L'Oenothèque Alsace

Le Coriandre – Bruxelles

Restaurant Le Coriandre (Bruxelles)
14 Juillet 2005

Une petite adresse réputée en marge du centre-ville de Bruxelles, qui offre un site web instructif . La petite salle permet d’accueillir environ 20 personnes. La carte est sobre et comporte des produits de saison. La carte des vins est plus complète avec de belle bouteilles dans toutes les régions et dans tous les prix.

Saumur Blanc 1999 Château Yvonne : Le nez est richement boisé, avec des senteurs complexes et fines qui font penser à un fût neuf de belle qualité. On est loin des arômes de planche brûlée, mais cela masque un peu le chenin. Il faut aérer le verre pour que de timides notes de houblon s’ajoutent au bois. La bouche est riche et grasse, le boisé apportant un grain sur la langue et une certaine forme de sucrosité tout en restant assez vif. Le coté boisé rappelle un bourgogne blanc, un comble pour les fans de chenin ! Un vin qui passe bien à table, mais le bois reste trop présent pour le moment à mon goût. Bien

Châteauneuf du Pape Cuvée Laurence 1995 – Domaine du Pégau : la robe est rouge-noir, assez dense. Le premier nez est discret et un peu étrange au point de penser à une bouteille défectueuse, mais devant l’insistance de la patronne nous le laissons s’aérer. Il développe alors des senteurs épicées marquées par le laurier, dans un style très peu fruité. La bouche est sèche, initialement carrément cartonnée, mais l’aération va lui donner un peu plus de densité, pour finir comme une cuvée dense et parfumée. Loin du coté charmeur de cuvées ou le grenache domine, cette cuvée montre un aspect de Châteauneuf du pape qui le rapproche des vins du Nord de la vallée. Dégusté en octobre 2003, le vin se montrait déjà tendu et épicé, mais avait conservé un peu plus de fruit. Une déception au vu de l’étiquette, les différentes mises sont-elles pour quelque chose ? Apparemment c’était la dernière bouteille de la cave du restaurant donc pas moyen de comparer in-situ. Bof

Châteauneuf du Pape 1999 – Domaine du Vieux Télégraphe : la robe est rouge brillant avec des reflets violets, le disque est épais et le jambage très gros. Le nez est très parfumé, sur des fruits rouges avec des notes de caramel et de fumée, dans le style de nombreux vins très murs du millésime 99 en Rhône Sud. La bouche est riche et grasse, très souple avec des tanins gras pas complètement fondus. Les notes de fruits rouges cuits et de pruneau se mêlent à de la violette dans une finale assez longue. Encore jeune mais déjà très plaisant. Un style aux antipodes du vin précédent. Très Bien.

Nous avons goûté le menu du mois autour de la tomate et des huiles d’olive, menu qui est aussi disponible à prix compétitif avec son cortège de vins servis au verre. Les plats sont très bien présentés, et se goûtent admirablement bien, les produits étant d’une grande fraîcheur. Peu de fausses notes dans l’exécution et le service, si ce n’est quelques détails qui séparent ce genre de restaurant des tables étoilées. Servir de l’eau en bouteille déjà décapsulée à table par exemple, chose interdite en France (et pas qu’à Strasbourg), est-ce permis en Belgique ? En outre, étant arrivé un peu tard dans un restaurant à moitié vide, c’est vrai que nous sommes partis plus tard que les autres convives. En laissant tout de même plus de 430 euros à 4. Ce n’était visiblement pas suffisant pour que le personnel cache son impatience à nous voir partir. Combiné avec un manque de tact évident sur le Châteauneuf du Pape 95, l’expérience laisse une impression mitigée d’un fort potentiel culinaire gâché par un service et un accueil inadéquat. Impression souvent relevée par d’autres clients, malheureusement.

Thierry