Compte rendu des vins dégustés en février 2011 à différentes occasions, dont un très grand Volnay 1er Cru Caillerets Clos des 60 Ouvrées 1990 du Domaine de la Pousse d’Or
Gewurztraminer Rodelsberg 1998 – Marc Tempé : le vin est passé, de robe vieil or, avec un nez oxydé et une bouche rance. Dommage. Bouteille défectueuse.
Crozes Hermitage 2000 – Vidal Fleury : après une bouteille bouchonnée, la suivante est élégante, de robe rubis avec des reflet tuilés, aromatique sur des notes fumées et épicées. La bouche est tendre, finement acidulée avec des tanin fondus. Servi légèrement frais le vin accompagne très bien une viande rôtie. Bien
Bourgogne Aligoté 2008 – Anne Boisson : un vin aromatique et vif, qui n’a visiblement pas fait sa fermentation malolactique. L’ensemble est frais et gras, et se déguste presque comme un Alsace ! Pas besoin d’aller chercher en Bourgogne ce qu’on trouve chez nous ! Bien
Pouilly Fumé Cuvée Majorum 1996 – Michel Redde : arômes de bonbon au cassis et légère évolution, belle patine en bouche, tendre et pur. Belle évolution pour une cuvée complexe encore bien jeune. Très Bien
Australie Wairau Sauvignon Blanc 2002 – Saint Clair Estate : le caractère herbacé tire sur le végétal façon légume vert, la bouche reste franche et acidulée, mais la finale sèche et ligneuse. Un vin agréable jeune car les arômes de sauvignon frais étaient rafraichissant, mais qui évolue mal au vieillissement. Apogée dépassée. Pour cuisiner en revanche, le vin est parfait ! Bof
L’Etoile Tradition 2002 – Domaine Geneletti : un vin bouché synthétique, qui semble faiblir aromatiquement et n’a pas la franchise de la cuvée bue il y a 2 ans. Les arômes sont ternes avec une pointe oxydative, la buche manque de structure. A regoûter en espérant qu’il s’agisse d’un cas ponctuel sur ce flacon. Bof
Sylvaner Zotzenberg 1976 – A. Seltz : une belle bouteille bien conservée, au nez d’amande et de fumée avec une pointe d’herbe sèche, ample et de bonne pureté en bouche avec du gras. Finale de bonne longueur, pour ce vin bien structuré encore bien net. Une belle trouvaille de ventes aux enchères strasbourgeoise, à un prix qui reflète malheureusement le manque de notoriété d'une telle cuvée. Très Bien
Côte Rôtie Château d’Ampuis 1996 – E. Guigal : une belle bouteille au bouchon parfait, imbibé sur moins de 1mm sur la tranche. Le nez est typé, marqué par le lard fumé, l’olive et la suie, avec des fruits noirs en retrait qui se dévoilent après une longue aération. La bouche est dense, très fine, portée par une acidité présente et des tanins fins. J’avoue que j’hésite entre une garde supplémentaire ou au contraire, une ouverture rapide des bouteilles restantes. Car par rapport au millésime 1995 le fruit reste en retrait. Très Bien
Crémant d’Alsace cuvée Sub-Rosa 2004 – Cave de Beblenheim : belle bulle fine, cordon persistant. Le nez est marqué par les fruits à chair blanche, avec une pointe de noisette. La bouche est dense avec une mousse compacte, fraîche avec un dosage peu marqué. Un grand crémant qui évolue bien en bouteille. Très Bien
SylvaneR 1999 – Zind-Humbrecht : une bouteille couleuse de robe or, qui n’a pas l’air abimée. Le nez est épicé et fumé avec une note grillée, la bouche est sèche, légère et légèrement saline avec une amertume présente en finale. L’aération fait apparaître des arômes de coing. Une cuvée originale, produite par une parcelle de sylvaner dans le Rangen qui avait été taillée et récoltée juste avant d’être arrachée. Bien
Pinot Gris grand Cru Rangen 1996 – Zind-Humbrecht : le premier ne zest un véritable jus de truffe noire, qui prend des notes plus fruitées à l’aération, sur le coins, l’abricot et la pêche jaune. La bouche est pure, légèrement douce en attaque, puis aérienne, dense et finement acidulée. La texture d’une grande douceur révèle une acidité fine et de légers mers en finale. Un vin à maturité très minéral. Excellent
Pinot Gris Grand Cru Schoenenbourg Vendanges Tardives 1996 – Marc Tempé : Le nez est ouvert, complexe sur des notes de fruits jaunes, de miel avec une pointe fumée. La bouche est moelleuse, riche et puissante avec une fine salinité. Un vin concentré et minéral qui arrive doucement à maturité, à réserver sur un plat riche en goût (foie gras poêlé, ris de veau aux cèpes). Excellent
Chasselas 2007 – André Kientzler : dernière bouteille de cette cuvée très réussie, mariant belle maturité, concentration et pureté aromatique, avec une acidité modérée digne d’un chasselas qui convient parfaitement à un équilibre sec. Bel accord sur une raclette, avec un surcroit d’arômes que les chasselas de Haute Savoie peine à obtenir. Très Bien
Grave de Vayres 2001 Maison Noble du Petit Puech : un de mes bordeaux préférés dans la gamme des vins faciles à boire, et ce 2001 ne dément pas la réputation du cru : fruité au nez, très souple en bouche avec une certaine rondeur apportée par le merlot mur, le vin présente des tanins discrets et gras, et aucune amertume dérangeante en finale. A 10 ans d’âge le vin montre une belle jeunesse. Très Bien
Crémant d’Alsace Chardonnay Millésime 2005 – René Muré : une cuvée élégante et vineuse, qui possède une mousse compacte et une bulle d'une grande finesse. Le léger toasté du nez rappelle que le chardonnay du clos Saint Landelin a été élevé en barrique. Probablement un des plus grands crémants d'Alsace. Très Bien
Riesling Cuvée Frédéric Emile Sélection de Grains Nobles 1983 – Trimbach : le millésime 1983 a produit trois cuvées de riesling Frédéric Émile : une cuvée classique, une vendange tardive, et cette sélection de grains nobles. Produit à partir de raisins botrytisés, le vin possède un caractère surmuri évident au nez, mais la bouche se montre relativement sèche, le vin ne titrant que 19 g par litre de sucre résiduel. Le bouquet ressemble à celui des deux autres cuvées, avec ce subtil mélange de fleurs blanches, de cuir, de fleurs séchées, de tilleul, mais ajoutant une note de fruits confits. La bouche est ample, minérale, concentrée avec du gras, et un équilibre à peine demi sec. La complexité du bouquet et la longueur de la finale en font un vin d'exception. Excellent
Riesling Grand Cru Engelberg 2006 – Maurice Heckmann : la robe est claire, les notes fumées du nez trahissent une certaine évolution sur ce vin de terroir calcaire, mais aucune note de surmaturité voir de champignon devient troubler le bouquet. La bouche est élégante, ample et acidulée, avec du gras et une certaine profondeur. Une bonne réussite dans le millésime. Très Bien
Hautes Cotes de Nuits 1995 – Cave du Couvent des Cordeliers : un de mes premiers achats (hasardeux) en Bourgogne, à l'époque où je commençai à monter ma cave. Le nez semble fatigué, avec des arômes de ronce, de fumée, de cuir, et une note évoluée. La bouche est légère, marquée par un fruité discret, et des tanins moins rugueux que dans sa prime jeunesse. L'évolution contribue à patiner l'équilibre, mais l'ensemble reste à mon goût très moyen. Bof
Volnay 1er Cru Caillerets Clos des 60 Ouvrées 1990 – Domaine de la Pousse d’Or : la robe est encore soutenue, avec des bords légèrement tuilée. Après 30 minutes d'aération, le bouquet est intense, complexe, dominé par les fruits noirs, la cerise bien mûre, mais également par une trace épicée et poivrée. La bouche est ample, pure, très charnue avec des tanins gras qui contribuent à une sensation de charpente musclée. Le vin possède une grande jeunesse, et se conservera encore plusieurs dizaines d'années. Une très grande cuvée dans un très grand millésime. Excellent
Romanée Saint Vivant 1991 – Domaine de la Romanée Conti : La robe se montre encore très brillante, avec des reflets rubis à peine tuilés. Le nez est fin et élégant, marqué par des épices et de la rose fanée, évoluant lentement sur des notes de framboise. Moins démonstrative que le 90, mais peut-être plus fin. La bouche est puissante en attaque, puis marqué par des tanins généreux heureusement patinés par le temps. Derrière la sensation légèrement rustique de l'attaque, on retrouve malgré tout la trame du terroir qui apporte force mais également élégance. La fin de bouche demeure fraîche, de bonne longueur. Un vin d'anthologie pour lequel la dégustation à l'aveugle fut un moment de vérité redoutable. En même temps, quel bonheur de découvrir un très grand vin de cette manière. Excellent
Pinot Noir Cuvée Frédéric 2009 – Pierre et Frédéric Becht : un vin encore très jeune mais bien né, de robe sombre et brillante, marqué par les fruits noirs et la fumée au nez. La bouche est ample, charnue avec des tanins murs et fermes, terminant sur une note plus sèche. À garder impérativement trois ans. Très Bien
Hautes Cotes de Nuits 2009 – Hervé Murat : une cuvée très réussie par ce jeune vigneron, au nez d'une grande pureté sur les petits fruits rouges et noirs, ample et soyeux en bouche avec une finale franche rehaussée d'une fine acidité. Très Bien
Gewurztraminer Grand Cru Sonnenglanz 2006 – Domaine Trapet : fruité sur des notes de fruits confits, souple et moelleux en bouche, avec une finale sur la pâte de coing. Une cuvée à boire. Bien
Gewurztraminer Grand Cru Kaefferkopf Vieilles Vignes 2007 – Jean-Baptiste Adam : un vin élégant au nez de rose et de fruits exotiques, ample et cristallin en bouche avec un fruité d'une grande netteté et une fine salinité. Encore très jeune, c'est un vin délicieux sur un dessert aux fruits, qui se boira également à l'apéritif pour ouvrir les papilles. Très Bien
Penendes Grand Corona Black Label 1962 – Torres : une très belle bouteille de ce fameux producteur espagnol, parfaitement conservée. La robe reste soutenue, faiblement tuilée, avec des reflets rubis. Le nez est très solaire, méditerranéen, avec des notes d'olive noire, d'épices, de fruits rouges très murs, et de fumée. La bouche est souple, chaleureuse, suave avec des tanins bien fondus. Un cinquantenaire bien conservé, qui se boit délicieusement bien. Très Bien
Pinot Gris Grand Cru Wineck-Schlossberg Sélection de Grains Nobles 1998 – Vincent Spannagel : une cuvée toute en finesse qui m'avait fortement impressionné dans ses jeunes années, et que je déguste avec beaucoup de plaisir. Le nez est marqué par des fruits exotiques, par de la pâte de coing avec une note de miel. La bouche reste très liquoreuse (120 g/l de sucre résiduel) mais se montre désormais plus patinée, avec une finale légèrement acidulée et aérienne qui marque bien la finesse du Wineck Schlossberg. À boire. Très Bien
Muscat Grand Cru Froehn Sélection de Grains Nobles 2005 – Jean-Philippe et François Becker : une cuvée rare produite sur un terroir méconnu, qui possède pourtant une force redoutable. Le nez est marqué par des notes de menthe, de miel, avec une note de raisin frais, la bouche est ample en attaque, liquoreuse avec de l'onctuosité. La fin de bouche se montre plus aérienne, l'acidité du terroir apportant une fraîcheur bienvenue. Un vin encore massif promis à une grande garde, qui se déguste par petites gorgées en fin de soirée. Excellent
Pomerol 1988 – Vieux Château Certan : si mes achats de Bordeaux ont été réduits à néant ces 10 dernières années, je continue de temps en temps à ouvrir une autre bouteille des années 80 que j'ai pu acquérir il y a fort longtemps. Ce Pomerol à maturité propose un nez élégant sur la fumée, de cuir, ainsi que des notes de petits fruits noirs qui apparaissent à l'aération. La bouche est dense, de bonne finesse avec des tanins fondus. Longue finale fraîche. Très Bien
Riesling Vendanges Tardives 2005 – Domaine Baumann : Un vin pur au nez de fruits confits, d’ananas rôti avec une note beurrée, tendre en bouche avec un corps moyen relevé par une acidité fine. A boire. Très Bien
Chiroubles 2002 – Domaine Desmures : une bonne complexité qui oscille entre les notes de violette de sa jeunesse, et un caractère fumé plus complexe du au vieillissement en bouteille. La bouche a perdu de sa fraîcheur initiale mais reste corsée et d’assez bonne pureté. A boire. Bien
Thierry Meyer
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