L'Oenothèque Alsace

Les Vins du Mois de décembre 2011

Compte rendu des vins dégustés en décembre 2011 à différentes occasions, dont de nombreux grands vins de fête et en particulier un somptueux Meursault 1er Cru Genevrières 1992 de François Jobard

Savigny les Beaunes 1996 – Domaine Thomas : encore un fond de cave déniché en rangeant des bouteilles. Un vin surprenant au caractère médocain à l'aveugle, avec des notes fumées et épicées qui ne montrent plus de signe d'un quelconque fruité. La bouche est encore bien structurée, l'acidité du millésime restant modérée et bien intégrée à un équilibre qui possède une certaine concentration. Une belle dernière bouteille. Bien

Riesling Grand Cru Goldert 2006 – Ginglinger-Fix : un vin que j'avais beaucoup apprécié dans sa tout jeunesse grâce à sa netteté, son fruité et une certaine tension qui persistait en bouche malgré le millésime humide qui a favorisé le développement du botrytis. Le nez est assez discret, avec des notes de fruits compotés. La bouche est souple en attaque, puis légère et peu acidulée avec un manque de tension évident, qui fait douter du cépage. L'équilibre ressemble désormais plus à celui d'un auxerrois bien mur. Si la belle netteté aromatique est le résultat d'un débourbage fort et d'une filtration prononcée, cela explique peut-être le manque de corps du vin, et le fait qu'il évolue difficilement en bouteille. Une déception. Bof

Pouilly Fumé la Chant des Vignes 2009 – Jospeh Mellot : le vin possède un fruité mur qui évite de tomber dans les excès de sauvignon verts avec ses traditionnelles notes de buis et de fruit de la passion, et une bouche de bonne facture, ample avec du gras. J'aime beaucoup cet équilibre qui ne recherche pas l'acidité à tout prix, mais conserve du peps. Bien

Riesling Grand Cru Wiebelsberg 2006 – Remy Gresser : un vin au nez surmuri qui conserve une belle netteté, tendre et légèrement minéral en bouche. Une version douce du Wiebelsberg qui se marie bien jeune avec des poissons de rivière servis avec une crème au beurre. Bien

Meursault 1er cru Les Cras 1999 – Buisson-Charles : une version minérale de ce terroir, qui présente un degré de maturité parfait dans ce grand millésime. Le nez est élégant, discrètement floral avec des notes de fleurs blanches et une pointe de silex. La bouche est très pure, fine et saline en attaque, puis dense avec un gras et une acidité parfaitement fondus, finissant sur des notes anisées. Moins beurré que nombre de Meursault excessivement bâtonnés, le vin possède l'élégance racée qu'on retrouve dans les grands Bâtard-Montrachets. Un vin à maturité, qui supportera une grande garde supplémentaire, parfait compagnon des crustacés nobles. Excellent

Saint Emilion Grand Cru 1996 – Château Grand Pey Lescours : belle robe  et bonne consistance, mais le vin est malheureusement bouchonné.

Grave 1996 L de la Louvière : nez de cabernet mûr, avec des arômes de poivron rouge, d’épices et de fumée. La bouche est tendre, bien structurée autour d'une belle matière souple, avec des tanins gras. Un bon bordeaux. Bien

Sylvaner réserve 2009 – Domaine Weinbach : un sylvaner de compétition dans la catégorie des vins de soif, au nez de fougère, mousseron, fruits à chair blanche. La bouche est fine, sèche et acidulée avec une légère pointe de gaz, saline et délicieuse. A boire. Très Bien

Riesling Sélection de Grains Nobles 1976 – Hugel et Fils : une bouteille festive dégustée pour se faire plaisir. La robe est foncée, jaune vieil or tirant sur l'ambre, avec une belle brillance. Le nez est complexe, patiné, avec des arômes de verveine, de thé, de fumée, de mélisse et de citron confit, évoluant sur le miel de fleurs, le beurre et le pralin. La bouche est fine, dense et suave, avec une liqueur modérée, fortement patinée par 35 ans de vieillissement. Un vin de légende, et une cuvée légèrement moins jeune que celles bues en octobre dernier, qui avaient été rebouchées au domaine. Exceptionnel

Gevrey Chambertin Ostrea 2007 – Domaine Trapet : un 2007 très réussi, au fruité mur et intense porté par la cerise, la framboise et une discrète note de cassis, fraîche et pure en bouche avec des tanins mûrs bien intégrés. Un vin délicieux à boire dès à présent. Très Bien

Riesling Grand Cru Kanzlerberg 2004 – Gustave Lorentz : maturité moyenne pour ce vin inabouti qui se déguste encore bien, mais pour combien d'années ? L'évolution est autant sur les arômes qu'en bouche, l'acidité issue en partie du manque de maturité prend des notes végétales au vieillissement. Je ne suis pas persuadé de l'intérêt de garder encore plus ce cru réputé de grande garde. Bien

Pinot Gris Vallée Noble 2006 – Jean-Marie Haag : le champignon marque le nez, mais de manière encore supportable. La bouche se montre plus évoluée, avec une permanence du champignon de Paris. Passe bien sur une escalope à la crème et … aux champignons ! A boire. Bof

Pinot Gris Tradition 2005 – Hugel et Fils : l'évolution se fait sentir avec des notes de fruits à l'eau de vie disgracieuses au nez, mais la bouche vient confirmer que la bouteille est malheureusement bouchonnée, c'était avant l'utilisation du DIAM.

Californie – Cabernet Sauvignon Coastal 1997 – Beaulieu Vineyard : contrairement à la région de Bordeaux, nous sommes ici sur une très grande année. Le vin présent une robe sombre, opaque avec des bords qui montrent une très légère évolution. Le nez est ouvert, intense et fruité, avec des notes de fruits très mûrs, fruits rouges compotés cépage, une légère touche vanillée et des épices. La bouche est ample, concentrée et fruitée, présentant sans excès le caractère fruité des cabernets de Californie. Très loin d'une caricature de Bordeaux, on se trouve ici sur un équilibre très élégant, qui a très bien supporté le vieillissement en bouteille. Un très bon vin pour accompagner une viande grillée. Très Bien

Vin de Savoie Persan 2007 – Domaine Saint Germain : Voilà un vin surprenant au cépage ancestral souvent peu connu même des amateurs curieux. Une sorte de mondeuse qui murit plus facilement et possède un supplément de corps et de chair qui en font un cépage tout-terrain idéal sur des petites années comme 2007. Robe sombre, nez de violette, de cerise noire, de cassis et d'humus avec une pointe de fumée, et une bouche de bonne maturité, assez dense pour le millésime. Un vin qui se boit très facilement grâce à des tanins d'une bonne maturité. Sortir un tel vin sur un jeune vigne dans un petit millésime, chapeau : les frères Saint-Germain à Saint-Pierre d'Albigny sont sur une belle pente ascendante. Quant au persan, il rappelle par son nom les anciennes traditions culinaires savoyardes, à l'époque où la région se situait sur la route des épices. Les droits de passage payés en marchandise après la traversée des Alpes avaient favorisé le développement d'une culture gastronomique riche et parfumée. A l'heure de la raclette Riches Monts et de l'Apremont « Cuvée du Skieur », qui s'en souvient encore ? Encore un beau patrimoine à découvrir pour l'amateur curieux. Très Bien

Riesling Grand Cru Altenberg de Bergheim Vieilles Vignes 2000 – Gustave Lorentz : Avec 14 hectares dans le grand cru Altenberg de Bergheim, la maison Gustave Lorentz peut se permettre de faire des tris et des sélections dans ses cuvées. Lorsque le millésime s'y prête, les plus vieilles vignes sont mises à part pour produire une cuvée concentrée, dense et aboutie. Le nez trahit une certaine évolution, avec des notes fumées et une pointe d'hydrocarbure qui rappelle que 2000 était un millésime chaud. La bouche est ample, profonde et sèche, avec un caractère gras qui se développe à l'aération. Un vin qui se met en place dans le verre après deux heures d'aération, suggérant qu'il est encore loin de son apogée et qu'il faudrait le garder encore quelques années ou le carafer avant de le servir. On dégustera le magnifique 1999 en attendant. Bien

Champagne Brut Cuvée Louise Eugénie 2006 – Sanger : un vin tout en fraîcheur, à la bulle très fine dessinant une collerette intense. Le nez est ouvert, intense et frais avec des notes d'agrumes, et de fruits à chair blanche. La bouche est droite, faiblement dosé, désaltérant au sens noble du terme, éveillant les papilles en début de repas. Tout ce qu'on attend d'un champagne d'apéritif. Très Bien

Champagne Krug 1995 : une grande cuvée issue d'un millésime très mur, à la robe jaune dorée, au nez de fruits secs, de noisette, de foin et d'épices. La bouche est ample, vineuse, montrant de légers signes d'évolution, avec un très léger caractère oxydatif dont je ne suis pas sûr qu'il soit caractéristique de la cuvée. Le pinot noir apporte la vinosité nécessaire à ce grand vin de garde, doté d'une finale remarquablement longue. Excellent

Meursault Les  Bouches Chères 2010 – Buisson-Charles : dans un millésime connu pour sa vivacité, il n'est pas étonnant de goûter ce cru déjà très expressif sur sa minéralité. Le nez est très pur, marqué par des arômes de fleurs blanches, très net. La bouche est ample avec du gras en attaque, puis concentrée, saline, l'acidité se développant en fin de bouche. Une cuvée à apprécier dans sa toute prime jeunesse, avant de l'encaver plusieurs années. Excellent

Chablis Grand Cru Vaudésir 2007 – Faiveley : une belle expression de ce cru avec un élevage qui n'a pas besoin de bois. Joli nez fruité et minéral, bouche tendue, droite et très pure. Une cuvée proche de la perfection, qui montre un très bon d'élevage sur une belle matière. Très Bien

Corton Charlemagne 2008 – Jérôme Castagnier : le nez est marqué par de délicates notes florales, tirant sur la fleur d'oranger. La bouche est tendue, dense avec du gras, très typée par le caractère minéral de ce cru. Une jolie bouteille découverte à l'aveugle. Très Bien

Meursault 1er Cru Genevrières 1992 – François Jobard : j'ai dû boire un de mes premiers grands bourgognes en 1997, lorsque sur les conseils du sommelier, nous avons un rosé un début de repas gastronomiques avec un meursault Poruzots 1992 de François Jobard. Près de 15 années plus tard, je retrouve la même émotion avec un nez proche de la perfection, mêlant les déclinaisons florales, la noisette et des notes plus minérales avec des arômes plus fruités qui apparaissent à l'aération. La bouche est ample, très concentrée avec du gras, et possède cette combinaison de corps et de délicatesse que seul les très grands chardonnays de bourgogne possèdent. Un grand moment. Exceptionnel

Vin de Chypre Commandaria – Kykkos winery : vin issu de raisins desséchés, qui se donne des airs de vin muté. Le nez est marqué par des notes de fruits confits, de liqueur de café, avec des notes envoûtantes d'épices. La bouche se montre souple, moelleux et charnu, lui donnant un air aérien beaucoup moins capiteux qu’un Maury ou qu’un Porto. Une belle découverte que ce vin grec. Très bien

Tokaji 1983 5 puttonyos : un vin issu de l'époque communiste, qui possède l'intensité dans 5 puttonyos avec un caractère légèrement rustique. Nez de fruits confits, de pomme cuite et de miel, bouche ample, suave et liquoreuse. Dégusté par petites gorgées. Très Bien

Sauternes 1990 – Château Rieussec : la robe se montre dorée, avec des reflets ambre. Le nez est équilibré, intense sur l'abricot sec, le miel et une note boisée fondue mais encore présente. La bouche possède beaucoup de précision, un moelleux bien intégré et une liqueur d'une grande pureté. Un beau Rieussec dans un grand millésime, qui commence à quitter son style sucré pour se révéler comme grand vin de terroir. Excellent

Pessac Léognan 1988 – Château La Mission Haut Brion : la robe encore dense ne trahit pas l'âge du vin. Le premier nez est très typé Médoc dans un millésime frais, avec des notes de poivron rouge, de fumée, de cassis et d’encens. La bouche est dense, corsée et austère, avec le caractère fumé qui ressort en fin de bouche. Les tanins sont malgré tout fin et patiné par le temps, offrant une texture veloutée très agréables à table. Un vin racé qui possède le caractère des grands médocs. Très Bien

Corton Clos des Cortons Faiveley 2000 – Faiveley : le nez offre une belle fraîcheur avec des notes de fruits rouges très frais, dominé par la framboise, et une petite pointe fumée qui ne trahit aucunement la moindre évolution. La bouche est dense, franche et fruitée en comparaison du Bordeaux précédent, et possède en plus de beaux tanins murs bien fondus à l'ensemble. Faiveley excellent dans les millésimes chauds, la richesse des vins permettant de mieux supporter l'élevage. Une belle surprise, une fois de plus. Très Bien

Musigny 1998 – Faiveley : déguster un tel vin produit à moins de 150 bouteilles est un plaisir rare. Le découvrir à l'aveugle et une faveur encore plus rare. Dans le dans un millésime délicat en Bourgogne, ce vin montre un nez remarquable par sa puissance : les fruits rouges, les épices et une note fumée se présente de manière fondue et mêlés. La bouche est corsée, profonde, marquée par des tanins encore légèrement secs, avec une grande longueur. Un vin de caractère qui possède une puissance rare. Excellent

Côte Rôtie La Turque 1989 – E. Guigal : véritable festival de complexité, tant au nez qu'en bouche, ce vin représente la quintessence de grands vins rouges. Les arômes se dévoilent par palier, entre la cerise, l'olive noire, la suie, le papier d'Arménie, le girofle, la cannelle, en une vraie farandole : ce n’est plus une Turque, c’est « Blue Rondo a la Turk » de Dave Brubeck ! La bouche est une synthèse entre la force et la tendresse comme seule les grandes syrah du Rhône savent procurer : d'un côté la pureté et la finesse d'un jus extrêmement tendre, de l'autre la puissance des tanins murs et des épices, toujours présente sans jamais dominer. Très difficile de faire une description précise de ce qu'on ressent à ce moment, dans la tentation est grande de juste déguster et apprécier l'instant présent. Chapeau. Exceptionnel

Porto Vintage 2002 – Niepoort : un Porto millésimé qui arrive doucement à maturité. Le nez est encore fortement dominé par la cerise noire, avec une pointe de chocolat. La bouche est ample et profonde, encor moelleuse avec des tanins d'une grande maturité qui apporte un caractère velouté à la longue finale. Parfait sur un fromage bleu. Très Bien

Muscat Ottonel 2004 – Barmes-Buecher : un muscat ottonel évolué, sec en bouche, alcooleux. Passé dans son équilibre frais. Bof

Riesling Les Terrasses de Saint Ul 2008 – Henry Fuchs : une belle cuvée aboutit qui possède une acidité très mure, lui donnant une belle salinité. Le nez est marqué par des arômes d'agrumes frais, avec une pointe fumée. La bouche est fine, acidulée avec une belle pureté. Aucune astringence ne vient gâcher la longue finale. Très Bien

Pinot Gris Cuvée Théophile 2005 – Domaine Mader : un pinot gris récolté en surmaturité, qui possède des notes de miel, pralin et d'abricot. La bouche est moelleuse, riche et acidulée, avec une finale de bonne pureté. Un botrytis de qualité dans un beau millésime a donné une cuvée à apprécier sur un foie gras, ou dans quelques années sur du gibier à plume. Très Bien

Condrieu 2005 – E. Guigal : servir un tel vin le jour de Noël en Alsace est une performance. Pourtant, le vin est tellement plaisant et facile à boire qu'aucun convives n'a bronché. Le nez est très parfumé, avec des notes de pêche blanche, de poire et une légère pointe de miel. La bouche est sèche, dense avec du gras, pas forcément très acide mais possédant suffisamment de tension pour finir de manière très saline, en laissant la bouche très nette. Une cuvée produite dans des volumes importants pour l'appellation, qui réalise une réussite remarquable dans le millésime 2005. Très Bien

Nuits Saint Georges Clos de la Maréchale 1992 – Faiveley : avec le millésime 1990, c'est certainement une des belles années pour cette cuvée. Le nez marqué par des arômes de petits fruits rouges, encore très frais et pas du tout porté par une quelconque trace d'eau de vie. La bouche est ample, dense avec des tanins mûrs bien intégrés, possédant une finale de longueur moyenne mais de bonne netteté. Un vin très peu évolué pour un 1992, et une grande réussite. Très Bien

Nuits Saint Georges Clos de la Maréchale 1995 – Faiveley : le contraste avec le millésime 1992 est évident, d'autant plus que le vin présente un caractère liégeux. Le nez est plus discret, plus fumé également, et la bouche se montre plus rustique, moins souple avec des tanins plus astringents. À regoûter.

Riesling Cuvée des 111 ans 2005 – Cave de Ribeauvillé : cuvée anniversaire des 110 ans de la cave produite pour la première fois en 2004 à la partir de parcelles sélectionnées et travaillées à tout petits rendements, au succès si grand que le concept a été répété plusieurs années depuis. Ce 2005 est magnifique, avec un nez qui est en train de quitter son caractère jeune et marqué par les agrumes mûrs, prendre une note plus évoluée, légèrement pétrolées avec toujours une belle maturité. La bouche est sèche, fluide et très pur, possédant la salinité si caractéristique des vins de Ribeauvillé. Un vin délicieux. Très Bien

Côtes du Jura Chardonnay Grusse en Billat 2007 – Jean-François Ganevat : toute l'excellence des grands terroirs du Revermont et de l'élevage de Jean-François Ganevat se retrouve dans cette cuvée parfaitement élevée : le nez d'une grande pureté possède un mélange savant d'arômes de fleurs et de fruits à chair blanche, la bouche est droite, minérale et concentrée, avec un boisé très très discret. Probablement le plus grand chardonnay produit en 2007 dans le Jura. Excellent

Chateauneuf du Pape les Cailloux 1995 – André Brunel : Belle évolution dans le verre entre des notes de fruits rouges frais et compotés, mais le vin montre un liège prononcé qui le rend désagréable à la dégustation. Dommage

Côte Rôtie la Mordorée 1996 – Chapoutier : dans un millésime pas tout à fait parfait, ce Côte Rôtie se présente sous un meilleur jour actuellement : un nez très typé à la fois tendre et corsé, marquée par l'olive et la suie, et une bouche dense, pure et arrondie par des tanins très fins. Un vin à boire sans trop tarder. Très bien

Côtes du Jura Vin de Paille 2003 – Domaine Labet : si le cahier des charges de l'appellation vin de paille impose parfois la production de vins lourds, la chaleur du millésime 2003 faisait craindre le pire. En fait, ce fut le contraire, la chaleur de l'année favorisant le passerillage des raisins qui ont été pressés à la fin de l'automne plutôt qu'au printemps de l'année suivante, comme cela est souvent le cas. Le résultat est surprenant, Julien Labet ayant vinifié un vin au fruité prononcé, charnue et acidulée, qui se boit facilement sur un dessert à la frangipane. Très bien

Luxembourg Riesling Wintrange Felsberg 2002 – Schumacher-Knepper : le nez est franc et net, marqué par des arômes d'agrumes. La bouche est fruitée, nette et acidulée, avec une belle franchise. Avec une maturité juste et une grande pureté, voilà un vin qui a très bien évolué. Très Bien

Zind 2002 – Zind-Humbrecht : le nez ouvert, de bonne intensité avec des arômes de fruits jaunes mais également une légère pointe de sous boit. La bouche est ample, avec un léger moelleux en attaque puis des notes de noisette, une petite évolution, et une finale marquée par l'acidité du pamplemousse. La fin de bouche est très longue, suggérant une garde potentielle encore importante. Très Bien

Valais Petite Arvine 2002 – Simon Maye : la robe de ce vin est dorée, le nez présente des arômes déviants de pomme, de grillé, de croûte de fromage. Le bouchage semble défectueux au point d'avoir éventé le vin. Dommage

Riesling Grand Cru Schlossberg Cuvée Sainte Catherine 2002 – Domaine Weinbach : le nez est élégant, marquée par des agrumes mûrs, de l'ananas et une pointe de pamplemousse rose. La bouche est ample, avec du gras, une belle tenue mais également une acidité fine qui accompagné la longue finale. Un beau vin qui a bien évolué. Très bien

Chablis 1er Cru l'Homme Mort 2002 – Georges Noël : le nez est parfumé, grillé avec une note florale discrète. La bouche est légère, fine et légèrement saline, élégante mais marquée par cette réduction qui ne part pas à l'aération. Bien

Bandol 1998 – Château de Pibarnon : le nez est intense, marqué par des arômes d'encre, de cassis, de fruits rouges avec une pointe fumée. La bouche est ample, pure avec des tanins fins, élégante grâce à une belle acidité qui accompagne la finale. Un grand millésime 1998 qui a pris du temps pour s'ouvrir mais qui se présente désormais sous son meilleur jour. Excellent

Pommard 1er Cru Clos des Epeneaux 1998 – Domaine du Comte Armand : le nez est intense, marqué par des arômes de cerise, mais également des notes fumées et un caractère végétal pas très plaisant. La bouche est sèche, ample et rustique en attaque, encore marqué par un boisé très présent. La maturité insuffisante et l'extraction trop prononcée de ce vin ne donne pas un meilleur équilibre après plusieurs années de garde. Bof

Châteauneuf du Pape 1998 – Domaine du Vieux Télégraphe : derrière sa robe sombre et une solide charpente, le vin est malheureusement bouchonné,

Australie McLaren Vale Syrah Balmoral 1997 – Rosemount Estate : un vin à la robe chatoyante, au nez discret marqué par la violette, les fruits noirs, puis un caractère fumé et boisé qui rappelle le Nouveau Monde. La bouche est ample, droite et pure avec des tanins encore présents mais précis, donnant une sensation souple en bouche. La finale est marquée par des arômes d'eucalyptus. Très Bien

Hermitage La Chapelle 1998 – Jaboulet : le nez présente des arômes de fruits cuits, de suie mais également une oxydation désagréable. Tout se passe comme si le vin avait un goût de lumière. Dommage

Gewurztraminer Grand Cru Mambourg Sélection de Grains Nobles "Cuvée S"  1998 – Marc Tempé : une demi-bouteille délicieuse d'un grand vin originaire d'une très vieille parcelle sur le grand cru Mambourg. L'élevage en en fut neuf est encore perceptible au nez, avec des arômes de fruits rouges, de vanille et d'épices. La bouche est ample, onctueuse et gourmande, avec un caractère liquoreux et épicé qui s'accommode très bien une acidité en retrait. Voilà un vin à boire pour lui seul en fin de soirée, maintenant ou dans quelques dizaines d'années. Excellent

Pinot Gris Grand Cru Rangen Sélection de Grains Nobles 1998 – Zind-Humbrecht : encore une demi-bouteille de vin ultra liquoreux qui donne du plaisir à une bonne douzaine de convives. La robe est brillante mais tire sur des nuances ambrées. Le nez est intense, marqué par de l'acidité volatile, puis par le miel, les fruits confits, et une note fumée. La bouche est corsée, très liquoreuse, puissante et acidulée, avec une impression très longue sur la langue qui donne une finale interminable. Encore jeune pour révéler la race de son terroir d'origine, voilà un vin qui possède un fort caractère, qui démontre qu'il n'y a pas que les vins secs qui puissent exprimer leur terroir. Exceptionnel

Côtes du Jura Chardonnay Cellier des Chartreux 1999 – Domaine Pignier : ce chardonnay élevé dans le cellier historique du domaine a été ouillé, mais présente toutefois un caractère légèrement oxydatif. Le nez possède des arômes de fleurs séchées, de morille et de noisette, la bouche est patinée, dense et de bonne pureté. Un vin délicieux sur une blanquette de volaille. Très Bien

Pomerol 1996 – Château Ferrand : un vin à maturité depuis plusieurs années : le nez possède encore du fruit, la bouche présente un corps moyen mais bien souple, avec des tanins discrets bien intégrés. Un vin facile à boire. Bien

Pinot Gris Letzenberg 2007 – Jean-Baptiste Adam : si les raisins sains de cette parcelle forment la cuvée dite gastronomie, on est ici sur une version riche et moelleuse. Le nez possède des arômes de miel, de pralin, de fruits jaunes, avec une pointe vanillée typique du millésime 2007. La bouche est ample, moelleuse en attaque puis concentrée, dans un style plus onctueux que moelleux. Le terroir marno-calcaire du Letzenberg offre en 2007 un caractère crémeux qui le rend délicieux à table sur des plats en sauce à la crème. Très bien

Saint-Julien 1989 – Château Gruaud-Larose : si cette cuvée est connue pour ses nombreuses variations bouteille à l'autre, alors ce flacon la était le bon : le nez est marqué par la bonne maturité du millésime, avec une parfaite évolution dans le temps qui lui donne un aspect patiné la bouche est souple, concentrée et de bonne pureté, avec des tanins gras et murs qui renforcent le caractère facile à boire des grands vins de l'appellation Saint Julien. Un vin qui a accompagné de manière délicieuse une savoureuse Côte de Boeuf. Excellent

Thierry Meyer

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