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Film – Sideways

Vu le film ce soir, et j'ai beaucoup aimé. Miles et ses déprimes a quelque chose de sympathique qui rappelle Woody Allen. Boire et commenter du vin devant une femme visiblement très intéressée par autre chose que la dégustation, et se prendre un beau râteau une fois qu'on a pris son courage à deux mains ressemble à une scène que Woody aurait pu tourner à New York. J'aime en tout cas cette ambiance américaine, en partie car elle me rappelle mon séjour en Californie. C'est ça l'Amérique en dehors des grandes villes, et vignoble ou pas, on retrouve avec plaisir cette "Main Street America" remplie de "diners", de motels, et de quartiers résidentiels où s'alignent les vieilles maisons en bois.

Pour le coté vin, c'est vrai que les paysages Californiens font plus penser à l'Italie du Sud qu'au vignoble d'un pays du nouveau monde produisant des vins maquillés, surboisés et industriellement parkerisés en attendant une commercialisation à haute dose de publicité. Le vin est ici un style de vie, une culture, qui ne date visiblement pas d'hier.

Baser un road movie dans le monde du vin est pour moi surtout intéressant car cela permet de voir comment le monde du vin et son formalisme, ses connaissances, permettent à certains de se renfermer sur un sujet au point d'en faire quasiment le seul sujet de conversation et de communication avec l'extérieur. Si Miles était français, et qu'il avait Internet, je suis sur qu'il participerait à des discussions sur des forums adéquats tard le soir…

Ce n'est donc pas un film sur le vin, ni un documentaire supposé dénoncer quoi que ce soit dans le monde du vin. Je suis ressorti de la salle en pensant que la vie était belle et que le vin était un bon compagnon de route. Je ne suis pas sûr de la haute portée philosophique de cette dernière remarque, mais j'étais probablement porté par la musique jazzy qui rappelle une musique de fond d'un hypermarché le vendredi matin.

Thierry Meyer