Compte rendu des vins dégustés en novembre 2011 à différentes occasions, dont un légendaire Gewurztraminer Grand Cru Mambourg Vendanges Tardives 2008 de Marc Tempé
Gewurztraminer Grand Cru Mambourg 2006 Ziegler-Mauler : Riche, puissant et épicé, un vin qui se révèle après aération. Si le Grand cru Mambourg supporte généralement bien les années humides, la surmaturité domine cette cuvée au point d'occulter la profondeur et la puissance du terroir. Bien
Pommard les Noizons 1997 – Jean Luc Joillot : fruité légèrement évolué sur les fruits cuits, mais l'ensemble reprend du peps avec de l'aération. La vieille vigne a réussi un bon vin dans un millésime délicat comme 1997. Bien
Cornas Cuvée Les Coteaux 1999 – Robert Michel : un millésime chaud et riche qui convient bien à cette cuvée. le nez est fumé, avec des notes d'olive et de fruits noirs, évoluant sur une note légèrement végétale. La bouche est ample, de bonne densité, encore assez rustique avec une patine apportée par la garde en bouteille. Une belle cuvée qui se prête bien aux premières daubes automnales. Bien
Crepy Cuvée Nature 2008 – Domaine de la Goutte d'Or : floral, sec et salin, avec une pointe évoluée sur ce flacon. Les variations de bouteille sont importantes sur cette cuvée à l'évolution rapide. Bof
Sylvaner 2008 – Ginglinger-Fix : fruité au nez, techniquement sec, élégant et de bonne maturité en bouche, c'est un sylvaner franc très facile à boire. La belle origine de ce sylvaner ainsi qu'une vinification et un élevage de grande précision en font une cuvée exemplaire de ce que devrait être un sylvaner de l'AOC Alsace. Bien
Harmonie R 2005 – Maurice Schoech : Premier millésime produit par une parcelle située sur la partie haute du Grand Cru Rangen, plantée de riesling, pinot gris et gewurztraminer assemblés à la récolte. Le vin évolue parfaitement bien sur cette bouteille qui ne soufre pas des quelques variations de bouteilles constatées par le passé. Une robe dorée, des arômes de fruits à noyau mûrs sur un nez d'intensité moyenne, et une bouche pleine de vie, riche avec un moelleux bien intégré en attaque qui laisse place à une fine amertume, avec des notes salées. La fin de bouche est de bonne longueur, sans la puissance des vins produits sur des vignes plus âgées. Un vin magnifique à boire. Très Bien
Crepy Cuvée Nature 2008 – Domaine de la Goutte d'Or : une bouteille nette, légèrement évoluée au nez avec des notes florales, et une bouche dense, sèche et droite, qui possède une fine salinité. Un vin qui évolue bien quand la bouteille est bonne. Bien
Pinot Gris Cuvée Sainte Catherine 2005 – Domaine Weinbach : légèrement surmuri mais très élégant, le vin propose un équilibre presque sec, la légère douceur étant compensée par l'acidité et un niveau encore sensible de gaz carbonique. C'est un pinot gris au nez classique de miel, de noisette avec une pointe de sous bois à l'aération. Une cuvée comme on n'en trouve plus beaucoup de nos jours, le pinot gris étant souvent sec et pas mur, ou moelleux comme une VT. Parfait sur une cuisine automnale. Très Bien
Pinot Gris K 2005 – Paul Kubler : les notes vanillées de la jeunesse du vin laissent place à des fruits compotés, coing et pêche en tête à la façon d'un 1983, suggérant un pinot gris mûr qui connait une évolution rapide. Se stabilisera-t-il sur ces arômes quelques années ? Est-ce spécifique à ce flacon ? L'équilibre n'en reste pas moins agréable, sec et gras avec une belle pureté. En espérant que cette bouteille n'est pas représentative de l'évolution de cette cuvée. Bien
Graves Rouge Château la Fleur Jonquet 1998 : mon bordeaux de base évolue très bien sur un millésime de 13 ans d'âge, avec une robe toujours profonde, un nez de petits fruits rouges légèrement marqué par une trace d'évolution, et une bouche qui reste simple, mais qui a gardé le corps et la suavité du merlot récolté bien mur. Un bon Bordeaux très plaisant. Bien
Marin Clos du Pont 2008 – Domaine Delalex : parmi les grands chasselas produits sur les bords du lac Léman, la France dispose de quelques atouts pour tenter de concurrencer l'excellence suisse. Cette cuvée issue d'un terroir d'éboulis calcaire donnant sur un bras de la Dranse est exemplaire par son caractère floral au nez, et par sa fine salinité qui lui donne un caractère digeste. Le vin possède une pureté cristalline en accord avec sa robe très pâle, et à la manière d'un grand riesling allemand – l'acidité en moins – possède un équilibre aérien de toute beauté. Très Bien
Chignin Vieilles Vignes 2008 – André et Michel Quenard : le vin se montre ouvert au nez, avec des notes de fleurs blanches et d'agrumes verts, mais le léger perlant en bouche c'est malheureusement transformé en une effervescence prononcée, au point de créer une jolie collerette de mousse à la verse. Le vin est malheureusement reparti en fermentation.
Riesling Bollenberg 2008 – François Schmitt : un nez floral marqué par des notes d'agrumes mûrs, ouvert et très pur, laisse place à une bouche ample, profonde et de grande pureté, avec une acidité importante mais bien mur, qui équilibre la très légère douceur perceptible à l'attaque. Né sur un terroir calcaire au sud de la région, voilà un vin exemplaire au rapport qualité prix indécent. Une grande réussite dans un millésime où le riesling a parfois peiné à mûrir. Très bien
Mondeuse la Brova 2007 – Louis Magnin : si les grands producteurs se reconnaissent dans les millésimes moyens, alors cette mondeuse issue d'un millésime frais est assurément l'exemple qui vient démontrer le savoir-faire de Louis Magnin. La robe est profonde, brillante avec des nuances rouge sombre. Le nez est parfumé, marqué initialement par des arômes de violette, évoluant sur des notes poivrées avec une pointe de mûre. La bouche est ample en attaque, dense avec des tanins encore légèrement ferme mais de bonne maturité. Une aération de plusieurs heures permet à ce vin de s'exprimer complètement avec toute la race du terroir d'Arbin dont il est issu. Une cuvée référence en Savoie. Très Bien
Pessac Léognan Château Haut Bailly 1995 : a défaut d'être un buveur régulier de Bordeaux, j'apprécie de boire une bonne bouteille de temps en temps, sans faire de concession sur la qualité. La robe est sombre avec des bord légèrement plu clair, encore très jeune. Le nez est ouvert, de bonne intensité avec une complexité intéressante, évoluant de notes de fruits noirs vers des notes plus épicées, en passant par des arômes de café. La bouche est dense, structurée autour de tanins très mur, possédant à la fois une grande richesse et un caractère svelte est suave qui donne une fin de bouche remarquable de finesse. Moins corsés que le Château Pape Clément, moins puissant que le Château Haut Brion, cette cuvée se montre certainement plus abordable jeune mais possède aujourd'hui un charme fou. Excellent
Gewurztraminer Grand Cru Furstentum 2008 – Domaine Weinbach : une cuvée au nez très élégant marqué à la fois par les fruits jaunes très mur, par le miel, mais également par des agrumes confits. La bouche est très pure, moelleuse en attaque puis charnue avec une très très belle minéralité, donnant un équilibre svelte à ce vin de grande concentration. Curieusement, le style de ce vin ressemble au château Haut Bailly précédent, avec une combinaison de concentration et de finesse. La preuve évidente que le gewurztraminer peut produire de grands vins de terroir, tout autant que le riesling. Excellent
Gewurztraminer Grand Cru Mambourg Vendanges Tardives 2008 – Marc Tempé : depuis les premiers millésimes des années 90, Marc Tempé produit un des vins les plus impressionnants sur le Grand cru Mambourg. Profond et charnu, chaque millésime possède une minéralité intense, le caractère sauvage et fumé du cru, et cette longueur incroyable qui a fait du Mambourg a terroir réputé depuis plus d'un millénaire. Si chaque année et une réussite majeure, la volonté de récolter des raisins à parfaite maturité physiologique entraîne les différences dans la présence ou non de surmaturité, donnant des vins de style parfois différent. En 2008, la parcelle de vieilles vignes a été récoltée en surmaturité, pour obtenir une vendange tardive d'exception. Le nez est marqué par les épices, des notes fumées, et une pointe de fruits confits mêlés de notes vanillées. La grande richesse de l'attaque en bouche, supportée par un moelleux important, est très rapidement dominée par une importante minéralité soutenue par une forte acidité. L'ensemble est croquant, charnue, tonique, et ne laisse personne indifférent. Dégusté sur un biscuit aux framboises et aux pêches, accompagné d'une crème pâtissière à la vanille, c'est certainement l'accord parfait avec cette cuvée dans sa prime jeunesse. Exceptionnel
Thierry Meyer
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