L'Oenothèque Alsace

Les Vins du Mois de Septembre 2009

Compte rendu des vins dégustés en Septembre 2009 à différentes occasions, dont un exemplaire Pinot Blanc Vieilles Vignes 2006 du domaine Klee frères  à Katzenthal

Auxerrois Moenchreben 2001 – Rolly-Gassmann : un millésime mur et un terroir de calcaire muschelkalk ont donné un auxerrois profond, encore jeune et marqué par un moelleux ample mais bien intégré. Les aromes de fruits jaunes et de miel dominent le nez avec une pointe de champignon digne d’une pinot gris, mais la bouche quoi que moelleuse n’en reste pas moins bien structurée. Un vin qui a encore 20 ans de garde devant lui pour se révéler totalement. A essayer sur une cassolette de cèpes. Très Bien

Deux vins dégustés ce weekend se sont montrés décevant, avec la même trame molle qui a gommé la fraicheur des arômes et la franchise acide des bouches:

Muscat Bollenberg 2004 – Bestheim : le nez est discret, sur les fruits à chaire blanche, peu intense pour un muscat. La bouche est ample, profonde amis se montre mollassonne, sans le relief offert il y a deux ans. Le bouchage synthétique semble affadir le vin.  Bof
Dommage car le Bollenberg produit des vins amples et profonds qui vieillissent particulièrement bien, y compris le muscat (Valentin Zusslin en produit un excellent sur ce même Bollenberg, dont le 2004 se goûte très bien en ce moment).

Auxerrois Muhlweg 2005 – Domaine Rapp : les fruits à chaire blanche légèrement compotés ont laissé la place aux notes d’élevage, en bouche les vin est mou, rond et de bonne pureté, mais manque de tension. Le bouchage synthétique semble affadir le vin, une fois de plus. Bien

Ce vin à l'élevage parfaitement mérité qui se buvait très bien il y a encore un an, se montre méconnaissable. Le point commun entre ces deux vins est la présence d'un bouchon synthétique. S'il limite le risque de goût de bouchon, l'altération semble en revanche régulière et affecte toutes les cuvées. J'ai eu la même impression avec les cuvées génériques de Claude Weinzorn en 2005, bouchées en synthétique, est-ce un mal qui condamne l'usage de ce bouchon sur des vins d'Alsace ? Les chardonnay du Bugey, vinifiés avec malo et ne recherchant pas cette trame acide franche, semblent évoluer différemment. Je ne jugerai pas définitivement le caractère synthétique du bouchon, en sachant que plusieurs marques proposent des produits de plusieurs qualité, en constante évolution. Néanmoins, Après 3 ans de bouchage le résultat est très décevant.

Marsannay les Finottes 2003 – Domaine Bart : un vin mur au nez de cerise noire, léger et souple en bouche avec un fruit présent et des tanins murs et gras. A maturité, c’est un compagnon plaisant d’une volaille rôtie. Bien

L’Etoile Vin Jaune 1999 – Château L‘Etoile : un jaune sec et acidulé au nez de gentiane, léger avec un goût de jaune qui met du temps à se mettre en place. 14.5/20

Pinot d’Alsace 2005 – André Kientzler : une belle bouteille dense et d’équilibre sec, sapide et fraîche en bouche avec du corps. Loin du pinot blanc léger et gouleyant, la version 2005 appelle les préparations à base d’œuf, quiches, tartes salées, quenelles de brochet, et les sauces blanches en tout genre (vol au vent, blanquette de veau…). Très Bien

Cotes du Jura Vin Jaune 1999 – Clos des Grives (Claude Charbonnier) : fluide, riche avec des notes de cuir et de fumée, c’est un vin jaune délicieux, fort en caractère mais qui se boit très facilement. Bien

Côtes du Rhône Villages Rasteau 2004 – Domaine Bressy-Masson : un vin très riche, de robe sombre, marqué par la torréfaction au nez (cacao, café) avec un point de fruits cuits. La bouche est dense mais reste assez sèche avec des tanins présents qui manquent de finesse. Un vin qui semble manquer de maturité mais qui a été généreusement extrait, à boire sur une viande goûtue type canard ou entrecôte. Bien

Crémant Chardonnay Rotenberg 2006 – Jean-Claude Buecher : frais et brioché au nez, ample et gras en bouche avec une acidité fine, c’est un vin peu dosé qui se présente très bien. Très Bien

Riesling Berrenauslese 2000 – Weingut Steininger (Kamptal) : (18€ la 37.5cl) : une vendange tardive qui titre près de 120 g/l de sucre résiduel, au nez de pêche et de miel très prononcé. La bouche est moelleux, acidulée avec un beau fondu, même si l’ensemble manque de profondeur et de minéralité pour être grand. Un bel équilibre (12% d’alcool). Très Bien.

Riesling Grand Cru Steinert 2007 – Domaine Rieflé : le nez est avenant, élégant et floral avec une pointe fumée. La bouche est dense, tendue par une belle acidité mais aussi par des amers qui trahissent une maturité perfectible. Un riesling particulièrement réussi en 2007 sur ce terroir, ayant évité la surmaturité. Très Bien

Riesling Grand Cru Florimont 2002 – Bruno Sorg : Le nez est vieux, grillé et rassis, avec des notes épicées et une légère oxydation. La bouche est douce et acidulée à la fois. La surmaturité n’a pas compensé le manque de maturité, et si ce vin se trouve peut-être dans une phase ingrate ou dispose d’un bouchon perfectible, il est peu plaisant à boire. A regouter. Beurk

Riesling Clos Sainte Hune 1995 – Trimbach : un vin sec au nez de pain grillé, dense en bouche avec une longueur moyenne. On aimerait plus de puissance et de profondeur. Bien

Riesling Grand Cru Rosacker 2001 – Sipp-Mack : un vin riche au nez d’agrumes mûrs, profond en bouche avec une acidité fine et un moelleux fondu. Un vin taillé pour la garde, qui n’en est qu’à ses débuts. Très Bien

Riesling Grand Cru Saering 2002 1/2b – Domaines Schlumberger : le vin est légèrement évolué, trahi par un bouchon qui coule légèrement. La bouche est finement acidulée mais manque d’harmonie. Bof

Riesling Breitenberg 2005 – Léon Boesch : un nez très intense de fleurs blanches avec une pointe d’élevage annonce un vin élégant, qui se montre fin et dense en bouche avec une fine minéralité. Très bien fait, et délicieux dès à présent. Très Bien

Côtes du Jura Chardonnay Chalasses Vieilles Vignes 2005 – Jean-François Ganevat : mur, riche, grillé, belle finesse en bouche, belle trame acide. Très Bien

Riesling Vent d’Est  2002 1/2b – Domaines Schlumberger : un vin encore frais qui montre de légers signes d’évolution, agréable à boire frais sans tarder. Bien

Pinot Blanc Vieilles Vignes 2006 – Klee frères : un pinot blanc toujours sec et droit, de bonne densité et parfaitement bien vinifié par un Francis Klee très régulier. 2006 reste dans la lignée des précédents millésimes, avec un petit supplément de gras et une très légère rondeur due au millésime, mais restant toujours très pur aromatiquement. Un vin parfait compagnon d’une cuisine simple, comme cette tourte au riesling accompagnée d’une salade verte. S’il fallait résumer la cuisine gourmande alsacienne par « simple comme un pinot blanc », cette cuvée en serait certainement un des plus beaux témoins. Bien

Gewurztraminer Vieilles Vignes 2005 – Guy Wach : une cuvée remarquable de pureté, offrant 3 ans après la mise un moelleux assagi. Le nez de rose et de pralin traduit une légère surmaturité, mais l’ensemble reste dense et gras en bouche sans que le moelleux ne domine. Le vin est dense, épicé avec un équilibre savoureux à ce stade. Au dessert, le vin est régal. Si c’est pour accompagner un munster, le vin est encore un peu doux, et mieux vaut faire chauffer le fromage dans une feuille de brick et accompagner le tout d’un trait de miel… Très Bien

Thierry Meyer

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