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Les Vins du Mois d’août 2011

Compte rendu des vins dégustés en août 2011 à différentes occasions, dont un déjà grand Côte Rôtie la Turque 2006 de Guigal

Crémant d'Alsace Cuvée Paradoxe 2005 – Jean-Claude Buecher : un crémant dégorgé en 2008, assemblage de chardonnay et de pinot noir, auquel l'évolution en bouteille fait beaucoup de bien. Le nez est marqué par des arômes de fruits à noyau très murs, la bouche est vineuse, concentrée avec une bulle de grande finesse. Une des grandes cuvées de crémant d'Alsace, à réserver à la table. Très Bien

Riesling Grand Cru Brand 2001 1/2b – Zind-Humbrecht : une cuvée évoluée qui manque de peps, probablement marqué par un bouchon plus tout à fait étanche. Les arômes d'agrumes confits, de miel et de fumée laissent place à des notes beurrées et pétrolées, la bouche est dense avec du gras, une légère douceur, mais manque d'acidité pour le millésime et termine très court, ce qui confirme l'évolution rapide de cette bouteille. Espérons que les autres demi-bouteilles seront moins évoluées que celle-ci. Bien

Muscat Bergheim 2004 – Marcel Deiss : un vin relativement léger, récolté à maturité moyenne contrairement au millésime 2003. Le nez est marqué par des arômes de fleurs séchées, de menthe et de fumée, traduisant une légère évolution. La bouche est nette, d'assez bonne concentration mais manque de fraîcheur aromatique et l'acidité pour être vraiment apéritif. À finir. Bien

Vin de Savoie Cru Marin Clos du Pont 2009 – Domaine Delalex : moins vif que le millésime 2008, mais de bonne maturité et soutenue par une pointe de gaz carbonique, la version 2009 de ce superbe cru possède un très bel équilibre et se boit très facilement. Oublier les fondus et autres spécialités fromagères, c'est un vin qui s'est montré parfait sur un gaspacho maison. Très Bien

Côte de Provence 1995 – Domaine de la Courtade : originaire d'un vignoble sur l'île de Porquerolles, cette cuvée 95 a évolué comme un beau Médoc avec ces des arômes de fumé, d'épices et de fruits mûrs. La bouche est de bonne densité, tendre avec des tanins fondus, possédant encore une certaine austérité sans caractère surmûri. Une cuvée qui a parfaitement vieilli, au boisé désormais bien intégré. Très Bien

Côte Rôtie la Turque 2006 – E. Guigal : dès les première dégustations en barrique domaine de cette cuvée, j'avais été surpris par son caractère profond et épicé, à la fois sauvage et civilisée. Quelques belles pièces de boeuf grillées m'ont fait céder à la tentation d'ouvrir une bouteille de ce vin. Après cinq heures de carafe, le nez se dévoile tendre et suave, épicée avec une note de fruits noirs mais également une pointe de poivron rouge. La bouche est ample, concentrée et d'une grande finesse avec des tanins très gras, sans boisé excessif dominant l'équilibre. Le vin se déguste déjà formidablement bien et il faudra attendre le reste des flacons plusieurs années pour que le bouquet gagne encore plus en complexité. Excellent

Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 1981 – Hugel et Fils : le bouchon glissant au fond de la bouteille est la robe dorée très intense annoncent un vin légèrement éventé. Le nez est aromatique, épicé avec des notes de fleurs séchées. La bouche est profonde, riche avec un moelleux bien intégré, finissant sur des arômes de raisin sec et de miel. Un flacon certainement moyen sur une cuvée de très grande qualité, mais à 30 ans d'âge le résultat reste très impressionnant. Les flacons au bouchage parfait doivent être somptueux. Très Bien

Riesling Sélection de Grains Nobles 2005 – Domaine Schoenheitz : une bouteille au succès qui ne se dément pas. Originaire des terres granitiques du Herrenreben, produit par des raisins au botrytis parfait, le vin se montre parfumé au nez sur des arômes de fruits exotiques, d'ananas frais, d'Orange confite. La bouche est très concentrée, mais en même temps très acidulé, ce qui lui donne un équilibre d'une grande finesse. Malgré la liqueur de grande concentration, le vin se boit très facilement, par petites gorgées. Excellent

Muscat Andlau 2003 – Guy Wach : un vin évolué aux arômes de fleurs séchées et d'encaustique, qui possède encore de la chair en bouche, mais de manière insuffisante pour rendre le vin plaisant. L'aération lui donne un léger mieux, mais la ciuvée doit être bue.  Bof

Muscat Bergheim 2003 – Marcel Deiss : un vin récolté très mur, qui possède des arômes de fruits exotiques et de miel. La bouche reste fraîche, une bonne acidité équilibrant le caractère moelleux encore très présent. L'ensemble reste très apéritif, et peu évolué. Bien

Vosne Romanée 1er Cru Les Suchots 1993 – Confuron-Cotetidot : une cuvée qui possède la patte maison, marquée par des épices et une légère réduction à l'ouverture, avant que l'aération ramène des arômes de cassis frais, de cerise et de fumée. La bouche est élégante, dense avec des tanins fins encore très présents, ainsi qu'une acidité qui porte la fin de bouche. Un millésime 1993 à parfaite maturité, et une bouteille à déguster entre amateurs. Très Bien

Bonnezeaux la Chapelle 1997 – Château de Fesle : dégusté sur une tarte aux abricots maison, le vin se montre idéal : les arômes d'abricot sec, de miel mais également de toasté précède une bouche au moelleux bien intégré, charnue et très fruitée. La liqueur est désormais fondue, et le vin parfaitement équilibré. Excellent

Gewurztraminer Valée Noble 2006 – Jean-Marie Haag : un vin aux arômes surmuris dominés par l'écorce d'agrumes et le miel avec une pointe fumée, de style demi-sec en bouche, aérien et léger avec une trame épicée qui rend la finale plus sèche. Bon accompagnement sur des nems au porc et au poulet, et des crevettes sauce saté, un usage qui convient bien à de nombreux gewurztraminers 2006 actuellement. Bien

Gewurztraminer Tradition 2006 – Sipp-Mack : riche et surmûri comme nombre de 2006, mais très pur et élégant en bouche avec un moelleux présent bien intégré. Une tarte aux fruits ne lui fait pas peur. Bien

Saint Emilion Grand Cru Classé Château Pavie 1996 : un bordeaux à maturité dans un millésime moins abouti sur la rive droite que sur la rive gauche. De robe sombre avec des bords à peine tuilés, aromatique avec des notes de fruits noirs, de fumée et de viandox, le vin se dévoile en bouche avec une attaque souple et pure, évoluant sur un équilibre concentré qui laisse apparaître des tanins riches en mûrs. Longue finale. Très Bien

Riesling Grand Cru Schlossberg 2008 – Paul Blanck : un vin déjà ouvert, au nez d’agrumes frais, de silex et de fleurs blanches, concentré et salin en bouche avec une belle pureté. Un de meilleurs Schlossberg du millésime grâce à sa maturité, les raisins ayant été récoltés tardivement, ce qui a eu pour effet de diminuer le taux d’acide malique. Déjà abordable avant qu’il ne se referme, ce vin est parti pour rejoindre les grandes légendes du domaine (Furstentum VV 85 ou 90, Schlossberg 88 ou 79). Excellent

Gewurztraminer Grand Cru Zinnkoepflé Sélection de Grains Nobles "L'esprit" 2005 – Jean-Marie Haag : une cuvée extrême dans la richesse du botrytis, que seul un terroir comme le Zinnkoepflé peut aider à équilibrer. Le nez est complexe, avec du fruit, de la noisette et du miel, une note de rose, et toujours ce caractère agrumes/pralin qu’on aime trouver dans les meilleures cuvées du millésime 2005. La bouche est charnue, liquoreuse mais reste juteuse et charnue malgré le très haut niveau de sucre résiduel grâce à une salinité et à une acidité qui équilibrent la richesse du vin. L’ensemble gagne en fondu après quelques années de bouteilles, et les 2005 commencent doucement à s’apprécier. Un tour de force pour ce vin à boire à petites gorgées. Excellent

Côte Rôtie 1999 – Tardieu-Laurent : un vin massif, au nez fumé avec un boisé toasté, qui évolue à l’aération sur des notes épicées. La bouche est riche, rugueuse avec des tanins frais. Le manque de fond probablement issu de la jeunesse des vignes est compensé partiellement par une forte extraction, mais l’ensemble ne gagne rien au vieillissement. A boire. Bien

Côte Rôtie La Chatillonne 1999 – Vidal-Fleury : une cuvée qui se dévoile doucement, le premier nez étant discret et de netteté moyenne. L’aération fait revenir des notes agréables de pêche blanche, de groseille et d’épices. La bouche est initialement fine avec une acidité assez présente, mais évolue sur une texture concentrée avec un fondu remarquable, et un finale très longue. L’aération a transformé ce vin en grande bouteille. Excellent

Saint Joseph Vigne de l'Hospice 1999 – E. Guigal : Premier millésime de cette cuvée produit par le domaine, avec des barriques qui ne venaient pas encore de la tonnellerie du Château d’Ampuis, mais quelle réussite ! La robe est sombre et opaque, le nez est ouvert, plaisant, sur des aromes de fruits noirs avec un boisé très discret et fondu.  La bouche est concentrée, profonde et de grande pureté, avec des tanins gras qui apportent de la chair sans assécher la bouche. A parfaite maturité, voilà un vin qui se conservera encore bien de nombreuses années. Excellent

Riesling Réserve 2008 – Trimbach : un vin bu au restaurant sur une terrasse en été, qui a rempli toutes ses promesses : acidité, pureté, salinité, on est bien sur un riesling du millésime 2008 avec une bonne origine des terroirs utilisés pour produire cette cuvée. Bien entendu que les versions plus âgées conviennent bien à une cuisine plus hivernale, mais jeune le riesling sait se faire désaltérant, une qualité à ne pas oublier. Très Bien

Riesling Beblenheim 2002 – Marcel Deiss : une demi-bouteille bien conservée, qui montre la patine qu'apporte le temps à ce vin de cépage : les arômes de fumée et d'encaustique sont fondus dans un trame de fruits à noyau murs, la bouche est suave, pure et moyennement tendue. Un vin parfait sur une volaille en sauce crémée, à boire. Bien

Thierry Meyer

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