des vins qui conservent un superbe fruit au vieillissement. La robe est encore jeune, sombre et profonde avec des reflets légèrement violacés, le nez est franc, aromatique sur les petits fruits noirs frais, la fraise écrasée,  la rose fanée, la bouche est tendre, de concentration moyenne, avec un trame de tanins mûrs. Une belle bouteille à maturité. Très Bien

Marin Clos du Pont 2008 – Domaine Delalex : un vin bien structuré, encore marqué par un léger perlant, aromatique avec des notes de fleurs blanches et une pointe de silex. La bouche est franche, légère, sapide avec une belle pureté. D'une buvabilité déconcertante. Bien

Muscat 2008 – Maurice Schoech : le vin conserve son caractère jeune avec une bonne intensité aromatique, la bouche se montre équilibre sec avec du croquant. À boire cette année. Bien

Muscat Herrenweg 2002 – Zind-Humbrecht : le terroir du Herrenweg ne se prête particulièrement à la création de vins de très grande garde, néanmoins ce muscat du millésime 2002 a bien évolué. Le nez se pare de notes épicées, d'arômes de fleurs séchées avec une pointe fumée. La bouche est sèche, complexe et légèrement évoluée, avec une finale qui reste assez courte. À boire. Bien

Sauternes Château Gravas 2001 : un sauternes de bonne facture dans un petit millésime, au nez de grain rôti et d'agrumes confits encore marqué par un boisé très présent pour un palais habitué aux liquoreux alsaciens. La bouche est riche, marqué par l'abricot sec, mais reste relativement digeste avec une finale de bonne longueur. Un vin très plaisant sur une tarte aux fruits. Bien

Riesling Andlau 2008 – Marc Kreydenweiss : le vin possède un nez aromatique de très bonne pureté, avec une petite pointe oxydative qui signe un élevage sur lies et une mise en bouteille avec un faible sulfitage. L'aération sur plusieurs jours lui fait le plus grand bien. La bouche est dense, saline et acidulée, et exprime parfaitement le caractère gréseux de son terroir d'origine. Un vin typé à servir sur des poissons de rivière. Très Bien

Riesling Grand Cru Geisberg 2005 – Robert Faller : déjà pétrolé au nez, équilibré en bouche, le vin présente une belle évolution, mais ne possède pas une grande minéralité. A boire. Bien

Pinot Blanc Croix du Sud 2007 – François Schmitt : l’élevage sous bois commence à se fondre mais le nez est encore bien toasté, la bouche est pure et de bonne concentration avec une amertume encore sensible. Magnifique sur une blanquette de volaille maison. A boire ou à garder. Bien

Gewurztraminer Cuvée Laurence 2008 – Domaine Weinbach : un vin délicieux par la combinaison idéale d'un fruité très frais et une acidité très présente en bouche. Véritable vin croquant légèrement moelleux, parfaitement adapté à un kouglof alsacien. Très Bien

Chianti Classico Riserva 1995 – Castello della Panaretta : le vin commence à montrer une belle intégration du boisé, avec un nez fumé et toasté qui laisse place à des arômes de petits fruits rouges. La bouche est puissante, avec des tanins murs, une acidité fine, mais manque de complexité à ce stade. Bien

Hermitage La Chapelle 1998 – Paul Jaboulet : après la déception des millésimes 1996 et 1997, ce millésime se montrait plus avenant : la robe est encore sombre, le nez ouvert et épicé avec des arômes de suie, de lard fumé et de fleurs. La bouche est corsée, ample avec des tanins très présents de bonne finesse. La finale possède la longueur qu'on attend d'un vin de ce pédigrée. Très Bien

Thierry Meyer

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