Compte rendu des vins dégustés en novembre 2006 à différentes occasions, dont un superbe Riesling Altenberg Cuvée Exceptionnelle 1976 de Gustave Lorentz.
Cotes du Rhône 2001 – Philippe Plantevin : Robe sombre. Le nez est fumé, discret. La bouche est assez légère, tannique et moyennement corsée. A conserver un peu et à boire sur une viande blanche. Bien
Riesling Grand Cru Goldert 2002 – E. Burn : la robe est jaune doré. Le nez est parfumé, sur les agrumes mures. La bouche est moelleuse en attaque, puis plus acidulée, minérale et très longue en finale. Un riesling claquant de style demi-sec qui se boit aujourd’hui parfaitement bien à l’apéritif ou à table. Très Bien
Saint-Julien 1986 – Château Ducru-Beaucaillou : la robe est rouge grenat, profonde avec des bords tuilés. Le nez est parfumé, épicé et fruité avec des notes fumées. La bouche est ample, concentrée avec une petite dureté procurée par des tanins encore présents. Un vin qui s’ouvre doucement, à carafer 2 heures pour bien le goûter. Très Bien
Late Harvested Noble Riesling 1999 ½ – Brown Brothers (Australie): la robe est ambre, foncée. Le nez est parfumé, mielleux, avec des notes d’agrumes confits, de fumée et de mélisse. La bouche est liquoreuse voire sirupeuse, légèrement acidulée, très sucrée, au point de fatiguer le palais après l’avoir impressionné. Un vin à boire jeune, qui manque un peu de structure mai qui épatera pas mal de personnes. Vendu moins de 9 euros la demi-bouteille, c’est une curiosité à découvrir. Bien
Pinot Gris Grand Cru Wineck-Schlossberg 2002 – Vincent Spannagel : Après le riesling 2002 du même cru bu ce dimanche, je revisite le pinot gris de ce beau terroir en 2002. La robe est jaune doré, éclatante. Le nez est intense, surmuri avec des notes de miel, de pralin, de fruits exotiques, évoluant sur des notes grillées. La bouche est moelleuse et acidulé en attaque, puis légère, fine et minérale, conservant le caractère grillé du nez avec une légère amertume qui tranche dans le moelleux. La finale est longue avec du fruit et la forte maturité. Une cuvée de style vendange tardive, très riche tout en conservant un caractère surmaturé sec à cause de la finesse du terroir. Une cuvée à son apogée. Très Bien.
Margaux 2000 – Château Cordet : La robe est profonde, brillante, de nuance rouge grenat. Le nez est parfumé, épicé, avec des notes de poivron rouge et de petits fruits rouges. La bouche est assez souple en attaque, puis assez corsée avec des tanins encore marqués. La finale est longue. Une belle bouteille dans un millésime mur. Bien
Riesling Bihl 2004 – Pierre Frick : le nez est ouvert, surprenant avec des aromes de vernis, de pain grillé, d’eau de vie de framboise, puis de fleur d’oranger et de pâtisserie. L’attaque en bouche est sèche, puis le vin se montre fruité et mûr avec un fruit net et très précis, porté par une bonne acidité. La fragilité du nez rend la cuvée délicate à conserver en dehors d’une cave fraîche, mais le vin se montre d’une grande pureté. Très Bien.
Riesling Rotmurlé 2004 – Pierre Frick : Le nez est net, ouvert et riche avec des arômes de fruits mûrs, de miel de fleurs et de pistache. La bouche est ample, pulpeuse sur la langue avec une bonne acidité, la fraîcheur étant renforcée par une présence de gaz carbonique. Une cuvée mûre (13.5% alc, 10g/l de sucre restant) qui a une année de bouteille et a atteint un joli équilibre. Très Bien
Riesling Grand Cru Steinert 2004 – Pierre Frick : Le nez est intense, pur et complexe, avec des fruits frais et une belle minéralité qui s’exprime au travers de notes fumées. La bouche est ample en attaque, minérale et sapide avec du gras, puis prend un caractère plus sec avec une amertume en finale. La fin de bouche reprend des arômes de pamplemousse, de miel avec une pointe d’alcool. Un vin de bonne concentration qui signe son terroir d’origine. Très Bien.
Gewurztraminer Rotmurlé 2005 – Pierre Frick : le nez est ouvert, pur et épicé avec des arômes de noisette et de girofle, demandant de l’air pour dévoiler des arômes de rose. La bouche est sèche en attaque, puis ample avec du gras et un coté croquant. Le vin est sec et bien équilibré. Très Bien
Pinot Blanc sans soufre 2005 – Pierre Frick : Le nez est épicé, complexe avec des arômes d’écorce d’orange, de noisette et de pralin, avec une pointe de cannelle. L’attaque en bouche est ample, riche avec une pointe de CO2, puis le vin se montre pur, net avec du gras. L’acidité est prononcée, donnant une finale sèche. Une cuvée d’auxerrois non soufrée à la mise en bouteille, pour découvrir l’équilibre fragile d’un vin très pur. Très Bien
Riesling Grand Cru Wineck-Schlossberg 2000 – Vincent Spannagel : la robe st jaune clair, avec des reflets verts. Le nez est parfumé, complexe et légèrement évolué, avec des notes de fleur d’églantier, de fumée, de pétrole et de miel. La bouche est fraîche en attaque, puis fine, saline et aérienne, avec la légèreté apportée par l’évolution. Un vin à son plateau de maturité, qui se goûte superbement bien en ce moment. Très Bien
Riesling Weingarten 2003 – Domaine Schirmer: Le vin a le nez typique des rieslings 2003, avec une pointe de résine qui côtoie des arômes de poire. La bouche est moelleuse en attaque, puis regagne en fraîcheur avec une acidité assez présente dont le coté métallique fait penser à une réacidification. L’ensemble est équilibré mais devra être bu rapidement. Bof
Dry Muscat 2004 – Brown Brothers (King Valley, Australie) : produit à partir de Muscat d’Alexandrie : le nez est parfumé, net et jeune avec des arômes de raisin frais et d’ananas, mais reste sur une complexité moyenne. La bouche est croquante en attaque, puis légère, fruitée et légèrement acidulée, avec un corps moyen. La finale est courte, fait saliver, avec des notes de bonbon anglais en rétro-olfaction. Un muscat sec de style exotique dans un style léger, à boire jeune. Bien
Gigondas 2003 – Domaine du Cayron : la robe est d’intensité moyenne, rouge grenat avec une belle brillance. Le nez est discret, sur les petits fruits noirs, prenant à l’aération une note de réglisse et de brûlé plus typique du millésime. La bouche est souple en attaque, charnue avec beaucoup d’élégance, avec des tanins très murs et gras qui contribuent à la sensation de souplesse. Une vinification bien maîtrisée dans un millésime pas facile. Très Bien
Pinot Gris Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 2002 – André Kientzler : Apparence moelleuse avec une robe jaune doré et de chaleureuses larmes sur les parois du verre. Le nez est initialement dominé par des fruits acidulés, du miel et des fruits exotiques. La bouche est moelleuse, fine et minérale, avec une bonne longueur. Un vin encore jeune pour se révéler pleinement à table sur une volaille aux champignons des bois, ais qui possède déjà une belle race. Très Bien.
Puligny Montrachet 1996 – Olivier Leflaive : la robe est jeune, jaune clair avec des reflets argentés, le disque est épais. Le nez est ouvert, délicat et de bonne intensité, avec des notes de fleurs blanches, de beurre, d’anis et d’encaustique façon vieux chablis. La bouche est sèche, grasse et minérale en attaque, puis assez dense avec une acidité très présente. L’ensemble est équilibré mais n’a pas beaucoup changé depuis 5 ans. La finale est anisée sans beaucoup d’ampleur. Une bonne bouteille qui s‘est bien gardée, mais qui a servi en grande partie à confectionner des Saint-Jacques « à la Filduf ». Bien
Champagne La Grande Dame 1990 – Veuve Clicquot : une robe jaune dorée laisse rapidement pace à un nez très expressif, miellé avec des note de fruits secs, de fumée et une légère oxydation qui trahit une conservation moyenne (le bouchon est chevillé). La bouche est moelleuse, richement dotée avec une matière mure très présente, une acidité plus discrète, ce qui donne un grand vin blanc en bouche après dégazement. Une Grand Dame à maturité, dont je finirai toutefois les quelques flacons qui me restent assez rapidement. Très Bien
Muscat Les Marnes Vertes 2004 – Etienne Loew : un de mes muscats préférés, dégusté plusieurs fois cette année, et toujours aussi bon avec son nez frais et intense sur le raisin mur, et sa bouche droite, nette et légèrement moelleuse qui renvoie un équilibre quasi parfit à l’apéritif. La dégustation du champagne juste avant a accentué le coté gras et mur du vin. Très Bien
Riesling Altenberg Cuvée Exceptionnelle 1976 – Gustave Lorentz : la robe est très foncée, jeune doré tirant sur l’ambre. La richesse en glycérol semble importante, à voir le disque épais et les grosses larmes qui tapissent les parois du verre. Le nez est très intense, initialement terreux, puis mielleux, très mur avec des notes d’encaustique et de fumée. La bouche est riche et moelleuse en attaque, puis plus fondue avec une forte concentration. Une vendange surmaturé a produit cette cuvée à la longévité remarquable. Passé le coté un peu âgé de la robe et du nez, la bouche révèle une bonne fraîcheur et beaucoup de minéralité sur un équilibre encore très jeune. La finale est très longue, envoûtante. Une cuvée qui en a encore sous la pédale. Très Bien
Pinot Gris Grand Cru Kitterlé 1999 – Domaines Schlumberger : la robe est jaune doré, intense et brillante. Le nez est très mur avec des arômes de fleur séchées, de fruits confit, de caramel et de pralin. La bouche est moelleuse en attaque, puis ample et fine avec une belle salinité, évoluant sur un beau moelleux avec des notes de pierre chaude. La finale est de bonne longueur, sur des arômes de beurre salé et d’épices. Une belle cuvée minérale qui gagne en complexité au vieillissement. A conserver ou à boire. Très Bien
Côte Rôtie Brune et Blonde 1990 – E. Guigal : Le nez est d’une jeunesse incroyable, avec des senteurs de cèdre, d’olive, de lard fumé, et cette trame de suie de cheminée qui accompagne les différents paliers olfactifs. En bouche, c’est toujours aussi bon, élégant, fin, puissant, gras avec ce quelque chose d’intemporel qui signe les grands côtes rôties. Un vin d’esthète. Excellent.
Gewurztraminer Fronholtz Vendanges Tardives 2001 – André Ostertag : La robe est pâle, le nez très expressif avec les arômes de rose qui signent une VT très délicate. La bouche est moelleuse en attaque, marquée par le sucre et la confiture de rose, évoluant sur un équilibre très aérien, subtil et délicatement moelleux. Une vendange tardive qui respecte le style du gewurztraminer Fronholtz, un petit surcroît de concentration en plus. Très Bien
Riesling Vendanges Tardives 1989 – Fleith-Eschard : la robe est jaune doré, intense, avec des reflets orangés. Le nez est délicatement parfumé, minéral et très mûr avec des notes d’orange, de fleurs et de fruits mûrs. La bouche est sèche, fondue et légèrement moelleuse avec une belle fluidité, de la sapidité et une longue finale. Un vin de terroir moyen mais qui a très bien vieilli dans un grand millésime. Très Bien
Gewurztraminer Grand Cru Steingrübler 1994 – Albert Mann : La robe est restée jaune claire, très brillante. Le nez est parfumé, délicat avec des arômes de litchi et de fruits à chaire blanche, évoluant à l’aération sur des notes de miel et d’épices qui restent discrètes. La bouche est légèrement moelleuse en attaque, fine et légère avec un joli toucher de bouche. Le vin est de concentration moyenne, peu évolué et très élégant. Doté d’un potentiel de garde important, c’est un vin qui exprime moyennement la minéralité de son origine comparé aux millésimes plus récents. Le contraste avec le même vin dans un millésime 2004 assez similaire à 1994 pour les vins secs montre tout le travail qualitatif réalisé depuis 10 ans par le domaine Albert Mann. Bien
Vérité de Sylvaner le Préféré de Mathilde 2004 – Etienne Loew : La robe est pâle, jaune clair. Le nez est parfumé, sur des fruits mûrs, poire et coing, avec des notes de miel et de pierre à fusil. La bouche est légèrement moelleuse en attaque, puis ronde et délicate avec un joli fruit et une acidité légère et fine. La fin de bouche est agréable, de longueur moyenne. Une belle cuvée surmaturée parfaite à l’apéritif. Bien
Riesling Wintrange Felsberg Grand Premier Cru 2004 – Schumacher-Knepper (Luxembourg) : La robe est or pâle avec des reflets argentés. Le nez est simple, ouvert et de bonne intensité, avec des arômes de citron, de pamplemousse et de craie. La bouche est marquée par du gaz carbonique en attaque, puis par une bonne vivacité sur un corps léger, avec de l’amertume. Le gaz rend l’ensemble frais mais on reste sur un vin sec de maturité moyenne. Un vin à boire. Bien
Cabernet Sauvignon Private Reserve 1992 – Beringer (Napa Valley, USA) : La robe a pris une teinte café, avec des bords tuilés. Le nez est intense, avec des fruits, framboise et cassis en tête, mais aussi des notes d’épices, d’encens et de fumée. La bouche est souple en attaque, fruitée et mûre, avec des tanins gras et un bonne concentration, sas jamais tomber dans la lourdeur. La finale est intense et longue sur la réglisse et le chocolat amer. Le millésime 1986 bu il y a 6 ans m’avait laissé une impression similaire de grand vin fin qui conserve un beau fruit tout en prenant une touche minérale plus prononcée. On est assez proche de certains crus du Médoc en 1989 ou 1986, avec un soupçon de fruit en plus. Une cuvée à la réputation méritée. Très Bien
Pinot Gris Cuvée Réservée 2004 – Vincent Spannagel : la robe est jaune doré, or blanc avec de légers reflets orangés. Le nez est d’intensité moyenne, brioché avec des arômes de noisette, de sous bois et de miel. La bouche est ample et fruitée avec un peu de gaz en attaque, puis légère, mûre avec une acidité fine et discrète. La finale est de bonne longueur, avec une légère amertume. Une cuvée à boire sans trop tarder, parfaite à table. Bien
Thierry Meyer
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