Compte rendu des vins dégustés en Juin 2010 à différentes occasions, dont un très complexe Riesling Clos Häuserer Vendanges Tardives Première Trie 1989 de Zind-Humbrecht
Riesling 2007 – Guillaume Rapp : un vin sec qui évolue bien, frais au nez avec des agrumes, franc en bouche avec du gras et une acidité fine. Une belle vinification dans un beau millésime pour ce vin facile à boire. Bien
Riesling Grand Cru Muenchberg 2007 – Julien Meyer : le style reste nature mais l’oxydation de mars dernier a disparu : les notes complexes de fruits compotés sont typés, et ont peut-être une tendance à uniformiser le nez de tous les blancs nature, mais avec une touche de marmelade d’orange, cela reste plaisant. Beau toucher de bouche tendre et salin et un équilibre sec. Bien
Riesling Clos Häuserer Vendanges Tardives Première Trie 1989 – Zind-Humbrecht : un vin magnifique et parfaitement équilibré. La robe est dorée très foncé, laissant place à un nez initialement fatigué, mais qui reprend vite le dessus avec des arômes d’écorce d’orange confite, de miel et de pralin mais aussi une note beurrée à l’aération et au réchauffement. La bouche est douce, de bonne pureté avec de la puissance, mais surtout marquée par une acidité encore très prononcée, qui structure la bouche et lui donne un coup de jeune absolument remarquable. Un grand vin de terroir arrivé à maturité. Excellent
Châteauneuf du pape 2001 – E. Guigal : un beau vin qui est en train de passer dans sa phase secondaire. La robe est encore profonde, le nez parfumé complète les arômes de fruits rouges par des notes fumées. La bouche possède encore le croquant de la cerise en attaque, mais prend rapidement une dimension supplémentaire avec de la densité et des tanins qui restent souples. Une belle cuvée agréable même en été. Bien
Champagne Bollinger Grande Année 1996 : superbe évolution pour ce vin qui conserve une fraîcheur remarquable avec une acidité qui rappelle le citron frais, mais le tour agrémenté d’une bonne vinosité et d’une mousse fine et compacte, avec une grande complexité aromatique montrant une légère évolution. Malgré son dégorgement il y a bientôt plus de 8 ans, le champagne s’est très bien conservé. Très Bien
Chignin cuvée Anne de la Biguerne 2005 – Jean-Pierre et Jean-François Quenard : voilà une bouteille qui a bien évolué malgré le bouchon synthétique. Les arômes de chèvrefeuille se font plus discret, avec une pointe de pierre à fusil qui apparait, et la bouche se montre droite, sèche avec du gras. Le bel élevage lui a permis de bien évoluer. Bien
Pinot Auxerrois 2002 – Beck-Hartweg : une cuvée fatiguée qui perd de sa structure et de sa finesse en bouche, l’acidité n’étant plus suffisante pour donner suffisamment de tonus au vin dès qu’il se réchauffe. A finir, c’est un vin qui se prête parfaitement à un repas simple, cuisiné au vin, la moitié de la bouteille allant dans le plat, l’autre dans le gosier. Bof
Riesling Grand Cru Vorbourg 2003 – Pierre Frick : un vin marqué par son terroir et son millésime, au nez ouvert de fumée et de réglisse avec une pointe de cire, dense et très pur en bouche avec une belle fluidité. Le léger sucre restant est bien intégré, le fin terminant sec. Un vin à maturité parfait sur un poisson de mer au beurre blanc, qui se conservera bien. Très Bien
Muscat Cuvée Caroline 2004 – Paul Ginglinger : le vin se montre terne au nez avec des notes de pêche compotée, et mou en bouche avec un manque de fraîcheur. La présence d’un bouchon synthétique garantit l’absence de goût de liège mais a visiblement transformé l’équilibre du vin au moins de l’avoir ramolli. Les millésimes plus anciens bouchés en liège se sont mieux conservés. Bof
Auxerrois Vieilles VIgnes "H" 2008 – Josmeyer un vin d’une pureté cristalline remarquable qui laisse apparaître une forte salinité. Sapide, facile à boire, c’est un vin qui sera magnifique dans 10 ans mais qui se montre déjà d’une grande buvabilité. Excellent.
Gewurztraminer Clos Schwendi Sélection de Grains Nobles 2005 – André Blanck : un joli rôti et des arômes de pralin et d’abricot signent un vin liquoreux de bonne pureté, onctueux à souhait avec une fine acidité en finale. Un beau vin de dessert. Très Bien
Pinot Blanc Médaillé 2007 et 2008 – Cave de Hunawihr : parmi les vins qu’on aime acheter facilement et boire sans chichi, le pinot blanc médaillé de la cave de Hunawihr fait partie de ces cuvées régulières vendues à prix raisonnable. Le rayon vin de mon Simply Market de Strasbourg m‘a permis de tester les deux derniers millésimes disponibles, 2008, médaille d’Or à Colmar, et 2007, médaille d’or au concours de vins de Mâcon. Les deux vins sont marqués par le caractère floral de l‘auxerrois, et possèdent une bouche plaisante, non dénuée d’ampleur car les terres viticoles de la cave sont situés sur les coteaux argilo-calcaires autour de Hunawihr. 2008 offre un surcroit de fraîcheur mais possède un caractère plus léger, 2007 est plus ample et plus mûr, au risque de devenir légèrement lourd si servi trop chaud. Dans les deux cas, les cuvées vendues moins de 6€ sont de bonnes cuvées à déguster sur les tables estivales. Bien
Sardon de Duero 1996 – Abadia Retuerda : un vin espagnol de bonne qualité, dense avec un boisé bien fondu. La robe profonde qui tuile sur les bords et les arômes complexes de toasté, fumé et de terre trahissent une légère évolution, normale pour un vin de 14 ans. La bouche est dense, équilibrée avec des tanins de bonne maturité. Un bon vin qui a bien vieilli, parfaite expression des grands espagnols des années 90. Très Bien.
Pinot Gris Grand Cru Hengst Clos du Vicus Romain 2005 – Aimé Stentz : une belle bouteille originaire de la parcelle à coté de la ruine datant du 1er siècle trouvée en plin cœur du grand cru Hengst. Un vin ample et minéral peu marqué par le surmaturité, dense avec une belle acidité fine. A garder. Très Bien
Lussac Saint Emilion Château la Grande Clotte 2001 : aromatique mûr, parfaitement bien vinifié avec un boisé intégré (merci Michel Rolland) c’est un bordeaux bien fait et de très bon rapport QP (payé moins de 10 euros à l’époque). En espérant que la région continuera de produire de belles affaires de ce genre. Bien
Crémant d’Alsace Sub Rosa 2004 – Cave de Beblenheim : un crémant toujours aussi bon, fruité avec une légère note d’évolution au nez. Vineux en bouche avec une bouche ample, c’est un vin moyennement dosé qui se boit parfaitement bien à l’apéritif ou en mangeant. Très Bien
Pinot Gris Grand Cru Frankstein 2002 – Beck-Hartweg : un pinot gris de terroir granitique très pur, mais marqué par un moelleux très présent qui donne un équilibre définitivement riche, la salinité du cru n’étant pas suffisante pour équilibrer le sucre résiduel. Pas mal à l’apéritif, c’est un vin qui conviendrait certainement à un foie gras, mais manque de chance, je n’en mange pas si souvent que ça. A essayer sur une tarte aux abricots ou aux pêches. Bien
Rully Blanc 1999 – Raymond Dureuil-Janthial : produit du temps où le père de Vincent avait son propre domaine, le vin est à parfaite maturité, avec un élevage bien intégré. Le profil aromatique est complexe, autour de notes de beurre, de tilleul et de fumée, la bouche est grasse mais reste légère et simple du coté de la minéralité. Un bon vin d’un terroir moyen, bien conservé. Bien
Chambolle Musigny 1997 – G. Roumier : la pureté des cuvées de Roumier se teinte ici d’une légère sécheresse qui trahit la chaleur du millésime. L’ensemble se buvait mieux il y a 5 ans, et a désormais des notes de fruits cuits qui s’amplifient fortement après une journée d’ouverture. A finir sans tarder. Encore un bourgogne qui aurait du être bu plus tôt. Bien
Saint Estèphe Château Coutelin Merville 1996 : un Saint Estèphe à l’élevage bien fondu, à parfaite maturité, qui apporte beaucoup de plaisir sur une viande grillée. Très Bien
Gewurztraminer Grand Cru Mambourg 1997 – Marc Tempé : la race du Mambourg s’exprime avec puissance sur ce gewurztraminer ample et épicé, au moelleux intégré. Plus qu’un vin de dessert, voilà un vin de terroir très abouti. Excellent
Gewurztraminer Grand Cru Pfersigberg 2006 – Stentz-Buecher : un vin de bonne pureté, au nez de pêche et de fumée, léger en bouche avec un moelleux ample qui apporte un peu de matière au vin. Un Pfersigberg rescapé du millésime, à boire. Bien
Thierry Meyer
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