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Zind-Humbrecht 2005 – Les notes du domaine

Depuis le millésime 1996, la publication annuelle des notes du millésime par le domaine Zind-Humbrecht est toujours un moment important. Rarement en Alsace un domaine ne publie des notes techniques et des commentaires de dégustation aussi détaillés sur les vins d'un millésime. Au fil des vins, et grâce à des parcelles situées de Thann à Hunawihr on comprend mieux le profil du millésime 2005 et ses implications sur le vin. Clairement, 2005 est une très grande année au domaine. Ayant eu la chance de goûter l'ensemble des vins du domaine en 2005, en attendant les notes détaillées j'ai sorti quelques perles. A découvrir d'urgence. Si d'autres producteurs avaient des informations aussi détaillées, je serais très heureux de les publier sur le site.

J'ai eu l'occasion de goûter les VT et SGN 2005 en janvier, et l'intégralité de la gamme  en février 2007. Le millésime 2005 est surement un des plus grands et des plusaboutis que le domaine ait jamais produit, avec une homogénéité entre les cépages et les terroirs jamais atteinte. En attendant le compte rendu détaillé j'ai classé les vins en quatre catégories pour sortir ceux qui seront plus mythiques que les autres.

(Read the english version here)

Classement Thierry Meyer

La perfection absolue

  • Gewurztraminer Clos Windsbuhl 2005 Vendange Tardive

Vins qui rentreront dans la légende des plus grands vins d'Alsace

  • Riesling Clos Windsbuhl 2005
  • Riesling Brand 2005
  • Pinot-Gris Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2005
  • Gewurztraminer Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2005
  • Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2005 Vendange Tardive
  • Pinot-Gris Clos Jebsal 2005 Vendange Tardive
  • Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2005 Sélection de Grains Nobles Trie Spéciale

Les grands vins du millésime 2005, au dessus des autres millésimes

  • Muscat Goldert 2005
  • Riesling Herrenweg de Turckheim 2005 LOT144
  • Riesling Heimbourg 2005
  • Riesling Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2005
  • Pinot-Gris Thann 2005
  • Pinot-Gris Vieilles Vignes 2005
  • Pinot-Gris Rotenberg 2005
  • Gewurztraminer Wintzenheim 2005
  • Gewurztraminer Herrenweg de Turckheim 2005
  • Gewurztraminer Hengst 2005
  • Gewurztraminer Goldert 2005 Vendange Tardive
  • Pinot-Gris Heimbourg 2005 Sélection de Grains Nobles
  • Gewurztraminer Heimbourg 2005 Sélection de Grains Nobles
  • Pinot-Gris Clos Jebsal 2005 Sélection de Grains Nobles

Les autres vins, très grands

  • Zind 2005
  • Muscat Herrenweg de Turckheim 2005
  • Riesling Gueberschwihr 2005
  • Riesling Herrenweg de Turckheim 2005 LOT148
  • Riesling Turckheim 2005
  • Riesling Clos Häuserer 2005
  • Pinot-gris Herrenweg de Turckheim 2005
  • Pinot-Gris Heimbourg 2005
  • Gewurztraminer Gueberschwihr 2005
  • Gewurztraminer Heimbourg 2005
  • Pinot-Gris Rotenberg 2005 Sélection de Grains Nobles

Voir toutes les notes du domaine sur les autres millésimes derrière ce lien


LE MILLESIME 2005

(texte Olivier Humbrecht)

L’hiver 2004/2005 était relativement sec, idéal pour les plantations hivernales, jusqu’à la fin du mois de mars. Des pluies importantes, fortement souhaitées, ont apporté toute l’eau nécessaire à la vigne au printemps. L’abaissement des températures avait retardé le débourrement jusqu’à la mi/fin avril. Mai et juin étaient chauds et secs, avec cependant quelques pluies irrégulières qui ont fait retarder la floraison dans certains vignobles. La plupart des vignobles situés sur les communes de Gueberschwihr, Wintzenheim, Turckheim et Hunawihr avait fleuri début juin, alors que Thann ne finissait la floraison que vers le 22 juin. Le nombre de raisins et de baies était normal (le fait de ne pas rogner la vigne permet une réduction de la taille des raisins et du nombre de baies). La récolte s’annonçait dans la normale des derniers millésimes.

Entre juillet et août, très chaud et sec en France, avaient apportés quatre pluies significatives (entre 10 et 20mm), bien étalées dans le temps et qui étaient parfaites pour les vignes. A la fin du mois d’août, l’herbe était toujours verte dans le vignoble et il n’y avait aucun signe de stress hydrique. L’état sanitaire du vignoble était parfait, dans la mesure où tous les soins étaient apportés correctement.

Le climat début août était plus froid, avec les températures situées souvent en dessous de 15°C. Ce type de climat (similaire en 2002 et 2004), retarde légèrement la véraison, mais permet surtout la conservation d’une acidité importante, caractéristique importante de l’année 2005.

De la dernière semaine du mois d’août jusqu’à la fin des vendanges, les températures étaient chaudes, voire caniculaires fin août et début septembre. Octobre 2005 était le plus chaud après 2001 ces dernières dix années ! Ces conditions idéales avaient permis une maturation parfaite des raisins, une acidité élevée mais mûre (peu d’acide malique, pH faibles), des raisins sains avec des baies petites et denses. Seuls certains vignobles de riesling, certainement portant trop de raisins, ont soufferts de stress hydrique en 2005 et ont eu du mal à mûrir correctement. Le climat était exceptionnel durant toutes les vendanges, à l’exception d’un passage très pluvieux de 4 jours (fin septembre/début octobre).

Le pinot-noir et le muscat étaient vendangés fin septembre. Nous avions alors attendus quelques jours après les pluies de début octobre pour reprendre les vendanges à partir du 6 octobre avec tous les autres cépages. Le temps était sec et chaud jusqu’à la récolte de la dernière parcelle (gewurztraminer Rangen). Tous les rieslings ont une acidité élevée (6 à 7 g/l H2SO4) et une bonne maturité allant de 12° à 15° potentiels. Le gewurztraminer a produit des vins de type secs dans les graves du Herrenweg, alors que les coteaux atteignaient des maturités plus élevées grâce à la présence de pourriture noble, culminant en Vendanges Tardives dans le Goldert et Clos Windsbuhl et en Sélection de Grains Nobles dans le Heimbourg (première fois depuis 1989 !). La pourriture noble se développait rapidement dans les pinot-gris, cépage le plus faible en rendement en 2005. Nous avons récolté le Clos Windsbuhl (trie spéciale), Rotenberg, Heimbourg et Clos Jebsal en Sélection de Grains Nobles.
La plupart des vins ont fermenté très lentement. Comme d’habitude, aucun vin n’était chaptalisé ou inoculé avec des levures commerciales. L’ensemble du Domaine est cultivé en biodynamie. Les rendements moyens sont de 35.4hl/ha.

Indice: Niveau de sucrosité au palais. Cette note essaye de combiner les sucres résiduels, l’alcool, l’acidité et la structure générale du vin pour mieux en comprendre son style. Il est clair que cette perception peut varier d’une personne à une autre et cet indice n’est là que pour éviter d’éventuelles erreurs de service du vin. Echelle de 1 à 5 :
1 : vin techniquement sec ou se goûtant sec.
2 : pas techniquement sec, mais les sucres ne sont pas apparents de façon évidente au palais. Certains dégustateurs peuvent trouver une légère rondeur en fin de bouche. Ces vins se goûteront sec avec un certain vieillissement en bouteille.
3 : sucrosité moyenne, plus importante dans la jeunesse du vin, qui s’estompera progressivement avec l’âge.
4 : vin moelleux.
5 : Vin moelleux, très proche d’une vendange tardive.
Alc : alcool acquis en fin de fermentation, SR : sucres résiduels.

Pinot d’Alsace 2005
Mise en bouteille :9/2007,    ° alc, SR    g/l, 56 hl/ha, Optimum de dégustation 2007/2010, Âge moyen des vignes : 30 ans, Surface : 2 ha, terroir : calcaire et graves, Indice 1
A partir du millésime 2004, nous avions commencé à produire à nouveau notre assemblage classique « Pinot d’Alsace » composé de 70% d’Auxerrois et de 30% de Pinot Blanc. En 2004, notre récolte était supérieure à la moyenne et les Auxerrois possédait un excellent équilibre d’acidité, de ce fait ils n’avaient pas besoin du surplus de structure apporté par les Chardonnays du Clos Windsbuhl. En 2005, la récolte est bien plus petite et les niveaux d’acidité similaires à l’année précédente. De ce fait nous avons pu reproduire ce vin sur des bases identiques. Les raisins étaient très sains et bien mûrs, et, pour des raisons difficiles à expliquer, la fermentation s’est poursuivie sur 15 mois. Le résultat est un vin puissant, quasiment sec, qui présente une structure et une richesse inhabituelle pour cet assemblage.
1/2007: Ce vin vient d’être soutiré en février. La maturité et la structure exceptionnelle des Auxerrois en 2005 ont permis la production d’un vin riche et aromatique. En ce moment, il est encore dominé par les arômes fermentaires, mais il est possible de discerner les aromes typiques grillés, toastés et aussi exotiques de ces cépages. Le palais ne sera pas techniquement sec, mais s’en approche beaucoup au goût. Ce vin donne plus l’impression d’un Pinot Gris en fait. Il sera mis en bouteille en septembre 2007 après s’être éclairci naturellement.

Zind Z005
Mise en bouteille :9/ 2007,   ° alc, SR     g/l, 50 hl/ha, Optimum de dégustation 2007/2015, Âge moyen des vignes : 23 ans, Surface : 1 ha, terroir : calcaire muschelkalk, Indice 2
En 2004 nous avions décidé de vinifier séparément les Chardonnay (65%) et les Auxerrois (35%) en provenance du Clos Windsbuhl. Les autres Auxerrois et Pinot Blancs situés sur Wintzenheim/Turckheim n’avaient pas besoin de l’aide en structure des vignobles de Hunawihr. Le Zind 2004 présente une minéralité et acidité qui caractérisent bien le terroir calcaire d’Hunawihr, ceci nous a persuadé de continuer en 2005. Le Zind 2005 ne provient donc que du Clos Windsbuhl, avec les mêmes proportions de raisins. 2005 est bien sur beaucoup plus mûr, mais les raisins étaient très sains et, comme le Pinot d’Alsace, il ne termine sa fermentation que maintenant. Les Auxerrois et les Chardonnays sont situés sur la partie la plus occidentale du Clos, à proximité de la forêt, la moins précoce, garantissant un excellent équilibre d’acidité.
1/2007: ce vin vient juste de terminer sa fermentation et sera soutiré mi-février. La maturité des raisins est similaire à celle du Pinot d’Alsace, mais c’est un vin aux caractéristiques organoleptiques totalement différentes. Le nez est bien plus complexe et développe plus de minéralité ainsi que ces arômes classiques beurrés et fumés que l’on peut trouver dans les Chardonnays issus des terroirs calcaires. Le palais est encore difficile à juger à ce stade. Il est possible qu’un indice 2 soit trop élevé dans la mesure où ce vin cache ses sucres résiduels derrière une bouche puissante.

Muscat Herrenweg de Turckheim 2005
Mise en bouteille : 9/2006, Alcool acquis 12.2°alc, SR:16 g/l, Rendement 50 hl/ha, Optimum de dégustation : 2007-2013, Age moyen des vignes : 50 ans, Surface : 0.36 ha, Terroir : Graves du quaternaire, 30% Muscat d’Alsace et 70% Ottonel. Indice 2.
Les cépages muscats Ottonel et Alsace sont situés sur la partie la plus riche du terroir de graves du Herrenweg, permettant de conserver une meilleure acidité à un cépage souvent critiqué pour son manque de vivacité. Le Herrenweg est aussi un terroir très précoce où la plupart des cépages peuvent être récolté tôt, caractérisant une expression variétale des cépages dans les vins, ce qui n’est pas pour déplaire au Muscat ! Le mois d’août plus frais a permis de conserver une formidable intensité aromatique dans ce vin. Septembre et octobre, plus chaud, ont été idéals pour la maturation, sans en altérer l’acidité ni la fraîcheur. Ce vin est issu de vignes très vieilles, mais, en 2005, nous avons planté 0.4 ha de muscat issu de nos propres sélections massales dans le Herrenweg. Nous devons être un des rares producteurs en Alsace à continuer de planter ce cépage difficile.
1/2007: la fermentation était rapide selon nos standards (un mois!) et le vin s’était clarifié très rapidement, rendant tout soutirage inutile. En dégustation en cave, il était presque impensable de réaliser que ce vin avait encore 16g/l de sucres résiduels. Le caractère fringant du millésime, associé à une belle acidité et beaucoup de fraîcheur aromatique équilibre parfaitement la bouche. Le nez est déjà très ouvert et fruité, typique du Herrenweg. La bouche paraît particulièrement longue et dévoile beaucoup d’arômes fruités. Un vin prêt à la dégustation !

Muscat Goldert 2005
Mise en bouteille : 2/2007; Alcool acquis : 12.6° alc ; SR: 16.4 g/l ; Rendement : 55hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-2018 ; Age moyen des vignes : 27 ans ; Surface : 0.23 ha, Terroir : calcaire oolithique exposé est, 90 % Muscat d’Alsace, 10 % Ottonel. Indice 2
A l’opposé du muscat Herrenweg, le muscat Goldert a fermenté vraiment très lentement (environ 14 mois !) et est seulement en train de dévoiler son caractère maintenant. Le terroir calcaire riche en marnes du Goldert est capable de produire des muscats finement structurés et de grandes gardes. L’influence du millésime 2005 est très nette et se rajoute à la marque du terroir : l’acidité vibrante, dans le style d’un grand riesling, est certainement responsable de la fermentation longue et du développement lent de ce vin. Tout comme dans le Herrenweg en 2005, nous avons aussi planté une petite parcelle de 0.13 ha de muscat dans le Goldert, car nous pensons que ce terroir est vraiment capable de magnifier ce cépage.
1/2007: ce vin s’est clarifié juste à temps pour la mise en bouteille. Il développe un nez intense, très minéral, presque pierreux. A l’aération, il dévoile des arômes fruités légèrement exotiques. Le terroir domine nettement le cépage dans ce vin. Au palais, il est difficile de croire que ce vin a 16g/l en sucres résiduels, tellement l’acidité donne une structure vive. Un vin de garde à faire vieillir.

Riesling 2005
Mise en bouteille : 9/2006 ; Alcool acquis : 11.7°; Sucres résiduels : 3g/l ; Rendement: 49 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2006-2013 ; Age moyen des vignes : 26 ans ; Terroir : graves du quaternaire, calcaire et volcanique; Indice 1
Ce vin est issu d’un assemblage de parcelles situées dans le Herrenweg, quelques jeunes vignes du Rangen et quelques jeunes vignes de riesling plantées dans un terroir granitique, habituellement destinées au riesling Turckheim. Contrairement au millésime 2004, il était plus difficile de remplir le fût de ce vin car les rendements étaient beaucoup plus faibles en 2005. Le mois d’août plus frais explique les très belles acidités présentes dans les rieslings. Il est par contre beaucoup plus surprenant que les chaleurs caniculaires de septembre et octobre n’ont pas réussi à faire fondre cette acidité. Le riesling était le cépage le plus lent à mûrir en 2005, ce qui était une bonne chose, car cela nous a permis de récolter des rieslings à maturité idéale pour l’obtention de vins sec comme celui-ci. Ce vin fermenta rapidement en 6 semaines jusqu’au bout et est resté sur ses lies de fermentation jusqu’en mars 2006.
1/2007: le nez dévoile déjà une jolie minéralité typique du Riesling. Une légère aération permet d’apprécier des arômes plus fruités. Le palais est ferme, sec et possède une acidité vivace. Le potentiel alcoolique plus faible (surtout par rapport aux autres rieslings) permet de souligner une bouche délicate. Plus sec et plus ferme que le 2004.

Riesling Gueberschwihr 2005
Mise : 2/2007; Alcool acquis : 13.2 ° alc ; Sucres résiduels: 14.6 g/l ; Rendement 38 hl/ha ; Optimum dégustation: 2009-2020 ; Age du vignoble : 31 ans ; Surface : 1.17 ha ; Terroir : Argilo-calcaro-siliceux, exposé est et sud. Faible pente ; Indice 1
Ce vin est issu d’un assemblage de 8 parcelles différentes, toutes dispersées autour du village de Gueberschwihr. Il serait intéressant de pouvoir les vinifier individuellement, mais pour des raisons évidentes de volume, nous avons décidé il y a un certain temps de les réunir pour en faire un seul vin. Toutes ces parcelles ont un point en commun : elles sont toutes situées sur un substrat argilo-calcaire riche en silice permettant une croissance aisée de la vigne et surtout conférant aux plants une excellente résistance à la sécheresse. Ce vin possède l’acidité typique des 2005, mais également une superbe maturité, grâce à une très belle arrière saison en octobre. Les raisins étaient récoltés très sains et ont fermentés pendant 12 mois.
1/2007: pendant plusieurs mois, surtout juste avant la fin de fermentation, il était quasiment impossible de distinguer le vin final. Juste après le soutirage fin novembre, il est devenu limpide et s’est ouvert très rapidement, dévoilant de magnifiques arômes floraux et un soupçon de minéralité qui semble prendre de l’ampleur ces derniers temps. Le palais cache admirablement bien ses sucres et sa puissance en alcool. L’acidité est vive, surtout en finale, mais laisse une impression de maturité très agréable.

Riesling Turckheim 2005
Mise en bouteille : 2/2007 ; Alcool acquis : 12.8° alc; Sucres résiduels : 24.2 g/l ; Rendement: 39 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2018 ; Age moyen des vignes : 22 ans ; Surface : 1.3 ha de riesling ; Terroir : granite, marnes; Indice 2-3
La quasi totalité des vignes composant le Riesling Turckheim ont été plantées entre 1978 et 2001 dans le terroir granitique du Brand à Turckheim. A partir du millésime 2003, nous avons ajouté à cet assemblage une petite parcelle située juste en dessous du Clos Jebsal, non loin du Brand, sur un substrat gravelo-marneux. Toutes ces parcelles bénéficient d’un méso climat chaud et précoce grâce à une exposition sud. Les raisins sont souvent récoltés très mûrs et sont caractérisés par une expression aromatique florale très précoce. La fermentation s’est arrêtée naturellement après 2 mois d’activité, conservant une certaine quantité de sucres résiduels.
1/2007: ce vin était le premier Riesling à être clair en 2005 et par conséquent, l’un des plus accessible dans sa jeunesse. Le nez est explosif, marqué par des arômes fruités, miel, acacia, tilleul… typiques de ce terroir et annonciateur d’une certaine richesse au palais. Au début, ce vin laisse une longue sensation fruitée au palais, rapidement suivie par un milieu de palais plus minéral et très rond. Nous avions beaucoup hésité entre un indice 2 et 3, pour finalement inscrire 2 sur l’étiquette de ce vin, pensant que son excellente acidité permettra d’harmoniser ses sucres avec le vieillissement.

Riesling Herrenweg de Turckheim 2005 LOT 148
Mise en bouteille : 9/2006 ; Alcool acquis : 12.93 ° ; Sucres résiduels : 3.9 g/l ; Rendement: 30.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2009-2020 ; Age moyen des vignes : 30 ans ; Surface : 2.4 ha de riesling ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 1
Deux lots de Riesling Herrenweg ! Comment faire plus compliqué ? En fait, nous avions récolté les rieslings issus du Herrenweg sur une période de 4 jours. Le lot 148 fut récolté en dernier. Lorsque ces raisins étaient finalement pressés, le premier lot récolté (L144) avait déjà commencé sa fermentation et il fut impossible d’assembler les deux. Plus tard, c’était aussi impossible, car le lot 148 est devenu sec après seulement un mois de fermentation, alors que le lot 144 avait mis plus d’un an pour finir sa fermentation (et tout en gardant des sucres résiduels). Le lot 148 est issu des vignes situées autour de nos chais dans le Herrenweg. Ces sols sont très chauds, graveleux et précoces.
1/2007: avant d’être mis en bouteille, ce vin était très fermé et austère, atypique pour le Herrenweg. 6 mois après la mise en bouteille, ce vin s’est complètement métamorphosé. Il dévoile maintenant des arômes puissants de fleurs, presque muscatés. La bouche est surprenante, car ce vin est quasiment sec et marqué par une superbe acidité, conférant presque une structure droite, que ne laisse pas présager le nez.

Riesling Herrenweg de Turckheim 2005 LOT 144
Mise en bouteille : 2/2007 ; Alcool acquis : 12.44 ; Sucres résiduels : 14.7 g/l ; Rendement: 30.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2020 ; Age moyen des vignes : 30 ans ; Surface : 2.4 ha de riesling ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 2
Le lot 148 était récolté un peu plus tôt que le Lot 148. Il avait déjà entamé sa fermentation ce qui rendait l’assemblage des deux vins impossible. Une évolution radicalement différente empêcha aussi un assemblage post fermentaire, car le premier était devenu sec et celui-ci conserva des sucres résiduels. Il était en fait intéressant de conserver la typicité propre de chacun de ces deux vins. Le lot 144 est situé sur la partie la plus riche des graves du Herrenweg, où les galets sont recouverts par des couches de loess ou de limons fins. Le caractère un peu plus riche et moins précoce de cette partie du Herrenweg explique le caractère plus délicat de ce vin. Malgré une maturité quasiment identique, ce vin possède une acidité légèrement supérieure, expliquant la fermentation plus lente.
1/2007: ce vin exhibe depuis le début le caractère fruité, ouvert et précoce, très caractéristique des vins du Herrenweg. Ce vin est aussi plus prévisible au palais : élégant, délicat, avec une structure où l’acidité équilibre les sucres résiduels. A vous de choisir entre les deux vins !

Riesling Clos Häuserer 2005
Mise en bouteille:2/2007, Alcool acquis : 12.95° ; Sucres résiduels: 21.8 g/l ; Rendement: 29 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2009-2020+ ; Vignoble planté en 1973. 100% Riesling ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : Marnes calcaires de l’oligocène. Coluvium de pente. Exposé et très faible pente. Indice 2.
Le vignoble du Clos Häuserer est situé au pied du Grand Cru Hengst à Wintzenheim, sur un substrat calcaire riche en marnes de l’oligocène. Planter le riesling dans ce Clos était un pari osé pour mon père, car ce cépage se plait souvent mieux dans des terroirs plus légers et caillouteux, permettant une maturation plus rapide et surtout une acidité malique plus faible (l’acide malique étant souvent responsable du caractère herbacé et « vert » des vins blancs). Le riesling est aussi un cépage vigoureux et fertile. Le planter dans un terroir riche peut augmenter sa capacité à produire du raisin et donc une difficulté à maîtriser les rendements. En fait ce terroir fut planté en 1973, l’année où le climat a commencé à se réchauffer en Alsace (0.06°C par en depuis 1973, source INRA Colmar). Les raisins ont mûris plus rapidement que d’habitude dans ce terroir, et une petite présence de pourriture noble explique la richesse du 2005. Ce vin a fermenté pendant une année entière, sans pour autant avoir réussi à épuiser tous ses sucres.
1/2007: le Clos Häuserer 2005 développe un nez minéral intense. La surmaturité n’est pas vraiment décelable au nez, mais explose en bouche. Comme la plupart des 2005, la sucrosité est parfaitement masquée par une acidité vive. Plus généreux que rond, ce vin dévoile cependant sa richesse en finale. Un vin de grande garde.

Riesling Heimbourg 2005
Mise : 9/2006 ; Alcool acquis : 12.23°; Sucres résiduels 11 g/l ; Rendement : 41 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2009-2020 ; Vignoble planté en 1994 ; Surface : 1.06 ha ; Terroir : Calcaire oligocène, exposé sud. Sud-ouest, très forte pente. ; Indice 2
Le terroir du Heimbourg couvre une superficie totale de 9 ha, situé sur une butte calcaire, fortement pentue, sur la commune de Turckheim. Une grande partie est exposée à l’ouest et seulement une petite partie est face au sud. Nos rieslings (1.06 ha) sont situés dans le tournant entre le sud et l’ouest, regardant le Clos Jebsal de l’autre côté de la route. La forte pente, la présence importante de cailloux calcaire et un excellent microclimat nous ont incité à planter le riesling. Le riesling Heimbourg a la faculté de bien mûrir tout en conservant une acidité exemplaire. Le plus surprenant, étant voisin d’un terroir développant beaucoup de pourriture noble, est que le riesling reste très sain sur cette parcelle. Le 2005 n’échappe pas à la règle : vendange saine et raisin mûrs très dorés. La fermentation fut moyennement longue (3 mois) et s’arrêta avec quelques sucres résiduels, souvent présents dans ce terroir.
1/2007: le nez est déjà très ouvert pour le Heimbourg, dévoilant une jolie combinaison d’arômes de fruits et une certaine minéralité. Ce Heimbourg est peut être plus délicat que les millésimes précédents, grâce à un niveau d’alcool peu élevé et surtout une acidité très fine qui équilibre les quelques sucres sur la finale de bouche. Ce vin devrait encore beaucoup s’ouvrir avec le temps et gagner en expression aromatique.

Riesling Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2005
Mise: 9/2006 ; Alcool acquis : 13.3 °; Sucres résiduels: 4.3 g/l ; Rendement: 27 hl/ha ; Optimum dégustation: 2010-2030+ ; Age moyen des vignes : 43 ans ; Surface : 2.1 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. ; Indice 1
Le vignoble du Rangen de Thann est probablement l’un des plus haut en Alsace (350m-450 d’altitude) et situé très proche des hauts massifs des Vosges. Cette situation compense la forte pente et l’exposition sud très solaire, pour obliger les raisins à prendre plus de temps pour mûrir. Le sol volcanique, couvert de roches anguleuses de couleur sombre, absorbe toute la chaleur et l’énergie lumineuse pour les restituer à la vigne. Ce phénomène est encore plus marqué en octobre et permet aux raisins du Rangen d’atteindre des niveaux de maturité importants. La roche volcanique donne aussi ce caractère fumé/pierre à fusil aux vins. La récolte 2005 était récoltée saine avec une belle acidité mûre et de très petits rendements. Tout comme le Brand et Windsbuhl, la fermentation fut puissante, mais beaucoup plus rapide car ce vin fut sec au bout d’un seul mois d’activité !
1/2007: bien que ce vin soit en bouteille depuis septembre 2006, il est évident que la puissance minérale de ce terroir l’empêche encore de se dévoiler complètement. Ce vin est encore sur sa réserve, marqué par un caractère minéral, épicé, pierre à fusil et une certaine rigueur qui est confirmée en bouche. Ceci doit paraître pour l’un des Rangen les plus sec que nous ayons fait, grâce aussi à une acidité vivace. (merci 2005 !) Ce vin ne demande qu’à s’ouvrir avec un peu de patience.

Riesling Clos Windsbuhl 2005
Mise en bouteille: 2/2007 ; Alcool acquis : 13.75 ° ; Sucre résiduel: 10.9 g/l ; Rendement : 33hl/ha ; Optimum de dégustation: 2008-2025+ ; Age moyen des vignes : 31 ans ; Surface : 0.9 ha ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud, sud-est. Indice 1
Le Clos Windsbuhl est situé au sommet de la commune de Hunawihr sur un substrat calcaire pauvre, dominant la plaine d’Alsace. Il bénéficie d’un climat plus frais et moins précoce, grâce à son altitude plus élevée et la proximité de la forêt, ce qui confère souvent à ce terroir une certaine délicatesse malgré la richesse des vins. Le riesling 2005 fut récolté vraiment très mûr, avec une petite présence de pourriture noble et une superbe acidité. La fermentation ne se termina qu’en décembre 2006 sans un seul moment de repos pour les levures. A cause de son acidité exemplaire, il fut difficile d’imaginer que ce vin allait fermenter aussi loin ! Il fut mis en bouteille directement de ses lies de fermentation, complètement limpide et stable. Ce vin est pour nous la démonstration de la biodynamie dans un millésime comme 2005.
1/2007: le nez est profond riche et dévoile des notes aromatiques de fruits mûrs, acacia et enfin cette touche de minéralité si typique du Windsbuhl. Obtenir un vin sec (il se goûte vraiment sec) à partir de raisins très mûrs et riches en acidité est certainement le chose la plus dure pour des levures indigènes. Le palais est puissant, ferme et continue à s’ouvrir en rétro olfaction. Quel beau vin !

Riesling Brand 2005
Mise: 2/2007 ; Alcool acquis : 15.5 ° ; Sucres résiduels : 7 g/l ; Rendement : 26hl/ha ; Optimum dégustation: 2010-2030+ ; Age moyen des vignes : 55 ans ; Surface : 1 ha, 100% Riesling ; Terroir: granite biotite exposé sud, sud-est. Forte pente. Indice 1
Seules nos deux plus vieilles parcelles situées dans le Brand sont utilisées pour faire ce vin. L’une d’elle est située dans la partie « Steinglitz », très solaire et pauvre, et l’autre dans la partie « Schneckelsbourg », possédant un sous-sol marneux plus riche. Beaucoup considèrent le sol du Brand  comme pauvre. Pauvre en matière fertilisante, oui, mais pas en minéraux ni argiles de qualité qui proviennent de la décomposition des micas noirs présents dans ces parties du Brand. Cette évolution des sols n’est par contre possible que si les micro-organismes présents dans le sol sont bien actifs (pas de terroir sur un sol mort !). Ces raisins étaient récoltés vraiment très mûrs et nous avions marqué le fût (hélas très petit) du signe VT (vendange Tardive). Nous avons souvent pu observer des évolutions fermentaires très différentes de ce que nous pensions au moment des vendanges, mais là, il faut avouer que le Brand nous a laissé sans voix. Non seulement la fermentation dura 15 mois, mais les levures sauvages décidèrent d’aller jusqu’au bout, gardant une quantité ridiculement faible de sucres résiduels. Un vin extrême, dont nous sommes très fiers !
2/2007: quelle évolution en quelques semaines ! En Janvier je disais encore que c’était un vin fermé, minéral se dévoilant peu… certainement à cause de l’élevage très long sur lies. Maintenant, juste après la mise en bouteille, le caractère fabuleusement riche et aromatique du Brand se réveille enfin : miel, fruits blancs, pêche… Le nez est gras, riche, puissant mais avec une certaine réserve minérale. Il est impossible de s’attendre à une telle puissance et intensité au palais. Plus surprenant encore est la fermeté de la fin de bouche. Beaucoup de chaleur, tout le feu du Brand !

Pinot-Gris Thann 2005
Mise : 2/2007 ; Alcool acquis : 12.5° ; Sucres résiduels: 42.7 g/l ; Rendement: 52.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2008-2020 ; Age moyen des vignes : 25 ans ; Surface : 0.6 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. Indice 3
Mon père, Léonard Humbrecht, a acquis la plus grande partie du Clos Saint Urbain de la famille Jung en 1977. D’autres parcelles ont été achetées entre 1980 et 1989, mais la plupart étaient des friches que nous avions du planter. En général, les jeunes du domaine sont déclassées dans des vins variétaux, mais en 2005, nous avions estimé que ces raisins, issus de vignes plantées entre 1978 et 1989, méritaient d’être vinifiés à part. Le terroir volcanique s’impose dans ce vin et il est possible de constater l’air de famille avec le Grand Cru du Rangen. Ces raisins ont été récolté mûrs, avec une très forte acidité et une petite présence de pourriture noble. Ce vin nous a beaucoup surpris en étant l’un de ceux qui avait mis le plus de temps à fermenter.
1/2007: ce vin était en activité pendant si longtemps que nous pensions sincèrement qu’il allait fermenter plus loin et garder moins de sucres résiduels. Sans aucun doute, la présence de botrytis et l’acidité vibrante sont à blâmer ! Ce sont aussi des facteurs d’équilibre qui permet à ce vin de supporter autant de sucres résiduels, donnant à ce vin une sensation de délicatesse au palais. Le caractère volcanique se manifeste au travers d’une expression aromatique très fumée et minérale.

Pinot-Gris Herrenweg de Turckheim 2005
Mise en bouteille : 9/2006 ; Alcool acquis : 13.9° ; Sucres résiduels 54.7 g/l ; Rendement: 28 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2020 ; Age moyen des vignes : 14 ans ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 4
Le lieu-dit Herrenweg est situé sur la plaine alluviale graveleuse entre les communes de Wintzenheim et Turckheim, à la sortie d’une vallée importante : la vallée de Munster. C’est un terroir chaud et précoce, car il reçoit beaucoup plus d’heures d’insolation que bon nombre de coteaux, n’étant pas à l’ombre des montagnes ! Cette précocité est accentuée par la composition du sol, les graves du quaternaires, bien drainées, se réchauffent plus vite que les sols calcaires ou argilo-calcaires. Nous débutons souvent les vendanges dans le Herrenweg. Dans un millésime comme 2005, cela signifie qu’il est possible de récolter des raisins mûrs, gorgés d’arômes et possédant quand même une excellente acidité. Plus les vendanges sont tardives, plus l’acidité chute, indépendamment de l’évolution des sucres. Ce pinot-gris fut récolté exceptionnellement riche, à un niveau de maturité de vendange tardive. Nous avons pris la décision de ne pas le vendre sous le label VT, car nous pensons qu’il est possible de l’apprécier jeune, sur son fruité.
1/2007: ce vin est en bouteille depuis septembre 2006 et a donc eu le temps de vraiment s’ouvrir. Il dévoile de jolis arômes de fruits mûrs (abricots, agrumes, poire) associés avec des arômes de cacao et toast plus typiques des PG. Le palais dévoile déjà toute la panoplie d’arômes associés aux vendanges tardives : onctuosité, moelleux, miel et aussi une très belle acidité en finale.

Pinot-Gris Vieilles Vignes 2005
Mise en bouteille : 9/2006 ; Alcool acquis : 14° ; Sucres résiduels 28.9 g/l ; Rendement: 25 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2020+ ; Age moyen des vignes : 60 ans ; Surface : 0.5 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 3
Ce vin est issu de deux parcelles plantées dans les années 1950 par mes grands-parents Zind. Elles sont toutes deux situées en bordure du Herrenweg et possèdent le même substrat limono-graveleux. Nous sélectionnons tous nos bourgeons de pinot gris dans ces deux parcelles pour faire nos sélections massales de plants. Ils possèdent une caractéristique rare pour ce cépage : un seul raisin par rameau. Ces vignes ont des rendements faibles, capables de produire des vins riches et aromatiques. Nous ne produisons pas de pinot gris Vieilles Vignes toutes les années, mais 2005 est un millésime exceptionnel pour ce cépage, et ce vin méritait d’être vinifié à part. Bien que vendangés très tôt, les raisins étaient très mûrs et en partie déjà botrytisés, c’est pourquoi ce vin n’a pas pu finir sa fermentation.
1/2007: ce vin dévoile dès maintenant des arômes classiques de pain grillé, miel, amandes. Il respecte ses origines en étant complètement ouvert avec une race que seules les très vieilles vignes sont capables d’exprimer. Le palais est harmonieux, riche, moelleux, sans lourdeur, grâce à une très belle acidité. Comme beaucoup de 2005, ce vin cache sa richesse.

Pinot-Gris Rotenberg 2005
Mise: 9/2006 ; Alcool acquis : 14.9°; Sucres résiduels: 34.4 g/l ; Rendement: 22 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2020+ ; Age moyen des vignes : 24 ans ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : calcaire oligocène exposé ouest ; nord-ouest. Forte pente. Indice 3
Le vignoble du Rotenberg  (la colline rouge) est situé sur le versant nord-ouest du Hengst, sur une roche mère de calcaire oligocène identique. La seule différence réside dans le fait que le sol du Rotenberg possède moins de marnes superficielles et est donc un terroir plus pauvre, parfaitement adapté au cépage pinot gris. L’abondance de fer donne cette couleur rouge brique en surface. L’exposition favorise le développement de la pourriture noble (brouillard le matin, soleil le soir), et en 2005, le botrytis conquis toutes les baies de raisins très rapidement, grâce au temps très favorable d’octobre. Nous avons pu sélectionner les baies pour produire une SGN. Ce vin est issu des baies les plus saines et moins botrytisées.
1/2007: la fermentation dura 2 mois puis s’arrêta faute de levures capables de résister à la concentration du vin. Le nez est un mélange complexe d’arômes minéraux, sous-bois, et fruits frais. Certainement pas aussi ouvert que le vin précédent, mais dévoile une très belle race. Le palais est vraiment très riche. La pourriture noble domine pour le moment dans ce vin, conférant une bouche moelleuse, torréfiée et dense. A nouveau la magie du millésime opère : un vin riche dans une présentation délicate.

Pinot-Gris Heimbourg 2005
Mise en bouteille : 9/2006 ; Alcool acquis : 14.9° ; Sucres résiduels 24.9 g/l ; Rendement: 21 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2020+ ; Age moyen des vignes : 20 ans ; Terroir : marno calcaire exposé à l’ouest ; Indice 3
Ce vignoble a bénéficié de conditions identiques au Rotenberg en 2005. Le botrytis s’est emparé de ce vignoble avec une telle intensité qu’il était impossible de récolter autre chose qu’une sélection de grains nobles. Les quelques baies saines récoltées à part ont produit ce vin, qui, malgré une belle fermentation, n’a pas réussi à épuiser tous les sucres. Le pinot gris est le cépage planté le plus en altitude sur le Heimbourg et également le plus exposé aux vents de la vallée, ce qui permet une évolution qualitative du botrytis en pourriture noble. Ces vignes peinent aussi à croître sur un sol très caillouteux, ce qui réduit de beaucoup la taille de la récolte tous les ans.
1/2007: le nez exprime toute la richesse calcaire du terroir (forte minéralité, une certaine réserve), ainsi qu’une influence non négligeable d’un séjour prolongé sur lies totales. Ce vin commence à peine à s’ouvrir, une ouverture prolongée est bénéfique, sur des arômes de surmaturation et botrytis (miel, cire d’abeille…). Le palais exprime une certaine rigueur que les sucres résiduels n’amadouent pas entièrement. L’acidité typique de ce terroir donne une belle trame en finale et équilibre le moelleux du vin.

Pinot-Gris Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2005
Mise : 9/2006 ; Alcool acquis : 15.3° ; Sucres résiduels: 27.6 g/l ; Rendement: 26 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2008-2025+ ; Age moyen des vignes : 36 ans ; Surface : 2.3 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. Indice 3
Le Rangen de Thann est pour nous le vignoble de loin le plus difficile à travailler. Même notre nouvelle recrue Nikita (cheval de trait Ardennais/Comtois) refuse de grimper les parties les plus raides et n’accepte que de descendre, ce qui nous oblige à utiliser un treuil pour labourer les vignes en remontant la pente pour éviter l’érosion des sols. Il n’est pas toujours possible de laisser une couverture végétale sur le sol, car le Rangen repose sur un sol volcanique sédimentaire caillouteux et pauvre, très sec en été, et donc qui refuse toute concurrence. Bien que d’aspect grossier, les roches composant ce terroir ont la faculté de se dégrader pour libérer des quantités importantes de minéraux et quelques argiles de qualités qui vont se nicher dans les failles profondes. Les racines des vignes ne peuvent accéder ces couches qu’après une très longue et lente croissance, mais une fois atteintes, ce sol riche permet aux vieilles vignes d’acquérir une résistance au stress et d’accéder à une alimentation plus régulière de qualité. Le millésime 2005 présente une proportion importante de botrytis noble, sans pour autant pouvoir ralentir la fermentation qui fut puissante.
1/2007: aucun autre vignoble sur notre domaine n’est capable de marquer aussi fortement un vin. Le nez présente toutes les caractéristiques d’un sol volcanique, à savoir des arômes de pierre à fusil, minéralité, caractère fumé ainsi que la marque de la sur-maturation : miel, fruits blancs, sous bois et un léger rôti. Le palais est en fait moins agressif qu’habituellement et possède cette élégance innée des 2005. La bouche, très longue, masque finement la puissance et richesse de ce vin.

Gewurztraminer Wintzenheim 2005
Mise en bouteille: 9/2006; Alcool acquis : 14.8° alc ; Sucres résiduels: 7.3 g/l ; Rendement: 50 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2015+ ; Age moyen des vignes : 48 ans ; Surface : 2.15 ha ; Terroir : graves du quaternaire et marnes calcaires ; Indice 1
Ce vin est classiquement produit tous les ans à partir de jeunes vignes situées dans le Hengst (plantées en 1978 et 1985) et d’une vieille parcelle située juste aux portes de Wintzenheim (plantée en 1948-1953). Cet assemblage de calcaire et de sol de graves permet de produire un gewurztraminer qui combine structure/acidité et richesse/arôme. En 2005, nous avions pu récolter ces parcelles le même jour et donc les presser ensemble. En général, le gewurztraminer peut avoir une acidité relativement basse, mais en 2005 ce cépage présentait une belle fraîcheur en acidité.
1/2007: l’influence du calcaire se traduit par une légère baisse des arômes terpéniques (rose, géranium…) et une augmentation des arômes épicés et poivrés. Le nez est peut être un peu plus discret mais présente une panoplie aromatique plus complexe. Le palais est très séduisant, masquant la puissance alcoolique grâce à un équilibre fruit/acidité qui donne une belle fraîcheur en finale. Il paraît sec dans un style non agressif et sans dévoiler les tannins souvent caractéristiques de ce cépage.

Gewurztraminer Gueberschwihr 2005
Mise en bouteille: 9/2006 ; Alcool acquis : 14.2° ; Sucre résiduel: 10.9 g/l ; Rendement: 56 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2015+ ; Age moyen des vignes : 22 ans ; Surface : 0.2 ha ; Terroir : Argilo-silico-calcaire, pente faible Est ; Indice 1
Après des échanges effectués avec des voisins dans ce village pour augmenter notre vignoble du Goldert en 2004, la surface de vigne du gewurztraminer Gueberschwihr ne correspond aujourd’hui plus qu’à une petite parcelle. Elle est joliment située à deux cent mètres du Goldert, sur une douce pente exposée à l’est, sur un terroir un peu plus riche et moins marqué par le calcaire oolithique. Ce vin ne sera jamais capable d’atteindre la complexité de son voisin (heureusement, autrement le classement aurait été mal fait), mais atteint toutefois assez régulièrement un niveau élevé de maturité et est capable de produire un gewurztraminer classique, bien marqué par des arômes épicés. Cette parcelle est vinifiée séparément dans les beaux millésimes. En 2005, la fermentation fut rapide et le vin n’a pas gardé beaucoup de sucres résiduels, dans le contexte de ce millésime riche pour ce cépage.
1/2007: classique nez de litchi, rose avec une certaine minéralité et austérité typique de l’influence du calcaire et d’un sol riche et profond. Le palais est très élégamment équilibré, présente une acidité fine, rendant la finale presque délicate. Il est presque difficile de détecter les sucres résiduels, mais bien sur la finale présente une légère rondeur, souvent bien accueillie dans ce cépage.

Gewurztraminer Herrenweg de Turckheim 2005
Mise en bouteille : 9/2006 ; Alcool acquis : 15°; Sucres résiduels : 12.1 g/l ; Rendement: 26.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2007-2020 ; Age moyen des vignes : 52 ans ; Surface : 3.85 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 2
Dans le passé, le gewurztraminer était le cépage de prédilection dans le terroir graveleux du Herrenweg. Les sols légers, chauds et précoces de ce terroir alluvial de plaine permettent à ce cépage de bien mûrir rapidement et de développer un bouquet aromatique intense, typiquement variétal (rose/géranium), mais sans aller vers le coté pharmaceutique, signature d’une mauvaise maturité physiologique. Malheureusement, ce cépage peut aussi manquer crucialement d’acidité et pour cette raison il acquiert une meilleure structure dans les terroirs calcaires. Lorsque le plant de vigne vieillit (après 30-40ans), l’enracinement est beaucoup plus profond et cela se traduit par un meilleur équilibre dans les raisins. Nous constatons toujours une différence de qualité énorme entre jeunes et vieilles vignes dans ce terroir, et je ne peux que remercier ma famille pour avoir planté beaucoup de vignes (surtout en gewurztraminer) dans les années 50 et 60 et, surtout, pour les avoir gardées ! La maturité était idéale en 2005 (la vendange tardive n’est pas notre objectif ici) et ce vin fermenta rapidement.
1/2007: le 2005 développe beaucoup plus de minéralité et d’épices qu’à l’habitude. Les raisins étaient très sains, avec moins de 15% de botrytis, ce qui peut expliquer un nez très pur et précis. Le palais est puissant, marqué par des arômes fumés, fleurs, épices (cannelle…) avec une finale très légèrement ronde. Ce vin est déjà très agréable aujourd’hui  mais devrait encore s’ouvrir plus.

Gewurztraminer Heimbourg 2005
Mise en bouteille: 9/2006; Alcool acquis : 14° ; Sucres résiduels : 42.5 g/l ; Rendement : 28.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2009-2020 ; Vignoble planté en 1983 ; Surface : 1 ha ; Terroir : Calcaire Oligocène, exposé ouest, moyenne à forte pente. Indice 3
Tout comme le pinot-gris dans ce terroir, et pour la première fois pour le cépage gewurztraminer depuis 1989, le développement de la pourriture noble était suffisamment importante pour pouvoir effectuer une trie de grains nobles. L’orientation ouest favorise le développement du botrytis grâce à l’alternance brouillards matinaux et soirées ensoleillées en 2005. Le gewurztraminer, surtout cultivé à partir de petits rendements, possède une pellicule coriace et très résistante. Il nous a donc fallu trier intensément chaque baie botrytisée pour le SGN, ce qui fait que ce vin est produit à partir d’une vendange très saine ! Bien que les baies les plus riches aient été enlevées, ce vin a atteint un niveau élevé de maturité et la fermentation s’est arrêtée après quelques mois, conservant une quantité significative de sucres résiduels.
1/2007: nous nous attendions à un vin délicat et aromatique dans ce terroir en 2005. En fait, il est effectivement délicat et aromatique, mais comme il n’y a pas de présence de botrytis, le caractère calcaire du terroir domine le vin avec un nez marqué par des arômes de viande séchée, fumée, minéral, en fait presque austère. Le palais est une vraie surprise, car il difficile d’imaginer d’après son expression au nez que ce vin soit aussi riche au palais. La finale est harmonieuse, présente une vraie acidité de sol calcaire et un moelleux  qui garantira une longue conservation. Dans sa jeunesse, ce vin aura désespérément besoin d’être carafé avant le service.

Gewurztraminer Hengst 2005
Mise en bouteille : 9/2006 ; Alcool acquis : 14.4° alc ; Sucres résiduels : 37.5 g/l ; Rendement : 29.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2009-2030+ ; Age moyen des vignes : 54 ans ; Surface : 1.42 ha ; Terroir : Marnes calcaires de l’oligocène, exposé sud sud-est, pente moyenne à forte. Indice 3
Seules les deux plus vieilles parcelles plantées en 1953 et pré-1939 sont utilisées pour ce vin. Il n’y a pas de problème avec les deux parcelles utilisées dans le gewurztraminer Wintzenheim, mais elles sont loin derrière en matière de complexité et n’arrivent pas à exprimer la complexité de ce cru aussi fortement. Le terroir marno-calcaire est peut être le choix le plus classique pour ce cépage, mais ils ont aussi la tendance d’être des sols riches et fertiles, ce qui augmente la difficulté de réduire les rendements au pieds. Le gewurztraminer, plus que tout autre cépage d’Alsace, devient très vite dilué et neutre lorsqu’il est en situation d’excès. Les vieux plants ont beaucoup d’avantages, mais de loin le plus important d’entre tous, est d’avoir un enracinement beaucoup plus profond, se développant dans des strates moins humifères et donc pauvres en éléments organiques et riches en éléments minéraux. Les raisins sont plus petits et plus concentrés. De par sa situation sud-est et un microclimat très sec, le Hengst développe très peu de pourriture noble, mais atteint toutefois des niveaux de maturité très élevés, comme en 2005. Souvent le Hengst a la capacité de fermenter très loin, mais malgré cela, le 2005 conserva une quantité marquée de sucres résiduels.
1/2007: le nez est déjà très ouvert et aromatique (rose ancienne, épices), ce qui est presque inhabituel pour le Hengst. Comme pour le Heimbourg, le nez ne laisse pas deviner l’intensité et la richesse de ce vin au palais. La classe de ce grand terroir permet de combiner un moelleux marqué, et de garder un équilibre et une harmonie. Les sucres résiduels sont importants, suffisamment pour justifier un indice plus élevé, si la structure de la bouche dominée par le terroir ne les masquerait pas à ce point.

Gewurztraminer Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2005
Mise: 9/2006 ; Alcool acquis : 14.7° ; Sucre résiduel: 47.2 g/l ; Rendement: 19.5 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2009-2030+ ; Age moyen des vignes : 42 ans ; Surface : 0.5 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. Indice 4
Le gewurztraminer est le cépage le moins représenté dans le Clos Saint Urbain. L’altitude plus élevée (350m-450m) de ce terroir rend la floraison plus difficile (beaucoup de coulure et surtout manque d’homogénéité) sauf pour les parcelles situées juste en bordure de la rivière, qui tempère le climat et évite les coups de froid souvent fatals au gewurztraminer. En octobre, la rivière Thur apportera l’humidité nécessaire au développement de la pourriture noble, qui était important en 2005. Le terroir volcanique du Rangen est aussi le seul terroir non calcaire que nous ayons qui soit capable de complètement dominer ce cépage exubérant et de produire des grands vins de garde. Le 2005 fut récolté à 17.4° potentiel et nous avions beaucoup hésité à le classer en VT.
1/2007: le nez, comme toujours est très dominé par la nature volcanique du terroir: beaucoup de Pierre, silex, fumée, Pierre à fusil… mais avec toutefois une forte influence fruitée et épice orientaux, marque du millésime 2005. La pourriture noble laisse une marque de miel, cire d’abeille en bouche. Le nez est déjà très ouvert, dans un style beaucoup plus facile à comprendre que le très austère 2004. Le palais est intense, puissant, très dense et finit sur une certaine onctuosité.

Pinot-Gris Clos Jebsal 2005 Vendange Tardive
Mise : 9/2006; Alcool acquis : 14° ; Sucres résiduels: 80g/l ; Rendement : 37 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-2030+; Age moyen des vignes : 22 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : Marnes grises et Gypse. Exposé sud, terrasses et forte pente.
Le Clos Jebsal doit certainement profiter de l’un des climats les plus chauds et précoces d’Alsace. Ce petit vignoble cultivé en monopôle, est situé entre deux failles géologiques, sur une pente très raide, cultivé en terrasses et exposé plein sud. Sa situation le protège des vents dominants, ce qui explique les élévations de températures et donc la précocité des vignes. Il est peut être adjacent au Brand et au Heimbourg, mais est en fait très différent sur le plan géologique. Le Jebsal repose sur un substrat calcaire ancien de marnes du Trias et gypse, ce qui en fait un sol profond, riche, résistant au stress hydrique et qui se réchauffe très lentement. Ce contraste sol/climat est certainement responsable de la facilité affichée par ce terroir pour développer la pourriture noble tous les millésimes (sauf 2003 : passerillage). 2005 ne fait pas exception ! Le botrytis était tellement marqué que nous avions pu récolter une vendange tardive et une sélection de grains nobles.
1/2007: le Jebsal peut paraître souvent fermé et austère dans sa jeunesse, mais le millésime 2005 exprime déjà tout un potentiel aromatique, fortement influencé par le botrytis : caramel, pain grillé, fruits blancs, miel… Le palais est très élégant, fin, masquant délicatement les sucres résiduels et la puissance innée de ce terroir. Ce vin est construit pour la très longue garde, même s’il se goûte déjà très bien maintenant.

Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2005 Vendange Tardive
Mise en bouteille :9/2006 ; Alcool acquis : 13.3° ; Sucres résiduels: 91 g/l ; Rendement : 32.5hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-2030+ ; Age moyen des vignes : 28 ans ; Surface : 1 ha ; Terroir : Calcaire muschelkalk exposé sud ; sud-est.
Le Clos Windsbuhl est situé sur une petite colline de 6ha surplombant le village de Hunawihr. Il bénéficie d’un climat tardif, renforcé par un terroir calcaire se réchauffant lentement. Le Clos Windsbuhl est capable de produire des vins délicats possédant toujours une fine acidité, même dans les millésimes comme 2005 où la maturité est très élevée, grâce à la présence importante de pourriture noble. 2005 est un millésime quasiment magique pour ce terroir. Les raisins n’avaient commencé à botrytiser qu’après avoir atteint une maturité élevée, se transformant en de petites baies concentrées. Nous avons pu trier dans les plus vieilles parcelles une vendange tardive et une sélection de grains nobles, comme dans le Clos Jebsal. Ce vin fermenta de façon normale (2 mois) pour conserver un équilibre classique de 13% + 6% pot de sucres résiduels.
1/2007: le nez dévoile déjà Presque toute la richesse aromatique de ce vin: une combinaison de miel d’acacia, abricots, cire, fleurs et cette minéralité typique du Windsbuhl. Je suppose que ce vin s’ouvrira encore d’avantage dans l’avenir et gagnera encore plus en complexité pour aller dans la direction des VT 2002 ou 1994. Le palais est encore compact, refusant de révéler de façon outrancière sa richesse. Moins austère que le Jebsal, il est possible de percevoir beaucoup plus d’arômes de surmaturité typique (fleurs, fruits blancs, miel) en finale de bouche. La minéralité de ce cru s’exprime surtout par son acidité qui confirme le bon potentiel de vieillissement.

Gewurztraminer Goldert 2005 Vendange Tardive
Mise en bouteille : 9/2006 ; Alcool acquis : 14.8° alc ; Sucres résiduels : 48.4 g/l ; Rendement : 35hl/ha ; Optimum de dégustation: 2009-2025+; Age moyen des vignes : 22 ans ; Surface : 0.6 ha ; Terroir : calcaire oolithique exposé est, faible pente.
Le terroir du Goldert a toujours été reconnu pour la qualité de ses gewurztraminer, riches et intenses. Il est presque impossible de deviner que ce coteau à pente douce exposée à l’est soit capable de produire des vins puissants et fortement marqués par la pourriture noble. Le climat tardif de ce village permet de prolonger la période de maturité, ce qui est très profitable à ce cépage et lui permet d’acquérir des arômes persistants de fleurs mais aussi permet de conserver un excellent équilibre d’acidité. Une maturation lente permet aussi d’affiner les tannins, qui, dans les millésimes plus difficiles peuvent être amers pour ce cépage. Le calcaire oolithique de ce terroir apporte la dimension Grand Cru à ce vin, en caractérisant une structure ferme et aussi en complexifiant les arômes. Le botrytis ne se développa que très tard en 2005, mais de façon intense, ce qui était le critère déterminant pour classer ce vin en VT.
1/2007: le nez est très marqué par le caractère rôti de la pourriture noble, mais arrive quand même à exprimer tout le potentiel épicé, cuir, presque bacon et fumé de ce cépage planté dans un terroir calcaire. Il y a aussi bien au nez quand bouche les marqueurs classique du gewurztraminer, tels que la rose et le litchi, mais dilués dans une grande richesse minérale. Le palais est puissant et riche, sans pour autant être dominé par les sucres résiduels. C’est un vin moelleux qui cache son jeu.

Gewurztraminer Clos Windsbuhl 2005 Vendange Tardive
Mise en bouteille: 9/2006 ; Alcool acquis : 14.4° alc ; Sucres résiduels: 74 g/l ; Rendement : 32hl/ha ; Optimum de dégustation: 2008-2030+ ; Age moyen des vignes : 35 ans ; Surface : 0.9 ha ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud, sud-est.
Ce ci est seulement le deuxième gewurztraminer à avoir atteint le niveau vendange tardive dans le Clos Windsbuhl depuis que nous cultivons ce terroir en 1988. (2001 était le premier). La situation d’altitude et moins précoce de ce terroir, associé au fait que le gewurztraminer développe beaucoup plus difficilement la pourriture noble que le pinot gris – à cause de peaux plus épaisses et résistantes – explique la rareté de ce vin. Octobre 2005 était suffisamment chaud et suivi une période humide fin septembre qui favorisa l’installation du champignon, surtout dans les terroirs classiquement tardifs comme le Windsbuhl. Nous n’avions pas besoin de faire de tries, l’intégralité des raisins étaient parfaitement mûrs.
1/2007: le 2005 possède un nez puissant floral et de fruits mûrs, un vrai concentré de Windsbuhl ! Le sol calcaire caillouteux et pauvre permet en fait à ce vin de s’ouvrir dans sa jeunesse et de dévoiler déjà maintenant tout un panel aromatique, aussi bien au nez qu’en bouche. Le palais conforte le nez. L’attaque, bien que puissante, est très ronde et onctueuse. Le botrytis est ici responsable d’une très belle liqueur s’associant à la minéralité du terroir. Ce n’est qu’en finale qu’il est vraiment possible de discerner le caractère épicé du cépage.

Pinot-Gris Heimbourg 2005 Sélection de Grains Nobles
Mise en bouteille :9/2006 ; Alcool acquis : 10° ; Sucres résiduels 219 g/l ; Rendement: 8 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-20 ?? ; Age moyen des vignes : 20 ans ; Terroir : marno calcaire exposé à l’ouest.
Le coteau du Heimbourg, exposé au soleil du soir, profite d’une situation idéale pour le développement de la pourriture noble, surtout en 2005, où le climat était très favorable fin octobre. Le pinot-gris est planté dans la partie supérieure de la colline, où le sol est le plus pauvre et les racines poussent directement dans la roche calcaire, ce qui permet de fortement réduire les rendements. Lorsque la pourriture noble se développe rapidement, en quelques jours seulement comme en 2005, l’effet « concentration » est encore plus marqué. La sélection fut faite vers la fin octobre avec des conditions climatiques idéales. Ce vin était le premier SGN 2005 à avoir fini de fermenter et être mis en bouteille.
1/2007: le nez est marqué par un botrytis intense: cire d’abeille, miel, fruits exotiques, résine. Le pinot-gris reste toutefois reconnaissable avec une palette aromatique fruitée (abricots, coings…). Le nez laisse aussi présager une forte acidité que l’on retrouve en bouche et qui équilibre un sucre résiduel important et rare pour ce terroir. Finale très longue et liquoreuse, tout en finesse.

Gewurztraminer Heimbourg 2005 Sélection de Grains Nobles
Mise en bouteille: 9/2006; Alcool acquis : 12° ; Sucres résiduels : 240 g/l ; Rendement : 8 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-20 ?? ; Vignoble planté en 1983 ; Surface : 1 ha ; Terroir : Calcaire Oligocène, exposé ouest, moyenne à forte pente.
Le gewurztraminer est planté sur la partie basse du Heimbourg et exposé à l’ouest. Il bénéficie d’une situation beaucoup plus protégée des vents que le haut du coteau et d’un sol marno-calcaire plus profond et riche, idéal pour ce cépage et pour le développement de la pourriture noble dans certains millésimes, comme 2005 tout particulièrement. Nous produisons beaucoup plus rarement des SGN dans ce cépage, à cause principalement de la difficulté à avoir un développement de botrytis important (peaux épaisses et résistantes) mais aussi car nous avons toujours peur d’appauvrir le vin du terroir en enlevant la partie la plus riche du vin. En 2005, l’intensité du botrytis était telle que cette question ne se posait pas. De plus, les conditions climatiques idéales nous ont permis de prendre notre temps pour réaliser cette sélection de baies nobles. La première depuis 1989 dans ce terroir ! Au vu de la parfaite qualité du botrytis, la sélection fut rigoureuse pour obtenir un vin de forte densité. (12% alc + 14% pot). Seul hic : une production microscopique !
1/2007: le nez est d’une délicatesse incroyable: parfums d’écorces d’orange confites, fruits exotiques, litchi, rose ancienne, d’une grande douceur. Le botrytis est caché par les arômes du vin. La bouche est également d’une grande douceur, la sucrosité énorme apparaît en fait plus comme du velours, et comme le nez, dévoile une grande complexité aromatique. Un vin rare !

Pinot-Gris Rotenberg 2005 Sélection de Grains Nobles
Mise: ?/? ; Alcool acquis : ?°; Sucres résiduels: ??? g/l ; Rendement: 8 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2015-20 ??+ ; Age moyen des vignes : 24 ans ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : calcaire oligocène exposé ouest ; nord-ouest. Forte pente.
Tout comme le Heimbourg, le Rotenberg bénéficia des mêmes conditions incroyables favorisant le développement de la pourriture noble, grâce au climat mais aussi à sa situation vers l’ouest. La récolte fut encore plus petite et en conséquence ce vin est encore plus riche ! Ce sol de calcaire rouge est situé dans un terroir tardif, ce qui favorise également la conservation d’une formidable acidité. Dans les grands millésimes, nos sélections sont encore plus rigoureuses, car nous savons que l’équilibre acidité sera là pour soutenir la plus grande richesse des vins. Pour cela, nous prenons plus de temps et laissons moins de baies saines en % par rapport à des millésimes plus faibles en acidité comme 2000 par exemple. Ce vin, avec 192° Oechslés, est très proche de catégorie que nous dénommons Trie Spéciale (plus de 200° Oechslés).
1/2007: ce vin vient juste de terminer une très longue fermentation dans un petit demi-muy (fut de 600 litres). Nous ne connaissons pas encore son équilibre final, mais les sucres résiduels seront certainement astronomiquement élevés ! Pour le moment, le nez et la bouche sont encore sur des arômes fermentaires de fruits exotiques et pomme mûre. La structure extraordinaire, avec une acidité d’anthologie, équilibre les sucres. Vin liquoreux il restera toute sa vie !

Pinot-Gris Clos Jebsal 2005 Sélection de Grains Nobles
Mise : 2/2007; Alcool acquis : 7° ; Sucres résiduels: 306.5g/l ; Rendement : 8 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2015-20 ??+; Age moyen des vignes : 22 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : Marnes grises et Gypse. Exposé sud, terrasses et forte pente.
Jamais nous n’aurions imaginé en 1983, au moment de la plantation de ce petit Clos de 1.3ha, que le Jebsal deviendrait un terroir réellement voué à la production de vendanges tardives et sélections de grains nobles. Sans vraiment en préciser le style de vin, l’histoire de Turckheim mentionne ce petit lieux-dits de temps en temps, mais avec moins de précision que sont grand (par la taille et réputation) voisin : le Brand. Le méso climat particulier  (chaud, précoce et protégé du vent) et les caractéristique du terroir (marnes et gypse du Trias, riches et profondes) conservant une humidité importante, favorisent tous les ans le développement de la pourriture noble. Vu la précocité du climat de Turckheim, nous n’avons encore jamais eu de développement de pourriture noble sur des raisins non mûrs. Les marnes garantissent aussi une acidité constante élevée. En 2005, la sélection des baies était aisée de part le fort pourcentage de baies botrytisées. Le résultat est un vin concentré, qui a fermenté pendant 9 mois pour atteindre un équilibre liquoreux intense. Mis en bouteille seulement en février 2007, pour qu’il bénéficie d’un élevage permettant une bonne clarification naturelle et mûrissement en fût.
1/2007: fraîchement mis en bouteille, il dévoile d’ores et déjà une superbe palette aromatique de fruits confits, marmelade, miel, cire d’abeille… et malgré la richesse en liqueur, il possède aussi une forte minéralité. Tous les composants du vin, acidité, sucres, alcool, forment maintenant un ensemble harmonieux et délicat. Un vin destiné à une très longue garde !

Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2005 Sélection de Grains Nobles Trie Spéciale
Mise en bouteille :?/ ? ; Alcool acquis : ?°; Sucres résiduels: ??? g/l ; Rendement : 8 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-2???+ ; Age moyen des vignes : 28 ans ; Surface : 1 ha ; Terroir : Calcaire muschelkalk exposé sud ; sud-est.
Ceci est la troisième trie spéciale produite sur le domaine, suivant les Clos Jebsal 1994 et 2002. La maturité était de 218° Oechslés (soit 33° potentiels). Comme ses deux prédécesseurs, ce vin n’échappe pas à la règle : la fermentation prendra des années à finir, à cause d’une acidité et d’une puissance en sucres résiduels qui donnent certainement de fortes migraines aux pauvres levures essayant de se développer dans ce milieu hostile. Pour le moment, et même si ce vin est actif depuis octobre 2005, il est probable qu’il n’ait atteint que 3 ou 4% d’alcool et n’atteindra que 5 ou 6% à la fin. Le Clos Windsbuhl ne produit pas de VT ou des SGN de façon aussi régulière que le Jebsal, car il est plus dépendant des conditions climatiques de fin de saison. En 2005, toutes les conditions étaient réunies pour un développement parfait de la pourriture noble.
1/2007: encore en plein travail et difficile à juger! Le nez est très marqué par des arômes de miel, pommes, coings et un botrytis intense d’une grande pureté. A ce niveau de richesse, le vin ne présente plus les arômes plus lourds (humus, rôti…) présents dans d’autres grains nobles moins riches mais développe une grande pureté, typique du Windsbuhl. Un vin extrême à suivre….