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Zind-Humbrecht 2009 : Les notes du domaine

Les notes d'Olivier Humbrecht sur les vins produits en 2009 sont une mine d'information sur le millésime en Alsace, tant les terroirs du domaine touchent une grande variété de climats, de géologies et de cépages. Alors que certains voient 2009 comme une version récente du millésime 2003, les notes, analyses techniques et commentaires de dégustation montrent que le travail dans la vigne a permis de préserver de beaux équilibres.et des acidités peu différentes finalement de celles rencontrées en 2005. Il faut se rappeler que les millésimes 2007 et 2008 étaient très élevés en acidité pour l'Alsace. La lecture des notes contraste avec le blog des vendanges écrit par Olivier Humbrecht pendant la campagne 2009. Le nombre de vins secs est important, et la lecture des notes montre que plusieurs vins seront déjà faciles à boire jeune, une aubaine pour la restauration et tous ceux qui n'ont pas la patience de garder les vins dix ans en cave. Lire également les premiers commentaires de dégustation. Thierry Meyer

Le millésime 2009 au Domaine Zind-Humbrecht
(Read the english version)
(Olivier Humbrecht)

L’hiver 2008/2009 était sec, pas vraiment froid, avec quelques journées printanières. Ce n’était donc pas une surprise de constater un débourrement relativement précoce début/mi avril. La pousse de la vigne était accélérée par un temps chaud et une pluviométrie un peu supérieure à la normale en mai. Fin mai donna l’occasion de battre le record de la plus chaude journée jamais enregistrée en mai en Alsace : 37.5°C. Les terroirs précoces étaient en pleine fleur autour du 26 mai. Une chute assez brutale des températures début juin (presque 20°C) a provoqué un ralentissement de la floraison dans les terroirs tardifs. Le Rangen de Thann et le Clos Windsbuhl furent les deux derniers terroirs encore en pleine fleur le 15 juin.

La crainte de coulure ou millerandage était justifiée dans les terroirs tardifs, mais il n’en fut rien, le volume de production fut assez homogène sur l’ensemble de nos parcelles. Fin juin était chaud, juillet normal avec une pluviométrie dans les normales. La nouaison se passa sans encombre et l’évolution des vignes laissait présager une récolte très précoce similaire à 2007. Début août, les sols possédaient une bonne réserve en eau, et, depuis la fin des labours en juin, la plupart des sols étaient redevenus verts. Chaleur et humidité ont créé une pression des maladies cryptogamiques (mildiou et oïdium en particulier), mais celles ci furent assez faciles à maîtriser grâce à des alternances de belles périodes.

Fin août, le temps était redevenu très chaud et sec. Les enherbements naturels avaient pris une couleur jaune sous l’effet du soleil et du manque d’eau. Les vignes ont alors fortement ralenti leur croissance et cela favorisa une véraison rapide et homogène, effaçant en grande partie les décalages observés lors de la floraison.
Depuis longtemps, nous avons arrêté les pratiques du rognage (taille en vert), à l’exception de certaines très jeunes vignes encore trop vigoureuses. Cela permet de conserver des branches qui ‘batifolent’ au dessus des vignes. Elles assurent une certaine ombre aux raisins et au sol, ce qui permet de minimiser les effets du soleil lorsqu’il sont trop forts. Cette pratique permet aussi de garder un plan de palissage plus fin avec moins de gourmands et permet une chute naturelle des apex et donc un arrêt de croissance plus tôt, ce qui favorise donc une véraison précoce. Les labours sont arrêtés beaucoup plus tôt que dans le passé, car nous recherchons une pousse des plantes adventices en été. Celles-ci évitent au sol de trop se réchauffer. Si par contre elles deviennent trop concurrentielles, elles sont roulées au sol avec un nouvel outil appelé le rolofaca (les herbes sont pincées et sèchent, mais ont la faculté de repousser lorsqu’il pleut de nouveau). Les racines restent vivantes, ce qui permet aussi de lutter contre l’érosion en cas d’orages. Ces pratiques culturales étaient très utiles en 2009, car il était impossible d’anticiper le temps chaud et très sec de septembre/octobre 2009.

Les conséquences de l’absence d’eau entre mi août et fin octobre ont été désastreuses dans les terroirs filtrants mal cultivés. Comme toujours, il était primordial de pratiquer une viticulture favorisant la descente des racines, d’avoir des rendements modérés, un feuillage réactif et des sols aérés, non compactés pour éviter les conséquences d’une sècheresse. Les fortes températures ont quand même influencé l’acidité, souvent un peu plus faible mais avec une prépondérance d’acide tartrique. Les maturités en sucres étaient élevées, sauf bien sûr dans les vignes ayant souffert de blocage lié au stress hydrique. 2009 possède des niveaux de maturité comparables aux grands millésimes des dernières années, avec un niveau d’acidité similaire à 2005/2004/2006 ou 2000 en fonction des cépages. Les rieslings, bien qu’inférieur à 2008 qui possède de très fortes acidités, s’en sortent avec des équilibres très intéressants.

Il était aussi crucial de pouvoir récolter assez tôt afin d’éviter une chute des acidités. De bonnes pratiques viticoles ont permis d’obtenir des maturités physiologiques précoces. Les vendanges ont débuté doucement le 9 septembre pour finir le 16 octobre, de façon assez similaire à 2007.

Les raisins étaient dans un excellent état sanitaire et 2009 devrait aussi produire de très beaux vins secs. Le botrytis avait du mal à se développer et il fallu attendre début octobre pour voir de la pourriture noble, principalement sur le pinot gris. Il était alors possible de produire des VT ou SGN, mais cela n’était pas un objectif essentiel car seuls quelques grands terroirs pouvaient tirer parti de la climatologie très chaude de 2009 et conserver des acidités correctes. C’est pour cette raison que nous n’avons produit qu’une seule VT dans le Clos Jebsal et 3 SGN dans le Rangen, Clos Windsbuhl et Clos Jebsal en pinot gris.

Les fermentations étaient dans l’ensemble assez rapides, à l’exception des vignes tardives récoltées en octobre. Il aura fallu un certain temps pour cerner le caractère du millésime. Il semblerait que le millésime 2009 possède une fausse facilité, grâce à une belle richesse et une puissance aromatique. Après un long élevage, beaucoup de vins ont pu gagner en race et personnalité et certains vins sont vraiment devenus surprenants. Au départ, le gewurztraminer, avec des acidités plus faibles, semblait moins favorisé, mais grâce à une très belle maturité phénolique, les vins sont devenus très gourmands. Il faut aussi citer la grande réussite des pinots noirs.

2009 est aussi un millésime de plus grande récolte, surtout au niveau des vins de cépage ou village. La moyenne du domaine est de 52 hl/ha avec les grands crus à 34hl/ha. Aucune chaptalisation ni acidification (tolérée en 2009) n’a été pratiquée au domaine et bien sûr nous continuons une pratique sans concession de la bio-dynamie sur l’ensemble de notre domaine.

2009 devrait produire des vins expressifs, avec une belle minéralité au plus haut niveau et un bon potentiel de vieillissement.

Indice: Niveau de sucrosité au palais. Cette note essaye de combiner les sucres résiduels, l’alcool, l’acidité et la structure générale du vin pour mieux en comprendre son style. Il est clair que cette perception peut varier d’une personne à l’autre et cet indice n’est là que pour éviter d’éventuelles erreurs de service du vin.
Echelle de 1 à 5 :

  • 1 : vin techniquement sec ou se goûtant sec.
  • 2 : pas techniquement sec, mais les sucres ne sont pas apparents de façon évidente au palais. Certains dégustateurs peuvent trouver une légère rondeur en fin de bouche. Ces vins se goûteront sec avec un certain vieillissement en bouteille.
  • 3 : sucrosité moyenne, plus importante dans la jeunesse du vin, qui s’estompera progressivement avec l’âge.
  • 4 : vin moelleux.
  • 5 : Vin moelleux, très proche d’une vendange tardive. Alc : alcool acquis en fin de fermentation, SR : sucres résiduels. g/l H2SO4 : acidité totale exprimée en acide sulfurique.


 

Pinot Blanc 2009

Mise en bouteille : 9/2010,  Alcool acquis : 13°, SR : 3 g/l, 4.6 g/l H2SO4, pH: 3.3; Rendement 80 hl/ha, Optimum de dégustation: 2010/2015, Age moyen des vignes: 33 ans, Surface: 1.3 ha, Terroir: calcaire et graves, Indice 1.
Notre pinot blanc trouve son origine dans nos vignobles du Herrenweg (graves) et Rotenberg (calcaire oligocène) en part égales et sur une majorité d’auxerrois (70%) et pinot blanc (30%). Les raisins étaient très sains en 2009, dévoilant une belle couleur dorée et une acidité assez surprenante grâce à une vendange relativement précoce. La récolte se fit à maturité optimale et la fermentation se déroula très rapidement, conséquence d’une année chaude et précoce, aboutissant à un vin très sec. C’est dans un millésime comme 2009 que l’influence du pinot blanc et des sols calcaires sont appréciés par leurs apports sur la structure et l’acidité du vin. Ce vin s’est éclairci très vite et est déjà prêt à boire aujourd’hui.
2/2011 : déjà avant la mise en bouteille, ce vin était marqué par des arômes minéraux délicats et des fleurs blanches. Se détachant de l’ensemble des 2009 assez puissants, il offre une texture élégante et une grande buvabilité. La mise en bouteille l’a légèrement refermé et il commence seulement maintenant à s’ouvrir à nouveau. La finale est nette et sèche, mais typique des 2009, à savoir sans agressivité. Il est possible de ressentir une petite note tannique, également typique des vins secs issus de millésime ensoleillés.

Zind 2009

Mise en bouteille : 2/ 2011 Alcool acquis 12.9°, SR: 7 g/l, 4.8 g/l H2SO4, pH: 3.1; Rendement : 53 hl/ha, Optimum de dégustation 2012/2021, Age moyen des vignes : 20 ans, Surface : 2 ha, Terroir : calcaire muchelkalk, Indice 1.
Depuis 2004, l’intégralité des raisins composant ce vin sont issus du terroir calcaire tardif du Clos Windsbuhl de Hunawihr, à raison de 70% chardonnay et 30% auxerrois. Le cépage chardonnay étant uniquement autorisé pour la production de crémant, nous sommes dans l’obligation de vendre ce vin en VDT. L’idée originale était de pouvoir associer à l’auxerrois, cépage intéressant sur le plan aromatique, un cépage plus structurant de par sa minéralité et son acidité. Si dans des millésimes comme 2008 ou 2007, cela n’aurait pas été forcément nécessaire, 2009 prouve le bien fondé de la présence de ce cousin de l’auxerrois. (Chardonnay et auxerrois ont un parent commun : le pinot blanc).  Les raisins furent récoltés très sains, avec une belle acidité, et, trait des 2009, une bonne maturité physiologique. La fermentation fut très lente sur ce vin, mais finissant sur un équilibre sec.
2/2011 : ce vin a mis un certain temps à dévoiler sa personnalité. D’abord marqué par une belle acidité et un mordant atypique en 2009, il lui aura fallu attendre un soutirage fin 2010 pour s’ouvrir. Maintenant en bouteille, il démontre la qualité de ce terroir capable de conférer une grande structure aux vins. Le nez porte la présence du calcaire : jolis arômes de pierre, léger fumé. La bouche est très droite et est définie par une belle acidité. Malgré une petite présence de sucres résiduels sur l’analyse, la finale est sèche.

Pinot Noir Wintzenheim 2009

Mise en bouteille : 9/2010, Alcool 12.9°, SR: <2 g/l, 3.3 g/l H2SO4, pH: 3.8; Rendement 25 hl/ha, Optimum de dégustation : 2012-2019, Age moyen des vignes : 18 ans, Surface : 0.3 ha, Terroir : Graves du quaternaire.
Il aura fallu attendre beaucoup d’années avant de me persuader à produire des notes de dégustation sur nos vins rouges. Notre parcelle de pinot noir est située à proximité du Clos Hauserer à Wintzenheim, mais malheureusement pas sur le même type de sol. Il s’agit en fait de dépôts quaternaires, graves et graviers, produisant un vin aromatique, mais sans la structure espérée sur des sols calcaires. Il est probable qu’il s’agisse de notre dernière production sur cette vigne, et comme souvent, cela risque d’être la meilleure ! 2009 a toutes les caractéristiques des grands millésimes à vins rouges : maturité phénolique, équilibre, couleur et bonne acidité. La vinification est traditionnelle avec une macération de 20 jours et pigeages manuels, puis élevage pendant 12 mois en pièces (non neuves). La mise en bouteille est faite directement à partir des vins encore sur lies, sans collage ni filtration, donc, attention, une décantation dans les règles s’impose.
2/2011 : la couleur est rouge sang sombre, légèrement opaque, surtout si le vin n’est pas décanté. Le nez est sur les fruits rouges mûrs. En bouche, le vin présente une belle structure et des tanins affirmés, bien masqués par une acidité qui relève la finale. C’est un vin rouge classique d’Alsace qui pourra bien vieillir.

Pinot Noir Heimbourg 2009

Mise en bouteille:9/2010; Alcool acquis : 12.7°; Sucres résiduels <2 g/l;  3.8 g/l H2SO4, pH: 3.6 ; Rendement : 25 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-2021+; Age moyen des vignes : 17 ans, Surface : 0.3 ha ; Terroir : Calcaire oligocène, exposé ouest.
A terme, seul ce vignoble restera planté en pinot noir sur le domaine. Nous avons la conviction que seuls des grands terroirs calcaires/marno-calcaires pourront produire des grands vins de pinot noir. Le Heimbourg était un terroir qui s’imposait pour nous pour ce cépage, car sa situation en altitude, exposé ouest, soumis au vent du nord et son climat tardif, permet de mûrir ce cépage lentement, tout en préservant une belle acidité et un bon état sanitaire. La vigne fut plantée en haute densité (8500 ceps/ha) et avec des ceps qui dépassent à peine le sol (15cm), mais, contrairement à la Bourgogne, avec un plan de palissage qui est presque à la hauteur des vignes en Alsace. Ceci afin d’éviter le rognage mais aussi conférer une surface foliaire plus importante. Vendange en cagette, vinification en grains entiers de 20 jours, pigeages manuels et élevage de 12 mois en pièces non neuves. Ce vin n’a jamais été pompé (soutirage au broquereau par pression d’air dans le fut), ni collé ni filtré. Une décantation au moment du service est donc recommandée pour éliminer les dépôts et aérer le vin.
2/2011 : robe rouge sombre avec des reflets violets. Le nez est encore assez fermé avec des notes épicées et minérales. La bouche présente une belle acidité qui équilibre les tanins et confère une belle fraîcheur. Ce vin aura probablement besoin d’un peu de temps avant de s’ouvrir et un passage à l’air ne pourra que l’aider. Belle garde potentielle.

Muscat 2009

Mise en bouteille : 9/2010, Alcool acquis 13°, SR: 3.5 g/l, 3.6 g/l H2SO4, pH: 3.3; Rendement 68 hl/ha, Optimum de dégustation : 2010-2015, Age moyen des vignes : 30 ans, Surface : 0.64 ha, Terroir : Graves du quaternaire, 80% Muscat d’Alsace et 20% Ottonel. Indice 1.
Ce vin est issu à 100% de nos vignes situées dans le Herrenweg de Turckheim. La décision de le déclasser en muscat fut prise avant même la récolte, car celle-ci était plus abondante que les années précédentes. Le résultat n’en est pas moins intéressant, car une maturité un peu moins élevée et un excellent état sanitaire des raisins auront permis au vin de finir sa fermentation pour aboutir à un vin sec et élégant, tout en conservant les caractéristiques des terroirs de graves, à savoir un potentiel aromatique développé. La proportion plus importante de muscat petits grains (muscat d’Alsace), suite à des plantations au début des années 2000, apporte aussi une meilleure acidité et une meilleure structure à l’ensemble.
2/2011 : le nez est sans détour marqué par les arômes floraux du muscat, mais sans vulgarité ni excès. C’est un vin de plaisir qui surprend quand même en bouche car le nez laisse présager un style moelleux alors qu’il n’en est rien. La finale surprend par sa structure, sa finesse et son coté sec. Ce vin se laisse goûter avec beaucoup de plaisir, mais il s’imposera aussi sur des plats souvent réservés à des cépages moins aromatiques.

Muscat Grand Cru Goldert 2009

Mise en bouteille : 2/2010; Alcool acquis : 12.5° ; SR: 15 g/l ; 4.1 g/l H2SO4, pH: 3.4; Rendement : 49 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-2024+ ; Age moyen des vignes : 22 ans ; Surface : 0.36 ha, Terroir : calcaire oolithique exposé est, 90 % Muscat d’Alsace, 10 % Ottonel. Indice 2.
Le terroir tardif et riche en argiles du Goldert à Gueberschwihr a su produire un vin de muscat ayant un équilibre en acidité qui peut paraître surprenant pour le millésime. Récolté un peu plus tard, mais sans pourriture noble, les raisins présentaient une belle maturité physiologique, ce qui est toujours difficile à obtenir sur le muscat à petits grains. Malgré le caractère chaud du millésime et donc une capacité à fermenter les vins jusqu’au bout, ce vin fit de la résistance et malgré une fermentation qui dura plus de 12 mois, il conserva en finale une certaine quantité de sucre résiduel.
2/2011 : le nez est caractéristique des terroirs argilo-calcaires en 2009 : à savoir encore marqué par une réduction de vinification liée à un contact sur lies totales très long. Des tests nous ont montré que ce trait du millésime s’estompe facilement avec une bonne aération, aussi il ne nous paraissait pas nécessaire d’effectuer des soutirages inutiles. Le fruité du cépage apparaît après une bonne agitation, mais dans l’ensemble c’est le caractère minéral du Goldert qui s’impose. La bouche est certes encore marquée par les sucres résiduels, mais la structure domine en finale. C’est sans nul doute un vin d’avenir qui aura besoin d’une garde de quelques années.

Riesling 2009

Mise en bouteille : 9/2010 ; Alcool acquis : 11.5° ; Sucres résiduels : 4 g/l ; 3.5 g/l H2SO4, pH: 3.3; Rendement: 85 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-2014 ; Age moyen des vignes: 30 ans ; Surface: 2 ha ; Terroir: graves du quaternaire, marnes, calcaire; Indice 1
Ce vin devrait illustrer nos efforts pour aller dans la direction de vins élégants, plus faciles à boires et ayant moins d’alcool, sans pour autant perdre la personnalité et caractère du cépage riesling. Le riesling est probablement le cépage le mieux adapté car il capable d’obtenir une structure et des arômes intéressants tout en ayant moins de puissance, à condition bien sur que les raisins soient mûrs physiologiquement. Les raisins ayant produit ce vin sont principalement issus de nos vignes les plus jeunes du Herrenweg, mais il aura aussi fallu utiliser d’autres terroirs pour remplir le tonneau ! C’est un style inhabituel pour beaucoup de nos clients, mais qui était nécessaire en 2009, année qui aura peut être produit trop de vins trop puissants.
2/2011 : la fermentation fut rapide pour aboutir sur un vin sec, au nez très ouvert, voire presque exotique. La bouche est caressante, délicate et possède une belle intensité aromatique qui cache une structure en fait élégante et facile. Ce n’est pas un vin de grande prétention, bien au contraire, il se veut vin de plaisir immédiat et facile à accommoder. La finale de bouche est sèche, sans aspérité.

Riesling Terroir d’Alsace 2009

Mise en bouteille : 2/2011 ; Alcool acquis : 13.4° ; Sucres résiduels : 4.5 g/l ; 4.8 g/l H2SO4, pH: 3.1; Rendement: 68 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2011-2021 ; Age moyen des vignes: 26 ans ; Terroir: granite, marnes; Indice 1
Le succès de la première édition en 2008 nous a fortement incité à continuer à produire cette cuvée. Nous avons bien sûr horreur du diminutif ‘cuvée’, mais il faut avouer qu’en 2009 il aura fallu choisir les parcelles judicieusement (principalement les jeunes vignes du Brand) et surtout les récolter à bonne maturité pour éviter des sucres résiduels importants. L’objectif est là : obtenir un vin de riesling qui se goûte sec, en dessous de 5g/l, mais quand même issus de raisins bien mûrs, n’ayant pas reçu l’aide de levure, enzymes, vitamines, azotes… pour aboutir sa fermentation. Nous avions craint l’arrêt de fermentation sur un équilibre plus moelleux, mais un sursaut des levures en septembre 2010 aura permis à ce vin de bien finir. La récolte était très saine et principalement issus de sols granitiques et marno-graveleux.
2/2011 : jolie robe jaune/vert. Le nez est digne d’un grand riesling avec une belle présence minérale et une intensité typique de 2009, avec un caractère de fruits mûrs. La bouche est intense, surprenante de par sa vivacité et sa longueur. C’est un vin moins austère que le 2008 au même moment et possède plus de matière. L’acidité est sapide, certainement bien salifiée et confère au vin une texture très agréable. On a envie d’en boire une autre gorgée !

Riesling Gueberschwihr 2009

Mise : 2/2011; Alcool acquis : 13.4° ; Sucres résiduels: 4.7 g/l ; 4.6 g/l H2SO4, pH: 3.1; Rendement 75 hl/ha ; Optimum dégustation: 2013-2021 ; Age du vignoble : 35 ans ; Surface : 1.05 ha ; Terroir : Argilo-Calcaro-Siliceux, exposé est et sud. Faible pente ; Indice 1
Le riesling Gueberschwihr est produit à partir d’un assemblage de 7 parcelles situées sur des terroirs argilo-silico-calcaires autour du village. En clair il s’agit surtout de sols argilo calcaires où l’on retrouve quelque fois de recouvrement ou mélange de grès provenant du massif Vosgien juste au-dessus. Ce village bénéficie d’un climat un peu plus tardif, qui se traduit par une vendange un peu plus tardive, mais aussi des rendements un peu plus importants dans les millésimes favorables. Les raisins furent récoltés sains, bien mûrs et bien équilibrés en acidité. La fermentation semblait ne jamais vouloir finir, pour le plus grand bien du vin qui est donc devenu sec.
2/2011 : ce vin est encore un peu marqué aujourd’hui par son long élevage sur lies, qui se traduit par des arômes de pierre, fumée et hydrocarbure typique de ce cépage en sols calcaire. La bouche est puissante, bien structurée, se finissant sec sur une puissance calcaire. La chaleur de 2009 confère aussi une ‘largeur’ au vin qui le rend plus ‘seigneur’ que ‘moine’ !

Riesling Thann 2009

Mise en bt: 9/2010; Alcool acquis : 12.6°; Sucres résiduels: 8.4 g/l ; 3.8 g/l H2SO4, pH: 3.3; Rendement: 50 hl/ha ; Optimum dégustation: 2011-2026+; Age moyen des vignes : 26 ans ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. ; Indice 2.
Nous n’avons pas d’autres vignes à Thann en dehors du Rangen ! Par contre, ce terroir à la pente abrupte et au sol volcanique mène la vie dure aux jeunes vignes. Celles-ci furent plantées entre 1978 et 1986, et selon les millésimes, peuvent être soit déclassés complètement ou vinifiées à part et vendue sous le village de Thann si la récolte est de taille suffisante et intéressante en même temps. Ceci fut le cas en 2009. Une simple comparaison avec les vieilles vignes du Rangen permet de mettre en évidence l’importance de l’exploration du sol par les vieilles vignes. Il n’en reste pas moins que ce vin provient de beaux raisins, bien murs et récoltés sains. Une fermentation rapide aura permis d’obtenir un vin ‘presque’ sec au caractère affirmé.
2/2011 : le nez porte les traces de la roche volcanique. On y trouve des arômes de pierre, fumée, silex associés à un fruité variétal. La bouche est avant tout très ouverte et agréable, dévoilant le caractère solaire du millésime. La finale aurait presque pu être digne d’un indice 1 si l’acidité avait été plus vive. C’est un vin de plaisir qui se goûte déjà fort bien.

Riesling Calcaire 2009

Mise en bouteille:9/2010; Alcool acquis : 14.4°; Sucres résiduels 4.3 g/l;  4.0 g/l H2SO4, pH: 3.3 ; Rendement : 69 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2013-2029+; Age moyen des vignes : 26 ans ; Terroir : Marnes et Calcaire oligocène, Indice 1.
Ce vin fait suite dans la série des ‘Calcaires’ au pinot gris déjà produit en 2006 et 2007 et à nouveau en 2009. En fait, en 2009, nous l’avons un peu produit par accident. Notre cave contenant encore beaucoup de 2008 en fin de fermentation et la vendange 2009 étant supérieure à la normale, la gestion des fûts vides était difficile. Ayant un léger excédent de Clos Hauserer et Heimbourg, et limité par le nombre de tonneaux vides, nous avons pris la décision d’assembler une petite partie de ces deux beaux terroirs, avant fermentation. Le vin qui en résulte a pris un peu du caractère des deux terroirs, mais surtout conserve la marque du sol calcaire, à savoir un vin structuré, ample et puissant. Etant devenu un beau vin, nous avons décidé de le conserver en l’état sous le nom ‘calcaire’.
2/2011 : le nez est encore très marqué par l’élevage long sur lies totales et la signature calcaire, à savoir, une forte présence d’arômes de réduction, pierre, hydrocarbure. La bouche est très ample, aboutie sur un équilibre sec, mais aussi puissante et grasse. Il faudra une bonne aération et un certain temps pour que ce vin riche se dévoile.

Riesling Herrenweg de Turckheim 2009

Mise en bouteille : 2/2011 ; Alcool acquis : 12.75° ; Sucres résiduels : 12.8 g/l ; 4 g/l H2SO4, pH: 3.1; Rendement: 68 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2011-2023 ; Age moyen des vignes : 34 ans ; Terroir : graves  quaternaires ; Indice 2.
Le Herrenweg est un terroir de graves du quaternaire, sur le cône de déjection de la rivière Fecht de Turckheim. Les sols sont chauds, drainant et très précoces. Il est plus difficile d’obtenir des vins de minéralité dans ce type de sol, car l’absence d’argiles empêche la fixation des minéraux, eux-mêmes produits en faible quantité dans des sols graveleux. L’âge des vignes permet bien sur de compenser, de même qu’une culture du sol favorisant les phénomènes de minéralisation (comme la culture bio-dynamique). L’obtention d’une bonne maturité est aisé, par contre, le maintient de l’acidité en année chaude peut poser problème. Ce vin, issu de raisin très sains, a toutefois su conserver une bonne acidité grâce à la possibilité de récolter un peu plus tôt des raisins qui ont su mûrir physiologiquement plus vite. La fermentation fut très lente et s’est arrêtée avec quelques grammes de sucre résiduel.
2/2011 : le nez est peut être plus ouvert, grâce à la précocité des graves. On y trouvera moins de caractère de réduction, malgré 12 mois sur lies totales, et une expression sur les agrumes et fruits frais. La bouche est enjôleuse et surprend par sa fraîcheur. On cherche les sucres résiduels sans qu’ils soient vraiment très évidents et le caractère solaire de 2009 n’est en fait pas très présent dans ce vin. La finale est élégante et fine, typique des vins du Herrenweg.

Riesling Heimbourg 2009

Mise en bouteille: 9/2010; Alcool acquis : 14°; Sucres résiduels 8.8 g/l;  3.7 g/l H2SO4, pH: 3.4 ; Rendement : 64 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2011-2021; Planté en 1994 ; Surface : 1.06 ha ; Terroir : Calcaire oligocène, exposé sud sud-ouest, très forte pente. ; Indice 2.
Le riesling est planté sur la partie la plus solaire du Heimbourg, exposée sud sud-ouest sur une forte pente de 50% à 60%. Il est normal que les raisins mûrissent rapidement et atteignent des niveaux de maturité élevés, mais souvent avec absence de pourriture noble, grâce à l’influence des vents de la vallée. Le sol argilo calcaire caillouteux permet toutefois de conserver une bonne structure dans ces vins. Plus surprenant encore est la vitesse et puissance de fermentation du Heimbourg en 2009. Contre toute attente, ce fut le riesling le plus rapide à finir sa fermentation et aussi un des plus puissant. Il faut croire que la situation du Heimbourg en 2009 a du permettre un développement important de levures indigènes très efficaces.
2/2011 : le nez est marqué par l’élevage et la rigueur des argiles calcaires. On y trouvera encore des notes empyreumatiques, une légère réduction : le fruit met du temps à percer au nez. La bouche est en avance sur le nez et montre beaucoup plus d’ouverture. La texture est riche et presque ronde. Cela est plus du à la richesse du vin qu’aux sucres résiduels et motive en grande partie la notation en indice 2. C’est ici plus pour montrer le gras du vin que sa sucrosité. Carafage et un peu de patience sont de rigueur.

Riesling Clos Häuserer 2009

Mise en bouteille:9/2010, Alcool acquis : 13.8°; Sucres résiduels: 15.2 g/l ; 4.2 g/l H2SO4, pH: 3.2, Rendement: 59 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2014-2029+ ; Vignoble planté en 1973. 100% Riesling ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : Marnes calcaires de l’oligocène. Coluvium de pente. Exposé est, très faible pente. Indice 2.
Le Clos Häuserer est situé juste en dessous de la limite basse du Hengst, sur un substrat de calcaire oligocène, relativement profond, puisqu’on retrouve environ 50 à 80 cm d’argiles au dessus de la roche mère calcaire. Très faible pente, bonne rétention en eau mais cuvette se réchauffant fortement en été, le Clos Häuserer est un terroir préparé à résister aux fortes températures. On y retrouvera donc toujours une belle acidité et une structure de garde, mais dans un millésime solaire, il est aussi normal de récolter les raisins avec une forte maturité, malgré une absence de pourriture noble. La fermentation fut lente et le vin trouva son équilibre avec quelques sucres résiduels.
2/2011 : le Clos Häuserer est peut être le vin de 2009 qui est aujourd’hui le plus marqué par son élevage et est encore très fermé. Il faut une bonne aération pour retrouver son fruité classique, toujours dominé par une forte minéralisation que l’on retrouve sous la forme d’une forte salinité en bouche. Malgré sa puissance virtuelle, la bouche donne une sensation de finesse, probablement aidée par une acidité un peu supérieure (au vu de la maturité élevée) et un excellent pH. Les sucres résiduels sont bien présents, mais sont bien équilibrés dans le vin. Il faudra donner beaucoup de temps à ce vin !

Riesling Clos Windsbuhl 2009

Mise en bouteille: 2/2011; Alcool acquis : 13°; Sucre résiduel: 16 g/l ; .4.2 g/l H2SO4, pH: 3.1; Rendement : 40hl/ha ; Optimum de dégustation: 2014-2029+; Age moyen des vignes : 35 ans ; Surface : 0.9 ha ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud, sud-est. Indice 2.
Le Windsbuhl, jouissant d’un climat très tardif lié à la proximité de la forêt et de son altitude plus élevée, a su pleinement profiter des conditions de production du millésime 2009. La pureté et finesse de son calcaire coquiller permettent de produire des vins qui sont toujours marqués par une grande élégance, sublimée par le riesling. Les raisins en 2009 ont été récoltés très sains, avec une belle acidité, très pure au vu du pH faible, et ont produit un vin qui a fermenté pendant plus de 13 mois pour quand même conserver quelques sucres résiduels. Il semblerait que ce soit l’équilibre voulu par le couple levures/vin et il est très difficile de changer cela sans modifier les équilibres intrinsèques au terroir. Le riesling Windsbuhl était aussi la dernière parcelle de riesling à être récoltée sur le domaine en 2009.
2/2011 : le nez est marqué par une grande finesse minérale, encore légèrement fermé, masquant aujourd’hui les arômes d’amandes, fruits blancs et pierre. La bouche est élégante, presque facile et encore un peu dominée par des sucres résiduels qui sont tout en finesse dans le vin. Il ne faudra pas attendre bien longtemps pour que tout se mette en place et laisse apparaître un vin de grande expression. Une sensation de maturité accomplie domine dans ce vin et l’acidité bien présente relève la bouche en finale.

Riesling Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2009

Mise en bt: 9/2010; Alcool acquis : 13.5°; Sucres résiduels: 7.5 g/l ; 3.6 g/l H2SO4, pH: 3.4; Rendement: 35 hl/ha ; Optimum dégustation: 2012-2029+; Age moyen des vignes : 47 ans ; Surface : 2.1 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. ; Indice 1.
Le Rangen fut partiellement planté au début des années 1960, et ce sont ces vignes là qui ont exclusivement servi à produire ce vin. Le terroir du Rangen, très raide avec plus de 100%de pente par endroits et sa face exposée plein sud, composé de roches volcano-sédimentaires, réagit fortement sous l’influence du soleil. La maturité des raisins était aboutie mi octobre sur un équilibre puissant, mais sans présence de pourriture noble. La fermentation fut une des plus rapides en riesling en 2009 et l’équilibre final se rapproche de celui d’un vin sec, malgré le gras provenant de la concentration et des petits rendements.
2/2011 : au nez on retrouve la personnalité forte du Rangen, avec ses arômes de pierre à fusil, mine de crayon, poudre, roche broyée, mais aussi une certaine douceur fruitée provenant du caractère de l’année. La bouche est ample, puissante, longue, marquée par les arômes de la roche volcanique. Le caractère salin de ce vin est atténué en 2009 par une petite rondeur provenant de la richesse des raisins, produisant un vin un peu plus ouvert dans sa jeunesse qu’habituellement. Il ne faut toutefois pas le boire trop tôt pour autant !

Riesling Grand Cru Brand 2009

Mise en bt: 2/2011 ; Alcool acquis : 13.5°; Sucres résiduels : 4.5 g/l ; 4.3 g/l H2SO4, pH: 3.1; Rendement : 38hl/ha ; Optimum dégustation: 2014-2029+ ; Age moyen des vignes : 27 ans ; Terroir: granite biotite exposé sud,  Forte pente. Indice 1.
De par sa situation très solaire (forte pente, exposition plein sud, climat très précoce) et la nature de son sol (granite à deux micas de Turckheim) qui se réchauffe rapidement, le Brand de Turckheim à montré une capacité de mûrissement exceptionnelle de ses raisins. Si les raisins des vignes situées dans la partie la plus orientale (Schneckelsbourg) ont su développer une belle pourriture noble, ceux situés au centre du Brand et dans la partie Steinglitz, plus pauvres, n’ont pas botrytisé et ont permis une récolte très saine, favorisant une fermentation soutenue, même si très lente avec plus de 11 mois d’activité des levures. Il est probable que la précocité du terroir, permettant une récolte tôt, aide aussi à une fermentation plus active grâce à une présence plus importante de levures sur les raisins en début de vendange. Ce fut tout de même une surprise de constater que ce vin avait fermenté sec !
2/2011 : le nez présente à la fois des notes typiques fruitées du Brand mais aussi une minéralité et une rigueur peu coutumière de ce terroir. La bouche est riche, très sapide et superbement équilibrée. La finesse du cru compense la belle maturité des raisins et le coté sec est relevé par une acidité très mûre. C’est sans nul doute un grand vin en devenir encore dans une phase d’évolution. Il nous promet un beau futur.

Riesling Grand Cru Brand Vieilles Vignes 2009

Mise en bt: 2/2011 ; Alcool acquis : 12.4°; Sucres résiduels : 60 g/l ; 3.6 g/l H2SO4, pH: 3.3; Rendement : 32hl/ha ; Optimum dégustation: 2012-2034+ ; Age moyen des vignes : 59 ans ; Terroir: granite biotite exposé sud,  Forte pente. Indice 5.
La partie du Brand appelée Schneckelsbourg (à l’est du Brand) est en fait constituée de granite recouvrant un substrat marno-calcaire. Cette combinaison rare et hautement intéressante donne une structure et des arômes époustouflants aux vins issus de ce type de terroir. Le sol granitique assure la finesse et expression aromatique, et le sous sol plus riche, confère puissance et longueur au vin. C’est aussi une combinaison qui favorise le développement de pourriture noble, et, sur des vignes ayant un âge plus que vénérable, le résultat est un vin de grande richesse, de niveau vendange tardive. Malheureusement, les nouvelles règles de production en VT nous interdisent de récolter les raisins avant une certaine date, sauf s’ils atteignent des niveaux de richesse de SGN. Nous aurions pu attendre plus longtemps et obtenir le niveau de maturité requis, mais c’était notre choix de récolter ces raisins à ce stade, sans excès de botrytis et avec une belle fraîcheur, cependant nous savions que nous perdions le droit à la mention VT. La fermentation s’arrêta en conservant un équilibre de vin moelleux, ce qui était prévisible et normal au vu de la forte maturité des raisins.
2/2011 : le nez est très expressif, dévoilant des arômes de fruits blancs, miel, presque exotique. La bouche est une vraie douceur, grâce à une acidité très mûre et un terroir qui sait conserver l’élégance dans ces vins. Bien qu’étant déjà très expressif, il faut s’attendre à voir ce vin s’ouvrir encore d’avantage. On retrouve ici toute la puissance et expression du Brand à travers un cépage de délicatesse.

Pinot-Gris 2009

Mise en bouteille : 9/2010 ; Alcool acquis : 14.3° ; Sucres résiduels <2 g/l ; 3.2 g/l H2SO4, pH: 3.6 ; Rendement: 69 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-2015+ ; Age du vignoble : 18 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 1.
Le pinot gris est un cépage qui nécessite une certaine maturité pour pouvoir exprimer tout son potentiel aromatique. C’est aussi un cépage qui peut perdre beaucoup de son acidité et de sa structure sous l’effet d’un climat trop chaud. Il était donc primordial pour nous de bien suivre l’évolution de la maturité dans nos vignes du Herrenweg et la plupart de nos vignes les plus jeunes sur le domaine pour éviter le ‘piège’ que pouvait constituer 2009. S’ils sont récoltés au bon moment, les sols de graves peuvent produire des vins élégants et fruités, avec une acidité agréable, même dans un millésime chaud. C’est un exercice difficile, car c’est un cépage qui peut évoluer très vite en quelques jours, surtout en cas de botrytis. Ces raisins ont été récoltés tôt, mais bien mûrs, et non sans appréhension, nous étions très contents de voir la fermentation aboutir rapidement sur un vin parfaitement sec.
2/2011 : dès la fin de fermentation, ce vin se caractérisait par des arômes de fruits secs, amandes, noix, léger toast et une petite minéralité bienvenue au palais. Celui-ci reste élégant et bien défini et ne paraît pas ses 14% d’alcool. Il faut compter sur une évolution vers un style plus aromatique dans les prochains temps, mais ce vin est déjà très intéressant aujourd’hui.

Pinot-Gris Vieilles Vignes 2009

Mise en bouteille : 9/2010; Alcool acquis : 14.2°; Sucres résiduels 8.5 g/l ; 2.7 g/l H2SO4, pH: 3.8; Rendement: 31 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-2021+ ; Age du vignoble: 64 ans ; Surface : 0.5 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 2.
Ces vieilles vignes de pinot gris, situées sur des sols de graves et sables fins en partie sur le Herrenweg de Turckheim, sont composées de précieuses anciennes sélections massales. C’est dans ces vignes que nous pouvons encore trouver des vieux pinots gris, ne produisant qu’un seul raisin par rameau et des raisins sans ailettes de très petites tailles. Même dans un millésime généreux, les rendements restent modestes. Ces ‘défauts’ ont bien sur été corrigés sur les nouveaux clones maintenant disponibles sur ce cépage ! Cette parcelle nous a habitué à une récolte fortement botrytisée ces dernières années, et sans douter de sa capacité à développer de la pourriture noble en 2009, nous préférions récolter les raisins alors encore sains. Une belle fermentation a permis d’obtenir un vin riche mais sans être trop marqué par les sucres résiduels.
2/2011 : voici un vin de 2009 déjà très ouvert et dévoilant des arômes de cépage typiques : noisette, brioche, pain grillé, vanille et des fruits blancs murs. On pourrait presque penser à une vinification sous bois neuf, mais ce n’est pas le cas. Les arômes de fermentation côtoient dans ce vin les arômes de cépage. La bouche est intense mais pas trop riche. Les quelques sucres résiduels sont perceptibles dans ce millésime plus tendre sans pour autant être gênant. Le vin conserve un très bel équilibre et offre déjà aujourd’hui un beau plaisir gustatif.

Pinot-Gris Calcaire 2009

Mise en bouteille : 9/2010 ; Alcool acquis : 14.5° ; Sucres résiduels: 30 g/l ; 4.0 g/l H2SO4, pH: 3.5, Rendement : 49 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2013-2024+ ; Age moyen des vignes : 19 ans ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud ; sud-est, Indice 3.
Les raisins ayant produit ce vin sont issus de vignes plantées entre 1988 et 1992 sur le Clos Windsbuhl à Hunawihr. Suite au rachat du Clos Windsbuhl en 1987, certaines parcelles devaient être replantées suite à un mauvais choix de porte greffe, densité de plantation ou clones. Ces vignes se rapprochent de plus en plus du potentiel des vieilles vignes, mais l’écart demeure toujours, surtout en matière de rendement et de qualité de botrytis. Si 2009 n’était pas un millésime très botrytisant, les pinots gris du Clos Windsbuhl ont développé une belle pourriture noble que l’on retrouve dans ce vin. Toutefois, nous avions préféré ne pas aller trop loin sur ces vignes plus jeunes. La fermentation fut moyenne (4 mois) et le vin se stabilisa sur un équilibre légèrement moelleux/demi sec.
2/2011 : le nez dévoile une belle minéralisation et des arômes de miel et cire associés à des fruits secs. La bouche est élégante et ne traduit pas la richesse du vin. Les sucres résiduels sont bien présents pour le moment, mais la finale est relevée par la fraîcheur typique du Windsbuhl. Ce vin est déjà bien ouvert et devrait continuer à s’épanouir dans les prochaines années.

Pinot-Gris Rotenberg 2009

Mise en bouteille : 9/2010; Alcool acquis : 14.2°; Sucres résiduels: 12 g/l ; 3.9 g/l H2SO4, pH: 3.3, Rendement: 39 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2013-2024+ ; Age moyen des vignes : 28 ans ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : calcaire oligocène exposé ouest/ nord-ouest. Forte pente. Indice 2.
Le Rotenberg est un petit lieu-dit situé à l’ouest du Hengst à Wintzenheim, sur une forte pente et un substrat marno calcaire, relativement fin et pauvre. La richesse en fer du sol donne une couleur rouge brique au sol lorsque exposé à l’air. Les vignes y poussent lentement dans un climat tardif, aussi lié à l’altitude du cru. L’alternance d’ensoleillement entre le matin et le soir favorise le développement de brumes matinales et donc la pourriture noble. En 2009, cependant, nous préférions ne pas laisser les raisins aller trop dans cette direction. La maturité physiologique était précoce, les raisins étaient déjà bien mûrs, aussi nous avons opté pour une récolte sans surmaturité ni botrytis. Une fermentation classique laissa peu de sucres résiduels au vu de la richesse initiale.
2/2011 : le Rotenberg est caractérisé par des arômes de fruits blancs (coings, poire) souvent associés à des arômes de fermentation (grillé, toasté) provenant de l’élevage sur lies. C’est un vin déjà bien ouvert, au nez et en bouche. Le palais présente une certaine rondeur, plus liée à la richesse et une acidité tendre que les sucres résiduels. C’est un vin qui se raffermira avec le temps, mais qui aujourd’hui développe une belle rondeur, sans lourdeur.

Pinot-Gris Heimbourg 2009

Mise en bouteille : 9/2009 ; Alcool acquis : 13.6° ; Sucres résiduels 19 g/l ; 3.9 g/l H2SO4, pH: 3.3 ; Rendement: 31 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2013-2024+ ; Age moyen des vignes : 24 ans ; Surface : 1.6ha ; Terroir : marno-calcaire exposé à l’ouest ; Indice 3.
Le pinot gris est planté  dans la partie supérieure du Heimbourg, la plus pauvre, exposée à l’ouest, sur des sols très fins et caillouteux, malgré la présence d’argiles et roche calcaire. C’est peut être le terroir sur le domaine qui a le niveau de pH le plus agressif au niveau des racines (environ 9) et qui explique aussi la difficulté des vignes à croître dans ce type de sol. Malgré leur âge encore relativement jeune, les vignes se comportent comme des plants bien plus âgés et peu à peu, le Heimbourg est train de s’affirmer comme un grand terroir de Turckheim. En 2009, la récolte fut particulièrement faible pour le millésime, et les raisins furent récoltés très sains avec un bel équilibre. Cela explique probablement une fermentation lente finissant sur un équilibre légèrement moelleux.
2/2011 : tout est douceur et rondeur dans ce vin. Les arômes sont marqués par les fruits blancs, amande, léger miel et une petite pointe de torréfaction. La bouche est plus fermée, assez ronde et grasse mais vraiment sans lourdeur. Il est surprenant de voir à quel point le vin est capable de cacher une sucrosité non négligeable. En fait, on ressent plus la chaleur du millésime et sa maturité que les sucres. La finale est longue et procure une sensation de fine rondeur.

Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2009

Mise en bouteille : 9/2010 ; Alcool acquis : 13.8° ; Sucres résiduels: 53 g/l ; 3 g/l H2SO4, pH: 3.8, Rendement : 32 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2014-2034+ ; Age moyen des vignes : 40 ans ; Terroir : Calcaire muschelkalk exposé sud ; sud-est, Indice 5.
Malgré un climat chaud et favorable à la maturité, 2009 n’était pas un millésime de grand botrytis, à l’exception du Clos Windsbuhl et plus particulièrement sur le pinot gris. Le climat tardif associé à un sol calcaire très structurant permet d’obtenir des vins de surmaturité qui conservent un bel équilibre. Au vu du développement de la pourriture noble en 2009, nous avions effectué une trie de raisins pour produire ce vin et une SGN. Même si une grande partie du botrytis se retrouve dans la trie, ce vin reste très marqué par la surmaturité. La fermentation fut normale (4 mois) et le vin trouva son harmonie dans un équilibre très moelleux.
2/2011 : de façon surprenante, et probablement grâce à un botrytis de grande qualité,  ce vin exprime déjà un fort potentiel aromatique, marqué par le miel, chocolat, thé vert et certains arômes de fruits confits. La bouche est ample, puissante, ronde et développe un beau moelleux en finale. C’est sans nul doute un vin de grande concentration mais qui sait conserver une belle élégance liée à son origine calcaire. C’est aussi un vin de grande garde.

Pinot-Gris Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2009

Mise en bouteille 9/2010 ; Alcool acquis : 14.3° ; Sucres résiduels: 27 g/l ; 2.9 g/l H2SO4, pH: 4.0; Rendement: 25 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2014-2034+ ; Age moyen des vignes : 40 ans ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. Indice 3.
Tout comme dans les autres grands terroirs du domaine, les pinots gris au Rangen, surtout dans la partie basse proche de la rivière, ont développé un joli botrytis, très concentré mais aussi très pur, sans excès de mycélium. Le Rangen a su profiter de son micro climat tardif et plus frais (lié à son altitude entre 350 et 450m) pour rallonger la période de maturation et éviter de trop souffrir pendant la période très chaude de début septembre 2009. En fait, mi août, les sols étaient encore couverts par un tapis végétal très vert. L’importance du développement de la pourriture noble justifia une trie dans les parcelles les plus atteintes, ce qui permis d’obtenir une SGN. Le reste des raisins a produit ce vin, toujours de grande richesse mais aussi de bel équilibre. La fermentation fut en fait assez rapide pour se stabiliser sur un équilibre moelleux.
2/2011 : le nez est bien sur marqué par la poudre de roche volcanique, des arômes fumés, sous bois et miel, encaustique trahissent la présence de pourriture noble. La bouche cache bien la puissance du vin derrière une forte personnalité du terroir. Encore fermé, probablement dominé par le caractère feu du terroir, le vin demande encore à s’ouvrir et à s’exprimer. Il est à ce stade où il n’arrive pas encore à tout dire. La finale est ronde, certes, mais aussi élégante et racée.

Gewurztraminer 2009 Lot 170

Mise en bouteille: 9/2010 ; Alcool acquis : 14° alc ; Sucres résiduels: 5 g/l ; 3.5 g/l H2SO4, pH: 3.7; Rendement: 65 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-2018; Age moyen des vignes : 31 ans ;  Terroir : graves du quaternaire/ marnes calcaires ; Indice 1.
Suivre 2007 et 2008 dans la catégorie vin de cépage en 2009 était une vraie gageure car ces deux derniers millésimes entreront probablement dans la courte liste des grands millésimes de gewurztraminer en Alsace. Le gewurztraminer est un cépage curieux et exigeant car il nécessite à la fois chaleur et ensoleillement pour bien mûrir, mais à aussi besoin de mûrir lentement  et longuement pour acquérir des arômes complexes. Tout cela peut paraître contradictoire, sauf en Alsace ! 2009 ne posait pas de problème de maturité, mais récolter trop tard pouvait signifier trop de richesse et un certain manque de fraîcheur et acidité. 2009 est un millésime de production record dans la catégorie vendange tardive, mais nous avions vraiment le sentiment que l’absence de pourriture noble et les faibles acidités dans ce cépage devaient plutôt favoriser des vendanges normales. Ce gewurztraminer est issu principalement de parcelles situées dans le Herrenweg, auquel nous avons assemblé nos vignes de Wintzenheim (jeunes vignes du Hengst et vieilles vignes du village). Ce vin est le résultat d’un assemblage de parcelles et fûts pour obtenir un style élégant, plutôt sec, produit à partir de raisins très sains.
2/2011 : le nez ne laisse aucun doute, c’est bien un gewurztraminer avec ses arômes floraux de rose ancienne, jasmin et aussi une petite pointe d’épices. Sans lourdeur ou excès, car une partie de vin provient aussi de terroirs tardifs ou calcaire. La bouche est classique, même si le nez laisse présager d’un style plus moelleux. Ce vin exprime une belle rigueur et acidité qui donnent de la fraîcheur à l’ensemble et une finale sèche.

Gewurztraminer 2009 lot 17M

Mise en bouteille: 9/2010 ; Alcool acquis : 13° alc ; Sucres résiduels: 47 g/l ; 3.5 g/l H2SO4, pH: 3.7; Rendement: 49 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2011-2021; Age moyen des vignes : 45 ans ;  Terroir : graves du quaternaire/ marnes calcaires ; Indice 3.
Deux lots différents en 2009 car nous voulions préserver d’un coté le caractère sec et pur des lots les plus secs, et de l’autre coté, dans ce vin, le caractère plus riche de vignes plus vieilles et plus mûres, principalement issues du Herrenweg. Nous avons aussi ajouté à ce vin des raisins provenant de certains de nos grands terroirs calcaires (gewurztraminer Hengst), afin d’équilibrer la richesse et apporter une structure acide de qualité, beaucoup plus préservée dans les sols riches en marnes, se réchauffant plus lentement. La fermentation était ici plus lente, s’arrêtant sur des sucres résiduels plus importants. La concentration de ce vin n’est pas seulement liée à une maturité plus élevée, mais aussi à des rendements beaucoup plus faibles, mais malgré tout, la récolte fut très saine.
2/2011 : on retrouve ici un bouquet explosif d’arômes de fleur et de fruits exotiques, litchi, mangue. Le caractère épicé est encore sous jacent au nez, mais en bouche on ressent l’apport des marnes et du calcaire à travers une acidité équilibrante. C’est un vin riche, la sucrosité est importante, mais sans excès ou lourdeur. La combinaison de terroir joue en faveur d’une belle expression variétale de type Alsace. Sans avoir une grande prétention, ce vin peut facilement jouer dans la cour des grands.

Gewurztraminer Gueberschwihr 2009

Mise en bouteille: 9/2010 ; Alcool acquis : 14.6° ; Sucre résiduel: 10.5 g/l ; 2.6 g/l H2SO4, pH: 3.8; Rendement: 69 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2011-2019 ; Age du vignoble: 26 ans ; Surface : 0.2 ha ; Terroir : Argilo-silico-calcaire, pente faible Est ; Indice 2.
Suite à un remembrement de nos parcelles à Gueberschwihr il y a quelques années, afin d’obtenir une petite parcelle supplémentaire dans le Goldert, nous nous retrouvions seulement avec une seule petite parcelle de gewurztraminer à Gueberschwihr, située à proximité du Goldert, sur des sols un peu moins calcaires et plus riches en éboulis argilo siliceux. Exposée à l’est et sur une pente légère, la parcelle est moins solaire et les raisins y mûrissent lentement mais régulièrement. C’est toujours un vin qui sort de l’ordinaire et est très différent des autres vins du domaine. La vendange était saine, la fermentation languissante mais aboutissant sur un équilibre classique.
2/2011 : le nez est encore fortement marqué par des arômes fermentaires de pain grillé, toast, brioche, effaçant le caractère variétal du cépage. La bouche est légèrement ronde, l’attaque est souple et offre une sensation de chaleur. Les arômes mettront encore un certain pour bien se mettre en place et laisser le caractère épicé prendre le pas. Le gras du vin est porté par de légers sucres résiduels.

Gewurztraminer Calcaire 2009

Mise en bouteille: 9/2010; Alcool acquis : 13.5°; Sucres résiduels : 62 g/l ; 2.5 g/l H2SO4, pH: 3.9; Rendement : 45 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-2014+; Age moyen des vignes : 26 ans, Terroir : Calcaire Oligocène, exposé ouest, moyenne à forte pente et calcaire oolithique exposé est. Indice 5.
Tout comme notre premier pinot gris calcaire, ce vin est issu de l’assemblage de deux terroirs issus de communes différentes, ayant pour trait commun un sous sol calcaire, à savoir le Goldert de Gueberschwihr et le Heimbourg de Turckheim. Dans ces deux terroirs, pourtant très différents, les raisins étaient récoltés bien mûrs avec une petite trace de pourriture noble. Les rendements étaient corrects, donc pas trop élevés, et la vinification/fermentation s’était déroulée sans encombre, se terminant sur des vins riches, très moelleux et puissants. Pourquoi alors avoir assemblés ces deux vins ? Car, malheureusement pour eux, ils suivaient deux très grands millésimes (2008 et 2007) et la comparaison était cruelle. Assemblés ensembles, ils prennent une forme moins prétentieuse et représentent un beau vin de gewurztraminer produit dans un millésime de soleil. Ce qui était peut être un défaut sous la bannière grand cru, devient un trait de caractère sympathique : un vin généreux, riche, aromatique, sans détour et un peu rustique.
2/2011 : tout est dit au nez : puissant, long, chaleureux, épicé avec une petite pointe de réduction liée à l’origine calcaire et une trace de pourriture noble. En bouche le vin est généreux, moelleux, long et persistant. C’est un vin sans détour et qui exprime déjà aujourd’hui une certaine minéralité. Il vieillira probablement bien en conservant un caractère franc et direct.

Gewurztraminer Herrenweg de Turckheim Vieilles Vignes 2009

Mise en bouteille : 9/2010; Alcool acquis : 12.6°; Sucres résiduels : 46 g/l ; 2.5 g/l H2SO4, pH: 3.9; Rendement: 50 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2011-2024+; Age moyen des vignes : 63 ans ; Terroir : graves quaternaires ; Indice 4.
Le Herrenweg de Turckheim est un terroir très précoce, à la fois par son méso climat chaud et aussi par son sol drainant et aéré. Cela est un atout dans les millésimes où les raisins peinent à mûrir, mais en 2009, cela peut causer des problèmes d’excès de maturité si les vendanges sont trop tardives. C’est pour cela que nous avions uniquement conservé notre plus vieille parcelle dans le Herrenweg pour y produire ce vin, sans chercher une récolte  tardive. Malgré ces précautions, les raisins furent récoltés très mûrs avec un fruit intense. La fermentation lente s’équilibra autour d’un alcool plus faible et des sucres résiduels plus importants. C’était un peu une surprise pour nous, car ce vin aurait pu fermenter beaucoup plus sec. L’âge plus élevé des vignes explique un enracinement plus profond, garant de stabilité et d’une certaine minéralité dans les vins.
2/2011 : on retrouve l’influence des graves au nez, à travers une expression variétale florale, mais tout en finesse et plaisir. La grande maturité des raisins porte le fruit à un niveau d’élégance et fait oublier le coté parfum de ce cépage aromatique. La bouche est onctueuse, marquée par des sucres résiduels bien présents, mais en harmonie sur un équilibre délicat, renforcé par un alcool faible qui n’alourdit pas le vin. C’est un vin très solaire, mais pas du tout brûlant, qui offre déjà beaucoup de plaisir aujourd’hui.

Gewurztraminer Clos Windsbuhl 2009

Mise en bouteille: 9/2010; Alcool acquis : 13.3° alc ; Sucres résiduels: 62 g/l ; 2.7 g/l H2SO4, pH: 3.8; Rendement : 45hl/ha ; Optimum de dégustation: 2014-2031+ ; Age moyen des vignes : 39 ans ; Surface : 0.9 ha ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud, sud-est ; Indice 5.
La plupart des millésimes, nous sommes plutôt inquiets sur le potentiel de maturité des gewurztraminers dans ce cru tardif. Même si éventuellement ce terroir est capable de rattraper son retard, voire dépasser les autres, il y a toujours une petite crainte en septembre. En 2009, pas de doute, c’est le millésime du Windsbuhl ! Tout concourait à favoriser ce terroir en 2009 : son altitude et son climat plus frais, la proximité de la forêt et sa fraîcheur, la finesse de son sol caillouteux et ses failles permettant un enracinement profond, la forte minéralisation du Muschelkalk et sa production d’argiles de qualité… Les raisins étaient récoltés sains, mûrs et ont produit un vin ayant fermenté très lentement (la plus longue fermentation dans ce cépage en 2009) pour finalement conserver beaucoup de sucres résiduels. C’est aussi une des acidités les plus faibles à l’analyse en 2009, pourtant, en goûtant le vin, il paraît superbement équilibré… Allez comprendre ! Ou plutôt si, car en bio-dynamie on parle d’information acide. Le vin nous transmet l’information de l’acidité, sans en avoir forcément beaucoup.
2/2011 : le nez est une combinaison élégante et racée d’arômes de fruits (litchi, mangue) et fleurs complexes. Sans pour autant perdre la signature de son origine, le Windsbuhl est aujourd’hui déjà très expressif, mais aussi tout en finesse. La bouche est longue, délicatement liquoreuse, sans largeur mais avec une structure persistante. C’est déjà un vin de plaisir, qui devrait encore s’ouvrir.

Gewurztraminer Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2009

Mise en bouteille : 9/2010; Alcool acquis : 14.3°; Sucre résiduel: 30 g/l ; 2.5 g/l H2SO4, pH: 3.9; Rendement: 35 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2014-2031+ ; Age moyen des vignes : 30 ans ; Surface : 0.5 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. Indice 3.
De par son altitude (350m/450m) et exposition aux vents de la vallée, le cépage gewurztraminer peut souffrir de floraison difficile, voire même éventuellement avoir des problèmes de maturité si planté trop haut sur le coteau. Sa position en bas du Rangen lui convient donc beaucoup mieux, car plus à l’abri des vents et bénéficiant de l’effet tampon de la rivière à ses pieds, ce cépage peut alors s’exprimer pleinement. La puissance aromatique du gewurztraminer en fait sa force mais peut aussi être son point faible lorsque l’expression variétale reste vulgaire. Le Rangen, avec son terroir de roches volcano-sédimentaires, est probablement un des terroirs capable de dominer ce cépage. Les raisins en 2009 étaient récoltés avec une petite présence de botrytis et la fermentation était rapide.
2/2011 : voila un vin encore très fermé, voire animal. Sans connaître le terroir on pourrait croire à une vulgaire réduction, mais c’est un caractère souvent présent dans les vins du Rangen. C’est un vin certes puissant, au nez et en bouche, mais qui fait aussi preuve d’élégance grâce à une rondeur bienvenue. La finale est longue, mais on sent que l’intensité de la roche volcanique bloque encore le vin, qui ne demande qu’à s’ouvrir dans le futur.

Pinot-Gris Clos Jebsal 2009 Vendange Tardive

Mise en bouteille : 9/2010; Alcool acquis : 12.5° ; Sucres résiduels: 90g/l ; 3.6 g/l H2SO4, pH: 3.5; Rendement : 39 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2014-2034+; Age moyen des vignes : 26 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : Marnes grises et Gypse. Exposé sud, terrasses et forte pente.
Tout comme en 2008, le Jebsal est le seul terroir à avoir produit une vendange tardive en 2009. Ce n’est pas le soleil ou le beau temps qui manquait, mais les quelques terroirs favorables au botrytis en 2009, ont produit des sélections de grains nobles. Seul le Jebsal était capable de produire les deux et de garder un bel équilibre dans le vin. Ce terroir est presque une aberration, car il est vraiment incroyable qu’année après année, aussi régulier qu’un métronome, il est possible de produire des vins de surmaturité, équilibrés et complexes. Il est probable que le couple terroir (marnes froides de gypse) et climat (chaud précoce) provoque le développement de pourriture noble chaque année. Ce terroir supporte les vins de grandes concentrations car il est aussi capable de conserver une belle structure de garde au vin. Le 2009 était fortement atteint d’une belle pourriture noble. La fermentation languissante se termina sur un équilibre très rond et moelleux et le vin se stabilisa avec un alcool relativement faible.
2/2011 : le nez est très confit. Il est possible de ressentir une jolie qualité de pourriture noble, très pure, avec des arômes de miel d’acacia, fruits confits, mirabelle. La bouche est onctueuse, joliment douce, sans aspérité, avec une légèreté étonnante. Ce vin est déjà très beau aujourd’hui mais devra encore évoluer et s’ouvrir davantage.

Pinot-Gris Grand Cru Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2009 Sélection de Grains Nobles

Mise en bouteille 9/2010 ; Alcool acquis : 11.8° ; Sucres résiduels: 147 g/l ; 5.3 g/l H2SO4, pH: 3.5; Rendement: 10 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2015-2039+ ; Age moyen des vignes : 46 ans ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente.
Même si la pourriture noble fait partie intégrante du Rangen, nous ne produisons pas régulièrement des sélections de grains nobles sur ce coteau escarpé. Très souvent, les parties plus hautes du Rangen, éloignées de la rivière et de son influence, restent beaucoup plus saines et sont donc assemblées avec des parties plus riches proches de la rivière. En 2009, le développement de pourriture noble était assez important. Le climat tardif nous a permis de récolter les raisins un peu plus tard, et à ce moment, on retrouvait des conditions idéales de développement de botrytis (brouillards en alternance avec le soleil). L’obtention d’une SGN est pour nous aussi le moyen de contrôler la maturité du vin classique du Rangen, et en 2009, nous ne voulions pas que ce vin soit aussi trop riche. De façon surprenante pour le millésime, on retrouve une belle concentration d’acidité dans ce vin.
2/2011 : la couleur est jaune pâle, étonnante de fraîcheur pour un vin de 2009. Le nez est délicat, finement marqué par des arômes de miel, fruits blancs confits et surtout une légère fumée, rôti, provenant du terroir marquant du Rangen. La bouche est d’une grande élégance et il semblerait que le vin ait vraiment choisi un bel équilibre alcool/sucre qui l’emmènera loin dans le futur.

Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2009 Sélection de Grains Nobles

Mise en bouteille : ?/ ? ; Alcool acquis : ?° ; Sucres résiduels: ? g/l ; ? g/l H2SO4, pH: ?, Rendement : 6 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2017-2039+ ; Age moyen des vignes : 42 ans ; Terroir : Calcaire muschelkalk exposé sud ; sud-est.
Ce vin est issu d’une sélection de raisins fortement botrytisés dans les plus vieilles vignes de pinot gris du Clos Windsbuhl. Ce terroir n’a pas botrytisé de façon intense, mais nous préférions l’option SGN à VT en 2009. Sans avoir les analyses finales, car ce vin est encore en cours d’élevage, il semblerait posséder une superbe acidité et une grande concentration. Récolté à environ 182°Oechslé, soit 26° potentiels, il a fermenté pendant presque 14 mois et ne sera mis en bouteille qu’en septembre 2011. Il semblerait que le terroir calcaire du Windsbuhl soit de plus en plus en mesure de produire des vins de grande concentration dans ce cépage. Le climat tardif du Windsbuhl favorise aussi un développement de botrytis de qualité, moins sujet aux déviations (moisi, pourriture acide…).
2/2011 : le vin est encore en élevage en fut. Les arômes sont marqués pour le moment par un joli botrytis : miel, cire d’abeille, vanille, coings,… La bouche est riche mais possède d’ores et déjà une jolie liqueur et une grande longueur. L’élevage devrait permettre au vin de mieux intégrer sa richesse et surtout de se clarifier !

Pinot-Gris Clos Jebsal 2009 Sélection de Grains Nobles Trie Speciale

Mise en bouteille : ?; Alcool acquis <5°; Sucres résiduels: >350g/l (potentiel récolte : 211° Oechslés ou 31.5%  alc potentiel); ? g/l H2SO4, pH: ?; Rendement : 10 hl/ha ; Optimum de dégustation: ? Age moyen des vignes : 26 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : Marnes grises et Gypse. Exposé sud, terrasses et forte pente.
Il est amusant de voir le 2008, 2009 et 2010 de ce vin fermenter l’un à coté de l’autre ! Ce terroir de marnes profondes, à la fois solaire et froid de par son sol, permet un développement intense de la pourriture noble. La grande précocité de ce terroir explique aussi la richesse des vins qui en sont issus. Nous ne cherchons vraiment pas à obtenir la plus grande concentration possible chaque année ! C’est vraiment l’œuvre du Jebsal, car la maturité dans ce terroir passe systématiquement par la pourriture noble. Le travail de la trie fut assez rapide, car beaucoup de grappes étaient entièrement atteintes par le botrytis, par contre, l’extraction était difficile, parce que les baies étaient très sèches. Ce vin est toujours en fermentation et encore pour un certain temps. L’acidité élevée cumulée à la richesse en sucre inhibe le travail des levures.
2/2011 : la fermentation est presque imperceptible, il y a tout juste un léger dégazage en surface du vin. Le nez est par contre encore très fermentaire mais augure d’une belle pureté aromatique. La bouche ne gagnera probablement  plus beaucoup d’alcool et montre déjà un bel équilibre acidité/sucres. A revoir plus tard….