Compte rendu des vins dégustés en Juin 2009 à différentes occasions, dont un légendaire Riesling Sélection de Grains Nobles 1976 de Hugel et Fils, bu en hommage à Jean Hugel.
Saint Estèphe Chateau Coutelin Merville 1995 : pur et de bonne maturité avec la puissance d'un Pauillac, c'est un cru bourgeois à maturité d'un château que j'aime beaucoup. La bonne densité en bouche et les notes de café et de réglisse donnent une finale très plaisante, surtout en accompagnement de viande rouge. Très Bien
Pinot Blanc Tradition 2007 – Emile Beyer : sec et gras avec une fine salinité en bouche, voilà un vin parfait pour quiconque veut boire un bon coup de blanc. Le vin désaltère, rafraîchit et chaque gorgée en appelle une autre. Du très bon travail pour un vin d'excellent rapport qualité prix (5€ départ cave). Très Bien
Vin de Savoie Persan prestige 2006 – Jean-Pierre et Philippe Grisard : fruité, épicé, bonne densité. Un cépage oublié qui montre tout son intérêt. Bien
Ce lundi 15 juin 2009, pour saluer la mémoire de Jean Hugel une dernière fois, pette dégustation de rieslings surmaturés en compagnie de quelques amis.
Riesling Clos Windsbuhl Vendanges Tardives 2000 – Zind-Humbrecht : Faire suite à l’immense Riesling SGN 1989 produit sur le Windsbuhl est un exercice difficile auquel cette cuvée de VT 2000 a parfaitement réussi. La robe pâle annonce un bon état sanitaire, le botrytis se mêlant au passerillage pour offrir un nez franc et ouvert sur l’abricot, le pamplemousse et l’ananas rôti, qu’aucune évolution ne vient perturber. La bouche est moelleuse, profonde et rehaussée par une acidité intense qui se manifeste en fin de bouche, allongeant la finale tout en donnant un caractère salin presque sec. Longue finale pour ce vin droit qu’on boirait presque à l’apéritif comme une gourmandise rafraîchissante et acidulée. Le vin est encore jeune, il a un potentiel de garde énorme, et ses 64g/l de sucre restant sont déjà bien fondus. A boire sur un dessert aux fruits exotiques, sur un foie gras poêlé, ou pour lui seul … Excellent
Riesling Grand Cru Mambourg Vendanges Tardives 1997 – Marc Tempé : autre registre avec ce vin de réclte tardive issu d’un terroir lourd riche en argile et en fer. Le nez est délicieusement complexe, avec des fleurs séchées, du pétrole, du miel d’acacia, une note de truffe blanche qui exprime toute le complexité du cru. La bouche est profonde, avec une énorme matière, du gras et une texture riche qui reste soyeuse. L’équilibre se présente demi-sec, et le vin se présente très gastronomique. Ris de veau, cote de veau, volaille, quenelles de brochet, bouchées à la reine, tout y passera sans que le vin bronche. Très loin des agrumes confits du précédent, mais quelle race ! Excellent
Riesling Vendanges Tardives 1998 – Domaine Weinbach : originaire du Schlossberg, la demi-bouteille dégustée se montre malheureusement légèrement oxydée au nez, avec une note de pomme cuite et de cire qui masque les fines notes d’agrumes. La bouche nous montre quand même un aperçu de ce que le vin doit être, une délicatesse infinie sur une texture en dentelle comme seuls les terroirs granitiques et gréseux savent offrir sur un riesling surmaturé. La bouche est d’une grande finesse, d’une texture très pure avec une bonne longueur. Espérons que la prochaine bouteille de présentera mieux.
Riesling Sélection de Grains Nobles 1976 – Hugel et Fils : Après cette mise en bouche, le seigneur du jour est à nouveau là de manière parfaite. La robe or conserve des reflets verts, le nez est d’une grande complexité, surtout après 30min d’aération et à 14 degrés de température, et offre une intensité persistante d’arômes de thé, de fumée, de miel, d’encaustique, de fruits à noyaux, de fleurs séchées, dans un bouquet qui ne cesse d’évoluer par paliers. La bouche est moelleuse avec une grande minéralité et une liqueur fondue (le vin possède moins de 60g/l de sucre restant) très typique des vins du Schoenenbourg lorsque le raisin est mur physiologiquement. Voilà un vin de légende que tout amateur d’Alsace devrait goûter au moins une fois dans sa vie. Le dernier vin que Jean Hugel aurait bu au mois de mars cette année avant de nous quitter, d'après son neveu Etienne. Les rieslings VT1995, SGN1998, VT2001 arriveront surement à égaler cette cuvée, mais il faudra être très patient. Exceptionnel.
Pomerol Château Certan May de Certan 1988 : un beau Pomerol à maturité, de robe soutenue avec des bords tuilés, qui offre un bouquet généreux de fruits noirs et d’épices avec une note torréfiée et une pointe de viande séchée. La bouche est concentrée, suave avec des tanins fondus, relevé par une acidité qui reste tendre pour un 1988. Un vin qui a très bien vieilli, parfait compagnon classique d’un délicieux filet de bœuf en tournedos servi presque saignant… Très Bien
Muscat 2007 – Domaine de l’Oriel : un vin sec de bonne facture discret au nez et dense en bouche. L’ensemble est concentrée et n’a pas le croquant et la légèreté des vins qu’on réserve à l’apéritif. Un vin de repas sur une cuisine simple relevée d’herbes fraîches. Bien
Pinot Noir Cuvée Frédéric 2004 – Frederic Becht : un pinot noir de bonne maturité qui digère doucement son élevage de qualité en fût. Une belle réussite pour le millésime. Bien
Riesling Vendanges Tardives 2005 – Louis Hauller : délicieuse version d’un riesling moelleux et acidulé, cette gourmandise aux accents de pamplemousse rose et d’ananas frais se boit frais sur son fruit comme une douceur de début de repas. Personne ne reste indifférent. Très Bien
Vin de Savoie Jacquère 2007 – Domaine Dupasquier : une jacquère fraiche et saline qui possède du corps, floral au nez et d’une grande buvabilité. Vendu 5.5€, c'est le vin sec idéal pour débuter un weekend d’été. Bien
Banyuls Vieilles Vignes 1985 – Domaine du Mas Blanc : produit du temps du bon Docteur Parcé, c’est un vin aujourd’hui au meilleur de sa forme, avec une robe légèrement tuilée qui semble plus évoluée que le vin n’est réellement : le bouquet est intense et complexe, il conserve le caractère cerise noire et chocolat noir à l’eau de vie des cuvées plus jeunes, avec des notes fumées, épicées et vanillées très séduisantes. La bouche est une caresse, le moelleux et l’alcool étant fondus dans des tanins gras d’une grande finesse, l’ensemble se boit de manière très fluide avec une fine note de rancio et de chocolat amer en finale. Servi légèrement frais sur un clafoutis aux cerises – légèrement tiède lui – , c’est une école de modération car si le clafoutis de mange sans faim, les 17.5 degrés affichés du vin ne permettent pas aussi facilement de boire à grosses lampées, à moins de finir sa soirée dans son canapé sans pouvoir se relever….Excellent
Thierry Meyer
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