L'Oenothèque Alsace

Première visite chez Léon Beyer

27 mars 2006


Après avoir régulièrement apprécié les cuvées des Comtes d’Eguisheim dans les trois cépages, ainsi que la cuvée de Riesling « Les Ecaillers », j’étais heureux de découvrir l’ensemble de la gamme des vins produits lors de la journée porte ouverte. Une superbe sélection de vins secs dans tous les cépages, ainsi qu’une exceptionnelle série de vendanges tardives et sélections de grains nobles actuellement en vente, de 2000 à 1989.



Avec les Hugel, Gustave Lorentz et Trimbach, la maison Léon Beyer ferme le cercle fermé des quatre grands producteurs négociants de la région de Colmar. Ces maisons ont des caractéristiques similaires : des cuvées homogènes dans le début de gamme, et des cuvées spéciales très haut de gamme, grâce à des achats de raisins auprès de fournisseurs fidèles. Si les maisons sont connues pour leurs vins secs, elle le sont également pour leurs vendanges tardives et sélections de grains nobles. Des vins issus de tries sévères et servant souvent de porte-drapeau lors des actions de communication à l’export auprès d’une clientèle de fins connaisseurs, ces cuvées doivent être irréprochable sur la qualité du botrytis de manière à supporter un bon vieillissement.


Les volumes importants permettent d’investir dans un effort commercial conséquent, avec une commercialisation à l’international dans parfois plus d’une cinquantaine de pays. Le nom de ces maisons se retrouve sur les grandes tables du monde, et c’est grâce à ces ambassadeurs de longue date que l’Alsace a gagné une réputation solide dans le monde. Je suis prêt à parier que tous les restaurants étoilés du monde qui proposent du vin d’Alsace sur leur carte ont au moins un vin d’une de ces quatre maisons, en particulier grâce à leurs oenothèques familiales qui leur permettent de mettre sur le marché de très vieux millésimes.


A l’exception de Gustave Lorentz, ces maisons refusent également d’utiliser l’AOC Grand Cru, donnant des noms de cuvées spéciales à leurs cuvées issues des meilleures parcelles, souvent sur grand cru, mais conservant une image de marque forte et exclusive.


A l’occasion de la journée porte ouverte, l’ensemble de la gamme était disponible à la dégustation. Pris par le temps je n’ai malheureusement pas pu goûter tous les vins et tous les millésimes proposés, mais j’ai essayé de goûter à peu près toutes les gammes avec une attention particulière pour le riesling, et de ne pas laisser passer l’occasion de goûter tous les moelleux et liquoreux en vente !


Les prix indiqués correspondent au tarif départ cave pour les particuliers.


Sylvaner 2004 – Léon Beyer (7€) : Le nez est discret, jeune et encore marqué par l’élevage avec des note de levure. L’attaque en bouche est vive, puis le vin se fait plus fruité et gras dans un style sec. Un sylvaner fruité et claquant en bouche, à boire sans se presser. Bien


Muscat 2004 – Léon Beyer : Le nez est ouvert, de bonne intensité avec des arômes de fleurs blanches, raisin frais et menthe poivrée. L’attaque en bouche est grasse, sèche et poivrée, évoluant sur un équilibre très croquant, dense et sec. La fin de bouche est sèche, assez courte avec des notes de raisin frais en rétro-olfaction. Un muscat sérieux et équilibré. Bien


Riesling 2004 – Léon Beyer (10€) : Le nez est discret, fruité. L’attaque en bouche est franche, puis fruité et légère avec une acidité bien intégrée au fruit.  Un vin sec et droit, facile à boire. Bien


La cuvée de riesling réserve provient en partie du grand cru Pfersigberg.


Riesling Réserve 2004 – Léon Beyer : Le nez est fruité, d’intensité moyenne avec des notes d’agrumes dominées par le pamplemousse. La bouche est sèche et nerveuse l’acidité donnant du relief à un fruit de bonne densité. La fin de bouche est longue, tirée par l’acidité avec des notes d’agrumes persistantes. Un vin fermé, à garder encore quelques années. Bien


Riesling Réserve 2001 – Léon Beyer (11.9€) : Le nez est parfumé, légèrement évolué avec des notes de pétrole et d’encaustique. L’attaque en bouche est grasse puis rapidement plus vive, avec beaucoup d’ampleur et une pointe de surmaturité, évoluant sur un style sec et fondu. L’acidité accompagne la finale sur un registre plus minérale. L’archétype du riesling de la maison, a maturité parfaite avec 5 années d’évolution. Très Bien


La cuvée de riesling Ecaillers est issue en majorité du grand cru Pfersigberg, et produite les meilleures années seulement.


Riesling Les Ecaillers 2004 – Léon Beyer : Le nez possède une bonne intensité. Avec des arômes de fruits acidulés et de pamplemousse. La bouche est vive en attaque, sèche et ciselée par une acidité très présente, dense avec une finale marquée par des notes de citron vert. Un riesling vif issu pour partie de grands crus, qui ne donne pas encore toute sa mesure. A garder. Bien


Riesling les Ecaillers 2001 – Léon Beyer (15€) : Le nez est ouvert, complexe et minéral avec des arômes de poivre blanc, de silex et des notes pétrolées. L’attaque en bouche est grasse, sèche avec une légère amertume qui se développe progressivement. La finale est longue avec des notes d’hydrocarbures. Un cran au dessus du Riesling réserve 2001, voilà une superbe cuvée à maturité. Très Bien.


La cuvée « R de BeyeR » est issue du grand cru Eichberg, donnant des vins à forte maturité. Uniquement produits dans les meilleures années depuis 2000.


Riesling « R de BeyeR » 2002 – Léon Beyer : Le nez est net, parfumé, avec des arômes d’abricot et d’agrumes mûrs. La bouche est grasse en attaque, puis dense et fruitée avec une acidité fine très présente, montrant une légère évolution. La finale est longue avec de l’amertume. Un riesling sec et parfumé, qui a besoin d’un peu de temps. Bien


Riesling « R de BeyeR » 2000 – Léon Beyer (22€) : Premier millésime pour cette cuvée. Le nez est ouvert, fumé avec des notes d’hydrocarbure, de pain grillé et de poivre blanc. La bouche se montre grasse en attaque, puis sèche et plus fondue que le 2002 avec une acidité moins forte. La fin de bouche est minérale avec des notes de silex persistantes. Le millésime 2000 a donné une cuvée qui se boit très bien dès à présent, minérale et fondue. Très Bien


La Cuvée Riesling Comtes d’Eguisheim est le sommet de la gamme avec des vins issus du grand cru Pfersigberg.


Riesling Cuvée des Comtes d’Eguisheim 2003 – Léon Beyer : Le nez est mûr, net et assez intense avec des arômes de fleurs blanches et d’herbe fraîchement coupée. La bouche est grasse et ample en attaque, puis sèche, concentrée et souple. L’évolution se fait sur un registre plus minéral avec une finale sèche qui prend des arômes d’anis et de bergamote. Un vin bien structuré dans le millésime, déjà ouvert. Très Bien


Riesling Cuvée des Comtes d’Eguisheim 2002 – Léon Beyer : Le nez est discret, net avec des arômes de fruits acidulés et de fruit de la passion. L’attaque en bouche est grasse, puis l’équilibre se fait plus sec et minéral avec une belle salinité sur la langue soutenue par une bonne acidité. La finale est assez longue, minérale avec des notes de fruits exotiques. Un vin encore jeune qui s’exprime déjà bien, à garder pour en profiter pleinement. Très Bien


Riesling Cuvée des Comtes d’Eguisheim 2001 – Léon Beyer (22€) : Le nez est ouvert, frais et légèrement évolué, avec un mélange de notes d’hydrocarbure, d’encaustique et d’agrumes qui lui donne beaucoup de complexité. La bouche est grasse avec une acidité fondue en attaque, puis le vin se montre sec et racé avec une forte minéralité, terminant sur une finale longue et fumée. Un vin de grande garde qui s’ouvre doucement, moins ouvert pour le moment que la cuvée Réserve 2001 ou Ecaillers 2001. Rejoindra certainement le style des célèbres millésimes 1990 ou 1995. Très Bien


Pinot Gris 2004 – Léon Beyer (11.1€) : Le nez est ouvert, d’intensité moyenne, avec des arômes de fleurs séchées, de sous bois et de champignon. La bouche est grasse, moyennement concentrée avec une acidité fine, évoluant sur des notes de fruits mûrs. La finale est ronde sans être sucrée, de bonne longueur avec des fruits à noyau en rétro-olfaction. Bien


Pinot Gris Cuvée des Comtes d’Eguisheim 2000 – Léon Beyer (22€) : Le nez est ouvert, parfumé et très mûr avec des arômes de pâte de coing, d’abricot et de miel. La bouche est grasse, riche et très pure grâce à une acidité fine, évoluant sur un style gras légèrement sucré. La finale est longue et très pure avec les arômes fruités du nez en rétro-olfaction. Cette cuvée de pinot gris est issue des grands crus Eichberg ou Pfersigberg selon le millésime, dans le millésime 2000 j’ai l’impression qu’on retrouve un peu des deux : le fruité mûr de l’Eichberg à coup sûr, avec une acidité qui rappelle celle du Pfersigberg. En tout cas il s’agit d’une superbe cuvée, à boire déjà maintenant ou à conserver longtemps. Très Bien


Rouge d’Alsace Pinot Noir 2004 – Léon Beyer : La robe est rouge cerise claire, avec des nuances roses. Le nez est parfume, fruité avec des arômes de fruits rouges, de cerise, et des notes de réglisse. L’attaque en bouche est souple, le vin est fruité et mûr, très agréable avec des tanins très discrets. Un vin facile à boire dès à présent, bien équilibré. Bien


Rouge d’Alsace Pinot Noir 2003 – Léon Beyer (11.1€) : La robe est rouge cerise noire, très brillante. Le nez est ouvert, assez intense et mûr avec de notes de fruits noirs et de pruneau. L’attaque en bouche est souple, puis le vin est riche avec des tanins plus marqués que dans le 2004, évoluant sur des notes de ronce avec une finale asséchante. Un pinot noir marqué par le millésime, à boire sur des viandes rouges ou à garder quelques années. Bien


Je n’ai pas goûté le rouge d’Alsace Réserve 2003 ni l’exceptionnel Pinot Noir Cuvée des Comtes d’Eguisheim 2003 produit pour la première fois dans ce millésime, car les vins sont trop tanniques et auraient rendu difficile la dégustation des moelleuse et liquoreux.


Gewurztraminer Réserve 2004 – Léon Beyer : Le nez est ouvert, net avec une bonne intensité, sur des arômes de rose et de fruits jaunes avec des notes de poivre. La bouche est grasse en attaque, puis plus sèche avec un corps moyen et de jolies notes florales en finale. Un gewurztraminer sec qui se boit déjà très bien. Bien


Gewurztraminer Réserve 2001 – Léon Beyer 14€() : Le nez est fait légèrement évolué, mûr avec des arômes de rose. La bouche est grasse en attaque, puis reste sèche avec. La finale est assez longue et épicée. Un vin sec à maturité qui ouvre de belles perspectives à table.


La cuvée de gewurztraminer Comtes d’Eguisheim est produite les grandes années seulement, à partir de raisins issus des grand cru Eichberg et Pfersigberg.


Gewurztraminer Cuvée des Comtes d’Eguisheim 2003 – Léon Beyer : Le premier nez est discret, épicé avec une dominante de poivre, évoluant à l’aération sur des notes forales plus intenses. La bouche est chaleureuse en attaque, puis acidulée, sèche et épicée avec une bonne concentration et un belle minéralité qui se prolonge jusque dans la longue finale. Un vin bien né, qui a besoin de quelques années pour se fondre. Très Bien


Gewurztraminer Cuvée des Comtes d’Eguisheim 2001 – Léon Beyer : Le nez est parfumé, mûr et très typé avec des notes de fruits à chair blanche, de pêche, de miel et de pralin. La bouche est chaleureuse en attaque, puis évolue de manière plus sèche et acidulée avec des notes de miel et de fruits confits. La finale est longue, légèrement marquée par une note alcooleuse, avec une persistance longue de notes florales. Un vin très mûr qui s’exprime encore sur son coté variétal. Doté d’un très bon potentiel, il faudra le garder pour qu’il se dévoile complètement, à l’instar du 1990. Bien


Gewurztraminer Cuvée des Comtes d’Eguisheim 2000 – Léon Beyer (22€) : La robe se pare de nuances dorées et orangées. Le nez est discret, épicé avec des notes de fruits jaunes, gagnant lentement en intensité à l’agitation. La bouche est fruitée en attaque, grasse avec une fine acidité qui apparaît progressivement. L’ensemble est riche et d’une grande finesse mais se montre encore de manière trop timide. La matière est là pour faire un grand flacon, mais il faudrait carafer le vin longuement, ou tout simplement l’attendre quelques années. Bien


Riesling Vendanges Tardives 1998 – Léon Beyer : Le nez est ouvert, complexe et équilibré, avec des arômes de mirabelle, de pamplemousse et une pointe minérale. La bouche se montre vive en attaque, puis plus moelleuse avec une bonne concentration, dans un style demi-sec au sucre encore sensible mais déjà bien intégré. La finale est légèrement amère, sur des notes de rhubarbe. Un vin qui arrive doucement à maturité, de grande garde. Très Bien


Riesling Vendanges Tardives 1995 – Léon Beyer (24€) : Le nez est intense, minéral et déjà patiné avec des notes de fumée, de fruits secs et d’encaustique. La bouche est grasse en attaque, fondue avec une acidité qui se développe progressivement, sur un équilibre demi-sec à maturité. La finale est très longue sur la finesse de l’équilibre et des arômes épicés.


Riesling Sélection de Grains Nobles 1989 – Léon Beyer (54€) : Le nez est ouvert, fondue et complexe avec des arômes de pierre à fusil, de miel et d’encaustique. La bouche est moelleuse en attaque, grasse et fondue avec une belle acidité qui donne beaucoup de finesse à l’équilibre. La liqueur est douce, et le vin prend des notes de coing et de fruits secs dans la longue finale. Une délicatesse extrême pour ce vin à maturité. Excellent.


Pinot Gris Vendanges Tardives 2000 – Léon Beyer (30€) : La robe est jaune dorée, très brillante. Le nez est surmuri, grillé avec des notes de sous-bois, de miel et de fruits jaunes. La bouche est moelleuse en attaque, grasse et dotée d’une bonne acidité qui renforce la pureté du vin. Un vin superbe, déjà plaisant mais qui vieillira très bien. Très Bien


Gewurztraminer Vendanges Tardives « Blason d’Alsace » 2000 – Léon Beyer : Le nez est parfumé, floral avec des note de fruits mûrs. La bouche est moelleuse en attaque, légèrement dominée par le sucre, puis évolue dans un style doux et assez simple avec une bonne finesse. La fin de bouche est longue avec des notes de miel de fleurs. Un vin agréable, à boire sur sa finesse. Bien


Gewurztraminer Vendanges Tardives 1998 – Léon Beyer (32€) : Le premier nez est poivré avec des notes florales, évoluant en puissance et intensité avec des arômes de fruits confits et de miel. La bouche est liquoreuse en attaque, puis plus fraîche et très élégante avec beaucoup de pureté. La finale est longue, moelleuse avec des notes florales. Trois tries de sélection de grains nobles ont été réalisées en 1998, la moins riche des trois a produit une superbe vendange tardive à boire ou à garder. Très Bien


Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 1998 – Léon Beyer (54€) : Le nez est moyennement intense, fumé et grillé, dévoilant difficilement des notes de miel à l’agitation. La bouche est liquoreuse, puis fruitée et très concentrée avec une note d’acidité volatile. La finale est longue grâce à la liqueur qui tapisse la langue, avec des notes florales. Deuxième de la série des tries, voilà une cuvée concentrée dotée d’un bon potentiel de bonification, à garder quelques années ou à carafer. Très Bien


Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 1994 – Léon Beyer (50€) : le nez est parfumé, grillé avec des notes de fruits confits et une pointe d’acidité volatile. La bouche est moelleuse en attaque, puis très fine, subtile et équilibrée grâce à une acidité soutenue et une minéralité qui marque la langue. La finale est longue, fine avec des arômes de miel et de citronnelle. Un vin à maturité, qui donne envie de garder les millésimes plus récents. Excellent


Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 1989 – Léon Beyer (52€) : Le nez est intense, fondu avec des arômes de miel, de pralin et des notes fumées. La bouche est moelleuse en attaque, fondue et déjà plus évoluée, évoluant sur un équilibre plus gras qui n’est plus tellement marqué par le sucre. La finale est  longue et complexe avec des notes de fruits secs et d’épices. Excellent


Les Cuvées Quintessences sont produites en petites quantités (quelques hectolitres) dans les millésimes ou la richesse des raisins permet d’obtenir une concentration extrême. Ce sont des vins rares à garder longtemps.


Pinot Gris Sélection de Grains Nobles « Quintessence »  1994 – Léon Beyer (95€) : Le nez est parfumé, initialement dominé par de l’acidité volatile, puis prenant des arômes d’agrumes confits, de kumquat et de pain grillé. La bouche est liquoreuse en attaque, puis acidulée et très saline avec une minéralité qui tapisse la langue en prenant le dessus sur la liqueur, donnant une sensation de finesse exceptionnelle. La finale est plus moelleuse, très longue avec des notes de miel. Un vin qui arrive doucement à maturité, promis à une longue garde, qui a encore besoin d’un peu de temps pour se fondre complètement. Très Bien


Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles « Quintessence » 1998 – Léon Beyer (95€) : Le nez est très intense, confit et marqué par de l’acidité volatile, évoluant sur des notes de pralin et de miel. La bouche est très riche, liquoreuse en attaque avec une forte matière ensuite. Loin du style pâteux des vins dominés par le sucre, la matière est ici impressionnante de concentration avec beaucoup de gras. La fin de bouche est longue à cause de la liqueur, mais se présente de manière un peu monolithique côté arômes. Cuvée la plus riche des trois tries de gewurztraminer SGN en 1998, et promise à un avenir radieux, voilà le vin idéal à encaver pour des enfants nés en 1998. Très Bien


La maison produit une gamme de vins secs très adaptés à la gastronomie, d’un style que certains qualifient de masculin (en partant du principe discutable que les hommes préfèrent les vins secs et acides et que les femmes préfèrent les vins mous et sucrés). Les cuvées Comtes d’Eguisheim se goûtent déjà très bien, mais sont à conserver pour qu’elles donnent le meilleur d’elles-mêmes. Les Rieslings et Gewurztraminers Comte d’Eguisheim 1990 sont des vins magnifiques en ce moment, mieux vaut se replier sur les cuvées Réserve dans les millésimes plus récents.


Comme chez les autres grandes maisons les prix sont souvent plus élevés que ceux de vins de qualité équivalente auprès de vignerons indépendants. Le tarif public est assez similaire à celui de domaines comme Barmès-Buecher ou Josmeyer, et plus élevé que celui du Domaine de l’Oriel ou du Domaine des Marronniers. Comme une grande partie des vins est vendue autrement qu’auprès de particuliers qui viennent au domaine, on peut penser qu’il s’agit là d’un choix volontaire. Le visiteur étranger qui découvre les prix de vente au domaine sera content de retrouver les vins dans son pays d’origine à un prix à peine plus élevé.


La maison Beyer ne communique sur ses terroirs que dans ses fiches techniques, ne mettant pas en avant les grands crus dont sont issus les vins. Cela limite les explications qu’on peut donner sur le style de chaque cuvée, et également les accords mets/vins. Dire que les riesling cuvée Classique, Réserve, Ecaillers et Comte d’Eguisheim sont des vins secs qui vont bien à table avec les poissons et les crustacés est un peu banal, le choix de la cuvée devenant une question de budget. Le Riesling Comtes d’Eguisheim 1990 était par exemple magnifique l’an dernier avec des nems farcis au confit de canard servis avec une réduction de vinaigre balsamique et de porto. Et également superbe sur du Filet de Soles de Petit Bateau aux Nouilles en 2004. Le Gewurztraminer Comtes d’Eguisheim 1990 était parfait sur une Poitrine de Pintade à l’aigre-douce – fricassée de potimarrons et légumes d’hiver en 2001. Une simple échelle qualitative limite un peu la communication à mon avis.


Léon Beyer est aujourd’hui en retraite active, son fils Marc et son petit-fils Yann poursuivent le développement de la maison, avec en particulier un site Internet particulièrement bien conçu, informatif et complet sans ces fioritures graphiques qui ne servent pas à grand-chose. Un investissement mûrement réfléchi on dirait, bien en phase avec la philosophie de la maison.


Thierry Meyer



 


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