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Les Vins des Mois de Septembre-Octobre 2007

Compte rendu des vins dégustés en Septembre/Octobre 2007 à différentes occasions, dont un superlatif Pomerol Château Gazin 1985

Auxerrois Vieilles Vignes 2004 – Valentin-Zusslin : un auxerrois riche et très mur, la robe dorée, qui exhale des arômes de miel et de fruits mûrs très nets au nez. La bouche est pure, fruitée et riche avec un moelleux très présent (11g/l de sucre restant), sans procurer aucune lourdeur. Un peu moelleux pour aller à table, mais un vin d’apéritif ou de dessert parfait. Très Bien dans son style. 15/20

Arbois Trousseau Cuvée Gravilière 2003 – Daniel Dugoit : souple, fruité avec une belle structure acide, le vin est droit et bien fait, ave un coté léger qui termine sur des note fumées. Un beau trousseau qui ne manque pas d’élégance dans un millésime chaud. Bien

Chiroubles Desmures 2003 – Georges Duboeuf : la robe est colorée, annonçant un nez mur, gourmand avec des arômes de violette, de fruits rouges et des notes de cuir qui trahissent les 4 années d’âge. La bouche est souple, concentrée et fruitée avec une belle acidité. Vin des copains, à partager sur un plateau de charcuterie. Bien

Pinot Noir 2005 – Klee Frères : un pinot noir à la robe de bonne intensité, cerise claire avec une belle brillance. Le nez est frais, sur les fruits rouges, avec une petite note florale à l’agitation. La bouche est droite, équilibrée et de bonne densité avec une bonne pureté et beaucoup de finesse dans la finale. Bien

Pinot Noir Cœur de Bollenberg 2005 – François Schmitt : la robe est dense, à peine plus foncée que le précédent avec une belle brillance. Le nez est intense, finement boisé avec une bonne complexité, traduisant un élevage de qualité. La bouche est riche, très pure et intense avec un fruité remarquable et des tanins murs très gras, renforçant la sensation de profondeur de cette belle cuvée. Un des grands rouges du millésime, particulièrement agréable à boire en attendant que les meilleures cuvées de coté de Rouffach et Wettolsheim se réveillent. Excellent

Riesling Grand Cru Wiebelsberg 2002 – Guy Wach : nez typé, fin, zeste d’agrume, beaux terpènes, avec une pointe de chèvrefeuille. La bouche est fine, encore marquée par un moelleux qui est cependant fondu pour ne pas donner une sensation trop vive, avec une belle finale. Un vin élégant, mur. Très Bien

Pomerol – Château Gazin 1985 : Sur un coup de tête, ou plutôt un coup de fatigue en cette presque fin de semaine, nous avons décidé de bien boire ce soir. Des mois que je caresse l’idée – et la bouteille – de boire ce Château Gazin 1985 qui me fait de l’œil dans l’armoire à vin du salon. Bouteille gardée pour une bonne occasion, de celles qui tardent toujours à venir car quand les bons convives sont là on pense inéluctablement à d’autres bouteilles. Et si cette occasion c’était ce soir ? Les steaks hachés et les pommes dauphines prévues au dîner ne feront pas d’ombre au vin… Ouverture du flacon, le long bouchon mouillé sur un quart est parfait. La robe est dense, opaque, rouge très sombre avec des nuances café sur les bords qui trahissent les 22 ans d’âge du vin. Le temps que le vin monte en température, on observe les larmes qui se détachent lentement des parois du verre. Ca m’a l’air pas mal, avec une telle robe. Mais le premier nez est discret, marqué par des notes de cuir, de terre et par quelques épices. La robe est-elle exagérément flatteuse ? Non, simplement le vin est encore frais, il a besoin de monter en température. La première gorgée est sévère, température oblige, transformant la finesse du vin en une forme de sécheresse épouvantable. Je fais goûter (à l’aveugle) à ma femme, moins sensible au charme des vieilles étiquettes que moi, et elle me confirme une forme de « verdeur » en finale. Laissons le temps réchauffer le vin et cuire les steaks.
Une demi-heure plus tard, repas terminé, le vin a passé le cap des 17 degrés et prend son envol. Si la robe n’a pas changé, le nez me met une grosse claque façon happy slapping comme dans la pub Fanta, avec un bouquet d’une élégance rare, qui va chercher les fruits des bois, la prunelle, la fumée, les épices et le cuir patiné, mais aussi la réglisse sauvage qui se fait de plus en plus présente. La bouche devient tendre, pure et d’une belle finesse, avec ce charme fou que seuls les bordeaux savent obtenir après 20 ans de bouteille, combinant une certaine austérité avec un coté coulant. Oui, coulant : ça coule littéralement dans le gosier, et si on est loin du coté jus de fruit de certains vins jeunes, le jus de réglisse se fait de plus en plus présent et accompagne la texture veloutée jusqu’au plus loin de la finale. C’est la magie du Bordeaux. On passe d’un vin difficile à goûter frais, qui se transforme pendant le repas et se déguste à la fin du repas, pour lui seul comme simple plaisir hédoniste. La noble amertume de la finale fait toute la race du vin, créant un plaisir intellectuel spécifique pour ceux qui savent se laisser guider par le vin.  Excellent

Muscat 2006 – Frédéric Mochel : frais et croquant, avec une matière pure en bouche qui évolue néanmoins rapidement à l’aération. A boire. Bien

Gewurztraminer Vignoble d’Epfig 2006 – André Ostertag : une cuvée nette, bien mûre avec des accents de pralin qui rappellent le millésime 2005, le moelleux est soutenu par une bonne acidité. Une cuvée remarquable. Très Bien

Riesling Grand Cru Hengst 2002 – Josmeyer : bu dans un restaurant étoilé, la première bouteille est fumée au nez, sèche et amère en finale avec une race évidente qui manque un peu de pureté et de minéralité. Une telle bouteille se boit bien, mais ne se montre pas grande. Elle vaut 15/20 maximum. Le deuxième flacon débouché se montre jeune, net et aromatique au nez avec une bouche dense, très pure et puissante, qui dévoile un gras important et une forte minéralité en milieu de bouche, avec une finale pure et très longue. Excellent

Blagny 1er Cru La pièce sous le Bois 1999 – Joseph Matrot : Le nez est très mur, voire confit, avec des arômes de fruits noirs. La bouche est ample, légère et fine, souple et élégante avec une jolie finale. Tous les millésimes sont réussis pour cette cuvée, mais 1999 offre un petit surcroît de finesse. Très Bien

Riesling Vent d’Est 2003 – Domaines Schlumberger : la robe est soutenue, jaune doré avec de belles larmes. Le nez est mur, avec des senteurs d’agrumes, de citronnelle et de miel. La bouche est acidulée avec un moelleux présent en attaque, puis reprend un équilibre fin quasi sec. Un vin sympathique à servir frais. Bien

Thierry Meyer

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