Compte rendu des vins dégustés à l'été 2007 à différentes occasions, dont un superbe Pinot Gris Clos Windsbuhl 2001 de Zind-Humbrecht
Sylvaner Zellberg Vieilles Vignes 2004 – Armand Landmann : la robe est attirante avec un bel éclat et une bonne densité apparente. Le nez est fruité, sur des arômes de fruits à chaire blanche mûrs et une petite note de pistache. La bouche est ample en attaque, minérale et moelleuse avec beaucoup de pureté. Un vin de terroir qui se montre encore jeune et qui méritera d’être conservé pour que le sucre se fonde un peu. En attendant, servi assez frais c’est un formidable vin d’été, qui accompagnera un dimanche entier de l’apéritif du déjeuner au dîner. Bien
Crémant d’Alsace Brut – Gustave Lorentz : Frais, désaltérant et marqué par le fruité du pinot blanc, voilà un crémant de bonne facture très plaisant à l’apéritif ou à table. Bien
Cabernet Sauvignon 2003 – Domaine Boyar (Bulgarie) : un rouge fruité, mur et souple, de concentration moyenne mais très plaisant à boire avec sa finale légèrement vanillée. Acheté 2.45€ la bouteille chez Cora à Luxembourg l’année dernière, c’est le genre de bouteille idéale pour des repas faciles, des barbecue d’été. Le seul problème de ce flacon pour le domaine est son prix trop bas pour être considéré par un amateur qui ne se risquerait pas à acheter un vin français à ce prix. Heureusement, une fois goûté, à moins de 15€ la carton de 6 on n’hésite pas. Bien
Macvin du Jura « Sous la Roche » – Domaine Ganevat : Un nez de raisin à l’eau de vie, de fruits secs et d’épices qui évolue sur des notes d’ananas frais, en prenant de la fraîcheur à l’aération. La bouche est douce, riche et de bonne pureté, avec une texture moelleuse pas trop dominée par l’alcool (18 degrés tout de même). Un Macvin agréable servi frais à l’apéritif, qui enrichit superbement un melon en entrée, et se laisse boire au dessert avec une salade de fruits frais. Attention à ne pas abuser de ce breuvage dont le fruit masque le niveau d’alcool : au bout de quelques minutes, le corps chauffe un peu pour nous rappeler à l’ordre ! Très Bien
Syrah 2001 – Jérôme Giroud (Chamoson) : J'ai un faible pour les syrah des bords du Rhône Nord, et en quittant Tain et Ampuis on peut même aller plus loin au Nord, derrière le Lac Léman. Les syrah du Valais offrent une race assez similaire à celles des environs de Tain, avec peut-être un supplément d'épices et un peu moins de fruit. Ce 2001 est magnifique avec un nez très classique de fruits noirs, pruneau, cassis, et d'épices autour du clou de girofle et du poivre. La bouche est de bonne densité, sèche avec des tanins fins, et montre une acidité importante en fin de bouche qui finit par dominer un fruit qui reste discret du début à la fin. Une syrah intense de grande qualité, qui manque juste d'un poil d'ampleur pour rejoindre les toutes meilleures. Bien entendu, c'est un vin parfait à table sur une belle pièce de boeuf grillée. Très Bien
Riesling Vendanges Tardives 1998 – Dopff au Moulin : La robe est dorée, le nez est assez évolué, je pense à un flacon qui a mal vieilli ou qui a été mal fermé, en comparaison avec le même vin bu l’année dernière qui était un modèle du genre pour son terroir d’origine (vignes propres du domaine sur le GC Schoenenbourg). Bof
Pinot Noir Quintessence 2005 – Gérard Neumeyer : la robe est foncée, dense et brillante. Le nez est parfumé, très mûr avec des arômes de fruits noirs et de pruneau, tournant au confit à l’aération avec des notes fumées. La bouche est souple, pure et de bonne densité. Un beau pinot noir issu d’un tri sévère des meilleurs raisins rentrés au vendangeoir, qui possède des tanins mûrs et un joli fruité. A boire ou à garder. Bien
Gewurztraminer Cuvée Anne 1981 – Rolly-Gassmann : la robe est dorée, déjà bien foncée, avec une belle brillance. Le nez trahit l’âge du vin mais surtout sa superbe conservation : le miel, la cire, le beurre et les fleurs séchées avec une note d’encaustique, de fumée et des épices douces à l’aération, forment un bouquet complexe très agréable à sentir et à sentir encore. La bouche est conforme aux attentes crées par le nez, patinée, souple et légèrement moelleuse avec une belle acidité encore présente. La fin de bouche revient sur les arômes d’évolution avec des fruits à noyau murs très agréables. La cuvée Anne est l’ancien nom de la Cuvée Anne-Marie, qui lui a succédé lorsque le domaine Schlumberger a déposé dans les années 80 la marque « Cuvée Anne » pour ses gewurztraminer SGN. Un vin qui a admirablement bien vieilli, et qui se montre toujours aussi bon sur un repas asiatique (nems, dim-sum, crevettes et poulet aux champignons chinois). Trouvé dans une vente aux enchères pour environ 12 euros le flacon l’année dernière, voilà un exemple parfait des superbes affaires qu’on peut faire avec les vieux vins d’Alsace. Très Bien
Pinot Gris Clos Windsbuhl 2001 – Zind-Humbrecht : J’avais de grandes attentes en ouvrant ce flacon issu de mon terroir préféré en Alsace, et je n’ai pas été déçu. La robe est éclatante, jaune doré intense avec des reflets vieil or. Le nez est très typé, avec cette surmaturité des pinots gris joliment botrytisés de Zind-Humbrecht, marqués par l’abricot et l’amande grillée à la façon d’une tarte aux abricots et amande qu’on sort du four, prenant à l’aération une touche plus confite avec des notes de miel et de fumée. Alors qu’on s’attend à un vin moelleux proche d’une vendange tardive (70 g/l de résiduel quand même), la bouche reprend toute la puissance des calcaires du Clos Windsbuhl avec un équilibre magistral, presque aérien, et une présence du grillé et de l’acidité qui rend l’interminable finale presque sèche. La sensation perdure sur des amers très nobles évoquant le pamplemousse confit. Un vin d’anthologie à l’équilibre magistral, de grande garde, qui a fait ses preuves sur un nombre incroyable de mets : foie gras, volaille, écrevisses au gratin, je me demande si ce vin n’est pas universel à table. Plutôt que de me mettre aux fourneaux, j’ai craqué pour cette belle bouteille qui me faisait de l’œil dans mon armoire à vin, et j’ai partagé le flacon avec des amis à l’apéritif, rien que pour lui. Il ne m’en reste plus que 2, un désastre pour un vin qui a encore 30 ans de garde devant lui… Excellent, voire beaucoup plus. 19/20
Pinot Rosé 2006 – Guy Wach : La robe est rose pâle avec des reflets oeil de perdrix. Le nez est élégant, ouvert et floral sur des arômes de pivoine et de pêche des vignes. La bouche est souple et délicate avec une belle matière pure soutenue par une bonne acidité et un peu de gaz carbonique. Un rosé cristallin très frais, qui possède un caractère plus corsé en fin de bouche grâce à des tanins. Très plaisant à boire sur tout un repas estival. Bien
Riesling Grand Cru Wiebelsberg 2005 – Guy Wach : Le nez est déjà ouvert et très minéral, typé Wiebelsberg avec des arômes de chèvrefeuille et une note d’anis et de zeste. L’attaque en bouche est ample, dominée par la concentration du vin, puis développe progressivement une fine acidité qui se poursuit dans une longue finale à l’amertume prononcée, sur des arômes de pêche blanche. Un vin concentré qui se dévoile progressivement. Très Bien
Riesling Grand Cru Kastelberg Vieilles Vignes 2005 – Guy Wach : Le vin se montre déjà ouvert au nez avec des arômes exotiques, épicés et fumés, dominé par l’ananas rôti. La bouche est ample et légèrement moelleuse en attaque, puis minérale et très nette avec beaucoup d’élégance. Une cuvée riche qui nécessitera quelques années de garde pour atteindre son apogée. Très Bien
Riesling Grand Cru Kastelberg Vendanges Tardives 2005 – Guy Wach : Le nez est marqué par la surmaturité, avec des arômes de coing, de citron confit, de fruits jaunes et de fumé. La bouche est moelleuse en attaque, puis moelleuse avec une grande concentration, une belle netteté et une longue finale sur les fruits murs, l’abricot sec et le fumé. Un vin de grande garde qui dévoilera toute sa race après quelques années de garde. Excellent
Gewurztraminer Vendanges Tardives 2005 – Guy Wach le nez est encore jeune, très pur avec des arômes de rose, de miel avec une note de pralin. La bouche est moelleuse, ample avec une belle richesse, tout en conservant beaucoup d’élégance. La finale est longue avec une pointe de confiture de rose. A déguster pour le plaisir dès aujourd’hui ou à garder pour qu’il gagne en complexité. Très Bien
Pinot Gris 2005 – Jacques et Christophe Lindenlaub : la robe claire et très cristalline annonce un vin pur. Le nez est net, jeune et frais, avec des arômes de miel, de fruits mûrs et de sous-bois, complété à l’aération par une note de pralin. La bouche est droite, très pure avec un équilibre très agréable qui montre un léger moelleux, mais qui reste de bonne densité avec une belle charpente acide. Pas tout à fait demi-sec, de bonne consistance, c’est le pinot gris idéal pour accompagner un foie gras d’oie en début de repas, avant de passer à un Riesling Grand Cru sur le poisson. Christophe Lindenlaub a repris le domaine familial, et les investissements réalisés en cuverie depuis 2002 couplés au travail de Christophe montrent des résultats encourageants. Une maison à suivre, basée à Dorlisheim à coté de Molsheim.
Riesling Grand Cru Kanzlerberg 2001 – Gustave Lorentz : La robe est encore très claire, avec des reflets verts. Le nez met du temps à s’ouvrir et à se stabiliser, passant de notes de sauge et de fumée vers un équilibre minéral plus pur avec des notes de jus de citron. La bouche est d’une grande pureté, très sapide avec une sensation minérale importante, possédant cette touche jus de citron très agréable en bouche. Le vin atteint son apogée après aération, en grimpant vers 12-13 degrés. Poissons de mer, Saint-Jacques et trompettes de la mort explosent en bouche après une gorgée de ce prodigieux riesling. Un terroir petit par la taille mais géant par la qualité. Rapport qualité-prix imbattable. Excellent
Bugey Le Lièvre d’Automne 2005 – Domaine de Soléyane : une cuvée 100% chardonnay de bonne facture. Le nez est frais avec des arômes de fleurs et de tilleul. La bouche suit avec un équilibre sec, de bonne pureté avec un peu de gras et de beaux amers en finale. Cuvée qui chapeaute la gamme de ce jeune domaine, voilà un vin tout à fait plaisant sur un repas dominical, avec suffisamment de corps pour tenir à table sur des mets riches. Vendu à peine plus de 5 euros le flacon, c’est assurément un cuvée à encaver, d’autant plus que le vin devrait évoluer favorablement sur les 5 prochaines années. Très Bien
Riesling Cuvée Réservée 2003 – Vincent Spannagel : une riesling qui entre dans sa seconde phase, gagnant un style sec avec des arômes typés du millésime. La structure acide et les tanins affichent une bonne structure, mais le vin devra être bu rapidement. Bof
Pinot Blanc 2005 – Louis Sipp : belle définition et équilibre agréable pour ce pinot blanc générique de bonne facture, désaltérant sur les premières choucroutes de l'année. Bien
Thierry Meyer
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