Compte rendu des vins dégustés en Avril-Mai 2008 à différentes occasions, dont un sublime Riesling Cuvée Frédéric Emile Vendanges Tardives 1983 de Trimbach
Champagne Krug 1990: difficile de ne pas succomber devant ce champagne mur, riche et vineux, qui conserve une acidité importante. Robe paille, nez de fruits secs, de noisette avec une légère note de pomme, et une bouche dense et très élégante. Moins tendu que le 88, moins riche que le 89, le 90 réalise la synthèse des deux précédents millésimes. A boire à 13-14 degrés ou à garder pour peu que la cave soit bonne. Excellent.
Riesling Cuvée Frédéric Emile Vendanges Tardives 1983 – Trimbach : ma dernière bouteille de cette cuvée qui m'aura apporté du bonheur ces dix dernières années. La robe est dense jaune doré avec des reflets verts, limpide avec une viscosité presque huileuse. Au nez c'est très pur, pétrolé avec une patine complexe tirant vers le tilleul et les fruits secs, gardant une bonne intensité pendant plusieurs minutes. La bouche est ample, profonde avec du gras, une grande pureté et une douceur très mesurée. La moelleux est plus apporté par la minéralité et par le gras que par un réel sucre résiduel. Lors de mes premières dégustations il y a plus de 10 ans, ce vin m'avait impressionné sans que je sache dire pourquoi, aujourd'hui je pense que c'est sa grande longueur qui impressionne. Excellent, voire beaucoup plus.
Volnay 1er Cru les Champans 1990 – Domaine du Marquis d'Angerville : mur, sympa, évolution marquée avec des arômes de cuir et de réglisse un Volnay à point au profil encore charmeur. Très Bien
Pinot Noir Les Terres Rouges 2003 – E. Boeckel : frais avec des tanins jeunes, une bonne profondeur mais surtout un caractère épicé qui souligne le terroir de cette parcelle aux argiles riches en fer. Un grand pinot noir alsacien.Très Bien
Riesling Vin de Glace 2002 – Domaine du Clos des Rochers (Luxembourg) : pur, moelleux et tendu par une acidité bienvenue, le vin est assez monolithique avec des notes fumées qui signent une petite évolution. Bien
Red Nose 1996 – Cave de Ribeauvillé : une sélection de grains nobles de pinot gris produite en petite quantité a donné un vin liquoreux aux arômes de datte, de figue séchée et de miel, puissante et très liquoreuse en bouche avec une pointe de cuir en finale. Très Bien
Vin de l’A 2004 – Cave de Ribeauvillé : assemblage de cépages nobles sur l’Altenberg de Bergheim, le vin de l’A 2004 est marqué par le gewurztraminer et par le millésime au nez, avec des notes florales tirant sur l’aspérule odorante et une pointe de fruits jaunes. La bouche possède la profondeur de ce beau terroir, avec un moelleux encore bien présent qui se fond déjà. Le gras du pinot gris donne du corps à l’ensemble, et l’amertume du riesling contribue au caractère plus sec en bouche. La finale reprend heureusement l’acidité du riesling, donnant un caractère frais à l’ensemble. Un vin à garder encore 5-6 ans, mais qui se montre déjà agréable avec un assortiment de dim-sum, nems et crevettes au gingembre. Très Bien
Saint Laurent Réserve 2002 – Juris (Burgenland, Autriche) : une cuvée prestige élevée sous bois de ce domaine autrichien réputé, et comme d’habitude la qualité du boisé domine le nez et masque la typicité de ce cépage locale. La bouche rappelle un cru classé de Bordeaux avec une finesse, une pureté et une minéralité propres. Un très bon vin à apprécier sur du gibier ou un viande rouge grillée. Très Bien.
Clos Du Zahnacker 1988 – Cave de Ribeauvillé : l’assemblage historique de Riesling, pinot gris et gewurztraminer sur un des meilleures parties du grand cru Osterberg, qui plus est un clos connu depuis plus de 4 siècles, produit un vin de terroir encore trop méconnu du monde des grands vins, de très grande garde. Si les derniers millésimes produits montrent le résultat des efforts drastiques recherchés dans la qualité, tant aux vignes qu’en cave, les vieux millésimes subliment le terroir comme toujours. Millésime qualifié de classique en son temps avant d’être dépassé par 1989 et 1990, 1988 a produit un vin racé tendu par la fraîcheur du millésime : une robe or à peine vieillie qui possède beaucoup d’éclat, un nez d’une grande intensité sur la menthe fraîche, le chèvrefeuille, l’encaustique et la fumée laisse place à une bouche dense très pure avec une salinité bien présente, sur un équilibre sec qui possède du gras et de la profondeur. Il faut du terroir pour garantir une telle présence en bouche, et celui-ci est très marqué par la finesse du Cru. Un vin à son apogée, qui devrait se maintenir encore 10 ans à ce stade. 16/20 Très Bien
Thierry Meyer
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