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Les Vins du mois d’Avril 2005

Compte rendus des vins dégustés au mois d’avril 2005 à diverses occasions.



SylvaneR 1999 – Zind-Humbrecht : La robe est jaune doré très intense, avec beaucoup d’éclat. Un peu de gaz est visible, quelques bulles de gaz se forment à la paroi du verre. Le nez est un mélange de fruits jaunes mûrs et de pierre à fusil avec des notes fumée. La bouche est sèche, minérale, assez riche, avec une acidité marquée mais pas tranchante. On sent de nouveau ces arômes qui rappellent les amandes grillées et fumées qu’on croque à l’apéritif. La fin de bouche est un peu courte, mais l’ensemble dégage une impression minérale assez étonnante. Un vin inhabituel. Très Bien.


Morgon 2003 – Jean Descombes : robe grenat éclatant, moyennement dense. Nez de petits fruits, fraise, parfumé. Bouche tendre mais ayant un peu moins e glycérol que l’an dernier. Un vin qui devient équilibré, facile à boire. Très Bien


Gewurztraminer Cuvée Engel 1996 – Fernand Engel : La robe est jaune assez dense, avec des reflets verts. L’apparence est liquoreuse. Le nez est parfumé, lychee et coing avec des notes de miel. En bouche, le vin est acidulé, fin sans trop d’ampleur, avec un joli moelleux qui s’intègre bien à l’acidité. Un vin qui a dignement accompagné un dîner chinois. Bien


Chinon Varennes du Grand Clos 1996 – Charles Joguet : voilà une bouteille que je conserve en cave pour goûter une fois depuis presque 6 ans. La robe est rouge dense, avec des bords légèrement tuilés. Le nez est parfumé et complexe, avec des notes de cuir, de fruits rouges, de poivron, qui rappellent un médoc de bon niveau. La bouche est dense, sèche et corsée, avec des tanins très fins qui donnent beaucoup de finesse à la sensation tactile sur la langue. Le milieu de bouche prend des notes viandeuses, puis fruitées avec des notes de fleurs séchées en finale. L’impression est d’être en face d’un vin jeune qui a la patine et le fondu d’un vin plus âgé. Une de mes meilleures impressions sur un Loire rouge. Très Bien.


Auxerrois Domaine et Tradition 2001 – Domaine du Clos des Rochers (Luxembourg): la robe est pâle, jaune citron. Le nez est assez parfumé, agrumes, pamplemousse, et des notes florales légères à l’agitation. La bouche est assez grasse, avec encore une pointe de CO2, mais s’essouffle rapidement en milieu de bouche, l’acidité étant un peu en retrait. La finale est courte, assez parfumée. Le vin a dépassé son apogée avec cette perte de fraîcheur ? Bien.


Champagne Brut 1996 – Gosset : La robe est pâle, jaune citron avec une bulle assez fine et un cordon très persistant. Le nez est frais, avec des arômes de pomme verte et de pamplemousse. La bouche est vivace, sèche avec une bonne maturité. L’acidité ne vient pas d’un manque de maturité, ce qui donne un bel équilibre très tendu. Très Bien.


Riesling Vendanges Tardives 1989 – Hugel et Fils : La robe est restée jaune assez pâle avec des reflets verts. Le nez est très parfumé, complexe et un peu évolué, avec des notes d’encaustique, de cire et de fumée. La bouche est fondue, légèrement moelleuse (25.7g/l de SR), et procure cet équilibre magique des rieslings allemands demi-sec. Une légère pointe végétale en finale laisse penser à un petit déficit de maturité des raisins. L’ensemble donne une impression équilibrée et sèche, et passe très bien sur un poisson au beurre blanc accompagné de nouilles. Très Bien.


Gewurztraminer Grand Cru Mambourg Sélection de Grains Nobles « S » 1998 – Marc Tempé : la cuvée « S » est issue de très vignes (75 ans) et élevée sous bois neuf. Le nez est très parfumé, exhubérant presque, avec du miel, du pralin, de la mirabelle, de l’abricot sec et un léger boisé. La bouche est onctueuse, riche et surmurie sans être piquante, avec une sucrosité fondue qui donne un joli moelleux en bouche. Le vin est très concentré, le boisé un peu plus fondu qu’il y a quelques années. A boire par petite gorgée, j’ai beau le répéter mais a bouteille et les verres se vident à grande vitesse quand même… Excellent.


Riesling Réserve 2003 – Willy Gisselbrecht (Dambach la ville) : Une robe jaune pâle. Le nez est citronné, simple et franc. La bouche est acidulée, fruitée, simple et bien faite, très parfumée pour un 2003, avec des notes citronnées en finale. Bu en demi-bouteille au restaurant, un vin agréable. Bien


Riesling Vent d’Est 2002 – Domaines Schlumberger : Une nouvelle cuvée issue d’une parcelle dans le prolongement ouest du Grand Cru Kitterlé, sur un terroir gréseux contenant du grauwackes (granite vitrifié d’origine volcanique), similaire au Grand Cru Kitterlé. 2001 a du être le premier millésime produit si mes connaissances sont à jour. La robe est jaune pâle assez claire avec des reflets verts. Le nez est assez aromatique, avec des notes de citron, de rhubarbe et de pin, puis évoque des notes plus fumées avec des traces pierre à l’aération. Un style mûr mais encore jeune. La bouche est remarquable de pureté et de finesse, avec une acidité très fine qui n’est pas du tout agressive, et une forte minéralité similaire à une eau minérale riche en sels minéraux (je suis devenu un grand buveur d’Hépar depuis quelques temps…). Cette minéralité rappelle plutôt les vins riches en calcium et magnésium, et procure beaucoup de chaire en bouche. Dans les grands vins, le riesling Schlossberg de Faller, le riesling Mambourg de Tempé ou la Cuvée Frédéric-Emile de Trimbach possèdent une chaire identique, ce qui les rend très agréable à boire, la sensation étant surtout tactile. Les 8g/l de SR contribuent certainement à l’adoucissement de la sensation, surtout sur un millésime comme 2002. J’ai souvent exprimé la minéralité à partir du nez ou de l’acidité en bouche, ici on est sur un vin très digeste, qui donne une impression très forte sur la langue, avec le sentiment de pouvoir en boire à grosses lampées sans problèmes. Très Bien.


Thierry Meyer