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Les Vins du Mois d’Août 2008

Compte rendu des vins dégustés en Août 2008 à différentes occasions, dont un très bon Riesling Nussbaum Grand Premier Cru 2004 du Domaine Aly Duhr au Grand Duché de  Luxembourg.

Gewurztraminer Cuvée des Seigneurs de Ribeaupierre 1999 – Trimbach : Nez exotique et litchi d'une grande finesse, agrémentée d'une pointe d'épices. Mais c'est surtout la précision de la bouche qui impressionne, dense et charnu sans jamais être lourd, avec une finale d'une grande longueur qui laisse une impression rémanente longue sur la langue. Une minéralité qui rappelle les meilleurs gewurztraminers des grands crus voisins (Osterberg, Mandelberg) voire plus lointains (Zinnkoepflé). Toujours Exceptionnel
 
Gewurztraminer Grand Cru Brand 2001 – Josmeyer : un fruité pur et une acidité rafraichissante sur un ensemble concentrée et vivant, qui n'a pas la patine du vin de Trimbach. Très Bien
 
Troussepinette de Vendée à la pêche : mélange de vin et d'alcool avec des fruits macérés, la troussepinette est un apéritif titrant 17 degrés d'alcool qui se laisse boire très facilement, exhaltant des arômes de pêche comme aucun liquoreux (français) ne sait faire. L'ensemble se boit par petites gorgées bien frais, voire en entrée sur du Melon (pour ne pas dire dans…), mais attention à ne pas trop abuser sous peine de débuter la sieste estivale avant la fin du repas !
 
Moulis Château Poujeaux 1995 : un Moulis mûr à point, intensément réglissé au nez avec des arômes de fruits mûrs. La bouche est de bonne densité, charnue avec ce qui faut de gras dans les tanins pour donner une finale soyeuse. L'ensemble n'a pas la finesse des crus classés, mais s'en sort très honorablement. Payé 14 euros il y a plus de 10 ans, c'est une bonne affaire qu'on aime avoir dans sa cave.  Très Bien

Muscat Grand Cru Wineck-Schlossberg 2005  – Vincent Spannagel : légèrement doux, mur, fin et élégant, structure légère, c’est un muscat d’apéritif de compétition, ou un vin à accorder avec du melon et du jambon cru en été. Très Bien
 
Tavel 2004 – E. Guigal : un rosé dense au nez discret, vineux en bouche avec du caractère. Très versatile sur les barbecues estivaux. Bien
 
Chignin-Bergeron Vieilles Vignes 2005 – Jean-Pierre et Philippe Grisard : un vin mur, riche et légèrement doux, c’est une cuvée encore enrobée par la surmlaturité, à attendre. Bien
 
Fleur de Savagnin 2004 – Alain Labet : Savagnin élevé sans voile, mais apparemment sans malo aussi. L'acidité et le boisé ne sont pas encore intégrés, donnant un vin vif au caractère épicé renforcé. A table, sur un poisson aux épices avec une bonne dose de riz, ça marche très bien. Ne pas hésiter à carafer le vin quelques heures.
 
Gewurztraminer le Fleuron de Christophe 2006 – Jacques et Christophe Lindenlaub : parfumé au nez avec de la rose et une pointe de truffe blanche, le vin se montre moelleux, concentré et d’une grande délicatesse en bouche. Remarquable de douceur et de pureté. Très Bien

Côte Rôtie Les Jumelles 2004 – Paul Jaboulet : Un Côte Rôtie entre deux phases, qui a perdu son fruité jeune de ses premières années tout en ayant un bouquet qui reste discret. Le nez est marqué par de discrètes notes d'olive et de fumée, la bouche est dense, assez puissante avec une finale courte. L'ensemble doit encore être attendu. Bien
 
Riesling Grand Cru Altenberg de Wolxheim 2005 – Cave du Roi Dagobert : un vin assez profond, du minéral, des fleurs blanches, très classique mais encore un peu trop sucré pour s'apprécier maintenant, à regoûter dans 4 ans. Un beau terroir mis en avant par un beau millésime. Bien
 
Riesling Vent d'Est 2003 – Domaines Schlumberger : un nez légèrement fumé qui trahit le millésime, beau bouquet fondu. Bouche fine, acidité fraîche et légère évolution font de ce vin un modèle de riesling sur terroir gréseux (originaire des aprcelles derrière le Schimberg, sur le versant Sud du prolongement du Kitterlé). Le millésime chaud qui avait donné un vin manquant de fraicheur dans les premières années qui ont suivi la mise, donne finalement un superbe résultat après quelques années de garde. Très Bien
 
Riesling Cuvée Sainte Catherine 2007 – Domaine Weinbach : nez encore marqué l’élevage, mais très pur avec des notes d’agrumes frais et de fleurs blanches, à la fois intense et jeune. Bouche droite, ciselée par une bonne acidité, du corps et peu de surmaturité. Un équilibre sec sur ce vin qui sera magnifique dans 2-3 ans. Très Bien

Riesling Muschelkalk 2005 – Etienne Loew : un riesling mur mais qui se présentait tendu par une acidité constitutive énorme il y a deux ans, et qui a bien profité de quelques années de garde. La finesse du bouquet floral agrémenté d'une pointe de fumé, la pureté en bouche et la longue finale annoncent un vin qui arrive tranquillement à maturité. La cuvée 2005 est exemplaire de ce que les terroirs calcaires du secteur de Dahlenheim/Westhoffen savent produire de grand. 2005 étant épuisé depuis longtemps, ne pas louper la cuvée 2007 de qualité similaire qui vient d'être mise en bouteille. 15/20

Meursault 1996 – Roptieau frères : un meursault qui a bien vieilli, qui présente un nez de fleurs blanches et de minéral tel un chablis évolué, souple en bouche avec de la pureté. Bien

Château Musar 1991 (Liban) : une bouteille mûre très souple aux arômes de fruits rouges cuits, rehaussée de cuir et d'épices pour créer ce style inimitable et intemporel qui caractérise les vieux musar. Bien

Riesling Nussbaum Grand Premier Cru 2004 – Domaine Mme Aly Duhr et Fils (Ahn) : une bouteille magnifique au nez d'agrumes mûrs et de pierre, frais et annonciateur d'une vendange mûre. la bouche est fraîche en attaque, saline et de bonne densité avec un équilibre gras et sec, une acidité fine et une amertume élégante qui allonge la finale sur des notes d'écorce d'orange. Bu cette semaine au restaurant Opium de Luxembourg, voilà un de tous meilleurs rieslings luxembourgeois bu ces dernières années. Ici comme ailleurs, un raisin mûr produit forcément de très belles choses, et à défaut de retrouver cette fraîcheur parfois typique des vins dilués et peu mûrs qui caractérise la production la plus banale du pays, on a ici un vrai riesling de terroir dans un millésime 2004 qui était magnifique lorsque les rendements étaient maîtrisés. Cela me rappelle un riesling GC Schlossberg 2004 alsacien dans l'esprit. Très Bien

Thierry Meyer

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