L'Oenothèque Alsace

Les Vins du mois d’Octobre 2005

Compte rendu des vins dégustés en septembre 2005 à différentes occasions.


 



VDP D’Oc Chardonnay Per Lou Peire – Domaine de la Grange des Quatre Sous : la robe est jaune beurre, avec un disque épais. Le nez est parfumé, floral, beurré et finement boisé. La bouche est grasse, ample, et reprend les notes beurrées du nez. Un chardonnay mûr, gras et bien élevé mais probablement très bâtonné, et qui manque un peu de finesse. Un beau vin pour la région, qui n’a rien à envier à certains bourgognes blancs. Bien


Morgon 1997 – Jean Descombes : la robe est rouge ocre avec des bords qui commencent à tuiler. La bouteille possède du dépôt. Le nez est parfumé, complexe avec des notes de fruits rouges, de kirsch, de fleur séchée et de sous bois, rappelant un pinot noir un peu évolué. La bouche est souple sur un trame tannique assez dense mais fondue, avec une acidité assez présente. Le vin est riche, doux, et termine sur une longue finale très grasse. Tout le charme d’un Morgon qui commence sa phase de vieillissement. Si j’adore boire cette cuvée jeune lors de mes sorties en montagne, l’âge lui fait du bien en d’autres occasions. Très bel accord du style fondu avec une fricassée de sot-l’y-laisse de dinde aux poivrons. Très Bien 


Riesling Cuvée Particulière 2003 – Gustave Lorentz : un nez fruité, mur mais pas trop. La bouche est grasse, assez vive. Bien


Riesling Burg 2003 – Gustave Lorentz : Le nez est plus minéral, complexe. La bouche est dense et sèche, façon riesling calcaire. Très Bien


Riesling Sigillé 2000 – Gustave Lorentz : un vin à son apogée, qui minéralise un peu et qui se montre assez dense. A goûter à table. Bien


Riesling GC Rosacker 2002 – Gustave Lorentz : un nouvel arrivage au domaine, un vin net et franc au nez avec des notes de fleurs blanches. La bouche est sèche, dense et minérale. A attendre un peu. Très Bien


Riesling Vent d’Est 2003 – Domaines Schlumberger : La robe est pâle. Le nez est parfumé, légèrement muscaté, avec des notes florales subtiles. La bouche est très sapide, élégante, avec une acidité mure qui ne se met pas trop en avant. Un superbe riesling, droit dans le style du millésime 2002, qui sait rester frais. Le terroir gréseux enfoncé dans la vallée de Guebwiller n’a visiblement pas trop souffert de la chaleur. A 7.80€ départ cave pour un vin de ce calibre, on s’en souvient longtemps. Excellent. 


Clos Saint Denis 1994 – Domaine Dujac : Robe rubis très brillant, avec de légers reflets tuilés et des bords un peu plus clairs. Très fin au nez en début, avec des notes de grillé sur des fruits rouges. La bouche est très fine, minérale, avec du caractère. Un beau vin qui arrive doucement au terme de son apogée, mis qui se présente encore très bien. Très Bien


Pomerol 1985 – Château Gazin : La robe est rouge-noir, tuilée sur les bords. Le nez est parfumé, complexe avec des notes de fumée, de fruits noirs, d’épices. La bouche est assez corsée, fondue, avec des tanins encore présents, et développe des notes de réglisse en finale. Une bouteille qui fatigue vite le palais, et qui évolue vite à l’aération. Bien


Gewurztraminer Cuvée Claire 2003 – Gérard Weinzorn (Domaine de l’Oriel) : la robe est très pâle. Le nez est parfumé, élégant, avec du jasmin et des notes de litche. La bouche est légèrement moelleuse, fine avec beaucoup de minéralité, dans un style particulièrement bien travaillé pour mettre en valeur le millésime. Un vin très agréable, à boire pour le plaisir. Très Bien


Riesling les Princes Abbés 2002 1/2b – Domaines Schlumberger : nez parfumé, sur des agrumes (citron vert, pamplemousse) avec des notes de pierre, fruité et très typé riesling. La bouche est sèche, minérale, avec acidité normale. Un style plus classique que le Vent d’Est, mais très élégant. Un super rapport qualité prix également, à 4.35€ la demi-bouteille il y a de quoi se faire plaisir en semaine. Très Bien


Riesling Cuvée Saint-Marc 2000 – Vincent Spannagel : robe jaune dorée avec des reflets verts. Le nez est assez parfumé, mûr, mielleux avec une touche d’évolution peu convaincante à certains moments (piqure ?). Je suspecte un problème de bouchon. La bouche est grasse et légèrement moelleuse avec de l’amertume en finale. Lorsqu’il monte en température il se fond un peu plus mais son moelleux devient alors envahissant. Le vin se décharne on dirait, si cette bouteille est typique du reste du carton, il est urgent de terminer les bouteilles car elle s’éloigne de son équilibre originel. Bof


Riesling Grand Cru Wineck-Schlossberg 1996 – Vincent Spannagel : La robe est jaune citron, brillante. Le nez est parfumé, complexe avec des notes d’encaustique, d’anis et de citron vert. La bouche est sèche, assez grasse avec une acidité très fondue qui donne une impression d’âge avancé à l’ensemble. L’aération lui fait heureusement beaucoup de bien et contribue à rétablir un bel équilibre. Un vin qui rappelle les Grands crus 1988 bus il y a quelques semaines. Voilà un vin qui termine sa phase de maturité (2000-2006), à boire assez rapidement également. Bien


Pommard 1990 – Bouchard Père et Fils : robe rouge clair, pelure d’oignon, avec des bords tuilés. Le nez est assez parfumé, un peu vieux avec des notes de ronce, humus, cuir. La bouche est assez souple, légère, fruitée et assez acide, avec des tanins fondus qui reviennent un peu sec en finale. La fin de bouche est assez courte, sur des notes de petits fruits noirs. Un joli vin qui a un peu perdu de son fruit, mais qui se boit encore agréablement. A finir sans trop tarder. Bien


Pommard 1er Cru Les Epenots 1993 – Jean-Luc Joillot : Le robe est plus foncée, presque noire, avec un peu plus de dépôt. Le nez est parfumé, fumé avec des notes de ronce, de cuir et de réglisse. La bouche est corsée, avec des tanins fins encore présents. Le vin ne s’assouplira pas avec de la garde supplémentaire, et son fruit tend un peu à disparaître. Bien


Le vin de Bouchard semble un peu fluet au début, puis la persistence de son fruit flatte le palais et on y revient facilement. Le vin de Joillot est plus ferme et plus concentré. sans avoir la maturité du premier, la différence qualitative et de style du premier cru apparait clairement, surtout que le millésime 93 renforce le coté serré de la bouche. Au final, deux vins bien différents qui vont se montrer sous des aspects différents à table. La dinde aux épices (cumin, paprika, coriandre) apprécie le Pommard Epenots, alors que la tourte et le fromage préfèrent la délicatesse du village.


Riesling Sélection de Grains Nobles 1995 1/2b – Hugel et Fils : La robe est dorée, vieil or. Le nez est parfumé, avec du citron confit, du pamplemousse, de l’abricot, du miel et des notes fumées, gagnant en complexité à l’aération. La bouche est moelleuse (88g/l de SR), acidulée, très pure, avec beaucoup de finesse qui le rend très digeste. La fin de bouche est très longue sur des notes de pamplemousse sucré qui rappellent l’amertume du terroir. Superbe à boire jeune, avec plusieurs dizaines d’années de potentiel de vieillissement, pour ceux qui arriveront à attendre. L’expression « un morceau d’éternité » revient sur toutes les bouches. Arrivera-t-il dans 20 ans au niveau de perfection du fameux Riesling SGN 1976 ? Excellent.


Fleurie 1973 – Chanson Père et Fils : La robe est rouge rubis brillant, à peine tuilée, sans dépôt. Le nez est assez discret avec des notes de fruits rouges, de ronce et de pruneau. La bouche est ronde, souple avec une sensation de sucrosité qui fait penser à un jeune Chateauneuf du Pape. Goûté à l’aveugle je me risquerai bien à annoncer un Chateauneuf 1985 d’une bonne maison, mais la bouteille est malheureusement très bouchonnée en bouche et empêche d’aller plus loin. Dommage car sas le bouchon cela aurait été une sacrée surprise. Le bouchon ne m’empêche pas de penser qu’il y avait là un bien beau flacon.


Thierry Meyer