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Grands vins étrangers chez Wengler

Grands vins étrangers – Cave Wengler
14 décembre 2004, Rosport


Dégustation rapide de quelques vins étrangers à la Cave Wengler de Rosport au Grand Duché de Luxembourg. Véritable caverne d’ali-baba, la cave s’est construit un large portefeuille de domaines en Bourgogne, Rhône, Bordeaux, Languedoc-Roussillon, Italie et Vins du Nouveau Monde. Elle distribue également des grands noms en Champagne (Moet, Krug, Veuve Cliquot, Deutz, Mercier). La gamme des verres et carafes Riedel est aussi à la vente, à des prix en deçà des prix imposés par l’importateur français de la marque (191€ la carafe Pomerol contre près de 340€ en France par exemple…). Les prix sont très compétitifs en comparaison avec la France, surtout dans le haut de gamme (Krug 1988 à 112.7€, Corton Charlemagne 1999 de Bonneau du Martray à 64.41€), en particulier à cause d’une TVA assez basse (12%, 15% pour les vins de pus de 13.5 degrés d’alcool et pour les vins effervescents). Des dégustations sont organisées plusieurs fois par an.



Oregon – Pinot Noir Cuvée Spéciale « Laurène » 2000 – Domaine Drouhin (44.45 €) : le robe est colorée, rouge foncé, avec des reflets violets. Le nez est parfumé, initialement sur des fruits rouges cuits. La bouche est douce, souple, avec des arômes de cassis et de cerise noire. Les tanins sont souples et gras. Ce n’est qu’en milieu de bouche que le vin commence à pinoter et à ressembler à un bourgogne très fin avec une belle concentration. La finale est fruitée, épicée, légèrement poivrée. Très Bien


Espagne – Marques de Griñon – Emeritus 1999 : Cuvée composée d’un tiers de cabernet sauvignon, syrah et petit verdot. Le nez est parfumé avec de la groseille et de la framboise qui rappellent la gelée que faisait ma grand-mère ! Des arômes de foin coupé et de lierre complètent ce nez. La bouche est ronde, grasse avec des tanins fins assez sensibles. La finale est un peu décevante en comparaison de la première impression en bouche. Très Bien.


Australie Cabernet Sauvignon Bin 707 1999 – Penfolds (66.64€) : Le nez est fruité et marqué par le bois, avec des notes de moka, d’eucalyptus. La bouche est très concentrée, corsée et grasse avec des tanins marqués qui sont encore dissociés et une acidité bien marquée. Le vin est techniquement bien fait, mais a besoin de temps pour se fondre un peu. A boire aujourd’hui il est toutefois encore un peu lourd. Bien


Napa Valley – Profile 1998 – Merryvale (89.70 €) : Assemblage bordelais (76% Cabernet Sauvignon, 17% Merlot, 4% petit verdot, 3% Cabernet Franc). Le nez est parfumé, un peu évolué, avec des notes de bourgeon de cassis, de caramel, et des notes d’évolution. La bouche est corsée, sur des fruits noirs et un boisé généreux, avec une belle acidité et des tanins un peu secs. On retrouve les notes de caramel du nez. La fin de bouche dévoile des notes mentholées. Pas trop mon goût tout ça. Bien.


Chili – Don Maximiano 1998 – Errazuriz by Robert Mondavi (54.05 €) : Assemblage de cabernet  sauvignon et de cabernet franc. Nez intense de cassis, de torréfaction, avec du moka et des notes animales (musc). La bouche est acidulée, fruitée, souple, avec des arômes de bourgeon de cassis et cette touche animale qui rappelle un peu des odeurs de poulailler. Va-t-elle partir avec beaucoup d’aération  Pas trop mon style. Bof.


Australie – Shiraz St-Henri 1998 – Penfolds (50.03 €) : Le nez est très parfumé, intense avec beaucoup de finesse, et des arômes de mûre. La bouche est dense et assez sèche, avec des tanins souples. Les arômes légers d’eucalyptus provenant de l’élevage en chêne américain trahissent un peu l’origine de cette syrah, sinon on est sur un très bel équilibre proche des plus belles côtes rôties. Très Bien


Ces grands vins étrangers sont techniquement bien faits, disposent d’un boisé de très bonne qualité, et surtout offrent des profils aromatiques très divers, loin de la fameuse uniformisation du goût dont on nous rabâche les oreilles en longueur de journée… Cependant, ils sont également chers et s’ils peuvent éloigner des grandes régions européennes certains clients, apparemment avec le temps chacun revient à Bordeaux, dans le Rhône ou en Bourgogne. Pour 60 euros dans un millésime récent, on trouve un beau cote rôtie, un joli Bordeaux dans le Médoc, ou un grand Bourgogne rouge. Est-ce pour cela que Mondavi se retire progressivement de ce créneau haut de gamme ? En tout cas cela alimente mon optimisme pour le marché du vin. Les « autres » dégustateurs qu’on accuse de tous les maux, en particulier celui de se faire usurper et de se jeter facilement sur des vins maquillés, ne sont peut-être pas si bêtes qu’on voudrait nous le faire croire. Il faut juste au niveau macro-économique un peu de temps pour que le balancier revienne à une situation d’équilibre.


 


Thierry Meyer