L'Oenothèque Alsace

Les Vins du mois d’Août 2005

Compte rendu des vins dégustés en août 2005 à différentes occasions.


 



Pinot Blanc Fleur de Printemps 2003 – Vincent Spannagel : la robe est jaune paille avec des reflets verts. Le nez est parfumé, fruité avec des notes de fruits blancs, ainsi que très mur (pain grillé, miel). La bouche est riche, grasse et moelleuse, gardant de la fraîcheur mais donnant clairement dans le style surmaturé. Le vin est encore jeune et garde de la fraîcheur, mais cette cuvée 100% pinot auxerrois risque de ramollir avec le temps. Une bonne réussite dans un millésime souvent déséquilibré. A boire dès à présent. Bien


Jurançon sec 2000 – Domaine Nigri : la robe est jaune assez foncé, brillante. Le nez est parfumé, avec des notes d’agrumes et de buis, de miel et d’abricot sec. La bouche est sèche, corsée et riche, dotées d’une belle acidité. Les arômes du nez se retrouvent avec des notes de fleurs séchées, pour donner un vin très aromatique et assez vif. L’équilibre est proche d’un riesling vif alsacien, mais la richesse et le style très sec le rendent difficile à confondre. Une belle digression ! Bien


Chirouble 2004 – Domaine Desmures : la robe est rouge-violine, dense et brillante. La nez est parfumé, avec de la groseille, de la fraise, et beaucoup de fraîcheur. La bouche est moyennement dense, grasse, fruitée avec une acidité pas trop agressive. Moins corsé que le millésime 2003, ce chirouble est très friand jeune, et se boit très facilement légèrement frais. Un modèle du genre. Très Bien.


Riesling Grand Cru Wiebelsberg 2003 – Remy Gresser : Le nez est parfumé, élégant avec des notes florales, fleur d’églantier et d’acacia en tête. La bouche est élégante, grasse sans être lourde, et s’exprime magnifiquement bien sur des nuances délicates propres au Wiebelsberg dans sa jeunesse. Le souvenir des Wiebelsberg 2002 de Guy Wach et du 1985 de Remy Gresser bus ce printemps donnaient un air de ressemblance très fort. Goûté en octobre dernier lors de la dégustation des grands crus, le vin était plus austère. Le réveil des grands crus 2003 est magnifiquement illustré sur cette cuvée. Très Bien


Riesling les Pierrets 2001 – Josmeyer (1/2 bouteille) : La robe est pâle, le nez est parfumé avec des agrumes, du pamplemousse, et un coté mur assez présent. La bouche est sèche, très minérale, grasse et riche en bouche, avec un superbe fruité qui domine une légère acidité. Voilà du riesling tel qu’on peut en boire jusqu’au bout de la nuit – si on ne prend pas le volant bien entendu. 14€ la demi-bouteille au restaurant La Taverne Alsacienne à Ingersheim, ne boudons pas notre plaisir ! Très Bien.


Riesling Grand Cru Kitterlé 1993 – Schlumberger : La robe est jaune citron assez pâle. Le nez est très intense, avec un mélange de notes de pétrole et de beurre, évoluant vers des notes de camphre, de réglisse, de fumée à l’aération. « Le vin sent la pierre » est l’expression qui fait l’unanimité. La bouche est sèche, dense et assez grasse, reprenant le coté fumé du terroir dans un équilibre très typé riesling grand cru. Un concentré de terroir s’exprime dans le verre, dans un style un peu plus mur que le 95. A parfaite maturité aujourd’hui et sans aucun signe de fatigue. Excellent.


Pinot Noir Réserve 2003 – Barmès-Buecher : La robe est sombre, opaque, presque noir avec des reflets violacés. Le nez est très intense, avec des notes de ronce, de mûre, de cassis et de réglisse. Un peu de bois et des épices apparaissent à l’aération, clou de girofle en particulier. On s’attend à un vin tannique en bouche, mais si les tanins sont bien présents, ils sont frais, gras, et s’intègrent parfaitement dans un vin concentré et assez puissant. La finale est longue. Toute la réussite du millésime 2003 dans le pinot noir se retrouve dans cet flacon. Excellent.


Riesling Grand Cru Wineck-Schlossberg 2002 – Alfred Meyer : la robe est jaune pâle avec des reflets verts. Le nez est mur et très variétal, avec des notes de raisin frais, de fruit jaunes et un peu de vernis. La bouche est souple, assez moelleuse avec une acidité qui fait un peu défaut à l’équilibre pour un vin de 2002. La finale est courte et reste sur un coté sucré peu complexe. L’ensemble est buvable et sans défaut mais peine à exprimer le terroir, en particulier les notes d’églantine du Wineck-Schlossberg (ou toute autres aromes floraux), la bonne maturité cachant tant bien que mal une matière probablement assez moyenne. Bof


Saint-Joseph rouge 2001 – E. Guigal : la robe est rouge-noir, foncée avec des reflets violets. Elle est flatteuse et laisse présager une bonne concentration. Le nez est parfumé, avec des notes de cassis, d’olive noire, de suie, annonçant une bouche peut-être ferme. En bouche, on est effectivement dans un style de syrah un peu austère par rapport à des vins australiens, avec des tanins frais, mais le vin est un régal à boire. L’équilibre est bon car la fin de bouche dévoile un fruité et une droiture remarquable. Un vin très jeune, déjà gourmand, à essayer de déguster sur les 10 prochaines années. Cerise sur le gâteau, le vin est facile à trouver : on le trouve même à environ 13 euros chez Auchan à Strasbourg. Très Bien.


Muscat Andlau 2003 – Domaine des Marronniers (Guy Wach) : le nez est assez parfumé, floral avec du raisin frais, mais montre aussi une pointe d’alcool. La bouche est tendre, grasse et délicate, dans un style mur et sec. Un muscat frais, assez sec, bien parfumé sans être débordant d’arômes muscatés comme les 2002 ou 2004. Je le goûte moins bien qu’en début d’année. Bien


Saint Estèphe-Château La Rose Brana 1999 : Christian Ollier propriétaire de 24 hectares à Saint-Estèphe. Age du vignoble : 35 ans. Cépages : 55% Cabernet-Sauvignon, 45% Merlot. Sol : Arable et graveleux : la robe est rouge sang de bœuf, avec des bords légèrement tuilés. La bouche est assez tannique, fruitée et assez souple, avec une finale assez chaude. On est bien à St Estèphe, et le vin est à maturité avec des tanins assouplis par le temps. Bien


Pinot Gris Sélection de Grains Nobles Cuvée Exceptionnelle 1989 – Gustave Lorentz : La robe est jaune doré, brillante, assez dense avec un disque épais. Le nez est parfumé, fruité avec des notes d’abricot et de pêche, de miel et de pralin, rehaussé de notes d’évolution (un peu d’encaustique) marquant l’âge du vin. La bouche est fine, le moelleux étant bien équilibré par une acidité présente, et reprend les arômes du nez avec des notes de champignon. La finale est assez courte. Le vin est à maturité, suffisamment complexe pour être apprécié des à présent, mais se gardera probablement encore une quarantaine d’années ! Très Bien


Riesling Millenium 2000 –  Vincent Spannagel : la robe est assez dense jaune citron avec un disque assez épais. Le nez est parfumé, sur des notes de citron confit avec une légère évolution. Le coté muscaté de sa jeunesse a laissé place à des arômes de miel et de citronnelle. La bouche possède une attaque assez grasse, un milieu de bouche dense et légèrement moelleux avec une acidité présente mais qui ne suffit pas à donner une grande vivacité à ce vin. La fin de bouche est longue et laisse une bonne impression de complexité aromatique. Un vin encore frais, à déguster à l’apéritif ou sur des plats supportant le gras et le moelleux du vin. Probablement mieux sur un filet de sandre au beurre blanc que sur une choucroute ! Bien


Margaux 2000 – Château Cordet : la robe est rouge-noir avec des reflets violet, dense et brillante, avec de belles jambes. Le nez est parfumé, mûr avec des notes de violette, de cassis et de pruneau ainsi qu’un joli boisé. La bouche est riche et fondue, avec des tanins très fins qui donnent une belle sensation de velours en bouche. Un vin fruité à l’équilibre souple (50% Cabernet Sauvignon 30% Merlot 15% Cabernet Franc 5% petit verdot), qui possède une bonne longueur. Un joli vin dans un style moderne à boire dès à présent ou dans les 10 ans à venir, appartenant aux propriétaires de Château Monbrison. Très Bien.


Sylvaner Séduction 2003 – Domaine des Marronniers : Le sylvaner fait son offensive de charme : profitant d’un millésime mur, les raisins les pus murs ont apparemment donné cette cuvée légèrement moelleuse, titrant 11.5% d’alcool, qui permet d’aborder le goût du sylvaner sans en subir l’acidité ou l’amertume. La bouteille bleue renforce le coté exceptionnel de cette cuvée, qui n’est pas mise en vente mais offerte aux clients du domaine. Le nez est assez discret. La bouche est équilibrée, les notes d’amande étant reprises par le sucre résiduel dans un ensemble assez équilibré. Un vin plaisir à consommer sans modération le vendredi soir, une fois la voiture au garage ! Bien


Crémant Brut – Domaine de l’Ancien Monastère : bu un peu frais, cette fois le flacon est un peu décevant : un peu alcoolique en bouche et lourd en finale. Je ne retrouve pas son fruité et sa légèreté qui m’avaient tant plu il y a deux semaines. Bien


Riesling Grand Cru Mambourg Vendanges Tardives 1997 – Marc Tempé : la robe est jaune citron pâle. Le nez est parfumé, complexe avec des notes d’hydrocarbures mélangées à du citron, évoluant par palier pour atteindre le summum lorsque le vin est un peu pus chaud (12-13 degrés). La bouche est fondue, dans un style demi-sec qui rappelle les goldkapsel allemand, avec des notes un peu beurrée. La minéralité et la longueur en bouche sont tout simplement impressionnantes. Toujours aussi bon. Excellent


Pomerol 1988 – Vieux Château Certan : la robe est assez profonde, brillante avec des bords qui commencent à tuiler un peu. Le nez est parfumé, avec du pruneau, des épices, et des notes de truffe. La bouche est souple, assez dense et très fine, donnant une impression d’équilibre très souple. Un vin à maturité, qui devrait encore se conserver longtemps. Très Bien


Pessac Léognan 1990 – Château Haut-Bailly : la robe est plus foncée que le pomerol, avec des jambes très fines. Le nez est parfumé, sur des notes de mine de crayon et de fruits noirs. La bouche est sèche et minérale, les tanins sont fins mais encore bien présents. Le vin arrive à maturité mais gagnera un peu à être gardé. Très Bien


Deux très beaux bordeaux pour illustrer la différence rive droite / rive gauche.


Riesling Sélection de Grains Nobles 1985 – Hugel et Fils : la robe est jaune dorée assez foncée, avec des reflets cuivrés. Le nez est très intense, avec des notes de citron confit, d’encaustique, de miel et d’abricot sec. La bouche est encore très liquoreuse, finement acidulée, avec beaucoup d’élégance. La finale est longue et conserve le coté agrumes confits du nez. Moins fin que le SGN 76, le vin garde à être attendu à mon avis, pour en profiter pleinement. Excellent


Gewurztraminer vignoble d’Epfig Sélection de Grains Nobles 1990 – André Ostertag : une bouteille pour apprécier la différence avec le riesling ci-dessus. Le profil aromatique est beaucoup plus floral et fruité, avec de la ros et du litchi baignant dans des notes de miel. La bouche est ronde, assez grasse avec une liqueur moins botrytisée que le riesling. Un vin à maturité qui manque un peu de complexité pour rejoindre les meilleurs de la région. Très Bien


 Thierry Meyer